Tchad : le site d’orpaillage de Kouri de nouveau ouvert

Le directeur de la Société nationale d’exploitation minière et de contrôle (SONAMIC), annonce la réouverture du site d’orpaillage de Kouri 35 et Kouri 60.

Près de quatre mois après sa fermeture, le site d’orpaillage de Kouri, dans la province du Tibesti, de nouveau opérationnel. Ce site avait été fermé suite à des affrontements meurtriers entre les communautés Tamas et Arabes. De centaines de morts avaient été enregistrés.

Dans un communiqué de presse, Adam Nouky Charfadine, directeur de la Société nationale d’exploitation minière et de contrôle annonce la réouverture des sites de Kouri 35 et Kouri 60 à toute personne ou société d’orpaillage. « Tous ceux qui veulent pratiquer cette activité dans les sites cités doivent se présenter aux services compétents de la SONEMIC pour régulariser leur présence en se faisant enregistrer et enrôler. », peut-on lire dans la note.

La SONEMIC exhorte les organisations et personnes détenant des engins lourds de se conformer aux règles fiscales en vigueur en s’acquittant de leurs taxes et impôts.

Sur le plan sécuritaire, le directeur général de la SONEMIC interdit le port d’arme, qu’elle soit à feu ou blanche, sur les sites d’orpaillage. Tout contrevenant s’expose aux sanctions, précise la note.

Tchad : incursion dans le Tibesti, le gouvernement assure que tout est sous contrôle

Le ministre de la communication fait savoir que l’armée tchadienne a entièrement repris le contrôle Zourké dans le Tibesti,  des mains des forces armées en provenance de la Libye

Le porte-parole du gouvernement, Chérif Mahamat Zene indique dans un communiqué que, les rebelles tchadiens en provenance de la Libye sont mis en déroute par l’armée de l’air tchadien. « Ils sont en débandade et pourchassés par nos vaillants forces de défense et de sécurité », confirme la note.

Il attire l’attention de la communauté internationale sur le fait que : « plusieurs colonnes de véhicules, lourdement armés, en provenance de la Libye, ont fait une incursion à l’intérieur du Tchad pour attaquer le 11avril aux environs de 18 heures le poste frontalier de douane de Zouarké. »

Le ministre note que c’est : « suite à la pression de la communauté internationale exigeant le départ de tous les mercenaires étrangers à la solde des fractions libyennes pour stabiliser la Libye, une grande partie de mercenaires tchadiens s’est aventurée à rentrer en profondeur, en contournant toutes les garnisons militaires du Tibesti. »

« Depuis ce matin, ils sont fixés et traités par l’aviation de l’armée de l’air tchadienne. Ils sont en débandade et pourchassés par nos vaillantes forces de défense et de sécurité. Un bilan exhaustif des opérations militaires sera communiqué », affirme le communiqué.

Le  gouvernement du Tchad condamne, une fois de plus, « cette énième tentative de déstabilisation du Tchad à partir de la Libye, après celle de l’ensemble du Sahel enclenchée en 2011 dans le sillage de la chute du régime de Kadhafi ».

Tchad: les rebelles du CCMSR revendiquent une attaque dans le Tibesti

Dans la région du Tibesti, dans l’extrême nord-ouest du Tchad, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), qui a ses bases-arrières dans le sud libyen, revendique depuis une semaine une nouvelle incursion sur le territoire tchadien, un an après sa dernière attaque. Le gouvernement tchadien dément catégoriquement.

L’attaque aurait été lancée samedi dernier. Une colonne d’une cinquantaine de véhicules 4X4 avec à leur bord des centaines de combattants du CCMSR se serait alors emparée de la localité de Kouri Bougri, quelque 40 km au sud de la frontière tchado-libyenne.

« Après un léger accrochage », selon le porte-parole du groupe rebelle tchadien. « Nos combattants se trouvent aujourd’hui entre Kouri Bougri et la localité de Wour », 50 km encore plus au sud, « où ils encerclent un campement de l’armée tchadienne », a affirmé jeudi Ali Saleh Hassaballah.

Le gouvernement tchadien a « démenti formellement ces allégations » ce jeudi également. « Tous les groupes de bandits armés en provenance de Libye ont été systématiquement neutralisés par nos forces de défense, (…), nos forces gardent une totale maitrise du terrain », assure le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, Oumar Yaya Hissein.

Réaction du porte-parole du CCMSR : « On n’est pas surpris, car le gouvernement d’Idriss Deby est toujours dans le déni pour ce genre d’action ».

Les informations en provenance de cette région totalement coupée du monde sont très confuses jusqu’ici, mais un spécialiste de la région reconnaît que ce groupe armé « a fait peau neuve » au cours des derniers mois.

Après avoir traversé plusieurs crises – dues notamment à l’arrestation de trois de ses chefs il y a trois ans au Niger, au bombardement de ses hommes par l’aviation de l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar une année après, ou encore à des dissensions internes – le CCMSR, constitué en grande majorité de combattants Gorane Kreda à ses débuts, aurait recruté, se serait réarmé et s’est doté récemment d’une nouvelle structure de commandement dirigée par Rashid Mahamat Saleh.

Barh El Gazel : 48 personnes arrêtées pour tentative d’orpaillage

Ces individus tentaient de se rendre dans la province du Tibesti pour l’orpaillage lorsqu’ils ont été appréhendés.

Quarante-huit (48) personnes dont huit mineurs ont été arrêtées par les forces de défense et de sécurité dans la province du Barh El Gazel. Ils ont été appréhendés à bord de deux véhicules alors qu’ils tentaient de se rendre dans la province du Tibesti pour l’orpaillage. Ce sont les éléments du sous-groupement n°10 de la Garde nationale et nomade de Moussoro qui les ont arrêtés

Le gouverneur de la province du Barh El Gazel, le général Teguen Idibeï Berdei les a présenté au tchadiens et a profité pour congratuler les forces de défense et de sécurité pour cette opération.

