La BADEA soutient le programme DJOLIBA de la BOAD

La Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), a apporté, vendredi, son soutien au projet d’augmentation du capital de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD).Le plan DJOLIBA est le nouveau plan stratégique 2021-2025 de la Banque Ouest africaine de Développement (BOAD).  Il vise à accroître de 50% le financement des projets de développement et notamment ceux liés à la transition écologique, soit environ 6 milliards de dollars de nouveaux prêts. 

L’augmentation de capital envisagée est de l’ordre de 1,5 milliard de dollars. Il permettra à l’institution de répondre aux besoins croissants des populations de l’Union en infrastructures de transport, énergie, habitat, agriculture, éducation et santé. 

En marge de la 2e session ordinaire du Conseil des Ministres de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), qui s’est tenu ce vendredi à Dakar, Sani Yaya, ministre de l’Economie et des Finances de la République togolaise, et président en exercice du Conseil des Ministres de l’Umoa, Serge Ekué, Président de la BOAD, et Sidi Ould Tah, Directeur général de la BADEA ont procédé à la signature d’une déclaration tripartite. Celle-ci engage les trois entités régionales à œuvrer en faveur du succès du projet DJOLIBA.

« La relation avec la BADEA, que nous renforçons aujourd’hui, n’est pas qu’institutionnelle, mais bien un partenariat business pour faire avancer le développement durable de nos pays », s’est félicité M. Ekué, sans pour autant préciser le montant exact que la BADEA mettait à disposition de son institution. 

Depuis deux ans, la BOAD cherche à convaincre ses actionnaires d’abonder de nouveau à son capital et à attirer de nouveaux partenaires stratégiques. C’est dans ce cadre qu’intervient cet encours de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique. 

Cette dernière « va ainsi financer pour chacun de huit Etats membres de l’Umoa la participation à l’augmentation de capital par l’octroi d’un prêt sur-mesure à des conditions privilégiées », a fait savoir M. Ekué.

Le ministre togolais de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, président en exercice du Conseil des ministres de l’Umoa, a salué « la franche collaboration » qu’entretiennent les deux institutions. Il a déclaré que ces fonds vont contribuer « à renforcer le soutien des financements que la BOAD apporte aux Etats membres ». 

« Ces fonds sont destinés à renforcer les capacités de la BOAD en matière de ressources capitalistiques afin de répondre aux besoins et aux aspirations des Etats membres et des peuples de la zone », a-t-il précisé. 

De son côté, le Directeur général de la BADEA, Sidi Ould Tah, a réitéré l’engagement de l’institution qu’il dirige à augmenter ses volumes d’interventions dans l’espace communautaire en développant de nouveaux produits susceptibles de booster le développement économique et social des Etats. 

Inflation : l’Uemoa préconise la poursuite de la transformation structurelle des économies

L’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) n’échappe pas à la flambée des prix consécutive à la guerre en Ukraine.Dans la plupart des pays africains, les conséquences du conflit russo-ukrainien se font sentir. A cause des sanctions occidentales infligées à la Russie, les produits pétroliers sont de plus en plus rares. Cette situation a obligé plusieurs gouvernements du continent noir à revoir à la hausse les prix du carburant. L’inflation concerne également les denrées de première nécessité avec une menace réelle sur les ménages les plus pauvres.

Pour faire face à cet énième choc exogène qui remet en cause la reprise économique notée après deux années de pandémie de Covid-19, les ministres de l’Économie et des Finances des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont mis en place un ensemble de mesures.

Le ministre togolais de l’Économie et des Finances, Sani Yaya, présidant la 2e réunion ordinaire du Conseil des ministres de l’organisation sous-régionale, a salué les décisions vigoureuses mises en œuvre par les États membres de l’espace communautaire pour contenir la progression de l’inflation et préserver le pouvoir d’achat des populations notamment les couches les plus vulnérables.

« Pour consolider les acquis et faire face durablement à ces défis, a plaidé le président en exercice du Conseil des ministres de l’Union, je voudrais encourager les États membres à poursuivre la mise en œuvre des actions visant la transformation structurelle de nos économies, la promotion de la production locale d’intrants agricoles, la promotion et la consommation des produits locaux ainsi que l’amélioration de l’offre de l’énergie ».

Au cours des travaux commencés ce vendredi, plusieurs textes dont le Projet de rapport semestriel d’exécution de la surveillance multilatérale de juin 2022 seront examinés par les ministres réunis au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) à Dakar.

Les responsables des économies de la région adopteront aussi le projet de décision portant définition de l’agrégat recettes fiscales, celui portant définition et détermination du contenu de la masse salariale et le projet de règlement relatif à l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique.

En outre, le projet de décision portant adoption des lignes directrices relatives à la réglementation des dispositifs médicaux sera adopté. Il en sera de même pour le projet portant adoption des lignes directrices relatives à l’harmonisation de la réglementation des aliments destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge et des produits diététiques et de régime ainsi que le projet de décision portant adoption du schéma type d’institutionnalisation du genre dans les États membres de l’Union.

Sénégal : Tivaouane prépare le centenaire du rappel à Dieu de son guide

Cent ans après sa disparition, El Hadji Malick Sy, l’un des précurseurs de la confrérie soufie tidjane au Sénégal et en Afrique, est toujours présent dans la mémoire des fidèles.Située à une centaine de kilomètres de Dakar, Tivaouane est une cité religieuse habituellement surnommée la ville de Maodo, du nom d’El Hadji Malick Sy, l’un des plus grands guides religieux musulmans du pays. La centième année de son rappel à Dieu sera célébrée lundi 27 juin prochain. Déjà, les préparatifs vont bon train dans la ville religieuse prise d’assaut par de nombreux disciples.

Sous le thème « El Hadj Malick Sy, 100 ans après…lumière sur sa vie et son œuvre », l’événement est placé sous le haut patronage du président Macky Sall et du Roi du Maroc Mohammed VI. Macky Sall est d’ailleurs attendu demain samedi dans la cité religieuse. Il sera reçu par le khalife général, Serigne Babacar Sy Mansour, en compagnie du représentant du Royaume chérifien. Cinq mille enfants d’écoles coraniques habillés en blanc seront dans le comité d’accueil, selon un communiqué.

En outre, le chef de l’Etat effectuera une visite de chantier à la Grande mosquée de Tivaouane. D’autres activités, comme le vernissage de l’exposition sur la vie et l’œuvre d’El Hadji Malick Sy et de sa famille, sont prévues dans cette commémoration.

« Cent ans après sa disparition, nous ne cherchons pas à célébrer un anniversaire mais voulons prendre prétexte du symbole du siècle comme horizon temporel choisi par Dieu SWT pour renouveler sa religion, comme l’a rappelé le hadith prophétique cité en haut , pour revisiter sa vie et son œuvre, rappeler et perpétuer son legs inscrit dans des textes fondamentaux et rapportés par des témoignages indiscutables », explique l’actuel khalife dans un message transmis à la presse.

Serigne Babacar SY Mansour souhaite que les activités inscrites dans la célébration du centenaire du rappel à Dieu de son grand-père « soient le début d’une prise de conscience réelle pour valoriser davantage le patrimoine qu’il nous a légué, qui appartient à l’universel et qu’il nous faut transmettre intact aux générations à venir ».

Né vers 1855 à Gaya, un village du nord du pays, El Hadji Malick Sy fut un serviteur infatigable de l’islam et de la tarikha (confrérie) tidjaniya qu’il contribua dans une très grande mesure à répandre partout au Sénégal et au-delà, via ses nombreux « muqaddams » (grands disciples) qu’il forma et envoya dans plusieurs pays d’Afrique.

Résistant pacifique, El Hadji Malick Sy s’est installé entre 1900 et 1902 à Tivaouane. A l’époque, le pouvoir colonial luttait contre l’expansion de la pensée islamique. Toutefois, Maodo a réussi la prouesse de propager ses idées par le truchement d’une stratégie de coexistence pacifique.

Le Sénégal en ébullition politique, Dakar change de visage

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur les suites judiciaires de l’actualité politique des derniers jours relative aux élections législatives du 31 juillet 2022 et le projet d’aménagement de la corniche ouest de Dakar.Le Quotidien titre sur le rejet du recours en annulation du parrainage pour les élections législatives du 31 juillet 2022 et note que « l’opposition perd la bataille suprême ». Auteur de la saisine auprès de la Cour suprême, Me Abdoulaye Tine dénonce une « décision scandaleuse » et promet de « saisir la Commission de la Cedeao pour des sanctions contre le Sénégal ».

Une partie de l’opposition risque toutefois de ne pas participer aux prochaines élections, une situation qui met « le Sénégal dans le tourbillon » en raison des manifestations souvent sanglantes et les « menaces de mort tous azimuts », note Walf Quotidien, soulignant que « les clignotants sont au rouge ».

Pour le moment, « 11 présumés terroristes de la +Force spéciale+ (se dirigent) vers le parquet » après avoir prévu de semer le chaos lors de la manifestation de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) du 17 juin dernier.

A ce sujet, L’Observateur parle de « complot contre l’autorité de l’Etat, de commission d’un acte terroriste » parce que le projet d’attaque était destiné « contre des intérêts français ». Ainsi, « l’Etat lance Interpol aux trousses de Akhenaton », un Sénégalais établi en Europe. Le journal informe qu’une « réunion (a été) tenue hier à Dakar pour un partage d’informations en vue de l’arrestation de Ousseynou Seck » alias Akhenaton.

Sur un autre sujet, L’AS note que « Macky change le visage de la corniche ouest de Dakar » pour plus de 18 milliards FCFA. Mais pour EnQuête, « Macky marche sur Khalifa Sall et Barthélémy Dias », l’ancien maire de Dakar et son successeur, tous deux opposants à son régime.

Le journal indique que le projet d’aménagement et d’embellissement de la corniche-ouest vise à « calmer les populations +rebelles+ de la capitale ». Mais l’autre objectif est d’« enterrer les projets initiés par l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall ».

Forum d’Istanbul : des élus locaux sénégalais à l’école turque

Le groupe CimAfrique outille des Conseillers municipaux du Sénégal pour leur permettre de saisir les opportunités du Forum d’Istanbul prévu au mois d’août prochain.Istanbul, deuxième ville la plus importante de Turquie, abritera du 21 au 28 août 2022 le forum sur les stratégies de développement et de mobilisation des ressources au profit des collectivités territoriales. A moins d’un mois de la tenue de cet important rendez-vous, le cabinet de consulting  CimAfrique/AFRIK COSMOS a organisé lundi, à Dakar, un pré-forum dédié à une quinzaine de municipalités.  

« Notre objectif est de former ces futurs participants au sur le développement communal afin qu’ils puissent profiter entièrement des opportunités qui s’offrent à leurs collectivités. Nous les dotons ainsi d’outils liés à la mobilisation des ressources, à la matérialisation du partenariat commercial, à la coopération décentralisée, au règlement des litiges issus des partenariats entre collectivités… », a expliqué le directeur de CimAfrique, Serigne Makhtar Cissé.

