Tchad : le personnel pénitentiaire exige un meilleur traitement

Ils ont le sentiment d’être mis à l’écart au détriment de régisseurs et gendarmes qui ne sont pas formés pour exercer la mission dévolue.

Au Tchad, les professionnels de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion sociale déplorent être « affectés sur le terrain sans attribution des tâches contrairement à ce qui a été prévue dans les textes ». Malgré leurs compétences, ils ont le sentiment d’être mis à l’écart au détriment de régisseurs et gendarmes qui ne sont pas formés pour exercer la mission dévolue.

Depuis 2016, ils sont recrutés à la fonction publique sur la base des contrats à durée déterminée avec un traitement forfaitaire, après leur formation à l’Ecole nationale de formation judiciaire. Celle-ci a été créée en 2011 afin de former le personnel judiciaire et pénitentiaire, dans le cadre de la réforme de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion sociale recommandée en 2003 lors des états généraux de la justice.

Dans un courrier adressé le 30 octobre 2019 au coordonateur du Projet d’appui à la justice au Tchad (PRAJUST 2), le comité de réflexion des professionnels de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion sociale dénonce « une volonté de les « maintenir dans l’illégalité afin de favoriser les administrateurs civils et les gendarmes régisseurs exerçant actuellement sans qualification requise. »

Pourtant, entre 2012 et 2015, pas moins de 503 agents, surveillants, contrôleurs ou administrateurs pénitentiaires ont été formés.

Le comité juge « illégal » le financement d’une formation des administrateurs civils de l’administration pénitentiaire.

Il estime qu’il se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux pour se faire entendre en faisant stopper cette manœuvre rocambolesque mettant à mal la mise en marche de la 4ème République.