Il faut le dire la pratique de l’orpaillage est proscrite par la loi dans la zone du Tibesti. Ces individus « seront punies conformément à la loi en vigueur », c’est qu’a précisé le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Moussoro.

Tchad : possible accord entre le gouvernement et les représentants du Tibesti

Une rencontre entre les membres du gouvernement et les représentants du Tibesti a eu lieu ce week-end. Ils ont parlé du sujet sur l’exploitation des minerais d’or découverts sur leur territoire.

Les choses se précises, le gouvernement semble avoir trouvé un accord avec le comité d’autodéfense de Tibesti. Ce regroupement de ressortissants de la province du Tibesti s’était opposé à l’exploitation des gisements aurifères dans cette partie du Tchad.

Il a apparemment fallu plusieurs jours de négociations entre le comité d’autodéfense et les émissaires du gouvernement pour en arriver là. Les représentants du comité ont été reçus samedi soir à Ndjamena par le chef de l’État. Une rencontre qui présage un accord avec les populations du Tibesti.

Après l’offensive avortée des forces gouvernementales contre le comité d’autodéfense il y a une dizaine de jours, une délégation gouvernementale a séjourné dans la plus grande discrétion dans le Tibesti pour entamer des négociations avec les autochtones.

Une photo sur laquelle on aperçoit le chef de l’État, Idriss Deby et des représentants du comité d’autodéfense a été publiée samedi.

« Nous avons discuté avec le président sur la plupart de nos revendications », a indiqué un des représentants des populations du Tibesti, sans préciser s’il y a eu un accord pour calmer la tension entre le gouvernement et les ressortissants de l’extrême-nord du Tchad qui exigent d’avoir voix au chapitre sur l’exploitation des minerais d’or découverts sur leur territoire.

Tibesti : le PLD exige « l’arrêt immédiat des affrontements »

Le parti pour les libertés et le développement  (PLD), dans un communiqué a condamné les affrontements dans la région de Tibesti.

Dans un communiqué rendu public mercredi, 24 octobre 20219, Djassira Ngar, le secrétaire à l’information, à la sensibilisation et à la mobilisation du Parti pour les libertés et le développement  (PLD), a condamné « la guerre que mène le Gouvernement aux populations » du Tibesti.

Djassira Ngar a aussi exigé « l’arrêt immédiat des confrontations. »

« Après avoir géré de manière calamiteuse les ressources pétrolières du bassin de Doba et des autres champs pétroliers du pays, sans oublier l’or du Batha, le président Idriss Déby Itno voudrait coûte que coûte faire main basse sur l’or de Miski. Selon des informations concordantes, le gisement d’or dans cette localité serait considéré parmi les plus importants au monde », indique le PLD.

Selon le parti, « le gouvernement tchadien aurait octroyé un permis d’exploration minière de l’or de Miski à Benny Steinmetz Group Ressources (BSGR) qui aurait signé un protocole d’accord avec la SOGECT, une entreprise des proches du Président Déby. Ce qui expliquerait la hargne et la rage de celui-ci de mettre la main sur cette manne au prix d’extermination des habitants de la province. »

« Est-il besoin de rappeler que, depuis l’indépendance du pays, les populations du Tibesti ont payé un lourd tribut dans les différentes guerres qui y ont sévi. Comme tous les autres tchadiens, ils ont droit aussi à la paix, à la quiétude et au bonheur. »

Le PLD demande « aux forces vives de la nation de mobiliser, non seulement pour ramener la paix dans cette province, mais également pour la tenue d’un dialogue national inclusif pour une véritable réconciliation nationale entre les filières et les fils du pays. »

Tibesti : une rencontre annoncée entre chefs traditionnels et membres du gouvernement

La ville de Bardaï servira de cadre à une rencontre qui réunira les membres du gouvernement et les chefs traditionnels de Tibesti le vendredi 25 octobre 2019.

Les sujets à l’ordre du jour ne sont pas encore précisés, mais vue les évènements de ces derniers jours, la situation sécuritaire sera certainement au centre des échanges. Ladite rencontre regroupera le gouvernement, les autorités provinciales et leaders traditionnels des provinces du Nord du Tchad, plus précisément à Bardaï, chef-lieu de la province de Tibesti.

Lors de son séjour au Bourkou et à Tibesti, notamment à la frontière avec la Libye, le ministre délégué à la Présidence de la République, chargé de la défense nationale, de la sécurité, des victimes de guerre et des anciens combattants, Mahamat Abali Salah, a demandé l’implication de toutes les autorités traditionnelles et différents acteurs à cette rencontre.

Du côté de Bourkou, Les chefs de canton se sont engagés à prendre part massivement à la rencontre du 25 octobre prochain, et ont d’ailleurs annoncé une campagne de sensibilisation.

« Nous pensons dans les jours à venir être le chef-lieu de la zone avec toutes les autorités traditionnelles, avec mon collègue de l’Administration du territoire pour qu’au moins, ce travail (de sécurisation de la zone, Ndlr) soit porté aussi par la population », a indiqué le ministre Mahamat Abali Salah.

Eboulement à Tbesti : le chef d’état-major général des armées visite le lieu du drame

Cinquante-deux morts et sept autres disparus, c’est le bilan de l’éboulement d’une mine d’or à Tibesti. Le général Taher Erda s’est rendu sur le site de l’effondrement le week-end dernier.

Le général Taher Erda, chef d’état-major général des armées a visité le week-end dernier Tibesti où il y a un éboulement d’une mine d’or. Le drame a provoqué la mort de près d’une soixantaine de personnes.

