Tchad : tension entre policiers et civils après la mort d’un détenu

Les proches d’un jeune mort après sa mise en garde à vue au commissariat de sécurité publique du 3e arrondissement de N’Djamena, accusent la police de torture mortelle.

Le commissariat de sécurité publique du 3e arrondissement de N’Djamena a été le théâtre d’un évènement tragique le 3 mai 2022. Un présumé voleur, en garde à vue serait mort des suites des tortures.

Un véhicule pick-up, transportant un cadavre a stationné devant le commissariat de sécurité publique du 3e arrondissement. Il s’agirait de la dépouille d’un jeune torturé à mort par les éléments de maintien de l’ordre au CSP3. Le corps inerte est celui d’un jeune arrêté pour cas présumé de vol chez un colonel de l’armée. Les parents de la victime rapportent que ce dernier souffrait des troubles mentaux.

La famille regrette que leur proche ait été : «torturé puis relâché pour des soins ». Il poussera finalement son dernier souffle à l’hôpital. Après avoir essayé de le ramener à la vie en vain, la famille a transporté le corps au commissariat pour demander les comptes et obtenir réparation.

La police dément les faits de tortures dans un communiqué. « Contrairement à ce qui se dit sur la toile le défunt khalid Youssouf a été surpris en flagrant délit de vol d’argent et autres objets dans une voiture de marque Corolla où il a brisé les vitres. », peut-on lire.

« Il a été aussitôt conduit au Commissariat de sécurité publique No 3 par le propriétaire de ladite voiture. Informés de la situation, ses parents ont tenté de régler le problème à l’amiable puis ils ont demandé au commissaire de leur confier l’enfant qui, selon eux, souffrirait d’une maladie. Ce qui fut fait. La Police Nationale dément formellement les informations selon lesquelles ce dernier est décédé des suites de tortures. », conclut la note.

Tchad-Nord : trois orpailleurs torturés à mort

Abdraman Mahamat, Abdallah Ali et Mahamat Oumar auraient été attachés sur un véhicule et torturés à mort par leurs employeurs.

Dans la zone du nord au Tchad, trois orpailleurs ont trouvé la mort suite à la torture qu’ils ont subi par leur employeur. Des actes et crimes que la Convention tchadienne de défense des droits de l’Homme (CTDDH) a condamné samedi 30 mai, avec fermeté.

« Trois orpailleurs en l’occurrence : Abdraman Mahamat, Abdallah Ali et Mahamat Oumar ont été attachés sur un véhicule et torturés à mort par leurs employeurs pour des désaccords liés à l’exploitation de l’or dans cette zone aurifère du Tibesti où des exactions les plus atroces, attentatoires aux droits de l’Homme, y sont fréquemment signalées ; faisant de cet endroit, une zone de non droit », indique la CTDDH.

Cette convention qualifie ces traitements inhumains, cruels humiliants et dégradants subis par ces orpailleurs.

« Ces citoyens avaient été séquestrés et aspergés de gasoil sur lequel leur employeur un certain Sokoy met le feu ; ayant constaté le degré de brulure des corps des victimes, le patron de Sokoy, un certain Hassan Wardougou, sur instruction duquel cette funeste action avait été exécutée, a pris la fuite vers le territoire Libyen », révèle Enock Mberbe, secrétaire à l’information et à la communication de la CTDDH.

« Ces deux personnes qui sement la terreur dans l’extrême Nord du pays sont des grands exploitants des mines d’or qui n’en sont pas à leur premier forfait », souligne la CTDDH qui « entend faire toutes les diligences pour obtenir leur arrestation et leur jugement. »

L’organisation rappelle que le droit à la vie et à l’intégrité physique sont des droits fondamentaux qui doivent être garantis à tous. « L’État étant inexistant dans cette zone, des Tchadiens continuent malheureusement d’y subir les pires atrocités », ajoute la CTDDH qui « exige l’identification de ces Hassan Wardougou et Sokoy ainsi que leurs complices en vue de leur arrestation prochaine. »

La CTDDH exige du gouvernement Tchadien qu’il s’intéresse à cette zone, partie intégrante du territoire national, afin d’assurer la sécurité des populations civiles.

Tchad : les violences, une torture infligée aux tchadiens

A l’intervalle de trois mois, plus de trois cas ont été dénoncés sur les réseaux sociaux.

La situation est criarde. En effet, il est constatable de jours en jours, que les tchadiens infligent des actes de torture à leurs semblables. Il y a le cas d’Oumar Hissein qui a été séquestré et a succombé à la suite des violences. Et, une vidéo montrant une dame fouettée par des agents des forces de défense et de sécurité a provoqué l’indignation sur la toile. Qu’est-ce qui explique cette situation ? Pourquoi cette recrudescence de violence ?

Ainsi, les défenseurs des droits de l’Homme et des citoyens se saisissent du problème.

Chaque année, environ 300 femmes sont violentées à Ndjamena, selon l’Association des femmes juristes du Tchad. Mais on assiste très souvent à un certain laxisme de l’appareil judiciaire.