Ce dernier, qui a déjà effectué un voyage de prospection en Turquie, a fait savoir que ce pays, situé à cheval entre l’Asie et l’Europe, doit son essor actuel à la bonne planification de ses politiques de développement local.

Il a ainsi invité les différents participants à identifier « les besoins des acteurs économiques à l’échelle territoriale pour une meilleure implication et un plus grand impact du partenariat ».

Dakar et Ankara entretiennent de très bonnes relations. M. Cissé a exhorté le secteur privé local à mettre à profit cette amitié pour promouvoir le Made in Sénégal. « Nous avons beaucoup d’arachide, de sel, de fonio, d’anacarde, ainsi que des produits halieutiques. Et la demande d’importation de ces produits à Istanbul est très forte », a-t-il indiqué.

Depuis quelques années, le pays dirigé par Recep Tayyip Erdogan a lancé un programme majeur de diversification de ses partenaires et surtout d’un nouveau type de partenariat avec les Etats du Sud. Le Sénégal occupe une place de choix dans cette nouvelle orientation turque. Ses entreprises ont bénéficié de plusieurs marchés de grande envergure dont le plus important est le stade Abdoulaye Wade de Diamniadio inauguré le 22 février 2022.

Sénégal : Macky Sall content du nouveau visage de la corniche ouest

Le président de la République a effectué une visite inopinée, jeudi 23 juin 2022, sur la corniche ouest de la capitale sénégalaise; pour constater l’état d’avancement des travaux d’aménagement.Il était dix-neuf heures passées quand le président Macky Sall a débarqué sur les chantiers de la corniche ouest de Dakar. Dans cette visite, le chef de l’Etat était accompagné de certains membres du gouvernement tels que le ministre de l’Urbanisme Abdoulaye Saydou Sow et son collègue de la Pêche Alioune Ndoye. Le projet d’embellissement de la corniche ouest dakaroise est en bonne voie.

Sur place, le visiteur a la possibilité de profiter de la vue maritime pour se changer les idées ou utiliser les équipements sportifs mis à disposition pour se refaire une santé. Ainsi, après s’être renseigné sur le niveau d’exécution des travaux, Macky Sall a invité ses compatriotes à s’approprier cette infrastructure et à en prendre soin. « Nous avons l’une des plus belles corniches du monde, mais malheureusement nous ne l’avions pas valorisé. Ce projet vise donc à rendre cet espace plus attrayant », a-t-il déclaré.

L’objectif est clair pour le président : continuer d’embellir et d’aménager cette façade maritime au bénéfice principalement des Dakarois pour la détente et la pratique du sport. Dans ce cadre, les travaux seront prolongés jusqu’à la plage des Mamelles en passant par l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où une agora sera érigée, a signalé le président de la République. Il se réjouit pour le moment que les chantiers entamés à la plage de Koussoum, à quelques mètres du centre-ville, soient arrivés à terme. Cela permet ainsi à plusieurs riverains de venir profiter des infrastructures installées sur place. Mais pour rendre la capitale plus verte, Macky Sall a invité les Dakarois à mettre à profit le peu d’espace disponible dans leurs concessions pour planter des arbres.

L’aménagement de la corniche ouest est un projet d’envergure de l’Etat. Il vise à doter Dakar d’une Corniche attractive, acquérir une nouvelle identité et diffuser une nouvelle image d’elle-même. Cette volonté d’embellir la Corniche répond aussi à la nécessité d’impulser une dynamique touristique, économique et culturelle, favorable au financement des programmes de sauvegarde et de développement de la presqu’île du Cap Vert.

D’un coût de plus de 18 milliards de FCFA, ce programme a pour slogan « Rendre la Corniche aux Dakarois ». Il bénéficie du soutien du président de la République et s’étend sur dix kilomètres en allant de la plage de Koussoum jusqu’au Plateau, en passant par la Mosquée de la Divinité au quartier des Mamelles.

L’exécution des travaux a été confiée à l’entreprise marocaine CERSIS, basée à Casablanca. L’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public contre le sous-emploi (AGETIP) du Sénégal est pour sa part désignée comme Maître d’Ouvrage Délégué (MOD). Le choix d’AGETIP s’explique, selon les autorités, pour sa capacité à gérer des projets multi acteurs, son expérience en protection côtière et son expertise dans les programmes résilients.

Entièrement financé par l’Etat du Sénégal, le projet a pour objectifs principaux de rendre la Corniche accessible à pied et à vélo, de protéger les falaises et la côte contre l’érosion, de stabiliser et de sécuriser le parcours le long de la Corniche, de végétaliser tout le long du littoral, de créer des espaces accueillants, qualitatifs et ombrés et de réorganiser et d’optimiser les lieux et les terrains de sports.

Sénégal : le packaging, un secteur porteur qui peine à décoller

Au pays de la Teranga, l’industrie de l’emballage butte sur le problème de l’approvisionnement pour atteindre son plein potentiel.Une boîte à camembert en peuplier déroulé, une brique en carton pour jus, des pots en verre ou une boîte à poussins en carton : ces matériaux sont à l’honneur à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) ce jeudi 23 juin.

Sur un peu moins de 150 m², des entreprises évoluant dans le secteur du packaging exposent leurs solutions à la problématique de l’emballage et son rôle dans la valorisation des produits locaux. La Société Rufisquoise de fabrication de sacs (RUF SAC) est l’une d’entre elles.

« Nous confectionnons des emballages en papier écologiques et recyclables pour diverses applications avec des gammes qui répondent autant aux industriels, qu’aux commerçants ou grand public », explique Isabelle Fort, directrice commerciale de RUF SAC, devant son stand où sont exposés des prototypes de sacs pour ciment, farine, produits pharmaceutiques…

Juste en face, Yacine Badji Diatta, directrice commerciale de la Société d’Emballage Industrielle du Sénégal (SEIS) présente, avec beaucoup d’aisance, les différents types de cartons que son entreprise fabrique. « Nous sommes dans tout ce qui est emballage en carton que nous adaptons aux besoins du client. Nous travaillons avec les industries agroalimentaires, les brasseries, les producteurs de poussins… », confie-t-elle.

Pour cette jeune entreprise, ce genre de rencontre constitue une véritable opportunité pour se faire connaître et rencontrer d’éventuels clients. « Nous sommes en compétition avec une multinationale implantée au Sénégal depuis plus de 50 ans et qui détenait le monopôle du marché. Ces rendez-vous sont donc cruciaux pour nous car ils nous permettent de nous faire connaître et de gagner quelques parts de marché », se félicite Mme Diatta.

Si RUF SAC, SEIS et les autres acteurs du secteur n’éprouvent pas de difficultés pour écouler leurs productions, tous font face à un problème titanesque : l’approvisionnement en matière première. « Avec les crises mondiales que nous vivons, tous les prix ont flambé. Le prix de revient du produit va donc être un peu élevé et cela n’arrange pas les PME/PMI », souligne la directrice commerciale de SEIS.

L’accès à l’information et les moyens financiers pour commander une quantité importante en matière première est l’autre difficulté que rencontrent ces petits industriels.

« Si nous arrivons à commander par conteneur, le produit nous revient moins cher. Mais individuellement, il faut importer par palette ou en petite quantité et dans ce cas le coût de production en pâtit », note la gérante de la centrale d’achat Andando (compagnonnage en langue wolof), Lucia Mendy. Cette dernière cherche à mutualiser les efforts pour fournir aux transformateurs de produits locaux des emballages de qualité et à moindre coût.

Seydina Ababacar Sadikh Ndiaye, représentant la ministre du Commerce, a promis que son département travaillera à mettre en place les mécanismes et outils nécessaires devant faciliter l’approvisionnement.

« La qualité et la disponibilité des emballages jouent un rôle important dans l’accès aux marchés et l’écoulement des produits. C’est pourquoi, nous ferons de notre mieux pour résoudre définitivement ce problème qui plombe l’activité de plusieurs de nos producteurs », a assuré M. Ndiaye.

Il a également invité le secteur privé national à investir dans le secteur à travers la création de centres techniques d’emballage et de conditionnement dans toutes les capitales régionales du pays. Au-delà de la création d’emplois, cela permettrait, à l’en croire, de réduire les prix de vente actuels des produits de près de 30 %.

Sénégal : l’opposition en casseroles, Sadio Mané au Bayern

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la réussite du concert de casseroles de l’opposition et le transfert de Sadio Mané au Bayern Munich.« Méga concert : les Sénégalais se sont défoulés au son de casseroles et de klaxons » à l’appel d’Ousmane Sonko, « le chef d’orchestre qui a donné le ton devant son domicile », indique Vox Populi. Aussi bien dans les différentes localités de Dakar que dans les régions, les manifestants ont assuré le show, constate le journal.

Sud Quotidien indique que la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) « réussit son coup » là où Walf Quotidien note que « Yewwi réussit son +Grand bal+ », le traditionnel concert du célèbre chanteur Youssou Ndour organisé à Bercy, en France. Pour L’AS, le concert de casseroles de la principale coalition de l’opposition est l’expression d’« une vibration démocratique ».

C’est « la guerre totale », souligne EnQuête, notant que le concert de casseroles a été suivi par plusieurs localités du pays « pour protester contre le régime ». L’opposition continue de dénoncer le rejet de sa liste nationale pour les  élections législatives de fin juillet prochain et les menaces sur la liberté de manifestation. Toutefois, Walf Quotidien note que « Macky reste inflexible » sur le maintien de la date des élections législatives au 31 juillet prochain.

En outre, « dix personnes accusées de délits graves et liés aux manifestations du 17 juin dernier sont arrêtés » alors que « la société civile sénégalaise vilipende Macky Sall à l’international », note EnQuête.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a effectué un « grand chamboulement » dans le commandement territorial avec la nomination de nouveaux gouverneurs et préfets, notent Sud Quotidien et L’AS.

Sur un autre sujet, Le Soleil indique que « Sadio Mané affiche ses ambitions » après sa signature au Bayern Munich, le meilleur club allemand de l’histoire. « J’ai toujours travaillé dur pour jouer dans les plus grands clubs comme le Bayern », a affirmé le désormais ex-joueur de Liverpool qui rappelle que « toute (sa) vie est un défi ». Dans le club bavarois, déclare la star sénégalaise dans Stades, « je suis venu pour gagner plus de trophées ».

Sénégal: un Code d’éthique pour le Trésor public

Cet ensemble de règles de conduite devait à tout moment guider l’exercice des missions de ses agents.Le Trésor public du Sénégal a été secoué, ces derniers mois, par plusieurs cas de détournements de fonds imputés à certains de ses agents. C’est dans ce contexte que la Direction générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT) a lancé, mercredi à Dakar, le Code d’éthique et de déontologie des agents du Trésor.