Aux 52 morts annoncés, il faut ajouter d’autres personnes disparues dans les décombres. Ils sont certainement morts, indique le général Taher Erda : « Sept personnes sont encore dans le trou, donc cela fait 59 morts. »

Ladite visite a permis d’avoir plus d’information sur le drame, notamment le mode opératoire des orpailleurs. Selon cet officier supérieur, c’est de la Libye, où ils se sont repliés, que les chercheurs d’or arrivent régulièrement de nuit pour opérer : « Après 18h ils viennent sur le lieu du travail jusqu’à 4h du matin ».

Autre information, la rentabilité des mines traditionnelles serait faible au point où de nombreux orpailleurs qui ont investi dans ce bout de désert – pour certains depuis cinq ans – n’ont, jusque-là pas réussi à dénicher la moindre pépite.

Tchad: près de 30 morts dans un éboulement meurtrier d’une mine d’or

Le drame s’est produit dans une mine d’or à la frontière entre le Tchad et la Libye, dans la nuit de lundi 23 à mardi 24 septembre 2019.

Un éboulement d’une mine d’or a fait une trentaine de morts dans la région aurifère du Tibesti, frontière entre le Tchad et la Libye. La nouvelle s’est rependue seulement mercredi alors que le drame s’est produit dans la nuit de lundi à mardi. L’enclavement dans cette région sous Etat d’urgence depuis le mois d’août est la raison pour laquelle la nouvelle a été répandue tardivement.

C’est grâce à la vidéo posté par le site internet Toubou média, que l’alerte a été mardi. On aperçoit dans cette vidéo des hommes envoyant des câbles au fond d’une dépression pour faire remonter ce qui ressemble à des cadavres.

C’est donc mercredi, que les premières confirmations ont été données par des sources sécuritaires. L’éboulement a eu lieu entre le point 35 et la localité de Solo Solo, dans le secteur de Kouri Bougoudi à la frontière tchado-libyenne.

Le premier bilan fait état de plus de trente corps repêchés, mais un bilan qui pourrait s’alourdir. Parce que selon l’appel fait dans les campements des mineurs, c’est une soixantaine de personne environ qui n’ont pas répondu.

Tchad : le ministre de l’administration du territoire était dans le Tibesti

Au cours de ce voyage dans le département de Wour, Mahamat Abali Salah a rencontré les autorités administratives, traditionnelles et militaires.

 

C’est dans la matinée du 12 janvier que l’hélicoptère qui transportait en son bord le ministre de l‘administration du territoire de la Sécurité publique et de la Gouvernance locale, Mahamat Abali Salah a atterri Wour, dans la province du Tibesti.

Le ministre est venu s’acquérir de la situation qui prévaut dans cette partie du pays. Dans un premier temps le ministre a eu une rencontre avec les autorités administratives et traditionnelles. Pour le gouverneur du Tibesti, Abderamana Ali Mahamat, à cette visite vient à point nommé.

Le Derdé Toubou, Rozi Barka a tenu exprimé sa gratitude au chef de l’Etat pour avoir érigé Wour et Aouzou en départements. Il a rassuré la délégation qu’aucune rébellion n’existe dans le Tibesti. Le ministre en profité pour inviter les chefs de canton les populations pour une étroite collaboration avec l’armée, afin d’éviter toute infiltration de personnes nuisibles.

C’est après cette rencontre que Mahamat Abali Salah a eu une réunion avec les autorités militaire de la localité. Le chef d’état-major de l’armée de terre 1er adjoint a débuté en disant que le ministre est venu au Wour pour soutenir et remonter le moral des militaires.

Les responsables militaires à leur tour, ont soumis des doléances au ministre. Ils ont notamment réprimé leurs besoins en logistique et le manque de tenues militaires. Afin de s’adapter au nouveau climat sécuritaire dans cette partie du pays, le ministre de l’administration du territoire de la Sécurité publique et de la Gouvernance locale, a annoncé la mise sur pied prochaine d’une force mixte mobile interne afin de mieux sécuriser la frontière et faire face aux « forces obscures ».

 

 

Tchad : des députés interpellent le gouvernement sur la situation au Tibesti

Le député Madtoïngué Benelngar a déposé une demande auprès du président de l’Assemblée nationale dans laquelle il réclame des éclaircis sur ce sujet.

 

C’est ce 10 décembre que la demande est parvenue au bureau de la présidence de l’Assemblée nationale du Tchad. Le député Madtoïngué Benelngar veut des explications du gouvernement sur la situation qui prévaut actuellement dans le Miski. Il charge donc ainsi, le président de la chambre de remonter sa demande auprès du pouvoir exécutif.

Le parlementaire attend du gouvernement qu’il réponde aux nombreuses questions qui le taraudent : « qui a armé la population de Miski ? Comment l’armée régulière s’est-elle prise pour connaitre une telle résistance ? Des complices existent-ils en son sein ? Ya-t-il des mains invisibles derrière cette révolte populaire ? Pourquoi un comité d’autodéfense dans un pays démocratique où les institutions républicaines existent ? Le gouvernement a-t-il refusé de prendre en compte les inquiétudes de la population de Miski ? Une rébellion armée est-elle en gestation dans cette zone ? Pourquoi ne pas informer le peuple de temps en temps de la situation sécuritaire du Pays ? ».

Il poursuit en s’interrogeant : « qu’on nous explique ce qui se passe dans le nord, ce qui se passe dans le Tibesti, ce qui se passe dans le Miski. Pourquoi une population civile se permet le luxe de ramasser des armes pour défendre une cause ? Ce sont des questions brûlantes. Parce que nous sommes une nation, les institutions républicaines doivent être à l’écoute de la volonté du peuple ».

