Fuseau central du G5 Sahel : les avis partagés sur le départ des troupes tchadiennes

Les militaires ont été sollicités pour renforcer Barkhane et faire face aux attaques répétées des mouvements jihadistes au Sahel.

La classe politique est divisée sur un éventuel déploiement de troupes tchadiennes dans le fuseau central du G5 Sahel.

C’est dans la zone des trois frontières, Burkina Faso, Mali et Niger que les troupes tchadiennes pourraient être déployées. Si aucune annonce officielle n’a encore été faite, la majorité présidentielle salue cette éventualité.

« Si nous ne déployons pas nos troupes dans des pays africains frères, il ne faut pas que les Tchadiens s’étonnent qu’un jour nous soyons, à notre tour, attaqués, estime Jean-Bernard Padaré, membre du MPS, le parti au pouvoir. Pour sécuriser les Tchadiens, il vaut mieux aller combattre les jihadistes là où ils sont en ce moment. ».

De son côté, une grande partie de l’opposition soutient aussi l’effort tchadien dans la lutte contre le terrorisme. Mais elle questionne le coût humain et financier d’un tel déploiement et voudrait que l’Assemblée nationale soit consultée.

« Est-ce que le président Déby peut décider, seul, du sort des Tchadiens qu’il peut envoyer sur n’importe quel front en Afrique ? S’interroge Saleh Kebzabo, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR). Il faut que ça cesse. Le Tchad ne doit pas être le pays fournisseur d’hommes ici ou là sans demander d’autorisation. Quand on envoie les enfants d’autrui au front, il faut quand même être informé des conditions. Est-ce qu’ils vont être payés, par qui, comment ? »

La Constitution prévoit que l’Assemblée nationale n’est consultée que si l’intervention des troupes à l’extérieur du Tchad dépasse quatre mois.

G5 Sahel : Oumarou Namata Gazama en visite au Tchad

Le nouveau commandant du G5 Sahel, le général Oumarou Namata Gazama était en tournée de prise de contact au Tchad, mardi 15 octobre 2019.

La République du Tchad a reçu la visite du nouveau commandant de la force G5 Sahel, mardi 15 octobre 2019. Une visite qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée de prise de contact du nouveau patron du G5. Il y a deux mois qu’Oumarou Namata Gazama a été nommé à la tête de la coalition anti-jihadistes qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina et la Tchad.

La visite de l’officier était essentiellement militaire, il s’est rendu à l’état-major général de l’armée tchadienne où il a été reçu par le premier adjoint, le titulaire ayant été dépêché dans le Grand Nord, tôt ce mardi.

Le nouveau commandant du G5 Sahel a pris contact avec ses partenaires tchadiens mais a aussi échangé sur la situation en cours au Burkina Faso et au Mali, deux pays en permanence sous le feu des mouvements jihadistes.