« Le Code d’éthique et de déontologie de la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor doit être compris comme un document de rappel des principes et règles qui doivent guider à tout moment et en tout lieu l’exercice de nos missions », a déclaré le Directeur général de la DGCPT, Cheikh Tidiane Diop.

S’exprimant à l’ouverture de l’atelier de présentation dudit code, M. Diop a assuré que le document allait jouer un rôle d’accélérateur dans l’opérationnalisation de la réforme comptable, notamment les programmes d’audit internes après le basculement en comptabilité patrimoniale.

L’adoption de ce code, une première pour l’administration du Trésor, selon Cheikh Tidiane Diop, s’inscrit en droite ligne et au-delà du Code de transparence de la gestion des finances publiques.

« L’objectif premier de ce code est d’accompagner chaque agent dans sa volonté d’agir en droite ligne de nos valeurs, de nos convictions et de nos principes. Il permettra, entre autres, la diffusion et le partage des règles de comportement et des valeurs cardinales au sein de la DGCPT », a expliqué le DG de la DGCPT.

Cet instrument de régulation complète le référentiel de contrôle interne comptable et rend plus efficace les programmes d’audit. Il participe aussi à la vision de la Direction de la comptabilité publique et du trésor, a fait savoir son directeur.

Le document « devrait faciliter le respect des valeurs, de rigueur, de performances, d’objectivité, de neutralité, de disponibilité et de solidarité qui sous-tendent la vision de la DGCPT, à savoir une administration moderne et performante », a dit M. Diop.

De son côté, Tahibou Mbaye, le Président directeur général du cabinet Mazars, co-rédacteur dudit code, a estimé qu’il constituait un document que toute organisation doit avoir pour « soigner sa réputation et sa crédibilité ».

Il a ainsi invité les agents de la DGCPT à prendre ce code comme une boussole qui va les aider à « avancer, à se protéger, mais aussi à bien se comporter ».

Il a précisé qu’une organisation moderne comme la Comptabilité publique et le trésor, avec un enjeu stratégique et des risques significatifs, il est essentiel d’avoir un code d’éthique et de déontologie pour « rappeler aux gens les éléments essentiels d’un bon comportement ».

« Il faut le prendre de façon positive, avoir un état d’esprit positif et avoir, dans la mesure du possible une culture et l’ADN axés sur un code d’éthique et de déontologie », a-t-il soutenu.

Le Conseiller technique du ministre des Finances et du Budget, Mor Diouf a salué une initiative qui s’inscrit, d’après lui, dans la dynamique de consolidation de la trajectoire prise par la DGCPT dans le souci de se hisser aux meilleurs standards.

Decryptage: « L’Afrique a besoin d’Etats de droit »

28 ans après le dernier sénégalais élu au comité des droits de l’homme de l’ONU, Bacre Wally Ndiaye vient d’être désigné membre de cette instance. Pour Apa News, ce juriste expérimenté explique le rôle de ce comité et son utilité pour les Africains.Quel est le rôle du comité des droits de l’homme des Nations Unies au sein duquel vous venez d’être élu ? 
Après avoir adopté la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, c’est en 1966, sous la présidence africaine, que l’ONU a adopté le Pacte international sur les droits civils et politiques. Ce Pacte a permis de définir de façon plus précise des droits comme la liberté d’association, la liberté de croyance, le droit à la vie, le droit de ne pas être détenu dans des conditions arbitraires ou inhumaines, le droit à être protégé dans sa vie privée, le droit de participer aux affaires publiques… En somme, tous les droits qui font l’essence de l’être humain dans sa communauté et dans la société, ainsi que les limites dans lesquelles l’Etat peut traiter ce dernier. Un Comité de 18 experts est chargé de faire un rapport sur la manière dont les 173 pays membres du comité exécutent ce Pacte et comment ils font pour mettre ces droits à la portée de leurs citoyens. Ce comité leur fait des observations et suit avec eux les recommandations.

Parmi les Etats membres, 117 dont 34 Africains ont autorisé le citoyen à saisir le comité quand il estime que le droit a été individuellement violé. Dans ce cas de figure, le citoyen fait une pétition individuelle et le comité juge si ses droits ont été respectés ou pas.
Enfin, il y a un deuxième protocole qui concerne la peine de mort et qui rend définitive l’abolition de cette pratique. Le Comité est chargé de veiller sur tout cela. De temps en temps, il émet une interprétation des articles du code. Le Comité a donc un rôle très important d’interprétation et d’orientation  pour les jurisprudences et les pratiques nationales.

Quels sont les critères de désignation des membres du comité ? 
Le Comité est normalement élu par l’Assemblée générale des Etats partis. Lors de leur dernière réunion du 17 juin 2021 à New York, 168 pays sur 173 présents à cette rencontre ont valablement voté. Mais pour être élu, le candidat doit avoir une connaissance profonde des normes internationales particulièrement des droits de l’homme et les droits civils et politiques. Le postulant doit aussi être moralement intègre. Ce qui est extrêmement important. Enfin, il doit pouvoir assurer une certaine diversité dans les systèmes juridiques et avoir un certain équilibre géographique.

Quel est le nombre de sièges réservés aux Africains ? 
Il n’y a pas de sièges réservés à l’Afrique. Il y a des candidats africains qui peuvent être élus ou non. Actuellement, il y a cinq ou six membres du Comité qui sont Africains. D’habitude, la composition du comité est dominée par l’Europe de l’Ouest. Les autres régions sont moins bien représentées.
Dans le cadre de la compétition qui a eu le 17 juin, il y avait 4 candidats africains et je suis le seul à avoir été élu.
Dans la prochaine composition qui sera effective à partir de janvier 2023, il y aura donc moins de ressortissants du continent noir.

Quelle est l’utilité pour les Africains d’une présence au sein de ce comité ? 
Ce Comité met les normes internationales à la portée des citoyens. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faut comprendre le contexte dans lequel ils vivent et en même temps pouvoir donner des recommandations pratiques et applicables en cas de failles. Cela permettrait aux Etats d’avancer dans le sens d’une meilleure protection de leurs citoyens.
S’il n’y a pas d’Africains au sein de ce comité, des difficultés peuvent apparaître dans un certain numéro de situation où, par exemple, un déficit de vécu pourrait se poser. Et je pense que c’est pour cela que les experts africains ne se prononcent pas seulement sur l’Afrique, mais sur tous les pays du monde. Ils ont avec eux le bagage de leur vécu et l’expérience de leur continent qui vit dans des conditions particulières. Nous n’avons pas vécu, tous, de la même manière l’épidémie de la pandémie de Covid-19 ou la lutte contre le terrorisme de même que les déplacements massifs de population que nous observons en ce moment. Tout cela a un impact sur nos droits. En rappelant les normes, en énonçant les conditions dans lesquelles les pratiques, que ça soit les décisions de l’administration ou les codes de loi, les constitutions peuvent être en conformité avec les normes internationales. Ces normes doivent être sauvegardées. Quelles que soient les difficultés, le comité joue un rôle de phare vers l’Etat de droit. Et nous avons besoin de l’Etat de droit en Afrique. Plus nos difficultés sont grandes, plus l’Etat de droit doit être respecté, plus l’accès au droit doit être aménagé. D’où l’importance de siéger dans ce comité.
Le dernier sénégalais qui y a siégé remonte à 28 ans. Mon élection est quant à elle le fruit d’une longue expérience que j’aie de la pratique des normes internationales sur le terrain. J’ai été rapporteur spécial sur les exécutions sommaires donc le droit à la vie, directeur à New York et à Genève du Haut-commissariat aux droits… J’ai une vue globale des droits de l’homme depuis plusieurs décennies notamment au sein des ONG nationales et internationales.

De Bambali à Munich, la folle ascension de Sadio Mané

Le Bayern Munich, plus grand club allemand de l’histoire, a officialisé mercredi 22 juin le transfert de la star sénégalaise de football.Après avoir passé avec succès la visite médicale, Sadio Mané, 30 ans, arrivé la veille à Munich en compagnie de certains de ses proches dont son agent, a paraphé un bail de trois ans. Après six saisons passées à Liverpool (élite anglaise), le champion d’Afrique rejoint le meilleur club du championnat allemand. Le montant du transfert se situerait autour de 32 millions d’euros, auxquels il faudrait ajouter plus de cinq millions d’euros de bonus.

« Nous sommes heureux d’avoir pu signer Sadio Mané pour le Bayern Munich. Grâce à ses performances exceptionnelles et ses grands succès au plus haut niveau international, il est depuis de nombreuses années un joueur très rare dans le monde », a dit dans les réseaux sociaux Oliver Kahn, ancien gardien de but, légende et actuel directeur général du club bavarois.

Avec Liverpool, l’ailier sénégalais a inscrit 120 buts pour 269 matches. Il a remporté la Ligue des champions en 2019, la Premier League en 2020 et était bien parti pour être un sérieux prétendant au prochain Ballon d’or européen. Ses chances ont été amoindries par la défaite des Reds lors de la dernière finale de Ligue des champions face au Real Madrid du Français Karim Benzema, grand favori de ce trophée individuel décerné au meilleur joueur de l’année en Europe. Depuis sa création, Georges Weah, ancien joueur du Paris Saint-Germain, du Milan AC, et actuel président du Liberia, est l’unique footballeur africain qui l’a remporté.

Le Sénégalais nourrissait ainsi le rêve de lui succéder après avoir permis à son pays de remporter la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire, en 2022 au Cameroun, et de se qualifier à la prochaine Coupe du monde au Qatar. Mais Sadio Mané n’a pas dit son dernier mot. Car en rejoignant le Bayern Munich, il aura peut-être la chance de ne pas vivre la rivalité qu’il a connue avec l’Egyptien Mohamed Salah au front de l’attaque des Reds.

Selon certains observateurs, le Sénégalais devait quitter depuis longtemps le club anglais qui, à leurs yeux, n’a jamais traité Mané à sa juste valeur. En arrivant au Bayern, le favori du Ballon d’or africain qui sera décerné en juillet au Maroc va doubler son salaire. Il devrait percevoir pas moins de treize millions d’euros contre près de sept millions à Liverpool, selon plusieurs sources.

C’est une belle consécration sportive et financière pour l’enfant de Bambali (Casamance, sud), un footballeur qui inspire plusieurs personnes pour sa générosité et son humilité. Avant d’aller signer son nouveau contrat, il est retourné dans son village là où tout a commencé, jouant sous la pluie sur un terrain boueux avec ses amis.

Promettant d’y construire sous peu un stade, il a profité de ses vacances pour signer de nombreux partenariats (station d’essence, réseau téléphonique…) transformant entièrement Bambali. Ce village sorti de l’ornière par Sadio Mané compte depuis quelques années son hôpital et son propre lycée offerts par l’international sénégalais.