Il ne reste plus qu’à Madtoïngué Benelngar d’attendre le temps imparti (72 après le dépôt) par la constitution pour recevoir des réponses. En effet, si le gouvernement juge sa demande recevable, le Président de la République désignera un membre du gouvernement pour défendre l’exécutif devant les élus du peuple.

Ca tomberait bien parce que selon l’élu du peuple, « le président de la République doit informer le peuple de ce qui se passe réellement en apportant des éclaircissements sur ce qui ressemble à une affaire confuse et qui risque de prendre une autre dimension ».

Rappelons cependant qu’il y a un autre député a proposé qu’une commission d’enquête parlementaire se rende dans cette partie du Tchad pour écouter la population et au besoin faire des propositions au gouvernement pour la résolution de la crise qui l’oppose à la population.

Tchad : le gouvernement dément tout bombardement au Tibesti

Selon son porte-parole, « en aucun cas les forces de défense et de sécurité ont pilonné la population ».

 

Le conflit entre le gouvernement et la population de la localité de Miski dans la province du Tibesti date du mois d’août dernier. Dans une série d’attaques menées par le pouvoir, le gouvernement déclare avoir « délogé l’ennemi ». Selon la population de Miski, qui a créé un comité d’auto-défense, le gouvernement s’est engagé dans cette bataille pour s’accaparer les richesses de la région, notamment des mines d’or.

Selon Gali Gatta Ngoté, un député d’opposition, ce conflit est le résultat d’une opposition entre le gouvernement et la population sur le partage des ressources. « Le gouvernement voudrait carrément faire déguerpir un village pour pouvoir installer une usine d’exploitation de l’or. Cette population a légitimement négocié son statut en ce qui concerne le partage de la production et des bénéfices. Donc ce qui reviendrait comme leur part si cette exploitation devait avoir lieu. Ce dialogue de sourd a duré plus de deux ans et s’est conclu par la décision de la part du gouvernement central de les faire dégager par la force », explique le député.

Selon plusieurs sources, la population de la région continue de subir de lourds bombardements des forces aériennes tchadiennes. Le gouvernement nie être impliqué dans de quelconques attaques contre des civils. Mais celui-ci souligne par ailleurs ce qu’il appelle « l’exercice de la puissance publique » pour la défense des ressources de l’Etat.

Oumar Yaya Hissein, porte-parole du gouvernement tchadien. « Dire qu’en tant que gouvernement, nous avons lancé des bombes sur une population civile, est une affirmation gratuite. En aucun cas les forces de défense et de sécurité n’ont pilonné la population. On ne peut pas se permettre de dire qu’il y a des ressources et qu’on peut les contrôler individuellement. Je crois qu’il y a une procédure pour les exploiter. Mais le fait que chacun se lève un matin et veuille les exploiter de manière individuelle, sans pour autant tenir compte des textes, vous conviendrez avec moi que c’est aller à contre-courant de ces textes. Et là, la force publique s’exerce », souligne le porte-parole du gouvernement.

Il y a deux jours, plusieurs députés de l’opposition ont déposé une motion au parlement, proposant la création d’une mission parlementaire devant se rendre sur place. Mais ce déplacement ne pourra avoir lieu que si la sécurité est assurée.

Tchad: les députés veulent se rendre au Tibesti

Ces élus du peuple veulent jugés d’eux-mêmes la réalité de ce qui se passe dans cette partie du pays. En effet depuis quelques jours des affrontements y opposent l’armé à certains groupes rebelles.

 

Voilà plusieurs  semaines déjà que des affrontements sont enregistré dans la région du Tibesti et plus précisément dans la localité de Miski. Même si les informations venant du lieu des combats ne sont pas nombreux et clairs, nous pouvons penser en nous basant sur les communiqués rendus public que ces affrontements opposent l’armée nationale à un groupe d’auto-défense.

Face à l’enlisement, des parlementaires demandent à se rendre sur place. L’initiative vient du député Saleh Makki qui préside le groupe parlementaire Les Démocrates. « Nous voulons aller sur place. Il faut une délégation parlementaire issue de toutes les sensibilités de l’Assemblée, écouter la population et prendre leurs revendications s’il y en a, les apporter ici et en discuter avec l’exécutif pour absolument ramener le calme dans cette partie de notre pays », a –t-il expliqué.

Pour ce député, les raisons du mécontentement des populations du Tibesti, ayant conduit aux hostilités en cours, se situent à deux niveaux : un découpage administratif contesté et l’intention du gouvernement d’exploiter l’or découvert il y a peu dans cette partie du territoire dans des conditions que les autochtones n’approuvent pas.

Mais que quoique ce soit se fasse, il faut que les armes se taisent. « Nous sommes pour l’arrêt immédiat de toute hostilité des deux côtés pour nous permettre d’intervenir, explique Saleh Makki. Sinon, nous ne pourrons pas intervenir et il faut absolument un arrêt de toutes les violences ».

Un souhait qui pourra être compromis par un autre élément, la présence des rebelles du Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCSMR), pas très loin de Miski.

Tchad : le FPR dénonce le maintien en prison de Baba Laddé

Selon le premier vice-président du mouvement, l’ancien rebelle sera dans un état de santé dégradant et pourrait mourir.

 

Le premier vice-président du Front populaire pour le redressement (FPR), Ardo Baouro, a affirmé ce jeudi 22 novembre 2018 avoir rencontré Baba Laddé en prison. Dans une mise au point, Ardo Baouro affirme que « la santé du général Baba Laddé est très mauvaise et (que) le gouvernement lui refuse des soins. A tout moment il peut décéder par manque de soins ».

