Tchad : suspension du directeur de la télévision nationale

Tout le monde au Tchad a vite fait de rapprocher cette sanction après un reportage d’une minute au journal télévisé du 5 octobre d’une conférence de presse du parti des Transformateurs de Succès Masra.

Société civile, opposition et journalistes en sont convaincus : c’est à cause de ce reportage, le premier du genre sur la télévisons publique, que le directeur de la télévision nationale a été suspendu. La raison ? Ce parti n’aurait pas d’existence légale, selon le pouvoir.

« Faux », lance son président Succès Masra en expliquant que la loi prévoit que si le gouvernement dépasse un délai de six mois sans avoir donné sa réponse, ce parti est tout à fait légal.

« Dans un pays qui se respecte, les médias, publics surtout, sont ouverts à toutes les sensibilités politiques. Donc nous considérons cette décision comme arbitraire. Il est évident que même les associations de la société civile qui ne sont pas encore constituées avaient eu dans le passé la latitude dans le passé de s’exprimer à la Télé Tchad », s’indigne Mahmat Nour Ibedou, de la Convention pour la défense des droits de l’homme.

Le ministre de la Communication, Oumar Yaya Hissein, estime qu’il d’une mauvaise interprétation de sa décision. « On n’a jamais dit qu’il était suspendu parce qu’on a couvert ou a fait diffuser un élément de l’opposition. Il est suspendu pour manquement professionnel grave, nous sommes dans une posture administrative, il ne faut pas faire d’amalgame. » Et d’ajouter, « ça n’est pas la première fois qu’un agent ou un responsable est sanctionné, un point c’est tout ».

De son côté, le président des Transformateurs dénonce « une brimade de plus » de la part d’un pouvoir qui craint sa nouvelle formation politique, selon lui.

Tchad : le gouvernement dément tout bombardement au Tibesti

Selon son porte-parole, « en aucun cas les forces de défense et de sécurité ont pilonné la population ».

 

Le conflit entre le gouvernement et la population de la localité de Miski dans la province du Tibesti date du mois d’août dernier. Dans une série d’attaques menées par le pouvoir, le gouvernement déclare avoir « délogé l’ennemi ». Selon la population de Miski, qui a créé un comité d’auto-défense, le gouvernement s’est engagé dans cette bataille pour s’accaparer les richesses de la région, notamment des mines d’or.

Selon Gali Gatta Ngoté, un député d’opposition, ce conflit est le résultat d’une opposition entre le gouvernement et la population sur le partage des ressources. « Le gouvernement voudrait carrément faire déguerpir un village pour pouvoir installer une usine d’exploitation de l’or. Cette population a légitimement négocié son statut en ce qui concerne le partage de la production et des bénéfices. Donc ce qui reviendrait comme leur part si cette exploitation devait avoir lieu. Ce dialogue de sourd a duré plus de deux ans et s’est conclu par la décision de la part du gouvernement central de les faire dégager par la force », explique le député.

Selon plusieurs sources, la population de la région continue de subir de lourds bombardements des forces aériennes tchadiennes. Le gouvernement nie être impliqué dans de quelconques attaques contre des civils. Mais celui-ci souligne par ailleurs ce qu’il appelle « l’exercice de la puissance publique » pour la défense des ressources de l’Etat.

Oumar Yaya Hissein, porte-parole du gouvernement tchadien. « Dire qu’en tant que gouvernement, nous avons lancé des bombes sur une population civile, est une affirmation gratuite. En aucun cas les forces de défense et de sécurité n’ont pilonné la population. On ne peut pas se permettre de dire qu’il y a des ressources et qu’on peut les contrôler individuellement. Je crois qu’il y a une procédure pour les exploiter. Mais le fait que chacun se lève un matin et veuille les exploiter de manière individuelle, sans pour autant tenir compte des textes, vous conviendrez avec moi que c’est aller à contre-courant de ces textes. Et là, la force publique s’exerce », souligne le porte-parole du gouvernement.

Il y a deux jours, plusieurs députés de l’opposition ont déposé une motion au parlement, proposant la création d’une mission parlementaire devant se rendre sur place. Mais ce déplacement ne pourra avoir lieu que si la sécurité est assurée.

Tchad : le protocole de création des ONG revisité

Le sujet a fait l’objet d’un projet de décret présenté par le ministre de l’économie hier 22 novembre, lors du Conseil de ministre qui s’est tenu en présence du Président Deby.

 

Selon le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Oumar Yaya Hissein le ministère de la justice et des droits humains a présenté au conseil un projet de décret portant nomination de deux notaires titulaires. « Après échange sur les dossiers des postulants, le conseil a déduit que les candidats répondent aux conditions d’accès à la profession et qu’ils peuvent valablement bénéficier de titres de notaires », annonce-t-il.

Le ministère de l’économie et de la planification du développement a soumis deux projets de décret, notamment la révision du décret no 041/PR/MPC/89 du 1er mars 1989 relatif à l’institution du protocole d’accord standard d’établissement des organisations non gouvernementales. « Ce décret, uniquement applicable aux Ong étrangères n’a pas connu d’évolution, ni de réajustement notable depuis son adoption. Il prend désormais en compte les Ong nationales, étrangères et humanitaires. Il intègre les préoccupations majeures des pouvoirs publics en donnant la possibilité au gouvernement de porter un regard sur les sources de financement des Ong étrangères et leurs documents administratifs et statutaires. Le projet prévoit également les sanctions éventuelles à prendre en cas de non-respect des dispositions prévues », ajoute-t-il.

Selon le porte-parole du gouvernement, ce 1er projet n’a pas rencontré d’abjection pour son adoption. « Le 2ème, portant statut des Ong a pour but de renforcer les pouvoirs régaliens de l’Etat en matière de suivi, de contrôle, de coordination et d’orientation des activités des Ong », note Oumar Yaya Hissein qui informe comme le 1er projet, celui-ci a été aussi adopté.

le conseil des ministres a enfin examiné et adopté le 4ème et dernier projet de décret du ministère de l’aménagement du territoire, du développement de l’habitat  et de l’urbanisme relatif à l’affectation au profit du ministère en charge de sports d’un terrain d’une superficie de 33,76 hectares à Mandjafa, dans la commune du 7ème arrondissement de N’Djaména pour la construction du stade omnisport moderne de 30.000 places. « Cette construction du stade est un don du gouvernement de la République populaire de Chine d’un montant estimé à cinquante milliards de francs Cfa et permettra désormais au Tchad d’organiser de grandes manifestations sportives de niveau national et international », informe le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Oumar Yaya Hissein.