Tchad : un policier secrètement détenu aux renseignements généraux

Depuis 14 jours, Mekila Elysee Assingar, policier aux renseignements généraux est introuvable. Le Mouvement Citoyen pour la Préservation des Libertés (MCPL) lance un cri d’alerte.

Le  Mouvement Citoyen pour la Préservation des Libertés (MCPL) a organisé un point de presse ce 26 avril 2022, pour dénoncer la détention arbitraire d’un policier, dans un cachot de la direction des renseignements généraux. Sorti  de la maison le mercredi 13 avril 2022 pour son lieu de service, Mekila Elysee Assingar n’est pas regagné la maison. « Ses téléphones portables ne répondent pas; sa femme et ses deux enfants ainsi que sa grande famille n’ont aucune nouvelle de lui depuis ce temps », regrette le MPCL.

Après 14 jours de détention arbitraire, « aucun motif n’est notifié à sa famille, il n’est pas non plus présenté à un juge », s’inquiète le mouvement, qui estime que le : « le délai de garde à vue est largement dépassé ».

Le  Mouvement Citoyen pour la Préservation des Libertés a de la peine à admettre qu’au moment où les autorités s’activent à organiser un dialogue national inclusif pour réconcilier les cœurs et les esprits, des paisibles citoyens sont arrêtés, gardés au secret, comme si on était dans une jungle. « La détention sans motif d’un citoyen dans un Etat de droit est inadmissible et condamnable. »

« Tout en dénonçant la détention abusive et arbitraire de Monsieur Mekila Elysee Assingar, nous interpellons le procureur de la République de prendre ses responsabilités; par ailleurs, nous réclamons sa mise en liberté pure et simple ou le déférer au parquet s’il y a des charges qui pèseraient sur lui. Sinon Mekila Elysee Assingar est 1’otage personnel du directeur des Renseignements Généraux, Ahmat Dari Basine », conclu le MPCL.

Tchad : la CTDDH dénonce la détention arbitraire d’un citoyen aux Renseignements généraux

Pour la CTDDH, la détention de Dorkemnodji Didier est illégale. Il est arrêté deux semaines après avoir filmé une scène de torture devant l’Hôpital Général de références Nationale. Il est dans les locaux des renseignements généraux depuis le 26 octobre 2021.

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’homme (CTDDH), estime que c’est une arrestation arbitraire. Elle relate les faits. « De passage devant l’Hôpital Général de références Nationale de Ndjamena, et ne pouvant pas être indifférent face à la scène de tortures inhumaines et cruelles dont a été victime un compatriote ligoté par les agents de sécurité en faction devant cet établissement hospitalier, Mr Dorkemnodji Didier, avait filmé et publié sur son compte Facebook des agents de l’État qui torturaient un paisible Citoyen. »

La  CTDDH regrette que, l’arrestation de ce dernier ne respecte pas, « les règles élémentaires de procédure ».

« La CTDDH, estime que la photographie effectuée dans des lieux publics et qui n’ayant pas été cadrée sur une seule personne afin de lui nuire ne constitue en aucune façon une infraction tant à la loi pénale Tchadienne, moins aux normes internationales protégeant les Droits de l’homme. » Pour la convention, cette arrestation arbitraire consiste à intimider tous les citoyens qui vaudraient dénoncer ce genre d’injustice. Le secrétaire général de la CTDDH, Ibrahim Mahamat Ibrahim exige la : « libération immédiate et sans conditions. »