Tchad : les artistes soutiennent les victimes du régime de Hissein Habré

Un groupe d’artistes ont manifesté leur soutien ce matin aux victimes de l’ancien président Hissein Habré devant le siège de l’association desdites victimes.

Dès 6 heures, un groupe d’artistes tchadiens et quelques activistes de la société civile ont pris d’assaut l’avenue Pascal Yoadoumnadji, précisément devant le siège de l’association des victimes du régime de Hissein Habré. Sifflets à la bouche, pancartes et casseroles à la main, les artistes se sont mis à la place des victimes pour manifester leur solidarité.

« Pour moi, je manifeste en tant qu’un citoyen concerné et artiste engagé. Il faut une participation de tout un chacun pour que le gouvernement puisse entendre. Le Tchadien a besoin d’une grande sensibilisation pour connaître ses problèmes. On est fer de lance de la nation donc  il faut qu’on participe à la chose du pays », a soufflé l’artiste N2A Teguil.

Cette manifestation de soutien des artistes aux victimes du régime Habré va se poursuivre jusqu’au soir du 19 juillet. S’il faut le souligner, depuis un certain temps, les victimes réclament l’exécution de la justice sur la réparation en manifestant tous les jours devant leur siège.

Tchad : la famille de Rozi Barkai demande que la lumière soit faite sur son assassinat

La famille du cadre de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), Rozi Barkai, assassiné par les éléments de la garde républicaine, dans la nuit du dimanche 07 avril, exige toute la lumière sur les circonstances de l’assassinat.

Le représentant de la communauté Donza, Brahim Issa Galmaye, dont est issu le chef du service trésorerie-paierie de la CNPS, Rozi Barkai qui a été froidement assassiné par les éléments de la garde républicaine en faction devant le palais présidentiel dans la matinée du dimanche 7 avril 2019, exige que toute la lumière soit faite sur les circonstances de l’assassinat de la victime pour que justice soit rendue. L’oncle de la victime a accordé un entretien exclusif au média confrère Alwihda Info.

Le véhicule de marque Camry de couleur blanche a reçu 33 impacts de balles d’armes de guerre, tirées par des éléments de la garde républicaine. Huit balles ont atteint Rozi Barkai.

Voici le résumé de l’entretien mené par le média Alwihda Info.

Alwihda Info : Que s’est-il passé exactement hier soir avec votre neveu ?

Brahim Issa Galmaye : Sincèrement dit, nous ignorons beaucoup de choses sur le décès tragique de M. Rozi Barkai. On a appris comme tous les autres en début de matinée vers 5 heures. On nous a fait savoir qu’il était mort et qu’il est à la morgue. Nous, nous sommes précipitamment rendus à la morgue. Il avait un corps criblé de plusieurs balles. Il a succombé apparemment suite à ces blessures.

J’ai personnellement appelé le commissaire central qui m’a dit que Rozi Barkai est mort et qu’il n’y a rien d’autres comme explication à nous donner. J’ai insisté auprès du commissaire central pour savoir ce qui s’est exactement passé. Il a fini par dire que ce sont les militaires de la sécurité présidentielle qui ont abattu Rozi Barkai et qu’il n’y a rien d’autres à dire encore à ce sujet.

Je ne suis pas du tout convaincu de son explication. J’ai contacté le directeur de la Sécurité publique qui m’a dit que c’était une mort accidentelle, survenue certes mais qu’il ignore beaucoup de choses sur les circonstances exactes de sa mort. Il a promis de saisir le commissariat de la sécurité publique de la police nationale qui assurait la permanence générale de la ville de N’Djamena. Il s’agit du CSP 17 qui était de garde cette nuit.

J’ai saisi le procureur de la République qui s’est fait représenter par l’un de ses adjoints qui est venu à la morgue de l’Hôpital général de référence nationale (HGRN). Le procureur Bremé est reparti après son constat pour aller chercher d’amples informations auprès du commissariat de la sécurité présidentielle. Nous ignorons beaucoup de choses et les circonstances de son assassinat sont très floues. Il y a beaucoup de zones d’ombre qui méritent d’être éclairées.

Vous confirmez que l’incident a eu lieu devant la présidence de la République ? Qui sont les éléments de la garde présidentielle qui ont effectué les tirs mortels sur Rozi Barkai ?

Brahim Issa Galmaye : Oui. Son véhicule a heurté apparemment une dalle de l’ancien siège de la Caisse nationale des retraites du Tchad (CNRT), non loin du ministère du Plan et de la Coopération. La victime a réussi à stabiliser son véhicule depuis l’ex-CNRT et continuait son chemin pour rentrer, tout en essuyant des tirs des éléments de la garde présidentielle en faction devant le Palais, avant de s’immobiliser devant la porte principale de la Présidence. Rozi Barkai ne s’est pas arrêté quand les militaires tiraient sur lui. Sa voiture a enregistré à peu près 33 impacts de balles, c’est ce que nous avons eu à identifier formellement.

Que réclame la famille de la victime ?

Brahim Issa Galmaye : Que justice nous soit rendue parce que nous ne comprenons pas les circonstances exactes de sa mort. Il faut que toute la lumière soit faite et que les circonstances de son assassinat soit éclairées.

Fait divers : un homme perd la vie à l’intérieur d’un cabinet de soins

Selon les témoignages, le patient a fait son entrée au cabinet de soins, logé dans une concession, vers 16 heures et est décédé une heure après.

Dans l’après-midi du 19 mars, au quartier Farcha Madjorio, dans le premier arrondissement de N’Djamena, un homme d’une trentaine d’années  trouve la mort dans un cabinet de soins de fortune. Paniqué, le  soi-disant médecin, détenteur de ce cabinet,   n’a pu saisir la police. Il a fallu attendre jusqu’à 22 heures pour que son frère, ne pouvant plus supporter cette situation,  aille informer la police qui s’est aussitôt déployée pour faire le constat et embarquer le détenteur des lieux. Aucun proche de la victime ne s’est présenté sur le lieu.

D’après les sources, ce cabinet existe depuis longtemps mais son détenteur n’a aucune autorisation légale et aucune formation dans le domaine médical, hormis sa formation en secourisme donné par la Croix-Rouge du Tchad. « Il hospitalise les gens et même tout », affirme un riverain.

Ce cas amène à relancer le débat sur le contrôle des centres et cabinets de soins que le ministère de la Santé publique a entamé courant 2018 et qui a vu la fermeture de quelques sites hors normes.