Tchad : un réseau des femmes en place pour lutter contre les violences

Il s’agit du Réseau national des organisations féminines pour la paix au Tchad. Il a été mis en place le 13 avril 2023 à N’Djamena.

Grace au soutien financier de l’Institut Américain pour la Paix (USIP), Réseau national des organisations féminines pour la paix au Tchad a démarré les travaux. Il est composé d’actrices indépendantes, crédibles et participatives. L’objectif du réseau est de permettre aux femmes de prévenir les menaces de violences et de conflit et y répondre en renforçant la résilience locale, nationale et régionale pour lutter contre l’extrémisme, la radicalisation, les discours de haine et/ou la violence intercommunautaire, et en renforçant la coordination et le leadership des femmes en matière de paix et sécurité.

La présidente du collège des conseillers du PILC, Adoum Oyal Ngarassal, explique que la création de ce réseau marque le début d’un grand mouvement féminin de prévention et de résolution des conflits, tel que recommandé par la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Selon elle, la naissance de ce Réseau s’inscrit dans un processus visant à engager les organisations féminines tchadiennes dans la mise en œuvre d’un programme en faveur de la cohésion sociale.

Le Tchad accueillent plus de 3000 déplacés soudanais

Ils ont fui les violences intercommunautaires qui ont éclaté la semaine dernière à El Geneina, au Darfour occidental, près de la frontière tchadienne.

Ils sont déjà au total 3713 personnes, en majorité des femmes et des enfants, à avoir été recensées. Ces soudanais ont quitté leur pays pour se réfugier dans la ville d’Adré et ses environs, à l’Est du Tchad, dans la province du Ouaddaï. Les dits déplacés ont fui les violences intercommunautaires qui ont éclaté à El Geneina, au Darfour occidental.

Le gouverneur de la province d’Ouaddaï, Ramadan Erdebou, accompagné d’officiers des forces de défense et de sécurité, s’est rendu vendredi à Adré, dans le département d’Assoungha. Celui-ci a rencontré des responsables humanitaires du HCR et de la Croix-Rouge, en présence notamment du préfet d’Assoungha et des responsables locaux. La rencontre visait à mettre en place une opération de recensement des déplacés.

Il faut le dire, ce chiffre pourrait évoluer quand on sait que l’opération de recensement se poursuit. Une évaluation des besoins d’urgence est en cours pour une prise en charge rapide des déplacés. Notons aussi que la population locale du département d’Assoungha a apporté son assistance à ces déplacés soudanais.

Conflits intercommunautaires : vers la mise en place d’un cadre élargi de veille

Le secrétaire général de l’Alliance des défenseurs des droits humains et de l’environnement (ADHET), Abba Daoud Nandjede exhorte les différentes communautés au calme.

Face aux violences intercommunautaires dont font face certaines communautés tchadiennes, Abba Daoud Nandjede a tenu un point de presse, mercredi 28 aout. Le secrétaire général d’ADHET est revenu sur la mesure de l’Etat d’urgence décrétée par le président le de la république Idriss Deby Itno.

L’ADHET par la voix de son secrétaire, appelle le gouvernement à « plus de diligence dans la mise en œuvre de l’état d’urgence pour ne pas compromettre les droits de l’Homme et les libertés, et à lancer une consultation nationale d’acteurs et de protagonistes en s’ouvrant aux propositions devant contribuer à la recherche des solutions liées à cette crise. »

L’ONG exhorte aussi les différentes communautés au calme et au respect du caractère sacré de la vie humaine, à l’acceptation des différences socioculturelles, ethniques et religieuses, ainsi qu’à l’unité, à la cohabitation et à la paix.

Abba Daoud Nandjede, au cours de point de presse a tenu à annoncer que l’ADHET procèdera à « la mise en place des Cadres élargis de veille, de prévention et de gestion pacifique des conflits dans les terroirs aux prises avec les problèmes caractéristiques de changements climatiques et aux conflits. »

« Tout temps, on laisse se couver, se développer et s’éclater une situation évitable et gérable. Et de façon surprenante, on revient à la charge pour s’en étonner de sa survenance et s’activer inutilement après qu’il y ait mort d’homme pour agir. Or, les autorités administratives ont les moyens et les capacités de prévenir et d’éviter que de tels évènements se produisent. Mais laisser-faire pour ensuite revenir dans une attitude de médecin après la mort est tout simplement scandaleux et criminels », explique Abba Daoud Nandjede.

Tchad : de nouvelles violences font encore des morts à Ouaddaï

Malgré les nombreux appels à l’apaisement lancé sur les réseaux sociaux ces derniers jours, huit personnes ont perdu la vie la semaine dernière à Marfa.

 

De nouvelles violences intercommunautaires ont fait au moins huit morts et plusieurs blessés cette semaine dans la sous-préfecture de Marfa, département du Ouara, région du Ouaddaï. Les victimes ont été enterrées après une prière sur les morts.

Les violences intercommunautaires prennent des proportions alarmantes au Ouaddaï. Dans un communiqué publié le 22 novembre dernier, les sages de la représentation du sultanat du Ouaddaï, basés à N’Djamena et ses environs, ont mis en garde contre un « embrassement total de la région ».

Ils ont  exhorté le Gouvernement à imposer son autorité en veillant à l’application stricte de la constitution et des lois de la quatrième République pour préserver la paix sociale au Tchad en général et au Ouaddai en particulier.

Ces derniers jours, des appels au calme ont été lancés sur les réseaux sociaux. Certains groupes de discussions sur le réseau Whatsapp ont demandé l’implication de « toute personne ayant une responsabilité juridique ou liée de quelque manière que ce soit au Ouaddaï, que ce soit dans le domaine des droits de l’homme ou dans un autre domaine ».

« Nous demandons à toute personne connaissant des facilitateurs d’en faire part afin de résoudre les problèmes », peut-on lire dans des extraits.