Tchad : grâce présidentielle pour 67 personnes condamnées à de l’audience foraine à Korotoro

Un décrêt du 24 mai 2023, accorde une grâce présidentielle aux personnes jugées et condamnées suite à l’audience foraine à Korotoro par la chambre criminelle de la cour d’appel de N’Djamena.

Les manifestants du 20 octobre 2022, jugés et condamnées lors de l’audience foraine de Korotoro du 08 au 09 mai par la Chambre criminelle de la Cour d’Appel de N’Djamena délocalisée et le Tribunal de grande instance de N’Djamena en audience délocalisée à Korotoro, bénéficient de la grâce présidentielle.

Ils avait été reconnus coupables des faits : « d’atteinte à l’ordre constitutionnel, participation à un mouvement insurrectionnel, attroupement non autorisé, assassinat, coups et blessures volontaires, incendie volontaire, destruction des biens, violence et voies de faits. »

« La grâce ne se préjudicie pas aux droits des tiers », précise le décret. Elle ne porte pas atteinte aux droits de trésor public en ce qui concerne le recouvrement des frais de justice qui pourra être poursuivi par les moyens de droit.

En toutes circonstances, les droits des partis civils demeurent réservés et les voies de recours ainsi que les voies d’exécution leur reste ouverte en ce qui concerne les intérêts civils.

Tchad : Yaya Dillo exige de libérer sans conditions les manifestants du 20 octobre

Le président du Parti socialiste sans frontières (PSF), Yaya Dillo donne un délai maximum d’un mois à la junte pour libérer les victimes injustement arrêtées suite aux manifestations du 20 octobre 2022.

D’après l’homme politique, Yaya Dillo, le nombre de personnes arrêtées tel que communiquer par le gouvernement a été tronqué. Le président du PSF fait savoir que : « ce jour-là, plus de 300 de nos camarades de lutte ont été massacrés de manière lâche, des milliers de personnes ont été séquestrées et torturées chez elles, plus d’une centaine de personnes ont été jetées dans le fleuve, plus de 1500 personnes ont été portées disparues, quelques 1230 autres ont été déportées dans les geôles de la junte de manière extrajudiciaire, contrairement aux chiffres dérisoires annoncés. »

« 47 personnes parmi les personnes transférées sont mortes en cours du trajet, à cause de tortures, de la soif et de la faim imposées volontairement. », poursuit-til.

Parmi toutes ces personnes arrêtées ou portées disparues, nombreux sont des enfants mineurs.

C’est selon lui la : « vraie version de la tragédie humaine du désormais tristement célèbre jeudi noir. »

Au cours de sa communication, Yaya Dillo révèle que : « ce fut pour le moins un génocide planifié, organisé et exécuté selon un plan machiavélique agissant sur les cordes de la division Nord/Sud et Musulman/Chrétien. »

« Cette épuration régionaliste visait essentiellement les populations chrétiennes ressortissantes du Sud du pays. Nous ne devons pas avoir peur de dire cette vérité car il y va de la cohabitation saine dans ce pays. C’est un drame humain sans précédent qui ne devrait pas resté impuni ! »

Ainsi  « le PSF demande la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers ».Il donne un délai maximum d’un mois à la junte pour libérer ces victimes injustement arrêtées, de les dédommager. »

Tchad : le parlement européen demande de libérer les manifestants du 20 octobre

Le parlement européen déplore la répression et les violences meurtrières perpétrées contre les manifestants pro-démocratie lors des manifestations d’octobre 2022 et demande leur libération

Des résolutions adoptées par les députés européens, condamnent la restriction du droit fondamental de manifester et le recours à la violence à l’encontre des manifestants et de la société civile au Tchad; regrette vivement le fait que ces mesures prises par le gouvernement risquent de compromettre le processus actuel de démocratisation; prie instamment les autorités de respecter pleinement les engagements nationaux et internationaux du pays, notamment le droit à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, ainsi que le droit à l’intégrité physique.

Le parlement demande l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale des Nations unies et de l’Union africaine sur les violences signalées, notamment sur les informations faisant état de tortures dans les prisons tchadiennes, afin de poursuivre les auteurs de violences à l’encontre de personnes et de la société civile; demande que les responsables de violences et de meurtres répondent de leurs actes et prie instamment les autorités tchadiennes de veiller à ce que l’armée, les gendarmes et la police du pays soient formés et respectent le code de conduite des Nations unies pour les responsables de l’application des lois et les principes de base sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois;

Il condamne également les poursuites engagées contre des manifestants pro-démocratie dans des procès de masse non conformes aux normes internationales en matière de transparence et d’accès à la justice; demande l’annulation des condamnations et la libération des manifestants; prie instamment le gouvernement de veiller à ce que toutes les personnes inculpées à la suite des manifestations du 20 octobre aient pleinement accès à la protection juridique; souligne que l’Union suivra de très près la poursuite des procédures judiciaires et que leur issue sera également déterminante pour les relations futures entre l’Union et le Tchad.

Les élus de l’UE regrettent profondément que le régime n’ait pas respecté son engagement en faveur d’une transition démocratique; réaffirme l’importance d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et d’une transition assortie d’échéances et menée par des civils, qui garantisse le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et rappelle qu’un dialogue constructif avec tous les acteurs civils et politiques est essentiel pour garantir la crédibilité et la légitimité du processus en cours.