Baba Laddé est « injustement enfermé », souligne-t-il. Il ajoute que « les ex-combattants du FPR n’ont pas non plus pu suivre les programmes de réhabilitation prévus par l’accord de paix et sont persécutés au Tchad ». D’après lui, « la communauté internationale doit faire pression sur le gouvernement tchadien pour qu’il respecte ses engagements ».

Il déclare que : « Baba Laddé a apporté son soutien à nos frères du Tibesti (…) Nos frères de Miski ne se battent pas pour prendre le pouvoir, mais pour la démocratisation du pays, la justice et l’égalité entre tous les Tchadiens. Il est intolérable que le peuple souffre quand certains pillent les richesses du pays. Les dirigeants tchadiens mettent en danger le régime en refusant les revendications légitimes du peuple et en déclenchant une guerre au Tibesti ».

Le FPR demande à ce que l’ordonnance d’amnistie soit appliquée à tous les tchadiens concernés sans distinction. Le général Baba Laddé doit être présenté au tribunal le 3 décembre 2018.

Tchad: peuple toubou, un peuple de guerrier

C’est de cette communauté qu’est issue les combattants du comité d’autodéfense de Miski selon le porte-parole de ce groupe du nord du pays.

 

La situation est encore confuse dans le nord du Tchad. Le ministère de la Défense assure avoir « délogé et dégagé l’ennemi » de Miski depuis samedi, ce que dément le comité d’autodéfense qui le combat dans cette ville. Ce dernier dit avoir chassé l’armée et dénonce un « blocus » de la ville et de la région aux conséquences humanitaires « catastrophiques ». Officiellement, le pouvoir central dit lutter contre des « orpailleurs illégaux » et des « trafiquants d’armes » ou « d’êtres humains », mais le comité d’autodéfense qui s’est créé début novembre pour « empêcher l’exploitation des mines d’or au profit du clan Deby » et contre le nouveau redécoupage administratif qui morcelle le Tibesti, dit lutter pour son « honneur » et sa « terre ».

Le porte-parole du comité d’autodéfense de Miski revendique un millier de combattants, issus essentiellement des tribus toubous qui peuplent la sous-préfecture de Yebbi-Bou. C’est encore à ce stade une sorte de milice locale qui n’a pas un commandement central, mais deux de ses leaders se détachent du lot aujourd’hui, selon plusieurs sources. Le colonel Rozi Losso, un ancien officier de l’armée tchadienne, et Kella Goukouni, un des chefs de cantons de la sous-préfecture de Yebbi-Bou, limogé il y a plusieurs mois par le pouvoir central.

Ils ont sous leurs ordres des combattants très aguerris. Une partie est passée par l’armée tchadienne, une autre par la rébellion armée du MDJT, le Mouvement pour la démocratie et la justice, qui a combattu le président Idriss Deby de 1998 à 2002. Enfin les plus jeunes, élevés dans la pure tradition toubou sont habitués au maniement des armes. Leur porte-parole Molly Sougui assure qu’ils ne disposent pas d’armes lourdes. « Nos combattants ont gagné parce qu’ils ont une expérience de 40 ans de guerre et une bonne connaissance du terrain », explique-t-il.

Miski se trouve en plein massif du Tibesti, dans le nord-ouest du Tchad. Une zone montagneuse favorable à la guérilla et où les chars et armes lourdes de l’armée ne peuvent pas manœuvrer facilement, confirme un spécialiste du Tchad. Aujourd’hui, le Comité d’autodéfense crie victoire, et dit viser à moyen et long terme une fédération de tous les mouvements politico-militaires qui luttent contre le pouvoir d’Idriss Deby.

Affrontement au Tibesti: l’UDP appelle au retour au calme

Le 21 novembre, le président de cette formation politique s’est adresse à la presse internationale et nationale afin de faire une communication sur la situation dans cette partie du pays.

 

Le président national de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP) Max Kemkoye a fait une communication à la presse nationale et internationale ce mercredi 21 novembre 2018 au siège de son parti dans le 6ème arrondissement de N’Djamena. Au menu de cette communication, la guerre qui fait rage dans le nord du Tchad et les conséquences qu’elle engendre.

« La spirale de violence négative depuis fin octobre et qui se poursuit jusqu’à ce jour dans le Tibesti devient de plus en plus inquiétante », déclare Max Kemkoye qui estime que cette situation l’oblige à briser le tabou imposé aux acteurs politiques au nom du principe de la sécurité et d’atteinte à la morale des troupes ou du discrédit sur les Forces de défense et de sécurité.

« Quand les Tchadiens meurent, aucun homme politique responsable ne peut se taire », note Max Kemkoy. C’est pourquoi, il appelle « à la cessation des hostilités meurtrières et à la négociation pour une solution politique ».

Pour l’UDP, restaurer l’ordre et la sécurité dans une province est un devoir de tout gouvernement mais cela n’est possible qu’en cas de péril ou de menace évidente ou une guerre imminente et ce, dans le cadre d’une agression étrangère. Dans cette guerre que le Gouvernement mène « c’est une confusion qui règne dans le Tibesti» et l’UDP regrette cette situation et qu’aucune approche politique n’ai été envisagée jusqu’à ce jour.

« En lieu et place, on ne nous sert que le langage de la force et de la volonté de reddition à tout prix », dénonce Max Kemkoye. Conséquence : la  ville de Faya enregistre déjà de nombreux déplacés venus de Miski et Yébbi Bou créant ainsi de risques humanitaires. C’est un« drame humain qui se crée progressivement à Faya», pense l’UDP.

