Tchad : flambée des prix des denrées alimentaires à l’approche du ramadan

Les prix des denrées alimentaires ont commencé à augmenter sur les étals et dans certaines boutiques de N’Djamena et dans les provinces. La majorité des produits de grande consommation commencent à être impactés

 

Les usagers de N’Djamena ont commencé à se plaindre de la flambée des prix des produits sur le marché. Cette attitude des commerçants qui est devenu coutume, tend à s’éterniser sous le regard des pouvoirs publics. Une dame que nous avons rencontrée au marché d’Abena regrette que le prix des prix des produits de premières nécessités grimpe. Elle explique que : « le mais de 1000 francs est monté jusqu’à 1500 FCFA, le litre d’huile qui coutait 800 coute déjà 1000 francs ».

« Même le prix des fruits ont augmenté », regrette Denenodji Philomene. Ceci, alors que la pandémie à coronavirus d’un côté, freine le développement des activités. Comme plusieurs autres, cette femme souhaite que le gouvernement intervienne avant que le phénomène ne s’amplifie. Les acheteurs pensent que ce sont les commerçants qui essayent de faire de la surenchère en période du mois sacré de ramadan qui se pointe.

Les commerçants quant à eux pointent du doigt les fournisseurs et vice versa. Au marché Dembé, un boutiquier explique qu’il prend le sac de farine à 21 500 Fcfa, voire plus. Le prix du sac de sucre est passé de 32 000 à 33 500 Fcfa. Les plus nantis ont commencé à se procurer les vivres en quantité pour éviter qu’il y ait pénurie.

Ramadan : le Tchad reçoit une aide alimentaire des Emirats arabes unis

Ce don composé d’aliments, de couvertures, d’habits et de tapis, sera distribué aux pauvres et aux démunis.

Un avion-cargo en provenance des Émirats arabes unis a atterri ce lundi 13 avril, à l’aéroport international de N’Djamena. Il a déchargé une importante cargaison de plusieurs tonnes d’aide alimentaire, destinée à soutenir les citoyens pendant la période de Ramadan qui se pointe à l’horizon.

Le don de la fondation Al Nahyane, a été réceptionné par une délégation du Conseil supérieur des affaires islamiques, en présence de son président et du chargé des affaires de l’ambassade des Émirats arabes unis au Tchad.

Tchad : les préparatifs de l’Aïd El Fitr en marche

A quelques heures de la célébration de la fête de fin de Ramadan,  les dispositions sont prises par les familles musulmanes du Tchad afin que la fête soit belle.

 

Des cakes, des paquets de bonbons, des biscuits et autres friandises décorent les devantures des marchés et les rues de la capitale N’Djamena, à quelques heures de la fête de ramadan. Dans les marchés, les oignons, ail, gingembre (Kourndjal), tomates et condiments verts sont les plus sollicités par les femmes venues pour les derniers préparatifs.

Célébrer la fin du jeûne sans les gourmandises est inévitable chez les musulmans.  C’est aussi une occasion pour eux de se réjouir en famille devant des repas copieux et des boissons rafraîchissantes pour couronner le tout. A cet effet, les services traiteurs se mobilisent depuis quelques jours. La plupart d’entre eux, faisant dans la préparation des petits cadeaux aux fours sont en réalité débordés. « Il faut s’activer, plusieurs commandes sont lancés depuis presque 4 jours et nous n’avons pas encore terminé la préparation », lance  le responsable d’une boulangerie au quartier centre, derrière le marché à mil à ses employés. Devant sa boulangerie sont stationnés des clandomen et des clients venus chercher leurs commandes.

Impossible de parler des cakes sans les bonbons qui se font remarquer de plus en plus. Au quartier centre, derrière le marché à mil toujours, ils sont nombreux les vendeurs et vendeuses des cakes emballés soit dans des sachets ou dans des petits sceaux. L’un d’eux nous fait savoir que, « un sachet  coûte 1000 FCFA, un petit sceau 6000f et le plus grand 11000 FCFA ». S’agissant des bonbons, cela dépend évidemment de la qualité, dit –il.

Par ailleurs, comme d’habitude à la veille de la fête, les femmes musulmanes envahissement les marchés. La plupart d’entre elles préfèrent régler les derniers détails dès aujourd’hui. C’est le cas de  Kaltouma Ahmat, mère de famille. « Ce qui est sûr demain, les gens ne viendront même pas au marché donc je suis venue acheter les condiments pour les différents repas prévus pour la fête de demain. Et puis demain, on accueillera des invités, il y aura plusieurs choses à faire. Le mieux, c’est de commencer le travail dès aujourd’hui », confie-t-elle. Mme Kaltouma indique que son mari s’occupera également des boissons pour la fête. L’on peut voir des tomates fraîches, des pommes de terre et des oignons à travers le panier qu’elle tient entre les mains. Visiblement, la fête de ramadan appelée, Aïd el fitr promet.

