Tchad : il n’y a plus de Sultanat à Sarh

Les populations de cette localité, à majorité animiste, avaient appelé à la suppression de cette institution de leur territoire. Une ville morte avait même été observée.

 

Un décret lu sur les antennes de la télévision tchadienne annonce la suppression du Sultanat de Sarh, chef-lieu de la région du Moyen-Chari et du département du Barh Kôh. Un autre décret annonce la création d’un canton urbain en lieu et place du sultanat, Monsieur Moussa Mahamat Bezo est nommé Chef dudit canton par un autre décret lu à la suite des deux précédents.

Pour rappel, la grande majorité des dignitaires et la population de la région ont refusé la mise en place d’un sultanat. Lors du dernier passage du Chef de l’État à Sarh les dignitaires le lui ont fait savoir de la manière la plus claire possible “nous sommes avec vous, nous ne sommes pas contre votre politique, nous soutenons la 4e république, mais nous ne voulons pas de sultanat à Sarh M. le Président”.

La Convention pour la démocratie et le fédéralisme (CDF), avait publié u communiqué dans lequel, il félicitait « la population du Moyen-Chari pour la réussite de l’opération ville morte du 27 septembre 2018 ». Le parti politique exhortait ainsi le président de la République à honorer sa parole donnée à la délégation des ressortissants du Moyen-Chari en retirant les deux décrets « pour mettre un terme à la contestation et ramener la quiétude dans les esprits des ressortissants du Moyen-Chari ».

Moyen-Chari : Idriss Deby demande la suppression du sultanat de cette localité

Ce 04 aout les cadres et ressortissants du Moyen-Chari, ont organisé une réunion au cours de laquelle il a été question de faire un compte rendu de l’entretien avec le Président.

 

Le Président Deby appelle à la suppression pure et simple du sultanat dans le Moyen Chari. C’était lors de la réunion qu’il a eu avec les représentants des ressortissants du Moyen-Chari la semaine dernière.

C’est depuis des mois que les ressortissants du Moyen-Chari ont exprimé leur colère contre l’élection du canton Sarh en Sultanat par le ministre de l’administration du territoire, de la sécurité publique et de la gouvernance locale Ahmat Mahamat Bâchir.

Des démarches ont donc été initiées en vue d’une rencontre avec le Chef de l’Etat. Rencontre qui avait pour but de régler le litige qui oppose les populations du canton Sarh avec l’administration publique.

Les ressortissants ont finalement obtenu audience le 3 août. Et la rencontre a eu lieu en présence du ministre de l’administration Ahmat Mahamat Bachir. Selon le compte rendu  fait par les représentants, les échanges avec le Président étaient fructueux. Car, le Chef de l’Etat a demandé au ministre de rectifier le tir.

« Le ministre de l’administration a fait savoir qu’il s’agit d’un problème hautement politique et qu’il faut rencontrer les députés de la région pour trouver la solution. Le président n’a pas accepté et il a assuré que notre démarche est claire qu’il n’y a plus à discuter de quoi que ce soit », précise un membre du comité qui ajoute que le président a notifié qu’on n’impose pas le sultanat aux gens s’ils n’acceptent pas.

« Ce décret est une erreur assure le président qui a demandé au ministre de prendre un acte pour le canton urbain de Sarh. Si la famille veut garder Mahamat Bézo, c’est à elle de décider », ajoute-t-il.