Tchad : formation des acteurs de la société civile pour la vaccination de masse

Le ministère de la Santé publique organise un atelier de formation pour le renforcement de capacité des organisations de la société civile (OSC) dans le cadre de la vaccination de masse.

Cet atelier regroupe 14 OSC qui vont acquérir des techniques relatives à la sensibilisation de masse pour la campagne de vaccination contre la Covid-19.

L’atelier permet aussi aux membres des organisations de la société civile de renforcer leurs capacités techniques en méthodologie d’intervention par rapport aux exigences du projet pour améliorer la couverture vaccinale dans les provinces du bloc 2 afin de mener à bien la prochaine campagne de vaccination contre la Covid-19.

Trois jours permettront à ces OSC de se familiariser avec les stratégies programmatiques et de finances par rapport aux normes de GAVI, de partager les expériences de terrain et de s’approprier des nouvelles stratégies enfin de faire plus de preuve sur le terrain mais aussi d’avoir une bonne couverture vaccinale selon les objectifs de l’alliance GAVI et la vision du gouvernement du Tchad mise en œuvre par le ministère de la Santé publique et de la prévention.

Tchad : la société civile dénonce l’accaparement des terres

Le sujet concerne l’accaparement des terres et le non-respect des principes fondamentaux pour la protection de l’environnement.

 

La plateforme citoyenne composée des ONG et organisations Ngaoubourandi, la coopérative agrosylvopastorale et halieutique, l’alliance des coopératives et mutuelles du Tchad et d’autres partenaires appellent le gouvernement à renoncer à cette manière de faire tout en effectuant une étude d’impact environnementale et de mettre la population au cœur de tout le processus avant qu’il ne soit trop tard.

La plateforme entend mener un combat sans merci contre OLAM/ARISE et ses acolytes en s’inspirant d’autres mouvements citoyens africains qui ont porté plainte contre les entreprises comme Glencore, Dangutler, Gupta devant les juridictions internationales pour pratique de corruption avérée et dont ils ont réussi à leur faire payer des dommages et intérêts.

« On ne peut pas se lever à cause de l’autorité de l’Etat et attribuer des terres appartenant aux paysans à une multinationale car ce sont les actifs dont disposent ces populations et celles-ci ne seront pas prêts à céder leurs portions », dénonce la plateforme citoyenne.

« Plus de 30 mille hectares de terre seront pris des producteurs alors qu’il est nécessaire d’organiser ces derniers en coopératives afin d’augmenter leurs revenus et partant améliorer leurs conditions de vie malheureusement, l’Etat, avec la complicité de certaines personnes tapis dans l’ombre, veulent accaparer aux pauvres producteurs leurs parcelles sans que ceux-ci ne soient informés de quoique ce soit », dénonce Madjidongarti Dominique, secrétaire général de la coopérative agrosylvopastorale et halieutique de Moundou.

Tchad : Les associations de défense des droits de l’Homme suspendent leur participation

Les associations de défense des droits de l’Homme et les organisations de la société civile représentées au Dialogue national Inclusif et Souverain (DNIS) quittent les assises.

Dans un communiqué de presse du 10 décembre 2022, les associations de défense des droits de l’Homme et les organisations de la société civile ont annoncé leur retrait des travaux du dialogue national inclusif et souverain. Ils expliquent que cette décision fait suite à la non-prise en compte des préoccupations et propositions faites au présidium.

En effet, le 03 septembre 2022 ces organisations ont demandé le réaménagement du présidium et à la révision du règlement intérieur en vue de permettre le bon déroulement de ces assises. Toutes ces sollicitations sont restées sans suite, ont-ils fait savoir dans le communiqué de presse.

Les deux organisations regrette également que : « le gouvernement de transition continue la répression contre le parti Les Transformateurs. Cette situation compromet la sérénité et entrave la confiance entre les différentes parties prenantes au dialogue. »

Elles rappellent par ailleurs que l’organisation d’un dialogue national inclusif fait partie de leurs revendications depuis le début de la Transition en vue de faire sortir le Tchad de plusieurs décennies de mauvaise gouvernance et de déni des droits et libertés fondamentales des citoyens. Cependant, les conditions dans lesquelles se déroulent actuellement le DNIS ne garantissent pas des débats francs et sincères. Dans ces conditions, elles estiment que les conclusions de ce dialogue risquent de ne pas répondre aux attentes des Tchadiens.

Tchad : la police présente les manifestants arrêtés le week-end dernier

Les diplômés en instance d’intégration arrêtés le 05 février 2021 et les marcheurs du peuple pour  la justice et l’alternance du 06 février ont été présentés à la presse ce lundi 08 janvier 2021 au commissariat central de N’Djamena

Quatorze manifestants ont été présentés ce jour par la police. Il s’agit de 7 membres de la plateforme des diplômés en instance d’intégration et 7 autres des regroupements politiques et de la société civile. Ils ont été arrêtés dans le cadre des manifestations du week-end dernier.

Les diplômés sans emplois sont sortis pour revendiquer l’intégration effective des 20.000 jeunes à la fonction publique. Une promesse du chef de l’Etat refermé le 31 décembre 2021, sans que  le  quota de recrutement ne soit atteint.

