Le président de la Commission de l’Union africaine condamne la tentative de coup d’Etat au Niger

Une tentative de coup d’Etat a été signalée au Niger ce 26 juillet 2023. D’après les premières informations, certains mutins de la Garde présidentielle chercheraient à s’emparer du pouvoir.

 

La nouvelle s’est très vite répandue à Niamey et au-delà. « Le chef de l’Etat est séquestré, avec sa famille », et l’accès à la présidence bloqué par des militaires. Des nouvelles d’un putch qui viserait à renverser le président, Mohamed Bazoum, dit proche de la France et critique de la Russie.

Informé des velléités de certains militaires de porter atteinte à la stabilité des institutions démocratiques et républicaines, qui s’apparente à une tentative de coup d’Etat au Niger, le président de la Commission de l’Union africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, a dans un communiqué, condamné fermement de tels : « agissements de la part de militaires agissant en total trahison de leur devoir républicain. »

Il leur demande instamment de cesser immédiatement une telle inacceptable entreprise.

Il appelle le peuple nigérien, tous ses frères en Afrique, en particulier la CEDEAO, et dans le monde, de joindre leurs voix pour une condamnation unanime d’une telle tentative et pour un retour immédiat et sans conditions des militaires félons à leurs casernes.

Tchad : Moussa Faki Mahamat condamne la répression des manifestants

Le président de la Commission de l’Union africaine, le tchadien Moussa Faki Mahamat condamne la répression des manifestations à l’origine de plusieurs morts.

Sur son compte Twitter on peut lire : « Je condamne fermement la repression des manifestations ayant entrainé mort d’hommes au Tchad. J’appelle les parties au respect des vies humaines et des biens et à privilégier les voies pacifiques pour surmonter la crise. »

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine fait cette publication dans un contexte ou plusieurs personnes ont été tuées ce 20 octobre 2022, sur l’ensemble du pays.

A l’ouverture du dialogue national inclusif et souverain le 20 août 2022,  a appelé les Tchadiens à une réconciliation sincère. Dans son discours Moussa Faki Mahamat a déclaré qu’il : « est grand temps de stopper la spirale de la violence, les guerres, les rebellions. »

Plus d’une trentaine de morts ont été signalés à N’Djamena et dans les autres circonscriptions du pays, suite à la répression des manifestations pour demander le départ de Mahamat Idriss Deby.

Tchad : un journaliste tué par balle au cours des manifestations du 20 octobre

Discours de Moussa Faki Mahamat au Sommet des donateurs de Malabo

Ci-dessous, l’intégralité du discours de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, au Sommet extraordinaire et Conférence des donateurs de Malabo.

Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président de l’Union africaine,

Excellence Monsieur Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de la République de Guinée Equatoriale,

Excellences Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

Après plusieurs reports, voici enfin que se tient cette importante session extraordinaire du Sommet humanitaire de l’Union africaine, couplée à la conférence des donateurs.

 C’est un moment d’intense émotion eu égard à la fragilité existentielle de nos frères et sœurs pris au piège des déplacements forcés, de l’exil et de l’apatridie pour diverses raisons. Ils attendent avec anxiété et impatience que notre générosité et notre devoir d’humanité viennent apaiser leurs multiples souffrances.

Je voudrais remercier le Président de la République de Guinée Equatoriale, S.E. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, pour la chaleur de l’accueil et pour la qualité des conditions dans lesquelles se déroulent nos réunions depuis notre arrivée à Malabo.

 Je voudrais solennellement saluer le bilan élogieux des activités humanitaires qu’il a menées depuis 2019, année au cours de laquelle ses pairs l’ont investi de la lourde charge de Champion du thème de l’année, consacré aux réfugiés, aux rapatriés, aux personnes déplacées et à la recherche des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique.

 Je me réjouis et me félicite de la présence de nos chefs d’Etat et de gouvernement au premier rang desquelles, celle du président en exercice de l’UA. Ceci constitue assurément un témoignage éloquent du niveau d’attention accordée à la problématique humanitaire en Afrique.

Je salue la participation effective de Monsieur le secrétaire général des Nations unies à travers son représentant, Monsieur Martin Griffins.

A tous nos partenaires, traditionnels et nouveaux, à l’ensemble des participants, j’exprime ma gratitude pour leur présence et leur engagement actif que viendront bientôt attester leurs contributions financières.

Monsieur le Président de l’Union africaine,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Les urgences humanitaires en Afrique, nombreuses, diversifiées et géographiquement dispersées, constituent un sujet permanent de préoccupation. Elles sont illustrées par des chiffres et des données statistiques élaborés et compilés par les agences spécialisées des Nations unies. Je vais me limiter aux tendances générales qui se dégagent dans les cinq régions du continent.

Dans les 15 Etats membres les plus affectés, 113 millions de personnes sont en attente d’assistance d’urgence en 2022.

L’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique abritent actuellement 4,5 millions de réfugiés dont plus de 75% ont été affectés par la réduction de rations alimentaires en 2021. Ces deux dernières années, dans cette même région, les besoins alimentaires ont augmenté de 70%, et plus de 25 millions de personnes y sont en situation d’insécurité alimentaire.