Face  aux conséquences de la guerre qui sévit au nord, le parti politique invite le gouvernement à arrêter les bombardements, sortir de cette logique de guerre qui endeuille inutilement des familles tchadiennes, ouvrir des pourparlers de paix avec les différents groupes armés. Enfin, l’UDP appelle « les frères en arme dans les localités au dialogue, à la paix et à une solution politique ».

Miski : le comité d’auto-défense assure avoir le contrôle de la localité

Le groupe dément les dires du ministre de la défense, qui a affirmé que l’armée nationale a délogé l’ennemi, lors de la sa visite dans la ville vendredi dernier.

 

Le 16 novembre dernier, ministre délégué à la Présidence, chargé de la Défense nationale, des anciens combattants et des victimes de guerre, le général Daoud Yaya Brahim était à Miski dans le Tibesti. Alors que cette région est en proie depuis quelques semaines à des affrontements armés, le Ministre est venu se faire sa propre idée de la situation qui y prévaut.

Très confiant et se voulant rassurant, il déclarait alors : « Nous sommes venus visiter nos forces qui sont à Miski et qui ont délogé l’ennemi, dégager l’ennemi. J’appelle toute la population de Miski, ceux qui appartiennent à l’Etat tchadien, à la 4ème République, de venir auprès des forces de défense et de sécurité, et laisser le terrain libre à ceux qui veulent créer les problèmes ».

Le général a également invité les populations se trouvant dans les zones de combat à quitter les lieux. Car « Nous sommes en mesure de déloger, de ratisser le terrain, et d’occuper nos terrains. Nous sommes à Miski pour celui qui veut l’entendre ou qui veut l’écouter ».

De déclarations que le porte-parole du comité autoproclamé d’autodéfense remet en doute. En effet, l’ancien sous-préfet de Yebbi-Bou, Mouli Sougui, a affirmé au micro de RFI hier 18 novembre que « A l’heure où je vous parle, Miski est sous le contrôle du comité d’autodéfense ». Il reconnait cependant que « l’armée a sorti l’artillerie lourde ». « Mais nous connaissons le terrain et nous avons une expérience des combats ».

Le comité d’auto-défense a annoncé avoir enregistré plusieurs des pertes en vies humaines et de nombreux blessés dans ses rangs.

 

 

 

 

 

 

Tibesti: le sous-préfet de Yebbi-Bou rejoint la rébellion

L’administrateur a décidé pour se faire, en fin de semaine dernière, de démissionner des fonctions qu’il occupait jusqu’ici.

 

La localité de Yebbi-Bou par Miski dans le Tibesti n’a plus de sous-préfet. Mouli Sougui qui occupait jusqu’ici ce poste présenté sa démission. Il a décidé de rejoindre le mouvement rebelle qui s’est formé dans cette province.

Selon l’ancien administrateur, sa démission est motivée par les agissements de l’armée nationale dans cette partie du pays. Il parle de bombardements aériens, des pillages et des incendies des maisons  que cette armée fait subir aux populations. Une situation qui pour lui n’est pas à cautionner.

Mouli Sougui décidé donc de se rallier à un comité d’autodéfense afin de se battre pour mettre fin à ces agissements.  Selon lui, le nouveau découpage administratif mis sur pied récemment par le gouvernement visait à donner le contrôle des richesses minières dans regorge le Tibesti au Président Deby.

Des accusations auxquelles le gouvernement a répondu. Le ministre de la Sécurité publique Ahmat Mahamat Bachir a expliqué que « ce Mouli Sougui fut et reste exilé en France. Il a profité de la main tendue du chef de l’Etat, s’est infiltré avec d’autres pour soi-disant rentrer au Tchad. Dans la foulée, il a été nommé comme sous-préfet Yebbi-Bou pour aller servir la République dans cette sous-préfecture ».

Mais hélas, aussitôt nommé il est rentré en connivence avec les mercenaires. Il est rentré aussi en action avec les orpailleurs pour être lui-même orpailleur. Il a osé détourner un véhicule de l’administration », se désole le ministre.

Face à cette situation « l’administration a pris les mesures qui s’imposent en le suspendant. Et l’étau a commencé à se resserrer autour de lui. Il a pris la tangente en se déclarant démissionnaire de son poste de sous-préfet. J’apporte un démenti catégorique. C’est un malfaiteur. C’est un bandit de grand chemin qui ne sait sur quel pied danser et s’est permis de faire cette déclaration gratuite. Actuellement, une enquête est ouverte à son égard, il répondra de ses actes ».

 

 

 

Tchad : la société civile s’insurge contre l’esclavage au Tibesti

Plusieurs personnes ont été libérées en début de cette semaine dans la localité, alors qu’elles y vivaient dans des conditions misérables, torturées par des autochtones.

 

Ils sont environ un millier. Les Tchadiens qui ont été secourus ce 29 octobre par des éléments des forces de l’ordre et de sécurité. Torturées, battues, traitées en esclaves, ces personnes ont désormais pu rejoindre leurs familles respectives. Leur tord est celui d’avoir quitté leur région d’origine afin de se lancer dans la recherche de l’or dans la région orpailleur du Tibesti.

L’annonce de la nouvelle avait choqué plus d’un Tchadien. Et les acteurs de la société civile ne sont pas en restent. Le coordonateur national de la Coordinateur des associations de la société civile et de défense des droits de l’Homme (CASHIDO), Mahamat Digadimbaye, a d’ailleurs dénoncé ces pratiques. « C’est avec stupéfaction que nous avons suivis ces images atroces, abominables, ces scènes de tortures infligées par des humains aux autres humains, c’est vraiment pire que le terrorisme », a-t-il déclaré.