Les partis politiques, avec en tête de prou, les Transformateurs et certains acteurs de la société civile ont organisé des marches pour la justice et l’alternance. Ils protestent contre un sixième mandat du président Idriss Deby Itno, investi le même jour par son parti politique.

D’après le 5ème substitut du procureur de la république, ces manifestants ont violé l’arrêté ministériel interdisant la marche.

Quatrième République : la société civile critique le rapport

Au Tchad, plusieurs organisations de la société civile tirent la sonnette d’alarme sur ce qu’ils appellent un « désordre juridico-politique engendré par le passage à une nouvelle République il y a un an ». Le rapport intitulé « Quatrième République : enjeux et défis » appelle à une décrispation du jeu politique avant les élections législatives annoncées pour la fin de cette année mais qui pourraient se tenir l’année prochaine, faute de préparation.

Le Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (CSAPR) est un regroupement d’associations de défense des droits de l’homme et des syndicats au Tchad.

Dans son rapport d’une vingtaine de pages, synthèse d’entretiens avec les acteurs politiques tchadiens, intitulé « Quatrième République : enjeux et défis », il ressort que le processus ayant conduit à l’adoption d’une nouvelle République, la Quatrième, n’a pas été inclusif.

Il en est de même pour les textes des lois prises dans la foulée de l’adoption de la nouvelle Constitution. Le cadre d’exercice des partis politiques et des associations a été fortement réduit et une partie des Tchadiens se sentent exclus de la gestion du pays.

« Il faut que l’Assemblée nationale puisse jouer son rôle effectif de législateur, en essayant de travailler sur un certain nombre de ce que les acteurs ont appelé les « désordres juridico-politiques », que ces désordres puissent être rectifiés en  essayant de faire la relecture des différentes ordonnances ; et que cela soit des lois qui renforcent le dialogue entre les Tchadiens et le vivre-ensemble », déclare Abderrahmane Ali Gossoumian, un des auteurs du rapport.

Le texte invite aussi la communauté internationale à aider les Tchadiens à aller vers un dialogue pour organiser des élections transparentes et apaisées.

Tchad: la société civile en pleine crise de leadership

Au Tchad, les organisations de la société civile semblent plus divisées que jamais. Cela se ressent au quotidien dans l’action politique de ces organisations.

Après la montée en puissance de certaines organisations de la société civile opposées à la candidature du président  Deby  en 2016, l’on assiste depuis deux  ans à un relâchement, à moins d’action, et à des divisions. Des batailles de positionnement et de leadership s’opèrent.

Difficultés à harmoniser les points de vue

Une situation due notamment à l’échec  de plusieurs manifestations et autres initiatives des organisations de la société civile.  C’est ce qu’explique Grace Helta, Responsable du Projet pour une alternance crédible au Tchad, le PACT. « Les querelles intestines et les divisions sont souvent alimentés par certains individus qui veulent juste conserver leurs intérêts égoïstes. Tout le monde veut se faire leader, tout le monde se lève et crée des actions à seul (organiser une manifestation) sans toutefois concerter les autres. On se moque de nous même. Par ce que c’est la même conviction, il faut que cette façon de faire s’arrête. Nous devrions nous mettre ensemble pour que le gouvernement et la population nous prennent au sérieux. Et comme ça, nous pourrions réussir nos actions. Mais s’il faut évoluer en rang dispersé, je regrette,» conclut Grace Helta.

Un climat favorable au pouvoir

Pour Sosthène Mbernodji, coordonnateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés, le MCPL, cela crée un climat malsain que les pouvoirs publics en exploitent. « C’est un climat qui ne favorise pas une bonne lutte. Et là, aussi longtemps que possible, tant qu’on n’est pas unis, tant qu’on n’accorde pas nos violons le régime va continuer à nous piétiner. Et pour preuve, le projet funeste de modification de la constitution est passé comme lettre à la poste par ce qu’on ne peut pas fédérer nos forces, unir nos énergies pour faire barrage,» s’offusque le coordinateur du MCPL. En dehors du manque d’unité d’action et de coordination au sein des organisations  de la société civile, s’ajoute aussi des manipulations politiques déplore Sitack Yombatina Béni, juriste et socio-anthropologue. « La société civile s’est laissé embrigader par les hommes politiques des fois même par le pouvoir de telle sorte qu’aujourd’hui on a une société civile de X, une société civile de Y, de Z. Vous avez déjà une population qui ne croit plus aux politiques publiques, qui ne croit plus aux hommes politiques. Et donc si demain les populations doivent se rendre compte que finalement elles n’ont personne sur qui compter, y compris qui devrait en principe être leur guide mais également leur boussole, finalement on en arrive une société ouverte à toutes sortes d’abus. »

Le dysfonctionnement et la faiblesse de la société civile tchadienne se traduisent également par le manque de culture démocratique. Certaines  de ces organisations qui continuent par réclamer le départ du président Deby depuis une dizaine d’année, n’ont jamais connu l’alternance. Ce sont les mêmes leaders qui sont à la tête de ces organisations depuis leurs créations.