Ramadan au Tchad : on dort dans les bureaux et salles de classe

Le Soumaï qui a débuté le 16 Mai dernier menace les différents travailleurs qui se retrouvent en train de somnoler pendant les heures de travail

A Ndjamena, la capitale tchadienne où sont principalement concentrés les entreprises et les services de l’administration publique du pays, le rythme de travail des agents de l’Etat et du privé a visiblement baissé depuis l’entame du Ramadan. Dans la plupart des ministères et services, le calme plat règne, aggravé par le fait que beaucoup d’occupants des bureaux, tenaillés par les affres de la faim, somnolent devant leurs ordinateurs ou piles de dossiers.  D’autres jeûneurs, sans doute des plantons et autres agents bénévoles, dorment du sommeil du juste sous les arbres et hangars des cours de leurs lieux de travail.

A la décharge des jeûneurs, il faut souligner qu’une forte chaleur avoisinant les 45 degrés règne actuellement dans la capitale tchadienne.  Suffisant pour que l’ombre des arbres de certains ministères donne souvent l’image d’un grand dortoir où on trouve pêle-mêle en train de ronfler les plantons et les petits fonctionnaires dont les bureaux ne sont pas climatisés.

Pour ceux qui disposent de split, notamment les chefs de service comme celui de Nadji, vieux planton d’un ministère, la climatisation fonctionne de manière continue. Permettant ainsi au boss de dormir du sommeil du juste.

« Depuis que le carême a commencé, mon patron n’arrête jamais son climatiseur. Même s’il rentre, il laisse fonctionner le climatiseur. C’est pourquoi vous constatez qu’il fait très froid dans son bureau », confie Nadji.

A l’en croire, tous les privilégiés comme son patron profitent beaucoup du confort de leur bureau et ne se décident à le quitter qu’à quelques encablures de la rupture du jeûne.  «Ceux qui ont des climatiseurs au bureau, ne rentrent qu’à 17h ou presque 18h alors que la descente est fixée à 15h30», renseigne le vieux planton.

Pendant qu’on ronfle dans les bureaux ou à l’ombre des arbres, les citoyens venus chercher des papiers ou faire le suivi de leurs dossiers, ont du mal à trouver un interlocuteur.

Bénédicte, jeune enseignante, souligne avoir poireauté en vain dans la salle d’attente d’une direction du ministère de l’Éducation nationale et de la Promotion civique. « Les gens, dénonce-t-elle, partent très tôt au bureau pour rentrer tard, mais ils ne font aucun travail. Certes c’est dur, mais il faut qu’ils fassent ce qu’ils ont comme boulot plutôt que de dormir au bureau ».

Ramadan au Tchad : les prix des denrées flambent

A quelques heures du début de Ramadan, les prix des denrées alimentaires notamment ceux du mil connaissent une hausse considérable.

Le marché du mil garde son ambiance ce lundi 14 Mai. D’un côté on observe des camions qu’on décharge, et de l’autre des petites voitures de commerçant chargées de marchandises. Seule différence ce lundi, des particuliers s’arrêtent aussi devant les boutiques pour faire des provisions. C’est le cas d’un client qui nous confie qu’il est venu faire des achats pour le Ramandan. « J’ai pris deux sacs de riz, deux bidons d’huile de 10 litres, du sucre, du sel et de la farine », déclare-t-il.

Hadje Haoua Hassan, vendeuse en détail nous explique que les prix des produits qui entrent dans la préparation de la bouillie tchadienne ont légèrement grimpé. « Le « koro » de grain blé communément appelé « guémé » est à 4000FCFA parce que le sac a aussi augmenté. Avant on l’achetait à 45 000FCFA maintenant il est 50 000FCFA. Le « koro » de patte d’arachide est à 1500FCFA, nous avons un bénéfice de 150FCFA seulement. Nous achetons le « koro » d’arachide à 1250FCFA, nous faisons écraser cela à 100FCFA » explique-t-elle. Elle reconnait que les prix des denrées ont augmenté à cause du ramadan qui débutera dans quelques heures.

Il en est de même pour le sucre, le sac varie entre 16 500FCFA et 34 500FCFA, selon la qualité.  « Le sac de sucre kinana qui nous vient du Soudan coute maintenant 34 500FCFA alors qu’avant, le prix variait entre 32 000FCFA et 32 500FCFA. Ce n’est pas vraiment à cause du Ramadan, mais la douane a augmenté donc nous augmentons aussi le prix. Surtout sur le sucre » affirme Assadick Nassour, vendeur-grossiste. Il ajoute « le sel est cher parce que ça vient du Cameroun. Le Sel de la marque Mosquée Tchad est en rupture de stock. »

Cependant certaines denrées à l’instar du riz, de l’huile, du petit mil qui est aussi utilisé dans la préparation de la bouillie ne connaissent pas d’inflation. « Le « koro » du petit mil est à 750FCFA, un peu comme avant. Le prix du haricot aussi n’a pas changé » déclare Fatimé Idriss vendeuse. Mais vendeurs et clients espèrent que la demande ne va pas empirer les choses.