Tchad : après quelques semaines de grève, les fonctionnaires reprennent le travail

A l’issue d’une concertation avec les leaders religieux, la Plateforme syndicale revendicative a décidé, le 06 février dernier, de mettre une trêve à la grève pour une période de trois semaines

Plus d’un mois après la grève générale et illimitée des fonctionnaires enclenchée le 11 janvier 2021,  » la plateforme syndicale revendicative invite tous les travailleurs et travailleuses à reprendre le travail ».

Les syndicalistes font savoir que c’est par respect à la Plateforme interconfessionnelle qu’ils reprennent les activités. Toutefois, cette trêve se limite dans le temps. Ils accordent un délai maximum de travail de vingt-trois jours francs allant du samedi 06 au dimanche 28 février 2021. Pour permettre aux leaders religieux de parfaire la médiation entreprise avec le gouvernement.

La plateforme syndicale revendicative indique, qu’avec ses alliés, ils ont examiné le compte rendu des rencontres avec le gouvernement le 04 février et les 03 et 05 février avec les autorités religieuses. Ils ont été convaincu par les propositions de médiation faites par la plateforme interconfessionnelle, d’où, la levée à titre exceptionnel, et pour quelques semaines, le mot d’ordre de grève.

La grève des agents de la fonction publique entre dans le cadre de la revendication des avantages sociaux. Notamment, le payement des frais de transport des années 2017-2019 et le dégel des effets financiers des avancements et reclassements. Les usagers souhaitent que des mesures concrètes soient mises en place afin d’en finir avec cette grève qui freine le développement socio-économique et ralentit le bon déroulement des activités scolaires et académiques.

 

Tchad : le SYNTASS exige la réhabilitation de 97 agents renvoyés de l’Hôpital de la mère et de l’enfant

Le Syndicat National des Travailleuses et Travailleurs des Affaires Sociales et de la Santé (SYNTASS) se mobilise pour la réhabilitation des 97 agents renvoyés de l’Hôpital de la mère et de l’enfant (HME) de N’Djaména.

C’est sous les arbres de la Bourse du travail, que l’Assemblée générale du Syndicat National des Travailleuses et Travailleurs des Affaires Sociales et de la Santé (SYNTASS) a eu lieu ce mercredi 20 février 2019. A l’ordre du jour, la situation des agents de l’hôpital de la Mère et de l’Enfant. « L’assemblée d’aujourd’hui est bien spécifique, c’est le cas de l’hôpital de la Mère et de l’Enfant », précise le président dudit syndicat, Younous Mahadjir dans son mot introductif.

Depuis quelques semaines, le personnel soignant de l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant est en bras de fer avec leur directeur général, Dr Saleh Abdel Salam. A l’origine, la revendication des meilleures conditions de travail, la discrimination et « les sanctions illégales » auxquelles sont soumis certains agents. Cette situation a occasionné la mise à pied et le renvoi de quelques 97 travailleurs dont 18 fonctionnaires permanents de l’hôpital et 79 contractuels. Pour les concernés, c’est le directeur général, Saleh Abdel Salam, qui serait à l’origine de cette crise.

« Hier nous avons eu une rencontre avec le ministre de la santé et il nous a dit qu’il verra ce qu’il peut faire », déclare Younous Mahadjir. « J’ai vu et lu le rapport de la rencontre avec le ministre mais je n’ai aucune proposition qu’il a faite », réplique un autre agent en demandant à ses camarades d’être unanimes et engagés dans leur lutte. « On a vu pire que ça », ajoute un autre militant dans l’assistance. « Le bureau ne prend pas seul les décisions. Qu’est-ce-que nous devons faire pour la suite ? Que celui qui a des propositions à faire se présente », c’est en ces termes que le président du SYNTASS a donné officiellement la parole aux militants dudit syndicat venus massivement à l’Assemblée générale.

Cinq, c’est le nombre des militants qui ont pris la parole pour s’exprimer sur la situation qu’ils traversent et proposer des pistes de solutions entre autres: trois jours de préavis de grève, grève sèche et le départ du DG de l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant. Pour clôturer la rencontre, Younous Mahadjir, le patron de SYNTASS dit : « Nous allons donner 6 jours de préavis de grève au gouvernement, si rien n’est fait nous allons entrer en grève de 3 jours sur toute l’étendue du territoire national. Après ces 3 jours s’il n’y’a pas un changement nous allons envisager une grève sèche et illimitée ».

« Si le ministre est capable de régler les choses tant mieux, sinon nous-mêmes on va agir et très violemment », prévient le résident du SYNTASS. Aux dernières nouvelles, les 97 agents qui sont renvoyés, sont appelés pour aller retirer leurs propres convocations à la police.

 

Productivité : Déby appelle les Tchadiens au travail

Dans cette nouvelle République qui commence, les Tchadiens sont invités au travail pour tirer leur pays vers son développement et son émergence. Dans son adresse, le président de la République n’a pas manqué de souligner l’importance du travail dans la nouvelle République. Il donne le ton en ces termes : « la transformation profonde de notre pays ne peut se réaliser que par le travail, l’action et la dynamique du progrès ».

Pour le chef de l’État, dans toute l’administration, les agents de l’État doivent s’acquitter de leur tâche quotidienne avec dévouement et abnégation. Il informe que des contrôles permanents seront menés par les autorités compétentes en vue de « débusquer et de sanctionner tout agent indélicat et véreux ». L’obligation de résultat doit être la règle d’or de notre administration renchérie Idriss Déby Itno.

À cet égard, justifie-t-il, un réaménagement s’impose pour augmenter le temps de travail. « J’ai la profonde conviction que la durée hebdomadaire de travail qui est de trente-sept (37) heures est un luxe pour un pays comme le Tchad », souligne le président de la République. Déby d’encourager que : « oui, nous sommes, tous astreints, à travailler plus et plus efficacement pour tenir le pari du développement ».

Pour lui, il est utile de mettre au point une administration de développement qui sert les Tchadiens des campagnes et des centres urbains. Car dit-il, le travail sera fait avec des femmes et hommes dynamiques, présents sur le terrain, aimant leur patrie et ayant foi en leur pays.