Sénégal : des caciques du pouvoir s’opposent à Macky Sall

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur la sortie au vitriol de responsables du parti présidentiel prenant fait et cause pour l’opposition dans sa volonté de manifester et de participer intégralement aux élections législatives du 31 juillet 2022.« Le Macky se fissure », indique Sud Quotidien, notant que des leaders de l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) adoptent depuis quelques jours des positions courageuses pour espérer sortir de l’impasse entre le pouvoir et l’opposition.

Parmi ces responsables du parti présidentiel, l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Tall. Elle a effectué une sortie au vitriol pour défendre le droit de manifester de l’opposition et fustiger le rejet de sa liste nationale pour les prochaines élections législatives.

« Feu sur Aminata Tall », titre L’AS, notant que les femmes cadres de l’APR « dénoncent un chantage archaïque et démodé ». En outre, « Macky se radicalise » avec l’arrestation et le jugement d’opposants, note Walf Quotidien qui souligne que « les faucons prennent le pouvoir » au palais de la République.

Après Déthié Fall, Mame Diarra Fam et Ahmed Aidara de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) et Wallu Sénégal (secourir le Sénégal), Guy Marius Sagna a été placé hier sous mandat de dépôt à Ziguinchor (sud) après la manifestation interdite de vendredi dernier, rapporte le Quotidien. Vox Populi précise qu’il sera « jugé mardi » là où Le Soleil indique que « cinq lourdes charges (sont retenues) contre Guy Marius Sagna et Cie ».

Dans le compagnonnage entre YAW et Wallu, principales coalitions de l’opposition, EnQuête note des « germes de scission » après des divergences notées dans la manière de lutter. « On ne peut changer un pouvoir que par les urnes », indique Mamadou Lamine Thiam, mandataire national de Wallu, une coalition qui est « contre le report des Législatives ».

Sénégal : l’opposition déroule un nouveau plan d’action

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur le nouveau plan d’action de l’opposition après sa violente manifestation de vendredi dernier, demandant le rétablissement de sa liste nationale pour les élections législatives du 31 juillet 2022.« Yewwi bis repetita », titre Sud Quotidien sur la nouvelle manifestation prévue le 29 juin par la coalition d’Ousmane Sonko et Cie à Dakar et dans les régions. « Yewwi active son 2ème plan » avec au menu un « concert de casseroles et de klaxons » ainsi que des « manifestations spontanées », souligne Walf Quotidien.

Le Témoin note une « levée de boucliers contre l’arrestation des leaders de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) » là où Le Quotidien indique que « YAW reste sur scène ». Déthié Fall, Mame Diarra Fam et Ahmed Aidara, trois de leurs membres placés hier sous mandat de dépôt, seront jugés « demain et vendredi » pour participation à une manifestation non autorisée.

S’il a été empêché de sortir de chez lui vendredi dernier, Ousmane Sonko a fait savoir hier qu’il sortira le 29 juin pour manifester : « Que Macky soit prêt à m’arrêter ou me liquider. Le 29 (juin), personnellement, je ne serai pas confiné dans ma maison. Je manifesterai ».

Revenant sur les manifestations du 17 juin, L’Observateur note que « 10 des arrêtés risquent la prison à vie ». « Dénommé +la force spéciale+, le groupe d’assaillants présumés prévoyait, selon la police, de s’attaquer à la Centrale électrique du Cap des biches, aux intérêts français et aux domiciles de certaines autorités de l’Etat », rapporte le journal.

Sur la mort d’un manifestant à Ziguinchor (sud), le journal note qu’il « n’a pas été tué par balle », citant le rapport d’expertise médico-légale. Le Soleil précise de son côté que la mort d’Idrissa Goudiaby à Ziguinchor est due à « +une arme blanche contondante et tranchante comme une hache ou un sabre+ que les policiers et les gendarmes n’utilisent évidemment pas contre des manifestants ».

Après la manifestation de l’opposition, le Sénégal « panse ses plaies »

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur l’heure du bilan après les manifestations de l’opposition de vendredi dernier, ayant fait trois morts à Dakar et Ziguinchor (sud).Sud Quotidien titre sur la « suite et pas fin de la manifestation interdite de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple, opposition) » et note que « Dame justice prend le relais ». Le journal renseigne que les députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam ainsi que le maire Ahmed Aidara  feront « face au parquet ce lundi ».

« Heurts des comptes », indique Walf Quotidien, soulignant que « Dakar panse ses plaies ». Le Quotidien parle pour sa part de « l’heure de la justice » après la répression de la manifestation de vendredi. « Quand on viole la loi, on doit en assumer les conséquences », dit Me Malick Sall, le ministre de la Justice.

L’Observateur revient sur les manifestations du 17 juin, allant « de la rue à l’enfer des cachots ». Outre certains leaders politiques, le journal note que « plus de 250 manifestants sont entre les mains de la police ». Vox Populi renseigne que l’activiste « Guy Marius Sagna allonge la liste des arrêtés » à Ziguinchor où « une grande marche est annoncée vendredi ».

EnQuête place « dans l’œil du cyclone » le maintien de l’ordre et les manifestations sanglantes dans le pays. Le quotidien décompte « au moins 16 morts » entre mars 2021 et juin 2022 à l’occasion de manifestations de l’opposition. Selon une source policière, « c’est difficile de gérer ces situations, parce qu’il y a des étourdis qui sont parfois prêts à mourir ».

Par ailleurs, l’ancien ministre Abdoulaye Bathily constate dans Vox Populi que « cette jeunesse, aujourd’hui, se battra avec les armes et moyens de son époque ». Présentant ses mémoires « Passion de liberté », l’historien note qu’il « y a des dynamiques sociales qui s’imposent toujours aux individus avec leur ambition ».

L’AS indique que « Bathily expose ses mémoires de vieux combattant » en évoquant « la liberté de réunion, l’alternance démocratique et la lutte démocratique », entre autres. Sud Quotidien note de son côté que « Pr Abdoulaye Bathily sort du bois ». A l’occasion de la présentation de son livre, il semble déplorer la « dégradation des mœurs politiques ».

Sénégal : un important financement pour l’industrie pharmaceutique

La France vient d’allouer 25 millions d’euros, soit 16,4 milliards de F CFA, sous forme de prêt, au Programme d’Appui à la relance de l’industrie pharmaceutique.La convention qui servira, principalement, à financer le projet Madiba, pilier majeur de la stratégie de relance de l’industrie pharmaceutique, a été signé jeudi soir par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, et l’ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot. 

La nécessaire autonomie en matière de fabrication locale de vaccins, de médicaments et de technologies de la santé est l’une des principales leçons tirées de la pandémie, a indiqué M. Hott, rappelant au passage que « l’Afrique importe actuellement 99 % de ses vaccins ».

Amadou Hott s’est félicité du fait qu’avec ce programme ambitieux, le Sénégal fera partie des pays qui devront servir de hub dans la production de vaccins en Afrique.

Au terme de ce programme, le Gouvernement ambitionne de restructurer le secteur pharmaceutique en mettant l’accent sur un cadre réglementaire et des institutions de réglementation pharmaceutique renforcés pour assurer l’ouverture du capital aux privés non professionnels tout en garantissant la qualité, la sécurité et l’efficacité des produits de santé disponibles. 

Une dynamique de mise en place d’un dispositif de formation de ressources humaines permettant à terme l’établissement et la pérennité d’une industrie pharmaceutique locale et une souveraineté vaccinale assurée par la mise en place de capacités de production de vaccins, à travers les différents projets de  l’Institut Pasteur de Dakar, notamment Madiba et Africamaril sont aussi attendues.

Enfin, un environnement d’investissement favorable au développement de projets industriels pour que le secteur pharmaceutique puisse être un secteur producteur de valeur économique et d’emplois sera également mis en place. 

Madiba est un projet de construction au Sénégal d’une usine de production de vaccins contre la Covid-19 et d’autres maladies endémiques. Il vise à augmenter les capacités de production médicale et de vaccin de l’Afrique et réduire ainsi sa dépendance de l’extérieur.

Ce mécanisme, soutenu par le gouvernement du Sénégal et les partenaires financiers internationaux, est hébergé par l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) qui abrite un pôle régional de production.

Africamaril, autre projet de l’IPD, fabrique à Diamniadio, la nouvelle ville située à la périphérie de Dakar, des vaccins contre la fièvre jaune. 

« La Zlecaf aura un effet positif sur le commerce » (étude)

Pour plusieurs chefs d’entreprises sur le continent, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) aura des conséquences positives sur le commerce intra-africain d’ici l’année prochaine.Le Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (Paftrac) a présenté les conclusions du sondage annuel sur le commerce intra-africain auprès de plusieurs chefs d’entreprises africains. Elles mettent en évidence les opportunités et les défis auxquels sont confrontées les entreprises qui commercent en Afrique.

« L’enquête montre clairement que la grande majorité des PDG africains pensent que la mise en œuvre de la Zlecaf aura un effet positif sur les niveaux du commerce intra-africain dès 2022-2023. Parmi les dirigeants interrogés, 93 % sont confiants que la ZLECAf aura un impact positif. 26 % d’entre eux se déclarent très confiants. Seulement 4% des participants pensent que la Zlecaf aura, ou a déjà eu, un impact négatif sur leurs entreprises », a indiqué le professeur Pat Utomi, président du Paftrac, réunissant les dirigeants africains du secteur privé.

Plus de 800 dirigeants de 46 pays africains ont participé à l’enquête menée avec le magazine African Business, précise un communiqué parvenu à APA. Le sondage donne un aperçu unique des défis et des opportunités qui existent dans le commerce en Afrique. Il constitue un excellent baromètre pour mesurer les sentiments du secteur privé vis-à-vis du commerce africain et de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), ajoute le rapport qui met également en évidence la manière dont les entreprises africaines voient les opportunités sur les marchés étrangers.

« Les entreprises africaines ne semblent pas privilégier l’exportation vers une région du monde plutôt qu’une autre. Néanmoins, l’enquête a montré que si l’Europe semble être la destination préférée des exportateurs, le Moyen-Orient est une destination de plus en plus populaire en raison des liens croissants avec l’Afrique en matière de commerce et d’investissement », note le président du Paftrac.

Entrée en vigueur en janvier 2021, la Zlecaf peine encore à prendre son envol. Son secrétaire général, le Sud-africain Wamkele Mene, avait déjà exprimé des craintes sur la mise en œuvre rapide de ce traité de commerce intra-africain, car de nombreux États ne disposent pas d’installations frontalières.

« Cela va nous prendre beaucoup de temps. Si vous n’avez pas les routes, si vous n’avez pas l’équipement adéquat pour que les autorités douanières à la frontière puissent faciliter le transit rapide et efficace des marchandises… si vous n’avez pas l’infrastructure, souple comme matérielle, cela réduit la portée de cet accord », a affirmé M. Mene, expert en commerce élu par l’Union africaine en février 2020.

Sénégal : manifestations à haut risque de l’opposition

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur la manifestation à haut risque de l’opposition pour réclamer le rétablissement de sa liste nationale pour les élections législatives du 31 juillet 2022.« Il faut sortir de l’impasse », note EnQuête, titrant sur les manifestations de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) prévues aujourd’hui et les « risques d’affrontements » inhérents. « Ce vendredi 17 juin est la journée de tous les dangers », alerte le journal.