En Afrique de l’Ouest et centrale, on compte 58 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Il s’agit là du niveau d’insécurité alimentaire le plus élevé depuis 2016. On dénombre deux millions de personnes déplacées internes en Afrique centrale. Ce chiffre représente une augmentation de 30% par rapport à l’année 2020, et ne prend pas en compte les cinq millions de déplacés du Bassin du Lac Tchad.

En Afrique du Nord, plus de 14 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire.

Le tableau n’est pas reluisant. Loin s’en faut. Il est davantage assombri par deux facteurs: d’une part, l’anéantissement des efforts d’autonomisation des réfugiés par l’impact de la pandémie de la Covid-19, et d’autre part, la pression exercée sur la planète au nom de la quête de la croissance économique et dont les effets se traduisent en changements climatiques se manifestant par une sécheresse prolongée et des inondations incontrôlables.

Monsieur le Président de l’Union africaine,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Face à ce nœud de difficultés, l’Union africaine a développé des instruments normatifs et opérationnels à l’effet d’améliorer les conditions de vie des réfugiés et des personnes déplacées internes sur le continent. Au niveau normatif, il faut mentionner, entre autres et principalement, la Convention de Kampala adoptée en 2009 et la Déclaration y relative qui précisent les objectifs et les modalités d’action en faveur des réfugiés et autres personnes forcées au déplacement. Au plan opérationnel, des plans régionaux pour gérer les crises liées aux réfugiés ont été mis en place. Depuis cinq ans, les fonds requis pour leur fonctionnement n’ont pu franchir la barre de 50%. La première conférence des donateurs, faut-il le rappeler, s’est tenue il y a 11 ans, en 2011.

Le paradoxe de l’humanitaire réside dans la divergence entre le caractère d’urgence lié aux situations de détresse humaine à prendre en charge et la poignante nécessité de différer cette prise en charge pour cause d’absence ou d’insuffisance de ressources financières.

Comment réduire au minimum ce douloureux écart ?

En organisant ce Sommet humanitaire extraordinaire suivi par la conférence des donateurs, l’Union africaine marque sa ferme détermination à poursuivre ses efforts en faveur de la réduction des souffrances dont sont victimes les réfugiés et les personnes déplacées internes sur le continent.

Je me félicite de ce que notre appel aux donateurs soit en phase avec les préoccupations exprimées par le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations unies, Monsieur Antonio Guterres. Dans son Rapport publié en septembre 2021 intitulé Notre programme commun, celui-ci insiste, entre autres, sur la nécessité de ne laisser personne de côté.

Excellences, Mesdames Messieurs,

L’actualité a retenu, l’histoire retiendra, qu’en ce jour, dans cette belle cité de Malabo, les Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique ont, au cours de ce Sommet humanitaire extraordinaire de l’Union africaine, réaffirmé et confirmé, leur constante détermination à ne laisser de côté aucun réfugié ni aucun déplacé interne sur notre continent.

C’est sur cet engagement solennel que je voudrais vous souhaiter de fructueuses délibérations.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

Tchad : Faki Mahamat dément être en froid avec Idriss Deby

Le président de la commission de l’Union Africaine est actuellement en séjour au Tchad. Il a rencontré le président de la république le 18 juillet 2018.

 

Le mercredi 18 juillet 2018, Idriss Déby Itno a accordé une audience au président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat. Les deux hommes ont parlé des conclusions du 31e sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine.

Cependant le dirigeant de la commission de l’UA a tenu a apporté certaines éclaircissements quant aux rumeurs qui le disent en « brouille » avec le Chef de l’Etat tchadien.  « Je suis un homme  très proche du président Deby » martèle-t-il. Celui qui a été chef de la diplomatie tchadienne rappelle que c’est le chef de l’Etat qui l’a « envoyé en mission » et qu’il a été choisi président de la commission de l’UA. Moussa Faki déplore que de telle rumeur soit véhiculée par voie de presse. « Je crois que ces genres de rumeurs, il faut les laisser mourir de leur propre mort. Mais je le regrette, on abuse de l’opinion tchadienne avec des histoires rocambolesques qui n’ont aucun sens et aucun degré de véracité » affirme-t-il.

Au cours de l’audience, Moussa Faki Mahamat et Idriss Déby Itno ont échangé sur les grands points sur le devenir de l’Afrique notamment, les conclusions du dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine. « C’est un honneur pour moi également, que mon pays soit parmi les 6 premiers Etats africains, qui ont déposé les instruments de ratification de l’accord sur la zone de libre-échange continentale.  J’ai également constaté que le Tchad a ratifié un bon nombre d’instruments africains notamment sur le fond monétaire africain, sur la banque africaine d’investissement, sur la banque centrale. Je crois que cela dénote une fois de plus de l’engagement panafricain du président Deby et de l’engament du Tchad pour la construction de l’intégration du continent africain » précise Moussa Faki Mahamat.