Tchad : retour sur les épisodes marquant le saccage de l’ambassade du Tchad à Paris par des jeunes migrants

Une vingtaine de jeunes migrants ont envahi tôt le mardi 26 mars les locaux de l’ambassade du Tchad à Paris, saccageant notamment le mobilier de bureau.

Dans la matinée de ce mardi-là, ces jeunes migrants qui se filmaient en direct sur la plateforme Facebook Live ont pris d’assaut les locaux de la représentation du Tchad auprès de la République française dans le très chic XVIe arrondissement de Paris, avant d’être évacués par la police française quelques heures plus tard.

Un communiqué qui a ainsi été publié par le ministère tchadien des Affaires étrangères, qui a condamné « avec force » le saccage de l’ambassade du Tchad à Paris et demandent aux autorités françaises « de traduire ces délinquants devant la justice ». « Le ministère des Affaires étrangères demande instamment aux autorités françaises de veiller à la sécurité de l’ambassade et de son personnel conformément aux dispositions pertinentes de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961 », pouvait-on lire.

Tchad : 29 migrants devant la justice

Ils ont été appréhendés par la police alors qu’ils étaient en partance pour la Lybie. Le procureur de la République a donné un point de presse à cet effet.

 

Le procureur de la République Youssouf Tom a fait un point de presse ce mardi 11 décembre 2018 à la coordination de la Police Judiciaire, en présence du directeur général de la police nationale, Tahir Erda Tahiro. Il a annoncé l’interpellation de 29 migrants en partance pour la Libye. Ils ont été appréhendés par les forces de défense et de sécurité.

Les migrants vont être incessamment déférés à la justice, selon le procureur de la République. Youssouf Tom indique que le groupe de jeunes migrants est constitué majoritairement de mineurs, ce qui prouve que la société est sérieusement atteinte par ce phénomène et, est menacée par des comportements peu orthodoxes et nuisibles à la sécurité.

D’après lui, ces candidats à l’immigration n’ont pas tous la nationalité tchadienne, mais il y a aussi des libyens. Par ailleurs, il précise qu’il existe des individus qui viennent à l’intérieur du pays pour ramener ces mineurs vers la Libye dans l’objectif de les exploiter dans les zones d’orpaillages. D’autres sont entrainés dans des activités de mercenariats avec une condition de vie précaire.

Le procureur de la République a ajouté que cela constitue une menace pour la société. Il a précisé que ces types de réseaux opèrent dans plusieurs zones du Tchad à savoir Ati, Mongo, Moussoro et Bardai. Il prévient que ces atteintes à la dignité et à l’honneur sont sévèrement sanctionnées par les articles 325 et suivants du Code pénal. « La rigueur de la loi sera appliquée à la lettre », a-t-il mis en garde.

 

 

Afrique : L’UE et l’ONU forment des migrants

Cette formation concerne 60 migrants qui ont choisi de retourner au Somaliland depuis la Libye et sera dispensée par une agence des Nations unies dédiée aux migrations et l’Union européenne.

 

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait savoir que les migrants bénéficieraient désormais d’un accès à la formation « Démarrer votre entreprise » grâce à l’Initiative conjointe de l’UE et de l’OIM pour la protection et la réintégration des migrants dans la Corne de l’Afrique.

Jessamy Garver-Affeldt, qui dirige le bureau secondaire de l’OIM à Hargeisa (nord-ouest de Somalie), a indiqué que cette formation apporterait aux migrants des compétences de planification, d’achat, de commercialisation et de finance.

« Avec ces compétences, les migrants devraient pouvoir ouvrir leur propre entreprise, et la rendre plus profitable et durable. Pour la plupart des candidats au retour, c’est l’étape suivante du processus de réintégration. Mais s’ils choisissent de travailler pour quelqu’un d’autre, ils seront aussi plus employables », a fait valoir M. Garver-Affeldt.

En février, des photos et vidéos explicites de Somaliens torturés dans des camps de trafiquants en Libye ont soulevé l’indignation en Somalie, amenant le président Mohamed Abdullahi Farmajo à ordonner l’évacuation des migrants somaliens présumés réduits en esclavage en Libye.

Cette formation de cinq jours s’inscrit dans le cadre d’une initiative conjointe plus vaste de l’OIM et de l’UE pour la protection et la réintégration des migrants, représentant un budget total de 25 millions d’euros et déployée dans 26 pays des régions de la Corne de l’Afrique, du Sahel, du lac Tchad et de l’Afrique du Nord.

Cette initiative soutient la réintégration des migrants de retour dans leur pays d’origine.

Le premier groupe de bénéficiaires de la formation étaient pour la plupart des hommes dans la vingtaine ou la trentaine d’années, la plupart d’entre eux étant revenus au Somaliland en mai et juin avec l’aide de l’OIM.

Une fois que ces migrants ont achevé leur formation, leurs plans d’affaires sont soumis à validation et ils peuvent alors recevoir des fournitures pour la création de leur entreprise ainsi qu’un suivi et un mentorat plus poussés pour assurer la viabilté à terme de leur activité.

« Cette formation d’entrepreneur fait partie de ce que nous appelons la réintégration économique », explique Julia Hartlieb, coordinateur régional senior du programme au sein de l’Initiative conjointe dans la Corne de l’Afrique.

« Nous conseillons les migrants une fois retournés dans leur pays pour comprendre leurs centres d’intérêt et leurs capacités. Nous travaillons également à comprendre les besoins des communautés dans lesquelles ils vivent », a dit M. Hartlieb. « Nous les formons alors, ou nous les renvoyons à l’école, au lycée ou à l’université qui leur convient pour veiller à ce qu’ils disposent des compétences pour développer leur propre autosuffisance économique et contribuer à leur communauté ».