Bés Bi a également la même impression sur la manifestation de l’opposition, faisant ressurgir le spectre de « mars sur juin ». C’est un « vendredi de peurs à Dakar et Ziguinchor (sud) » où la coalition de Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie prévoient des rassemblements pour fustiger le rejet de leur liste nationale pour les prochaines élections législatives. Pour empêcher cette manifestation interdite par le préfet, « un imposant dispositif de sécurité quadrille Dakar depuis hier », ajoute Vox Populi.

« Dakar retient son souffle », indique L’AS là où Le Quotidien note que c’est une « marche haute pour YAW ». Pour Walf Quotidien, c’est une marche pour « l’équilibre de la terreur ». Elle fait peser de « gros nuages sur la tenue du scrutin de Dakar sous tension ». L’Observateur note pour sa part que la capitale sénégalaise est « sous la menace de flous furieux ».

Toutefois, la société civile « appelle à la décrispation », « offre sa médiation et dévoile une feuille de route de sortie de crise », selon Le Quotidien et EnQuête. Le Pacte et le Cosce « proposent une concertation entre les différentes listes de candidats ». Car pour Elimane Kane de Legs Africa, il ne doit « plus jamais (y avoir) de vies sacrifiées pour un éternel retour à la case départ ».

Sénégal : le Japon soutient trois projets de développement

Tokyo a débloqué plus de 52 milliards F CFA pour le projet de bourses de développement des ressources humaines, la phase 2 du programme de soutien à la Couverture Maladie Universelle (CMU) et le programme d’assistance alimentaire pour l’année fiscale 2022.Le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, et l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Osamu Izawa, ont signé, jeudi à Dakar, les échanges de notes et les accords correspondants d’un montant total de 10,474 milliards de yens, soit 52,370 milliards F CFA.

Le Projet de bourses pour le développement des ressources humaines est un don financé à hauteur de 224 millions de yens, soit 1, 120 milliards F CFA. Son objectif, après des formations au Japon, est d’appuyer le développement des ressources humaines, notamment des jeunes fonctionnaires sénégalais, dans la conception et la mise en œuvre des politiques de développement économique et social.

Le Programme de soutien à la Couverture Maladie Universelle (phase 2), d’un montant 10 milliards de yens, soit 50 milliards F CFA, vise à améliorer la qualité des services et à lever les barrières financières à l’accès aux services de santé.

Le Programme d’assistance alimentaire constitue aussi un don d’un montant de 250 millions de yens, environ 1,250 milliard F CFA, pour l’année fiscale 2022. Le Japon entend soutenir les efforts du gouvernement sénégalais pour le renforcement de la sécurité alimentaire, en particulier, dans le contexte actuel marqué par un risque de crise alimentaire un peu partout dans le monde.

« Ces appuis importants entrent en droite ligne des priorités du gouvernement déclinées à travers notamment le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A) pour atteindre les objectifs de renforcement de capacités des agents de la fonction publique, le développement du capital humain et relèvement du plateau médical et les souverainetés alimentaire et sanitaire », a expliqué Amadou Hott.

Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a également signé avec le Représentant Résident de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica, sigle anglais), Morishita Hiromichi, deux avenants prolongeant la durée de validité de projets importants en cours d’exécution dans les secteurs de la formation professionnelle et de la santé.

Le premier avenant porte sur l’accord de don pour le projet d’amélioration des équipements du Centre de Formation Professionnelle et Technique (CFPT) pour le renforcement du développement des ressources humaines dans le domaine industriel. Cet accord doit permettre de renforcer les capacités de formation de cet établissement pour le développement des ressources humaines du secteur industriel du Sénégal et de la sous-région.

Le second avenant, qui est aussi un don, a trait à la construction et à l’équipement du Centre d’Application pour la Santé de la Mère et de l’Enfant de l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS). Ses étudiants, ceux d’autres écoles, ainsi que des sages-femmes et infirmiers en poste pourront renforcer leurs compétences en consultations prénatales, accouchements normaux, consultations post-natales et en soins du nouveau-né, y compris la vaccination.

« Tous ces projets traduisent en actes l’engagement du Japon auprès du Sénégal dans sa démarche vers l’émergence en 2035. Il s’agit de consolider les acquis et de maintenir le cap des bonnes performances malgré l’impact de la pandémie », a déclaré l’ambassadeur japonais.

Dakar et Tokyo ont construit une solide relation d’amitié et de coopération vieille de plus de 60 ans. « Cette coopération dynamique et exemplaire peut être offerte en modèle aux autres partenaires africains », a affirmé le diplomate nippon. Ces fonds japonais devraient aussi aider le Sénégal à tendre davantage vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) dont l’atelier de validation politique du rapport national volontaire sur leur mise en œuvre s’est tenu aujourd’hui dans la capitale sénégalaise.

Sénégal : les relents politiques de l’arrestation d’un rebelle à Dakar

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la sortie du procureur présentant au public le profil du présumé rebelle arrêté en marge d’une manifestation de l’opposition, qui appelle de nouveau « à la résistance » vendredi prochain.L’AS titre sur « les graves révélations du procureur » portant notamment sur l’arrestation d’éléments du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), un groupe rebelle qui lutte depuis plus de quarante ans pour l’indépendance du sud du pays. Face aux journalistes hier, le procureur Amady Diouf a expliqué comment la gendarmerie et les Renseignements généraux (RG) « ont pisté Ousmane Kabiline Diatta et sa bande ». En outre,  « d’autres éléments du MFDC avaient fait cap sur Dakar pour participer à la manifestation de l’opposition » de mercredi dernier, souligne-t-il.

Dans Le Quotidien, où il « sort de sa réserve », le procureur affirme que le présumé rebelle arrêté « voulait s’adonner à des opérations de pillages et à l’atteinte de l’intégrité physique des personnes (…) avec d’autres éléments du MFDC ». Précisant qu’Ousmane Kabiline Diatta « est le bras armé de l’aile dure de la rébellion dirigée par Paul Bassène », le magistrat annonce l’ouverture d’une « information judiciaire » pour « complot contre les autorités de l’Etat ». « C’est un individu dangereux, une menace pour la sécurité publique », ajoute-t-il dans L’Observateur qui retrace le « parcours d’un grand maquisard ».

« Kabiline ferré, le procureur cible des ramifications dans Yewwi » Askan Wi (YAW, libérer le peuple), la coalition de l’opposition dont l’un des leaders est Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud) et un des principaux adversaires du président Macky Sall, selon Vox Populi. « Il ne peut y avoir ni d’intouchable ni d’impunité. On va mettre tous les moyens de l’Etat pour retrouver toutes les personnes impliquées directement ou indirectement dans la venue de ces rebelles à Dakar », a déclaré le magistrat face à la presse.

En revanche, Ousmane Sonko sonne la charge contre le procureur et note que « c’est une commande politique ». « Il aurait dû avoir le courage de m’accuser de rebelle et m’arrêter », a dit l’opposant.

Ce faisant, « Yewwi persiste » dans sa décision de tenir sa manifestation du 17 juin à la Place de l’Obélisque en dépit du « niet » du préfet de Dakar, d’après Sud Quotidien. L’autorité territoriale invoque la « menace de trouble à l’ordre public et la violation de l’article L61 du Code électoral ». Cependant, Sonko et Khalifa Sall arguent que « l’interdiction n’a pas une base légale ».

« Je ne crois pas à la justice » telle qu’elle est aujourd’hui, a poursuivi Sonko avant d’appeler « à la résistance » dans Walf Quotidien. Ainsi, le journal semble inquiet de ce qu’il qualifie de « défiance de l’autorité » en titrant sur « le jeu risqué de Yewwi ».

Fort de tout cela, EnQuête se demande s’il n’est pas mieux de « reporter les élections » législatives du 31 juillet 2022. « Les opposants sont dans une logique de confrontation, l’Etat les attend de pied ferme », constate le journal. Par conséquent, « le report va profiter à tout le monde. Il va faire baisser la tension à zéro », indique Déthié Faye là où Alioune Tine note que « les logiques et enjeux dépassent les élections législatives ».

Sénégal-Guinée : l’énergie solaire pour booster l’autonomisation des femmes

Le projet de transition énergétique à travers la chaîne de valeur horticole, lancé mercredi à Dakar, vise à réduire la pénibilité de l’exhaure et la charge financière qui en résulte en cas de mécanisation du processus.La Guinée et le Sénégal disposent de temps d’ensoleillement estimés respectivement entre 2000 et 3000 heures par an. Dans un contexte marqué par la flambée des prix des énergies fossiles, ces ressources solaires constituent une véritable alternative pour ces deux pays ouest-africains.

Au-delà de la fourniture d’électricité, celles-ci peuvent jouer un rôle important dans l’exécution des programmes de développement. C’est le cas notamment dans l’agriculture où le solaire peut faciliter l’arrosage et l’irrigation des champs.

C’est pourquoi, le think tank Initiative prospective agricole et rural (Ipar) en collaboration avec le Centre d’étude et de coopération internationale (Ceci) ont lancé le projet de recherche sur la transition énergétique pour l’autonomisation économique des femmes à travers la chaîne de valeur horticole dans un contexte post-Covid en Guinée et au Sénégal.

« Nous allons regarder quels sont les mécanismes qui peuvent permettre une meilleure utilisation du solaire dans la chaîne de valeur horticole notamment pour l’irrigation, mais également dans l’ensemble de la chaîne de valeur que ça soit la transformation, la conservation… », a indiqué la directrice de la recherche à l’Ipar, Laure Tall.

Par ailleurs, a-t-elle fait savoir, le consortium va renforcer la capacité des acteurs, les femmes en particulier, à l’utilisation de ces technologies et pour l’accès aux financements afin d’atteindre une autonomisation sociale, gage d’épanouissement pour les cibles.

Ce programme compte répertorier les solutions écoénergétiques à faible émission pour la gestion de l’eau et leur niveau de contrôle par les hommes et les femmes dans la chaîne de valeur horticole, évaluer les solutions écoénergétiques en mesurant l’amélioration de la rentabilité, de l’efficience, de la pénibilité, et du temps de travail des femmes et des hommes.

En outre, il cherchera à déterminer l’impact de l’accès et du contrôle de ces technologies solaires par les femmes sur leur capacité d’agir et leur autonomisation sociale et économique et à identifier les conditions pour un passage à l’échelle des techniques de l’irrigation solaire dans les chaînes de valeur horticoles notamment.

Ce projet de 30 mois, ayant officiellement débuté en novembre 2021 par une revue littéraire des actions similaires réussies dans d’autres pays en développement, est financé par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) à hauteur d’un peu moins un million de dollars canadiens.