En effet, non content d’infliger des sévices corporelles et morales à leurs victimes, ces bourreaux, tous autochtones du Tibesti et se réclamant propriétaires des richesses de la localité, filmait les séances de tortures qu’ils postaient ensuite sur le net. Dans l’une des vidéos disponibles, on peut voir un homme ligoté en train de se faire passer à t’abat avait d’être attaché à l’arrière d’une voiture et trainer sur une certaine distance.

Des images insoutenables qui ont fait promettre au procureur de la République de trouver rapidement les auteurs  de ses actes inhumains et de les traduire devant la justice. « Ces esclavagistes du 21ème siècle qui exploitent les autres hommes, au nom de la richesse vont être recherchés, et répondront  de leurs actes devant la loi. Car c’est un défi pour le pays par rapport à son état démocratique, protecteur de droit de l’Homme» insiste-t-il.

Le secrétaire général de la Commission nationale des droits de l’homme, Ngaroula Mbaire Bessingar pense lui aussi que la découverte de cette pratique est un défi. Mais cette fois-ci contre le gouvernement. En effet, selon lui, il faut garder en tête que « Cet acte d’esclavagisme s’est produit au moment où le gouvernement a pris une loi à travers l’Assemblée nationale pour renforcer la CNDH et donner plus de pouvoirs et de moyens pour faire la promotion des droits de l’Homme,

Et, « quand un acte arrive à ce même moment, ce n’est pas gratuit, c’est un défi contre le gouvernement. Le gouvernement doit donc relever ce défi. La CNDH ne peut que s’insurger avec la plus grande vigueur contre le fait que des tchadiens s’arrogent le droit d’humilier, de torturer, et de trainer leurs compatriotes comme des animaux ».

Tchad : le gouvernement répond à l’interpellation de l’UNDR

Il y a quelques jours l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau invitait le gouvernement à user du dialogue face aux évènements au Tibesti.

 

Le gouvernement a bien reçu le message de l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR). En effet par le moyen d’un communiqué émis par son porte-parole, le ministre des postes, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, celui-ci se dit surpris.

En effet, Ndolenodji Naïmbaye Alix déclare que « cette réaction est surprenante d’autant plus que le chef dudit parti politique a été récemment reçu par le président de la République ».

Et elle affirme que durant cette rencontre, « toutes les préoccupations de l’opposition portant sur les questions politique, sociale et sécuritaire ont  d’ailleurs reçu des bonnes réponses ».

La porte-parole du gouvernement tient à préciser qu’« Il est inadmissible que l’on remette en cause la disponibilité constante du gouvernement à éclairer l’opinion sur les sujets touchants du pays ».

Il y a donc matière à indignation selon la ministre pour ce qui est de « cette attitude maligne qui relève de la mauvaise foi ». Il y’a donc lieu pour elle, d’inviter « certains partis politiques à plus de responsabilité ».

Surtout que le gouvernement a pour politique de toujours privilégier le dialogue pour la consolidation de la paix, la stabilité et la sécurité du pays.

Rappelons que c’est le 25 septembre dernier que l’UNDR a rendu public un communiqué dans lequel, le parti condamne le silence du gouvernement face aux informations faisant état de la résurgence des mouvements rebelles dans le Tibesti et s’indigne du fait que devant cette escalade militaire, la classe politique ne soit pas « informée amplement sur les tenants et aboutissants. »

 

 

 

 

Tchad : bombardement dans l’Est du pays

Voilà quelques jours déjà que l’armée nationale tchadienne mène une guerre contre les groupes rebelles se trouvant dans cette partie du pays.

 

C’est la discrétion qui s’impose au Tchad. Depuis la fin du mois d’août, pourtant, l’aviation tchadienne est engagée dans des missions offensives. Le but officiel ? En finir avec les orpailleurs, nombreux dans cette région connue pour ces mines artisanales d’extraction d’or.

Mais en réalité, N’Djamena s’en prend d’abord à un autre adversaire, les rebelles du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR). Et, selon plusieurs sources, sans grand discernement.

Campagnes de bombardements

« Les autorités tchadiennes ont justifié leur mobilisation en évoquant la lutte contre les orpailleurs. Lorsque nous avons constaté l’envoie de l’armée de l’air, on a compris qu’il s’agissait d’autre chose. N’Djamena veut en finir avec le CCMSR qui attire de plus en plus de monde dans ses rangs », explique un observateur des droits de l’homme dont le réseau s’étend dans tout le Tibesti.

L’armée tchadienne est passée à l’offensive à la suite d’une série d’attaques contre ses positions dans le nord du Tibesti menée par le CCMSR, dont celle de la localité de Kouri Bougri, le 11 août et de Tarbou, le 21 août.

L’un des rares Tchadiens de la société civile à oser s’exprimer publiquement sur ce sujet, Mahamat Nour Ahmat Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), explique à La Croix : « Les forces armées ont essuyé des pertes dans les attaques revendiquées par le CCMSR. Mais ces informations sont étouffées par le régime. En réponse N’Djamena a décidé de nettoyer la région du Tibesti de ces rebelles et de leur soutien en les bombardant. »

Raids aériens sur trois villages et un mariage

Selon cet ancien membre fondateur du Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti au pouvoir dont il a démissionné en 1993, au moins trois villages ont été bombardés par l’aviation tchadienne. « Pour l’heure, N’Djamena s’appuie sur l’armée de l’air pour conduire ces raids. L’armée de terre est moins fiable car le théâtre est loin, les conditions de vie et de combats extrêmes et la détermination de la plupart des soldats peu fiable », analyse Mahamat Nour Ahmat Ibedou.

Impossible d’établir le bilan de ces opérations puisqu’elles se déroulent loin des caméras et des observateurs. Samedi 1er septembre, des villageois de Yebibu se rendant à un mariage ont été visés par l’aviation tchadienne. Cette fois, le raid a eu de la publicité.

