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Tchad : la Société Nationale d’Electricité se retrouve dans une mauvaise passe énergétique

L’énergie au Tchad reste encore dans un état embryonnaire. Le pays manque d’énergie électrique pour son industrialisation. Zoom sur un…

L’énergie au Tchad reste encore dans un état embryonnaire. Le pays manque d’énergie électrique pour son industrialisation. Zoom sur un secteur électrique porteur d’emploi et de richesse.

L’électricité au Tchad demeure toujours un luxe. Le taux de pénétration jusque-là dans le pays est estimé entre 4 et 5% pour l’ensemble du territoire national. La société nationale d’électricité (SNE), de la scission de la société tchadienne des eaux et d’électricité (STEE), qui elle-même tire son origine de la société équatoriale d’énergie électrique (SEEE) de 1949, conçue pour une population à nombre réduit, peine à satisfaire le besoin national. A nos jours, la SNE ne couvre que 13 localités du pays dans 12 provinces sur les 23 que compte le Tchad. Au cours d’une journée porte ouverte qu’elle a organisée la semaine dernière à l’attention des députés, la société a fait état de toutes ses difficultés.

Des centrales électriques dont même le constructeur et la marque ne sont plus sur le marché. La centrale de Djambal-Bahr qui livre jusque-là à peu près 2 mégawatts est en place depuis 1963. Les montants injectés annuellement pour son entretien dépassent même ce qu’elle produit comme rendement. Un autre générateur installé sur le même site en 2000 offre plus de 4 mégawatts. Et un producteur indépendant vend à la SNE 16 mégawatts. La seule centrale qui répond aux normes internationales, construite par la SNE, est installée à Farcha. Elle a la capacité de production de 81 mégawatts, mais ne fournit actuellement que 61 mégawatts. A côté de ces centrales, la raffinerie de Djarmaya et la société Aggreko injectent plus de 60 mégawatts. Malgré tout, la société éprouve d’énormes difficultés.

Des créanciers insolvables. Des installations difficiles d’accès pour faire de prélèvement sur les compteurs qui représentent à peu près 15% de l’ensemble des abonnés. La fraude qui ruine la société l’empêchant ainsi de s’étendre correctement. Un coût de production plus cher que le prix de vente, avec une vente à perte.