Tchad : la tension monte entre leaders de partis politiques à N’Djamena

Certains leaders de partis politiques du Tchad ont failli passer aux mains ce jeudi 22 juillet 2021, dans un hôtel de N’Djamena. C’était au cours de la rencontre visant à désigner les 15 membres du comité d’organisation du dialogue national.

 

Le ministre secrétaire d’État Acheikh Ibni a réuni les responsables des partis politiques ce jour, pour désigner les représentants des partis politiques dans le cadre de la mise en place du comité d’organisation du dialogue national en vue. Au cours de cette réunion, la tension est montée d’un cran entre certains leaders de partis. Les atteintes physiques entre deux responsables de partis politiques ont été évitées grâce à l’intervention de l’assistance.

D’après Tchadinfo : « Tout a commencé par l’accusation d’un chef de parti à un membre du CNDP (Cadre national de dialogue politique de complot.  Selon lui, le CNDP aurait concocté une liste des représentants de partis politiques en catimini. En rétorquant, le membre du CNDP mis en accusation emporté par la colère a failli porter des coups à son collègue.»

Les invectives n’ont pas cessé. Malgré que d’autres responsables aient quitté les lieux, la réunion a continué. Les noms des représentants sont attendus au plus tard le 26 juillet 2021, par le premier ministre de transition.

Précisons que sur plus de 200 partis politiques, seuls 15 représentants feront partis dudit comité.

Tchad: tension entre le pouvoir de transition et la Commission de l’Union africaine

C’est une information RFI, le torchon brûle entre le pouvoir de transition et la Commission de l’UA depuis la nomination du Sénégalais Ibrahima Fall au poste de haut représentant de l’Union africaine pour accompagner la transition.

Une nomination dont le Conseil militaire de transition, installé le 20 avril, ne veut pas entendre parler. Cette crise qui couvait depuis sa nomination en juin vient d’éclater au grand jour avec l’annonce d’une visite à N’Djamena rejetée par les autorités de transition.

Ibrahima Fall faisait le pied de grue à Addis-Abeba depuis plusieurs jours. Ses propositions de dates pour une visite de prise de contact avaient été courtoisement écartées par N’Djamena qui avait prétexté à chaque fois un calendrier chargé. Jusqu’à il y a une dizaine de jours lorsqu’on lui a opposé un « non ferme et définitif » alors qu’il avait programmé son arrivée pour vendredi dernier, le 25 juin.

Motif invoqué : « Le Tchad ne supporte pas les méthodes cavalières de la présidence de l’Union africaine », a justifié un haut responsable de ce pays, qui explique que le gouvernement n’a jamais reçu une notification en ce sens de la part de l’organisation africaine. « Nous avons immédiatement demandé à notre ambassade à Addis-Abeba de lui dire qu’il n’était pas le bienvenu », précise notre source. Une information confirmée à l’Union africaine.

Mais le malaise semble plus profond, car N’Djamena remet en cause très clairement sa nomination. « On n’est pas contre la personne de Ibrahima Fall, mais on n’accepte pas la méthode utilisée pour le désigner », nuance le haut responsable tchadien, en fustigeant « les méthodes contraires aux usages diplomatiques de la Commission de l’Union africaine lors de sa désignation. »

Principaux reproches selon lui, elle n’a pas consulté le Conseil miliaire de transition et encore moins son président, Mahamat Idriss Deby, lorsqu’il a porté son choix sur le Sénégalais Ibrahima Fall et elle n’a pas pris « la peine de nous notifier officiellement de cette nomination ». « Nous l’avons appris en consultant Facebook, s’est-il étranglé, avant de trancher : le Tchad n’est pas sous tutelle de l’UA. »

Aucun responsable de l’Union africaine n’a souhaité réagir pour le moment, mais l’ambassadeur nigérian à Addis-Abeba, à la tête du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine pour juillet, est attendu à N’Djamena ce vendredi 2 juillet. Son objectif est de tenter de ramener le pouvoir tchadien à de meilleurs sentiments. Pas sûr qu’il y arrive selon notre source, d’autant que cette crise serait exacerbée par « les relations tendues » entre le clan Deby et le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat.

Source: RFI