Miski : le comité d’auto-défense assure avoir le contrôle de la localité

Le groupe dément les dires du ministre de la défense, qui a affirmé que l’armée nationale a délogé l’ennemi, lors de la sa visite dans la ville vendredi dernier.

 

Le 16 novembre dernier, ministre délégué à la Présidence, chargé de la Défense nationale, des anciens combattants et des victimes de guerre, le général Daoud Yaya Brahim était à Miski dans le Tibesti. Alors que cette région est en proie depuis quelques semaines à des affrontements armés, le Ministre est venu se faire sa propre idée de la situation qui y prévaut.

Très confiant et se voulant rassurant, il déclarait alors : « Nous sommes venus visiter nos forces qui sont à Miski et qui ont délogé l’ennemi, dégager l’ennemi. J’appelle toute la population de Miski, ceux qui appartiennent à l’Etat tchadien, à la 4ème République, de venir auprès des forces de défense et de sécurité, et laisser le terrain libre à ceux qui veulent créer les problèmes ».

Le général a également invité les populations se trouvant dans les zones de combat à quitter les lieux. Car « Nous sommes en mesure de déloger, de ratisser le terrain, et d’occuper nos terrains. Nous sommes à Miski pour celui qui veut l’entendre ou qui veut l’écouter ».

De déclarations que le porte-parole du comité autoproclamé d’autodéfense remet en doute. En effet, l’ancien sous-préfet de Yebbi-Bou, Mouli Sougui, a affirmé au micro de RFI hier 18 novembre que « A l’heure où je vous parle, Miski est sous le contrôle du comité d’autodéfense ». Il reconnait cependant que « l’armée a sorti l’artillerie lourde ». « Mais nous connaissons le terrain et nous avons une expérience des combats ».

Le comité d’auto-défense a annoncé avoir enregistré plusieurs des pertes en vies humaines et de nombreux blessés dans ses rangs.

 

 

 

 

 

 

Tchad : affrontements dans le massif du Tibesti

Le 09 novembre dernier, l’armée tchadienne était opposée à un groupe d’auto-défense qui s’est formé dans la région.

 

Des combats ont eu lieu samedi au Tchad dans le massif du Tibesti, où l’armée veut assainir la zone des orpailleurs illégaux et prévenir des incursions de rebelles tchadiens venus de Libye.

Après ces affrontements, une accalmie relative a prévalu toute la journée de ce dimanche dans la zone. L’armée s’est repliée de sa position, selon une source locale.

Cette trêve ne traduit pas la fin des hostilités entre les protagonistes et la continuité des combats risquerait de faire basculer la région du Tibesti dans le cycle infernal de la confrontation armée des années 1998.

L’ancien sous-préfet de Yebbi-Bou, Mouli Sougui, a déclaré au micro de l’AFP qu’« il y a eu plusieurs victimes dans les rangs de l’armée » et « trois morts et cinq blessés » parmi les membres du comité d’auto-défense.

Selon des sources concordantes, trois véhicules de l’armée tchadienne ont été endommagés par l’explosion d’une mine lors d’un échange de tirs nourri. L’explosion a fait plusieurs victimes dans les rangs de l’armée régulière et a détruit un véhicule de transport de troupes, un véhicule blindé et une citerne.

Selon le comité d’auto-défense, les militaires engagés dans le combat se livrent à un « pillage généralisé sur la population. »

Une source militaire confirme le déroulement des combats même si elle en minimise l’importance. Elle reconnaît la destruction de deux véhicules de l’armée qui ont été touchés par l’explosion d’une mine à leur passage, faisant trois blessés parmi les militaires. Ils ont été évacués à Faya Largeau pour y subir des soins appropriés.

Tibesti: le sous-préfet de Yebbi-Bou rejoint la rébellion

L’administrateur a décidé pour se faire, en fin de semaine dernière, de démissionner des fonctions qu’il occupait jusqu’ici.

 

La localité de Yebbi-Bou par Miski dans le Tibesti n’a plus de sous-préfet. Mouli Sougui qui occupait jusqu’ici ce poste présenté sa démission. Il a décidé de rejoindre le mouvement rebelle qui s’est formé dans cette province.

Selon l’ancien administrateur, sa démission est motivée par les agissements de l’armée nationale dans cette partie du pays. Il parle de bombardements aériens, des pillages et des incendies des maisons  que cette armée fait subir aux populations. Une situation qui pour lui n’est pas à cautionner.

Mouli Sougui décidé donc de se rallier à un comité d’autodéfense afin de se battre pour mettre fin à ces agissements.  Selon lui, le nouveau découpage administratif mis sur pied récemment par le gouvernement visait à donner le contrôle des richesses minières dans regorge le Tibesti au Président Deby.

Des accusations auxquelles le gouvernement a répondu. Le ministre de la Sécurité publique Ahmat Mahamat Bachir a expliqué que « ce Mouli Sougui fut et reste exilé en France. Il a profité de la main tendue du chef de l’Etat, s’est infiltré avec d’autres pour soi-disant rentrer au Tchad. Dans la foulée, il a été nommé comme sous-préfet Yebbi-Bou pour aller servir la République dans cette sous-préfecture ».

Mais hélas, aussitôt nommé il est rentré en connivence avec les mercenaires. Il est rentré aussi en action avec les orpailleurs pour être lui-même orpailleur. Il a osé détourner un véhicule de l’administration », se désole le ministre.

Face à cette situation « l’administration a pris les mesures qui s’imposent en le suspendant. Et l’étau a commencé à se resserrer autour de lui. Il a pris la tangente en se déclarant démissionnaire de son poste de sous-préfet. J’apporte un démenti catégorique. C’est un malfaiteur. C’est un bandit de grand chemin qui ne sait sur quel pied danser et s’est permis de faire cette déclaration gratuite. Actuellement, une enquête est ouverte à son égard, il répondra de ses actes ».