Au Sénégal, le programme sera mis en œuvre dans la zone des Niayes, bande côtière qui va de Dakar (Ouest) à Saint Louis (Nord) et en Guinée dans la région de Boké (Nord-Ouest). Selon Hérico Diallo, point focal du projet en Guinée, cette collaboration permettra de bénéficier de l’expertise sénégalaise dans le domaine du solaire.

De son côté, Mouhamed Ndiaye, Conseiller technique N°1 du ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, a invité les acteurs à faire de cette initiative « un projet de recherche-action au service du développement et de l’autonomisation des femmes ».

Sénégal : l’opposition en ordre de bataille, le pouvoir menace

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur la guerre par presse interposée entre l’opposition et le pouvoir autour de plusieurs désaccords sur les élections législatives du 31 juillet 2022.« La guerre des mots », titre EnQuête, notant que Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) « enrage pour son spécimen sans photo et maintient sa manifestation de vendredi prochain ». Pour le mandataire Déthié Fall, « YAW ne peut pas continuer à subir cette forfaiture venant du président Macky Sall ». En revanche, des responsables de la coalition présidentielle demandent de « s’organiser davantage pour +faire face à ces fauteurs de troubles+ ».

Vox Populi explique que « le spécimen de son bulletin sans la photo de Sonko » a motivé le refus de YAW de signer le « bon à tirer (BAT) » présenté par la Direction générale des élections (DGE). « Sans liste nationale de YAW, les élections ne se tiendront pas au Sénégal », menace Déthié Fall, précisant que sa coalition « maintient ses manifestations à la Place de la nation et à Ziguinchor (sud) le 17 juin ».

« Yewwi – DGE, rien de bon à tirer », note L’Observateur, soulignant que la participation de YAW aux élections est « plus que jamais compromise ». « Yewwi se radicalise », indique pour sa part Walf Quotidien. L’opposition note qu’elle tiendra sa manifestation de vendredi prochain « avec ou sans autorisation ».

« Yewwi droit dans ses bottes », indique Sud Quotidien, notant que le bras de fer entre cette coalition de l’opposition et le pouvoir continue autour de la manifestation du 17 juin et de son bulletin de vote aux législatives de fin juillet prochain.

Alors qu’on s’achemine « vers une confrontation à haut risque », selon Tribune, des leaders d’opinion alertent en attirant surtout l’attention du chef de l’Etat. « Monsieur le président, le Rubicon est franchi, préservons la paix » nationale, appelle Boubacar Camara, homme politique proche de l’opposition. « Une étincelle suffit pour que le pire survienne », fait-il remarquer à Macky Sall.

La presse aussi n’est pas en reste dans les appels à la paix. Mamadou Oumar Ndiaye et Abdoulaye Bamba Diallo, deux ténors de la presse nationale, deux membres « encore vivants de ce qu’on a appelé +les quatre mousquetaires+ », ont adressé une lettre ouverte à Macky Sall : « Monsieur le président de la République et Maître du jeu, sortez-nous, donc, de l’impasse actuelle ».

Le Sénégal inaugure son école de marine nationale

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur l’inauguration de l’école de la Marine nationale et le verdict du procès de Boffa Bayotte, à Ziguinchor (sud).L’AS titre sur « la montée en puissance de la Marine nationale » après l’inauguration de l’Ecole de la marine et l’acquisition de navires de combats. « La Marine nationale monte en puissance », constate aussi Le Soleil, soulignant que son école a été inaugurée hier par le président Macky Sall.

« Le Sénégal prend son indépendance » dans la formation des Forces de défense et de sécurité, souligne pour sa part Le Quotidien. Le journal note qu’avec l’inauguration de l’Ecole de la marine, tous les corps ont leur propre centre de formation. « Au regard des enjeux, le renforcement de la Marine est un acte de souveraineté », précise Macky Sall.

Revenant sur le procès de la tuerie de Boffa Bayotte, Sud Quotidien a assisté à un « verdict en mode perpète ». Trois accusés, en l’occurrence René Capin Bassène, Omar Ampoi Bodian et César Atoute Badiate, « écopent de la réclusion criminelle à perpétuité ». Le journal rapporte également les cas de deux condamnations à six mois avec sursis et onze acquittements après plus de quatre années passées en prison.

Pour EnQuête, « l’Etat sabre le MFDC », le Mouvement des forces démocratiques de Casamance, un groupe rebelle qui lutte pour l’indépendance de la partie sud du Sénégal depuis plus de quarante ans. Ainsi, « le verdict de la Chambre criminelle sonne comme un procès intenté contre le MFDC », indique le journal.

Si le chef rebelle César Atoute Badiate est jugé par contumace et qu’un mandat d’arrêt contre lui est « confirmé » par la Cour criminelle, l’avocat de la défense, Ciré Clédor Ly, précise que « les trois ont été catalogués comme étant des éléments du MFDC ».

« Prison à vie pour Capain, Ampoi et César », souligne Vox Populi. Dans Vox Populi, Me Clédor Ly dénonce « une injustice criarde, une décision surprenante, désespérante ». « Même si je ne dis pas que c’est une décision politique, elle rencontre les aspirations ou les désirs politiques et c’est cela qui discrédite la justice », estime l’avocat.

En outre, rappelle-t-il que l’un de ses clients, à savoir le journaliste René Capin Bassène, menaçait déjà de se suicider s’il est condamné. « Je viens de parler à son épouse, nous ferons tout pour qu’il renonce à son projet », promet son avocat qui promet d’interjeter « appel pour Ampoi ».

Sénégal : un journaliste et un chef rebelle condamnés à perpétuité

Le tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud) a condamné lundi 13 juin trois prévenus à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte.Quatre ans après le massacre de quatorze bûcherons dans la forêt de Boffa Bayotte, les treize mis en cause viennent d’être édifiés sur leur sort. Le juge a prononcé différents verdicts qui maintiennent principalement trois accusés en prison pour le restant de leur vie. En effet, le journaliste René Capin Bassène, Omar Ampoi Bodian et le chef rebelle César Atoute Badiate, jugé par contumace, ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.

Le juge a donc partiellement suivi le réquisitoire du parquet. En avril dernier, le procureur avait requis la prison à perpétuité contre le chef de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) et dix autres personnes. Il notait que l’affaire Boffa Bayotte était un « acte planifié, mûri et très réfléchi ». Ainsi pour lui, les accusés sont coupables d’association de malfaiteurs, de tentative d’assassinat et de participation à un mouvement insurrectionnel.

Parmi ceux-ci, le journaliste René Capin Bassène, accusé d’avoir orchestré l’assassinat, et Omar Ampoi Bodian, également présenté comme un membre du MFDC. À la différence des douze autres personnes jugées depuis le 21 mars dernier devant le tribunal de grande instance de Ziguinchor, César Atoute Badiate n’assiste pas au procès alors que l’armée sénégalaise a démantelé ces dernières semaines plusieurs bases rebelles du sud du pays.

En outre, deux co-prévenus, à savoir Abdoulaye Diédhiou et Alioune Badara Sané, repartent libres du tribunal qui les a condamnés à six mois de prison avec sursis pour détention illégale d’armes. Les huit autres personnes ont, quant à elles, été acquittées par le juge.

Des rebelles arrêtés à Dakar ?

S’ils étaient 25 détenus au départ, douze d’entre eux ont été libérés le 28 janvier dernier par la justice après avoir passé quatre ans en prison. Ils avaient bénéficié d’un non-lieu, c’est-à-dire qu’ils ont été blanchis par le juge d’instruction au moment de l’ordonnance de clôture de l’enquête. Pendant ce temps, deux personnes avaient obtenu une liberté provisoire alors que le reste du groupe continuait de croupir en prison dans l’attente du verdict qui a été prononcé aujourd’hui à la chambre criminelle de Ziguinchor.

Cette affaire qui remonte en janvier 2018 avait fait grand bruit à l’époque au Sénégal. Une vingtaine de coupeurs de bois sont pris à partie par des assaillants armés dans la forêt classée de Boffa Bayotte, située au sud de Ziguinchor. Selon les témoignages des rescapés, plusieurs dizaines d’hommes armés, vêtus d’uniformes, parfois encagoulés, ont réuni les coupeurs de bois dans un coin reculé de la forêt avant d’ouvrir le feu.

Si certains observateurs ont estimé que la condamnation de César Atoute Badiate pourrait compromettre les négociations engagées pour la fin de la rébellion qui dure depuis une quarantaine d’années en Casamance, la situation sur le terrain montre que les rapports de force sont favorables à l’Etat sénégalais qui a reconquis de nombreuses bases rebelles ces derniers mois. Dans ce sens, le président Macky Sall a encouragé les militaires à poursuivre « sans répit (leurs) opérations jusqu’à ce que tous les objectifs assignés soient atteints » dans le sud du pays.

Toutefois, les tensions autour de la rébellion sont ravivées ces derniers jours par des membres et proches du gouvernement. Après la grande manifestation de l’opposition mercredi dernier avec Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor et radical opposant à Macky Sall, le porte-parole du gouvernement a confirmé les rumeurs d’arrestation de rebelles à destination de Dakar.

Ils seraient venus dans la capitale pour assister à cette manifestation politique destinée à mettre la pression sur le pouvoir pour valider la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) en vue des élections législatives du 31 juillet 2022. Mais pour l’activiste Guy Marius Sagna, proche de Ousmane Sonko et originaire de la Casamance, « Macky Sall et sa bande sont les vrais rebelles ».

Au Sénégal, la politique menace la paix sociale

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur les tensions sociopolitiques qui pourraient déborder avec le risque d’interdiction des prochaines manifestations de l’opposition.« Le Sénégal va droit dans le mur », indique dans Walf Quotidien Dr Abdou Khadre Sanokho, sociologue, analysant la série de violences notée ces derniers temps dans le pays. Madiambal Diagne, administrateur de Le Quotidien et proche du président Macky Sall, note dans sa chronique hebdomadaire que « Ousmane Sonko se brûlera avec le feu qu’il aura allumé ».

Ancien porte-parole de Macky Sall, Abou Abel Thiam fait une « piqûre d’Abel » dans le même journal et souligne que Sonko, « un opposant aux institutions », « veut transposer la rébellion à la Place de la Nation ». Toutefois, l’activiste Guy Marius Sagna répond au gouvernement et indique que « Macky et sa bande sont les vrais rebelles ». Une occasion formulée par plusieurs membres du pouvoir après la manifestation de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) de Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie.

EnQuête titre sur « la fatwa du gouverneur de Dakar » interdisant la propagande électorale d’ici au 9 juillet. Le journal se demande alors si Al Hassan Sall vise par cette mesure les manifestations de Yewwi Askan Wi dont la prochaine est prévue vendredi prochain après celle du mercredi 8 juin. En revanche, précise un ancien préfet, « ceci est de la compétence du préfet, garant de l’ordre public ».

