Culture




Tchad : le collectif des mouvements citoyens et artistes s’oppose à la 4ème République

Le collectif des mouvements citoyens et artistes, a organisé une conférence de presse ce vendredi 27 avril 2018, à la…

Le collectif des mouvements citoyens et artistes, a organisé une conférence de presse ce vendredi 27 avril 2018, à la maison des médias du Tchad, pour une mobilisation citoyenne afin de dire non à la 4ème République.

Le porte-parole du mouvement citoyen Iyina, Nadjo Kaina, soutient que le but de cette mobilisation est de mener conjointement des actions dont l’objectif ultime est de faire sortir le peuple tchadien de la misère programmée et de permettre à chacun de prendre son destin en main. Selon lui, le peuple tchadien vit dans la souffrance et la désolation depuis des années. Il est manipulé par le parti au pouvoir : « compatriotes tchadiens, femmes, hommes et enfants, en bientôt 28 ans de règne du régime en place nous n’avons connu qu’injustice, déshonneur, aucune politique sociale crédible, la jeunesse est abandonnée à elle-même, vivant dans la précarité avec un avenir hypothéqué, l’inexistence d’une véritable politique d’orientation du système éducatif et de l’emploi, le non-respect du quota accordé aux femmes dans les instances de prises de décisions, les violations massives des droits humains, les coupures d’électricités et d’internet, non content de nous asservir le système en place dans une désinvolture totale, a d’abord organisé un forum d’une manière unilatérale et aujourd’hui cherche à valider cette forfaiture par une assemblée nationale illégitime », a-t-il expliqué.

L’artiste Ray’s Kim, quant à lui, déplore le fait que le gouvernement n’implique pas la population dans les prises de décisions. De son avis, prendre des décisions sans la population c’est être contre la population. « La jeunesse surtout, doit se sentir concerné par la chose publique, mais la jeunesse n’existe pas dans cette logique, alors qu’il y a des jeunes qui peuvent apporter une touche particulière dans le développement du Tchad », a-t-il ajouté. Il invite donc la jeunesse à se battre pour avoir sa place dans les instances de prises de décisions, afin de se faire respecter.

Grace Helta du Mouvement Citoyen Projet pour une Alternance Crédible au Tchad (PACT), appuyant Ray’s KIM, déclare que la jeunesse ne compte pas pour le régime au pouvoir, puisqu’il modifie la constitution comme bon le semble sans faire appel à elle. Selon elle, si la jeunesse est le fer de lance de la nation comme le dit si bien le chef de l’Etat tchadien, pourquoi l’écarter lorsqu’il s’agit de gérer la vie de la nation ? Elle appel les hommes et les femmes à l’unité pour faire entendre leur voix.

A la lueur de ses analyses et situations, les artistes engagés, activistes et membres citoyens, apportent leur soutien à la déclaration rendue publique du clergé catholique, affirment leur opposition au processus de changement de la constitution, demandent l’arrêt du processus de changement en cours, lancent un appel à toute la population tchadienne et particulièrement à la jeunesse de barrer la route à cette forfaiture, et sollicitent la communauté internationale pour une sortie de crise devant conduire à une alternance politique.

Répondant aux préoccupations des journalistes sur les questions des actions à entreprendre pour amener la population à dire non à la 4ème République et la manière dont il va se prendre pour le faire, le collectif des mouvements citoyens et artistes défend que cette conférence c’est pour prendre d’abord à témoin l’opinion nationale et internationale de sa position face au processus de la 4ème République, et non appeler la masse à sortir car la population tchadienne n’est pas encore préparée à sortir et à se défendre. « Notre rôle est de poser des jalons pour pouvoir dire non à travers les conférences, des regroupements dans les arrondissements. Nous sommes encore à l’état embryonnaire, nous ne sommes pas encore au niveau où il faut appeler la population à sortir pour manifester », a-t-il souligné.

Soutenant son slogan « ensemble nous pouvons », le collectif des mouvements citoyens et artistes, demande à chaque tchadien d’apporter sa pierre de contribution, au-delà des querelles et considérations afin de s’unir pour une cause juste et un combat réel. Les signataires sont : Nadjo Kaina, Moussa Aimé, Djigri parterre, Ray’s Kim Edm, Grace Helta, Abba Ngol, Makryst, N2A, Fattaall et Dam-zica.

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