Tchad : cinq ONG demandent l’arrestation de Salaye Déby

Ces organisations de défense des droits de l’homme se sont constituées en collectif afin de demander l’arrestation du frère du président tchadien.

Le frère cadet du président tchadien, Salaye Déby est accusé d’avoir provoqué la mort d’un jeune le 28 avril dernier. Ce jeune berger s’était noyé dans une digue après que Salaye Déby ait tiré pour le faire fuir avec son troupeau. Ce collectif d’ONG exige son arrestation et lui demande de se prépare à recevoir une plainte contre lui.

« Nous, collectif des organisations de la société civile, exigeons l’interpellation immédiate de Salaye Déby. Parce que pour nous, il n’est pas question que Monsieur Deby puisse continuer à être libre. Cela aurait été un autre citoyen, il serait déjà derrière les barreaux, estime Mahamat Nour Ibedou, le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme, l’une des organisations membres de ce collectif. Il n’a pas été arrêté, simplement parce que ce Monsieur Salaye Déby est le frère cadet du chef de l’État. Pour nous, la loi est la même pour tous et elle doit s’appliquer à tout le monde. Nous sommes en train, maintenant, de nous préparer à porter plainte pour homicide contre Monsieur Salaye Deby. Et là, on verra bien si on va l’appréhender ou non. Parce que d’après le ministre de la Justice, une information judiciaire a été ouverte, alors qu’il n’y a aucune information judiciaire. Il n’y a pas eu une action publique déclenchée en tant que telle. Donc si elle ne se déclenche pas, nous, nous allons la susciter. »

Le collectif de ces cinq ONG envisage de mener des actions citoyennes pour parvenir à ses fins si Salaye Déby n’était pas arrêté.

Tchad : le frère cadet du président impliqué dans une affaire de mort

Salaye Déby, est accusé d’avoir provoqué il y a deux semaines la mort d’un jeune berger.

Ce berger  se serait noyé dans une digue après que Salaye Déby, frère cadet du président de la république, a tiré pour le faire fuir, lui et son troupeau.

La scène se déroule le 28 avril dernier à Bardé, à 30 kilomètres au sud-est de la capitale tchadienne Ndjamena. Plusieurs troupeaux de chameaux s’abreuvent à un point d’eau, situé à quelques mètres du jardin de Salaye Déby. Le frère cadet du président Idriss Déby, très craint dans la zone, n’apprécie généralement pas que les bergers viennent ici avec leurs bêtes.

Selon un témoin présent au moment des faits, Salaye Déby sort alors de son domicile avec une arme et tire en direction des bergers pour les faire fuir. Aucun d’entre eux n’est touché, mais en s’échappant, Moussa, l’un d’eux, tombe dans une digue et se noie. Salaye Déby a alors refusé d’être interpellé par les gendarmes, selon la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH).

La Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH) est sur le point de former une coalition avec d’autres organisations afin d’exiger son arrestation.

Djimet Arabi, le ministre de la Justice, assure qu’une information judiciaire a été ouverte et que l’enquête a été confiée à une unité de gendarmerie, la Section nationale de recherche judiciaire (SNRJ) qui doit, toujours selon le ministre, rendre ses conclusions en ce début de semaine.

Affirmations que rejette la CTDDH, pour qui aucune enquête n’est en cours.