En outre, Walf Quotidien indique que Macky Sall a réussi un « coup de Poker » en annulant le rassemblement de ses partisans de mercredi prochain. Pour le journal, le chef de l’Etat « embarrasse subtilement l’opposition » qui « devra ainsi fouler au pied l’Etat de droit pour réclamer un droit ».

L’Observateur revient aussi sur la coalition présidentielle « Benno et l’ordre de Macky Sall à surseoir à sa manif’ du 15 juin ». Toutefois, Yewwi Askan Wi met en garde après avoir lu « le communiqué polémique du gouverneur de Dakar ».

Sahel : pourquoi les humanitaires sont ciblés ?

La région, confrontée à la menace jihadiste, est de moins en moins sûre pour les travailleurs humanitaires.C’était un mercredi noir. Le 1er juin dernier, vers 18 heures, une équipe de la Croix-Rouge a essuyé des tirs d’hommes armés à bord de motos sur l’axe Koussané-Kayes, dans l’Ouest du Mali. Parmi les quatre membres du groupe, revenant d’une visite de terrain, le chauffeur malien et un humanitaire sénégalais sont tués.

Un drame qui relance le débat sur la sécurité des travailleurs humanitaires. Pourtant, « le droit international humanitaire prévoit clairement la protection du personnel sanitaire et des personnels de secours en temps de conflit. C’est d’ailleurs sa raison d’être. La première Convention de Genève adoptée en 1864 visait à protéger les blessés et ceux qui leur viennent en aide », rappelle le spécialiste Julien Antouly dans un entretien avec APA.

Dans le temps, cet arsenal juridique a beaucoup évolué, mais l’article 3 commun aux quatre conventions de Genève « octroie au Comité International de la Croix-Rouge (CICR), ainsi qu’aux autres organismes humanitaires impartiaux, le droit d’offrir leurs services aux parties au conflit ».

Partout où il y a des combats dans le monde, des organisations humanitaires s’emploient à remplir cette mission essentielle. « Au Sahel, la Croix-Rouge intervient aussi bien en matière de secours d’urgence que dans le cadre de projets de programmes de développement. Elle assiste les populations fragilisées par les crises sanitaires, les catastrophes, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, les inégalités et le changement climatique », précise Moustapha Diallo, chargé de communication de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) pour la région.

Directeur Général de Médecins Sans Frontières (MSF), Thierry Allafort explique qu’il y a un fort besoin de soins au Niger, au Mali, au Burkina et au Nigeria dans une moindre mesure. A l’en croire, dans la conduite de leurs missions, les travailleurs humanitaires ont toujours rencontré des risques.

« Mais l’aspect nouveau et particulièrement choquant des tragédies de ces dernières années est que des personnes ont été délibérément tuées bien qu’elles étaient clairement identifiées et connues en tant que membres du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, des Nations Unies ou d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) », alertait le CICR en 1998, à l’occasion de la première réunion périodique sur le droit international humanitaire.

Une vingtaine d’années plus tard, le constat est toujours amer. Faute d’éléments suffisants accréditant la thèse de la préméditation, M. Diallo ne veut pas verser dans la spéculation, mais n’en déplore pas moins les attaques contre les travailleurs humanitaires.

« Dans de nombreuses régions où nous intervenons, être des cibles des terroristes et des milices d’auto-défense est une donnée avec laquelle nous devons composer. Il me semble que nous avons du mal à reconnaître cet état de fait », admet Thierry Allafort.

Cette tendance est confirmée par les statistiques de la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires (AWSD, sigle en anglais). Rien qu’en 2020, elle a recensé 283 attaques contre 276 l’année précédente. Au total, ces assauts survenus dans 41 pays ont fait 484 victimes, entraîné la mort de 117 personnes et causé des blessures à 242 individus. A cela s’ajoute, 125 enlèvements.

Au Mali et au Burkina, en 2021, la même base de données a dénombré 52 incidents sécuritaires avec un fort taux d’enlèvements d’humanitaires. Pour la majorité des cas, les auteurs ne sont pas déterminés même si les groupes armés non étatiques sont souvent pointés du doigt.

Le 9 août 2020, six jeunes humanitaires de l’ONG ACTED ont été assassinés avec leur chauffeur et leur guide nigériens dans la Réserve de girafes de Kouré, à 60 kilomètres au Sud-Est de Niamey (Niger). Une atrocité revendiquée par la branche sahélienne de l’Etat Islamique.

Revirement

Il y a dix ans maintenant, l’action humanitaire était acceptée par les jihadistes contrôlant le Nord du Mali. Chef de la Sous-Délégation du CICR dans cette zone de novembre 2011 à novembre 2014, Attaher Zacka Maïga se souvient de sa rencontre avec Mokhtar Belmokhtar, dirigeant de la brigade Al Moulathamoune en rupture de ban à l’époque avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

« Je lui ai demandé pourquoi il a voulu discuter avec des responsables du CICR. Il a dit qu’il était au courant de notre travail et qu’il s’était déjà entretenu avec des responsables humanitaires en Afghanistan en 1990. Il a déclaré que nous étions une organisation crédible et sérieuse », a récemment témoigné M. Maïga dans la revue internationale de la Croix-Rouge.

Aujourd’hui, « les choses sont très différentes. Il existe une pléthore de groupes armés opérant au Mali avec parfois des agendas et ambitions peu clairs. Le travail humanitaire est plus difficile qu’il ne l’était en 2012 », regrette-t-il. De tous temps, argumente M. Allafort, « les négociations sont compliquées quand il y a plusieurs acteurs armés » sur le terrain.

Le document préparatoire du CICR pour la première réunion périodique sur le droit international analyse cette situation à travers la nature changeante des conflits : « La protection du personnel humanitaire expatrié et national relevait essentiellement de la responsabilité des parties au conflit. Celles-ci n’escortaient pas les équipes humanitaires, mais les laissez-passer et les autorisations fonctionnaient relativement bien. Car le système était basé sur une chaîne de commandement claire ».

De nos jours, l’action humanitaire peut être perçue comme « une entrave aux objectifs ultimes des parties au conflit ». Accusés de vouloir « évangéliser » les autochtones, Béatrice Stockly et Cecilia Narvaez Argoti, des missionnaires suisse et colombienne, ont respectivement été enlevées en janvier 2016 et en février 2017 au Mali. La première nommée a perdu la vie dans cette mésaventure.

Pour les groupes armés, le kidnapping d’humanitaires peut également être une source de revenus. Capturée à Gao, au Mali, où elle dirigeait une ONG d’aide à l’enfance, la Française Sophie Pétronin a recouvré la liberté en octobre 2020 en même temps que l’homme politique malien, feu Soumaïla Cissé et deux Italiens. En contrepartie, les autorités maliennes ont relâché plus de 200 membres présumés du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) et auraient payé une rançon.

Tout compte fait, selon M. Antouly, le bouclier le plus efficace, « c’est de se montrer utile, neutre et impartial » sur le théâtre des opérations. « Discuter avec tout le monde, se rapprocher des communautés et adapter les opérations au contexte sécuritaire », ajoute le Directeur Général de MSF, permet de minimiser les risques. Cela dit, les organisations humanitaires ont toujours la possibilité de se retirer des zones de conflits lorsque les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sécurité de leur personnel.

Le service public d’information au défi de la modernité (tribune)

Un conseiller du président Macky Sall salue la décision de l’Etat de financer, à hauteur de 33 milliards F CFA, la construction d’une tour de dix étages sur le site de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) pour faire entrer le média public dans une nouvelle ère.La pose de la première pierre de la Tour RTS, mardi 7 juin 2022, par le chef de l’Etat constitue un jalon « historique et refondateur » dans la modernisation de l’audiovisuel public. La nouvelle infrastructure ne consiste pas, en effet, en une simple extension de bâtiment.  Elle illustre la conscience claire de l’Etat du Sénégal que les nouvelles révolutions technologiques dans le secteur de la communication et de l’information nous imposent de faire face, rigoureusement, à une bataille capitale de contenus.

L’audiovisuel public, avec la RTS notamment, est le cœur stratégique de cette bataille dans la mesure où l’enjeu de son positionnement est d’abord le socialement utile et non le médiatiquement vendable. Il est soumis à l’obligation de rendre compte, systématiquement, de tout ce que l’Etat fait au nom de ses citoyens. C’est une mission régalienne qu’elle est seule capable d’assumer.

En d’autres termes, sa couverture exhaustive de toutes les sensibilités socioculturelles et l’obligation d’information des citoyens sur tout ce qu’entreprend l’Etat en font l’outil d’intégration et d’unité nationales par excellence.

Avec ses dix-sept chaines de radio, ses cinq chaines de télévision et ses supports digitaux, la RTS offre un accès incomparable aux diverses plateformes d’information, d’éducation et de distraction à toutes les catégories de la population.

Comme tout service public, l’audiovisuel public n’est pas dans une logique de profit, encore moins de concurrence avec le secteur privé, encore qu’il soit soumis à une exigence de rigueur, d’efficience et d’efficacité dans la gestion pour assurer sa viabilité. Si profit il y a, il est réinvesti intégralement dans le service aux populations.

C’est pour cette raison que le service public d’information, l’audiovisuel en particulier, doit s’inscrire résolument dans la modernité dont la nouvelle infrastructure, dite Tour RTS, immeuble intelligent, est un révélateur à la fois impératif et pertinent.

Par la diversité de ses programmes inclusifs, la qualité et l’utilité de ses produits, mais également l’exemplarité de sa gestion, l’audiovisuel public s’impose comme un puissant régulateur, à côté des instances de régulation et d’autorégulation dédiées, dans un espace médiatique où la norme élevée n’est pas la chose la mieux partagée.

Il est heureux que figure, dans le projet de Tour RTS, une académie de renforcement de capacité technique et, dans l’ordre du souhaitable, éthique. De plus, il convient de saluer l’effort de la Direction Générale de la RTS ambitieuse de bâtir, pas à pas, une véritable plateforme digitale pour prendre en charge les nouvelles tendances lourdes en matière de production et de diffusion de contenus informatifs,  éducatifs et distractifs. Les révolutions du numérique réduisent les disparités et les inégalités technologiques tant en matière de production que de diffusion.

Aussi, par son expérience capitalisée, ses moyens conséquents mis à disposition par l’Etat et la créativité de ses équipes sous l’impulsion de son Directeur Général, la RTS possède tous les atouts pour devenir ce « hub majeur de l’audiovisuel africain et international ».

Sa résonnance mondiale sera ainsi, pour le Sénégal, un puissant moyen d’exposition au monde de sa richesse culturelle et de la vitalité de ses productions historiques dans tous les domaines politique, économique, sociale, artistique, diplomatique et intellectuelle.

Au moment où un nouveau leadership tire notre continent vers haut, vers plus de souveraineté et de puissance sur la scène des relations internationales, la RTS, forte de la volonté politique du chef de l’Etat, a toutes les prédispositions techniques, professionnelles et intellectuelles pour être le site, par l’excellence, du déploiement de notre propre récit sur notre histoire et les évènements qui le ponctuent, sur le monde et notre rapport au monde. Les idées, en effet, ne sont pas de simples adjuvants ; elles sont une « force matérielle capable de transformer le monde ».

