Tchad : l’UNDR de Saleh Kebzabo se désengage des prochaines manifestations

L’annonce a été faite ce jeudi 6 mai 2021, par Celestin Topona, vice-president de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), au cours d’un point de presse.

« L’UNDR demande à ses militants et sympathisants de suspendre les marches et toutes autres formes de manifestations », a laissé entendre le vice-président dudit parti au cours d’une communication faite ce jour. Il demande aux adhérents de ne plus marcher en attendant de : « voir clair dans les négociations qu’il faut  engager avec les autorités de la transition pour la gestion de ces marches pacifiques. » Il informe que son parti a pris ses responsabilités pour participer activement à la transition politique

Concernant la déclaration des membres du bureau exécutif au sujet de la participation au gouvernement de transition, Célestin Topana indique que : « l’intéressé a présenté ses excuses aux membres du bureau exécutif et aux militants, ses camarades lors d’une séance extraordinaire de l’exécutif de l’UNDR tenu le mercredi 6 mai 2021 ». Il informe que son parti

Au sujet des prochaines communications sur le parti, le vice-président de l’UNDR laisse entendre que dorénavant, seul : « l’organe dirigeant par les voies hiérarchiques, statutaire donnera la ou les positions du parti chaque fois que le besoin est nécessaire sur les questions politiques  qui engagent la vie le parti ».

Par cette décision, le parti de Saleh Kebzabo se désengage des marches pacifiques initiées par la plateforme Wakit Tama. A l’origine des manifestations depuis le 11 avril 2021, pour s’opposer à la candidature de l’ancien président Idriss Deby Itno pour un sixième mandat. Ensuite le mouvement s’est opposé à l’instauration du CMT et à une succession dynastique au Tchad. Le mouvement Wakit Tama, dans ses revendications exige, le retour à l’ordre constitutionnel et l’état de droit.

Il est également à noter que l’un des membres du bureau exécutif de l’UNDR, Pr. Avocksouma Djona Atchénémou a désapprouvé, il y’a quelque jours, l’intégration de deux membres du parti dans le gouvernement de transition. Il avait apporté son soutien aux manifestants et exigé l’organisation d’un dialogue national inclusif.

Tchad : trois morts et de nombreux blessés dans les manifestations en cours

Trois morts et des dizaines de blessés ont été enregistrés à Moundou et à N’Djamena au cours des manifestations de ce mardi 27 avril 2021, pour lutter contre le Conseil militaire de transition et l’ingérence de la France

Au moment où nous mettons en ligne cette information, les manifestations se poursuivent à Moursal dans le 6ème arrondissement de la ville de N’Djamena. D’après nos sources sur les lieux, un jeune d’une vingtaine d’années a été tué par balle à Moundou, chef-lieu de la province du Logone Occidental. Les mêmes sources font savoir que la victime a reçu une balle en essayant de fuir la police à ses trousses. La dépouille a été déposée à la morgue par les agents de la Croix rouge.

A N’Djamena également un autre jeune a été atteint par balle au cours des manifestations. C’est au pavillon des urgences qu’il a rendu l’âme. La 3ème victime est une femme selon le procureur de la république près du tribunal à N’Djamena, Youssouf Tom : « Les manifestants ont attaqué un bus dans le quartier de Dembé, certains passagers ont fui mais une dame est restée et a été tuée par les manifestants »

Parmi les blessés, on compte Ray’s Kim, artiste et porte-parole du mouvement Les Transformateurs. Il a été atteint par balle au pied gauche. Sur son lit, d’hôpital à N’Djamena, le rappeur raconte le film : « nous avons commencé la marche à partir du lycée Jimmy Carter. Arrivé au carrefour qui va vers le commissariat du 7ème arrondissement, on a été dispersés. On s’est réfugiés au bord du fleuve. On a résisté aux policiers jusqu’à ce qu’ils me visent pour me tirer dessus. Ça m’a atteint à la jambe gauche. Je suis touché par balle réelle ». De nombreux manifestants ont été blessés dans les différents rangs.

Les manifestants ont également brulé le drapeau français et une station d’essence appartenant au groupe français Total. Les marcheurs entendent continuer jusqu’à la dissolution du Conseil militaire de transition et le retrait de la mainmise de la France dans la gestion des affaires du Tchad.

De nombreuses arrestations s’en sont suivies sur l’ensemble du territoire national. Les marches pacifiques ont été organisées par la plateforme Wakit Tama, certains partis politiques de l’opposition, des artistes et des organisations de la société civile.