Dans un communiqué publié le 3 septembre, le CCMSR explique que ce bombardement a visé « un cortège d’enfants, de femmes et d’hommes, des paisibles et joyeux citoyens se rendant à un mariage. Plusieurs filles et fils de Yebibu ont été blessés pour les uns et définitivement fauchés pour les autres. Des troupeaux de dromadaires ont été décimés par des éclats et fragments des bombes à fragmentation, des bombes achetées avec de l’argent du peuple tchadien pour être larguées sur des populations tchadiennes. »

Selon Mahamat Nour Ahmat, ce raid aurait coûté la vie à au moins six personnes. « Ces bombardements sont volontaires, ils visent à punir leurs soutiens supposés », juge-t-il.

Le nouveau souffle du CCMSR

Né en 2016 d’une scission d’un autre groupe rebelle, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), le CCMSR opère dans le sud de la Libye où sont basés une dizaine de mouvements de la rébellion tchadienne, depuis l’échec de leur offensive sur Ndjamena, en février 2008 (grâce à une robuste intervention de l’armée française).

Poursuivi par les hommes du maréchal Haftar – le chef libyen est proche d’Idriss Deby – le CCMSR a repris pied dans le Tibesti. Pendant ces années libyennes, il s’est réorganisé, réarmé et a développé des alliances avec d’autres groupes dont des islamistes opposants au maréchal Haftar (les brigades de défense de Benghazi).

« Le CCMSR attire à lui, tous les dessus du régime tchadien et les jeunes sans avenir. Il n’a pas les moyens de renverser Idriss Deby, mais il est en train de gagner en puissance », souligne l’observateur des droits de l’homme.

Ses attaques du mois d’août auraient entraîné des défections dans l’armée tchadienne et lui auraient ouvert la route pour les deux villes de Wour et de Fada.

 

 

Tchad : les forces de défense en guerre contre les orpailleurs clandestins

Après la demande du ministre de l’administration du territoire intimant aux orpailleurs du Tibesti et de Batha de quitter les lieux, le gouvernement vient d’ordonner aux forces de défendre de déloger les récalcitrants sans ménagement.

 

Le gouvernement tchadien semble avoir les orpailleurs de l’est du pays dans sa ligne de mire. Et aucun effort n’est ménagé quant à leur déguerpissement. Il leur est reproché d’être des complices d’une rébellion naissante. En effet, le 11 aout dernier, la rébellion appelée Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République a attaqué une position militaire tchadienne dans le Tibesti.

Il n’est donc plus question qu’une chose pareille se reproduise. Et pour cela dès l’annonce de l’attaque, le ministre de l’administration du territoire Ahmat Mahamat Bachir, a donné 24 heures à compter du 12 août aux orpailleurs opérant dans le Tibesti de quitter la zone. L’ordre s’est étendu quelques heures plus tard aux orpailleurs du Batha.

Pour être sûr que celui-ci a été exécuté, le gouvernement a ordonné à toutes les forces de défense et de sécurité de déloger sans ménagement ces orpailleurs clandestins et de brûler leurs matériels.

Pour le ministre de l’administration du territoire, ces zones d’orpaillage constituent « un réservoir de recrutement pour le mercenariat ». Car « il y a des gens qui gagnent de l’or et ils rentrent tranquillement chez eux. Il y a d’autres qui n’ont pas gagné et ils trouvent scandaleux de rentrer chez eux et on les enrôle de l’autre côté », explique-t-il.

Une vision que ne partage pas l’élu de la province de Batha, le député Rakhis Ahmat Saleh. Celui-ci pense au contraire que « le gouvernement devrait se préoccuper plus de la sécurité des orpailleurs qui sont venus chercher leur gagne-pain. Cette gangrène des rebelles est connue. Ils ont commis leur forfait et je crois qu’ils sont repartis dans leur camp de base ».

Rappelons cependant qu’une information judiciaire a été ouverte contre X pour fait de terrorisme par le procureur de la République suite à l’attaque du 11 août dernier.

 

Tchad : les orpailleurs priés de quitter le Tibesti

 

Une rébellion naissante a attaqué une position de l’armée tchadienne dans le Tibesti. Ndjamena accuse ces orpailleurs d’être des complices d’une rébellion naissante.

Cette rébellion appelée Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République a attaqué une position militaire tchadienne dans le Tibesti.

L’information a été confirmée par l’état-major qui signale que des poursuites ont été engagées.

Dimanche dans un communiqué, le ministre de l’administration du territoire Ahmat Mahamat Bachir, a donné 24 heures à compter du 12 août aux orpailleurs opérant dans le Tibesti de quitter la zone.

Passé ce délai instruction a été donnée aux forces de défense de les évacuer par la force ajoute le ministre.

La dernière attaque rebelle au Tchad qui a secoué le régime du président Idriss Deby remonte à février 2008.

Tchad: la riposte contre la rougeole s’organise

Le gouvernement tchadien a décidé d’envoyé 10 médecins dans la région du Tibesti, afin de lutter contre cette pandémie qui mine actuellement le pays.

 

Dans un communiqué de presse signé de son secrétaire général, Dr Hamit Djabar, le ministère de la santé publique annonce une mission de deux semaines composée des médecins et infirmiers dans la région du Tibesti. Cette mission intervient comme un plan de riposte contre l’épidémie de rougeole.

Cette mission est organisée par le gouvernement tchadien et ses partenaires techniques et financiers, dans les districts sanitaires de cette région. Le communiqué de préciser qu’un avion de l’armée de l’air est affrété pour le transport des équipes médicales y compris les vaccins contre la rougeole et la méningite, et des médicaments de prise en charge des malades. Ce plan de riposte prend en compte toute la population cible incluant celle des sites des orpailleurs.