El Hadj Hamidou Kassé, philosophe et écrivain

Afrique : l’avenir de l’entreprenariat innovant en débat à Dakar

Sur invitation d’Afric’Innov, des Structures d’Accompagnement à l’Entrepreneuriat Innovant (SAEI) du continent se sont retrouvées dans la capitale sénégalaise pour un diagnostic sans complaisance.« Entrepreneuriat et développement : quels rôles pour les hubs d’innovation ? », c’est autour de ce thème que l’association panafricaine, Afric’Innov, a regroupé ce vendredi des Structures d’Accompagnement à l’Entrepreneuriat Innovant (SAEI).

« L’idée est de permettre à toutes ces SAEI d’échanger, de partager de bonnes pratiques, mais également de se tourner vers l’avenir », explique Senam Beheton, président du Conseil d’administration d’Afric’Innov.

La rencontre est censée « professionnaliser les structures d’accompagnement pour les rendre crédibles aux yeux des entrepreneurs, des partenaires au développement et des gouvernements ». Pour ce faire, Afric’Innov met en avant un ensemble d’outils dont les plus essentiels portent sur « la formation pour les dirigeants et les cadres » et la mise à disposition d’instruments digitaux.

Selon M. Beheton, la question de l’employabilité ne peut être exclusivement « le problème des gouvernements africains ». Dès lors, « il faut que les hubs d’innovation et les SAEI s’investissent pour donner des opportunités aux jeunes », a-t-il souhaité.

Dans son intervention, Bitty Lokho Ndiaye, Directrice de la Promotion de l’économie numérique et du partenariat au Sénégal, a présenté les actions de son pays pour la promotion de l’innovation numérique avec notamment la création d’un grand prix du chef de l’Etat et l’adoption de la loi startup dont le décret d’application est déjà pris.

« Nous avons aussi en perspective un parc de technologie numérique. Il regroupera plusieurs infrastructures parmi lesquelles un incubateur pour soutenir les hubs d’innovation au Sénégal », a-t-elle ajouté.

Les législatives se tiendront à date échue, pour Macky Sall

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur les assurances du chef de l’Etat sur la tenue à date échue des élections législatives du 31 juillet 2022 après que l’opposition a menacé, lors d’une manifestation, qu’elles ne se tiendraient pas sans elle.« Il y aura des élections », promet Macky Sall dans Walf Quotidien qui indique que le chef de l’Etat est « droit dans ses bottes ». Malgré les menaces de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) dont la liste nationale est rejetée, « le pays va faire ces élections », renchérit-il dans Le Soleil, L’AS et Vox Populi. « Les menaces sur la non organisation des élections, c’est devant nous », précise-t-il aux journalistes français.

« Le Conseil constitutionnel a décidé, et nous nous sommes soumis. Le Sénégal ne peut pas revenir en arrière. Une liste qui n’est pas paritaire n’est pas recevable, un point un trait. Pourquoi lorsqu’il s’agit de l’opposition, quand il y a une décision défavorable, on veut appeler à la fin du monde ? Il faut éviter de prendre mars 2021 comme une référence absolue », souligne le président sénégalais.

Le Quotidien note une « contre-offensive de Benno » Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), la coalition du pouvoir, suite aux menaces de YAW. Pour l’ancien Premier ministre Aminata Touré, tête de liste de BBY aux prochaines élections, ces « menaces et insultes sont antirépublicaines et inacceptables ».

Dans Vox Populi, elle dénonce la « posture antirépublicaine, séditieuse, putschiste et rebelle » de Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. « Lorsqu’une autre décision ne répond pas à leurs désidératas, ils appellent à brûler le pays », s’indigne-t-elle de nouveau. Toutefois, les leaders de YAW ont apporté une « réplique sèche », selon L’Observateur, soutenant « qu’il n’y aura pas d’élections sans leur liste nationale ».

En outre, avec les médias français, le président Macky Sall a évoqué d’autres sujets comme sa rencontre avec son homologue russe Poutine et les crises malienne et guinéenne. « Si les céréales locales ne sont pas produites, on sera dans une situation de famine très sérieuse », alerte-t-il dans des propos repris par EnQuête.

Macky Sall précise en outre qu’il n’a « jamais été invité à Kiev » alors qu’il a été reçu à Sotchi, en Russie, par Poutine. Le président sénégalais, non moins président en exercice de l’Union africaine (UA), lui a fait comprendre que la guerre russo-ukrainienne produisait des tensions sur l’approvisionnement de certaines céréales comme le blé dans le monde, particulièrement en Afrique.

Crise malienne : un compromis est encore possible (Macky Sall)

Une issue favorable au bras de fer opposant Bamako à la Cédéao est toujours envisageable selon le président en exercice de l’Union Africaine (UA).Le divorce n’est pas consommé entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Dans un entretien accordé ce jeudi à RFI et France 24, Macky Sall a affirmé que ce différend peut bel et bien connaître un dénouement heureux.

« Nous avons demandé au médiateur de mettre à profit ce mois-ci pour remplir la feuille de route qui nous permettra d’avoir les différents engagements et les échéances. Le 3 juillet prochain, nous pourrons valablement délibérer sur la levée ou pas des sanctions. Un compromis est encore possible », a expliqué le chef de l’Etat sénégalais.

Poursuivant, il a estimé que c’est « maladroit » de la part de la junte malienne de publier le décret fixant la transition à deux ans à partir de mars 2022 juste après le Sommet d’Accra, au Ghana. Toutefois, le président en exercice de l’Union Africaine (UA) a renseigné que ce calendrier était « le produit d’un accord » entre Bamako et le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan.

« Nous verrons d’ici juillet si les conditions sont réunies pour que la Cédéao lève les sanctions qui impactent difficilement les populations maliennes », a indiqué le successeur de Félix Tshisekedi.

Abordant le cas de la Guinée, Macky Sall a fait savoir « qu’aucun de nos pays n’a intérêt à s’éloigner de son voisinage immédiat et de sa communauté ». Face à la défiance des juntes à l’égard de la Cédéao, le président sénégalais a pointé du doigt le soutien des militaires par des pays disposant du droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies.

C’est pourquoi, a-t-il analysé, ces juntes refusent de faire ce que la Cédéao leur dicte. Partant de là, Macky Sall a considéré qu’il est temps de revoir le fonctionnement de la gouvernance mondiale. Car, pour lui, « nous ne pouvons pas apporter des réponses concrètes aux situations de nos pays » avec la composition actuelle du Conseil de sécurité.

Cédéao : l’indécision n’est pas synonyme de scission (expert)

Un consensus aurait pu être trouvé par les dirigeants ouest-africains réunis en sommet le 4 juin dernier à Accra, au Ghana, d’après Gilles Yabi, fondateur et directeur exécutif du think tank Wathi, interrogé par APA.Faute de consensus, les chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont renvoyé au 3 juillet leurs décisions sur les juntes. Comment analysez-vous cela ?

Il faudrait peut-être leur demander l’explication de cette non-décision. Je note cependant que cela n’améliore pas l’image très dégradée de l’organisation régionale au sein des opinions publiques ouest-africaines.

Comme un sommet a été annoncé, nous nous attendions donc à ce que des décisions soient prises, en particulier la levée des sanctions infligées au Mali. C’est regrettable qu’il n’y ait pas eu un travail technique et diplomatique qui aurait permis d’avoir un consensus avant la rencontre des présidents.

Les diplomates, ayant l’expérience de ce type de réunions, expliquent qu’il y a généralement un travail préalable qui permet de faire en sorte que les chefs d’Etats viennent simplement valider des orientations ou décisions quasiment prises. Mais là, nous avons l’impression qu’à chaque sommet il y a beaucoup de discussions et une absence de consensus qui auraient pu être anticipées.

Cette situation pointe les problèmes dans la manière dont les gouvernants au plus haut niveau de l’organisation régionale décident. Cela étant dit, le sommet ne devait pas se pencher seulement sur le Mali, mais aussi sur le Burkina et la Guinée. De ce fait, il est aussi dit que le sommet du 3 juillet permettrait d’avoir des décisions plus cohérentes sur les trois dossiers chauds de la région au plan politique.

Mais il y a un sentiment de gâchis, de mauvaise organisation de la Cédéao. En l’absence de l’assurance d’un consensus et d’une prise de décisions, il aurait fallu prendre le temps de lever tous les obstacles pour être sûr d’avoir un accord avec le Mali et les autres pays avant de convoquer un sommet.

A Accra,
deux camps se sont opposés sur le maintien ou non des sanctions. Peut-on parler de scission au sein de l’organisation régionale ?

Il y a effectivement des sources selon lesquelles des pays n’étaient pas d’accord avec les autres. Pour autant, je ne pense pas qu’il faille parler de scission. On n’en est pas là même s’il y a des divergences et des points de vue probablement tranchés de quelques chefs d’Etat.

En Afrique de l’Ouest, on note des problèmes de fond, des divergences dans l’interprétation des différents évènements politiques notamment les coups d’Etat (ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, dans quelle mesure doit-on prendre en compte la situation spécifique de chaque pays…).

C’est beaucoup d’éléments qui entrent en ligne de compte. Malgré tout, je ne pense pas que cela induise nécessairement une forme de scission au sein de la Cédéao.

Il faut aussi savoir qu’il y a, au niveau des chefs d’Etat, des calculs justifiés par leurs propres positions : ceux qui sont en fin de second mandat et ceux qui dirigent des pays où il y a une tradition d’alternance assez bien établie et où les partis sont beaucoup plus organisés. Des différences de configuration et de pratique politiques dans les pays de la région expliquent les décisions ou les prises de positions antagonistes.

Bamako a fixé à deux ans la période transitoire. A quoi peut-on s’attendre de la Cédéao suite à cette décision unilatérale ?

Le décret du président Assimi Goïta a fait le tour du monde et des réseaux sociaux. Il est arrivé juste après le sommet de la Cédéao. Est-ce que cela va influer sur le prochain sommet ? Probablement pas.

Jusque-là, il y avait des discussions sur le délai de la transition qui paraissait comme l’élément central du désaccord entre la Cédéao et le Mali. Avec ce décret, Bamako met clairement tout le monde devant le fait accompli.

Dans le cas de la Guinée et du Burkina, il est bon de rappeler que nous avons des institutions de transition qui ont annoncé des durées de transition ne correspondant pas à ce qui était souhaité par l’organisation régionale.

Quoi qu’il en soit, lors du prochain sommet de la Cédéao, la stabilité politique et sécuritaire de la région est à placer au cœur des décisions. On doit privilégier l’intérêt supérieur des populations.

Mais cela suppose que nous sortions d’une logique de confrontation et que nous réussissions à restaurer une culture de la discussion, de la présence sur le terrain qui permet d’orienter les transitions dans la bonne direction.