Sécurité frontalière : le Tchad organise une rencontre sur les « zones grises », sources d’instabilité du continent africain

Les crises des pays africains surtout ceux du Sahel ont fait l’objet d’une conférence-débat le mardi 12 février 2019 à l’Institut français du Tchad (IFT), autour du thème « les zones grises : à l’origine des crises africaines ? ».

 

La conférence a été animée par Christian Bouquet, professeur émérite de Géographie politique, observateur et analyste de la politique africaine. Selon le chercheur, dans plusieurs pays africains et notamment sahéliens, la situation est alarmante. La guerre en Somalie, depuis des décennies,  a causé de milliers de morts, de déplacés, de réfugiés et c’est le pays qui abrite le plus grand camp de réfugiés au monde. Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) est axé sur les ressources naturelles et des problèmes politiques qui ont conduit à des violences et à des crimes les plus odieux que l’humanité ait connus.

Du côté du Nigeria avec Boko Haram causant des milliers de morts et s’est étendu dans toutes les zones du Lac-Tchad donc touchant plusieurs pays ; au Mali avec les mouvements de rébellion au Nord sur fond de plusieurs revendications des Touaregs et Peuls. Le plus proche du Tchad est le conflit centrafricain opposant les frères du même pays causant depuis 2013, des dégâts humains et matériels immenses et la crise libyenne qui occasionne la circulation d’armes et des personnes douteuses à travers toute la bande sahélo-saharienne.

A ces conflits, s’ajoutent  les revendications irrédentistes un peu partout en Afrique, au Sud du Sahara, qui  sont aussi à l’origine de l’instabilité du contient. Ce sont ces foyers de tensions qui constituent des  zones grises que le conférencier définit comme des « régions situées loin de la capitale, difficile d’accès et des zones irrédentistes ». Selon le Professeurle fait est que ces tensions sont dues en grande partie à la défaillance  des Etats qui, soit, n’arrivent pas à contrôler l’ensemble de leur territoire, soit le problème de gouvernance. Le paradoxe est aussi que ces zones en conflit sont des régions très riches en ressources naturelles. Comme solution, le conférencier propose  des actions concrètes au niveau de la gouvernance  dans ces zones de conflits qui impliquent la prise en compte des problèmes de la population locale, accorder plus d’importance et de budget aux problèmes sociaux qu’aux problèmes régaliens, construire des opérations de développement multinationale et transfrontalière dans l’optique d’éviter les incursions et l’instabilité à partir des frontières des zones de conflits etc.