G5-Sahel : Les USA refusent un renforcement du mandat

Les cinq pays qui constituent la force antijihadiste du G5 Sahel ont réclamé un « mandat renforcé » le 23 mai dernier lors du Conseil de sécurité des Nations Unies.

 

Le secrétaire permanent de la force militaire G5-Sahel était face au Conseil de sécurité de l’ONU hier. Maman Sidikou a ainsi exposé les doléances de la force au Conseil. Selon lui le G5-Sahel est « encore loin d’avoir atteint une bonne vitesse de croisière dans la mise en œuvre concrète de notre réponse sécuritaire à la crise qui menace de totalement déstabiliser le Sahel et ses environs ». Il poursuit en disant que « Même si plus de 80% de nos effectifs sont déjà déployés à notre quartier-général de Sévaré et au niveau des trois zones opérationnelles, il n’en demeure pas moins que nos troupes sont encore généralement mal équipées, les bases militaires et plus globalement la logistique nécessaire à une intervention efficace font défaut ». Pour le Secrétaire permanent, il serait bien que les Nations Unies fournissent  un « apport à un niveau plus approprié » à la force G5-Sahel que l’actuel soutien logistique fourni par sa force de Casques bleus déployés au Mali qui reste trop limité. Ceci passe « par des contributions obligatoires » des membres de l’ONU.

Mais seulement les Etats Unis ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux il n’est pas du tout question que l’ONU s’implique plus que ça dans le déploiement de cette force. En effet, la diplomate représentant les Etats-Unis au Conseil de sécurité, Amy Tachco, a opposé une fin de non-recevoir aux réclamations de la force G5-Sahel. Meme si elle est consciente qu’ »une combinaison d’appuis bilatéraux et multilatéraux au Sahel permettra de satisfaire les besoins financiers et logistiques de la force », elle pense que les USA ont déjà investi plusieurs millions de dollars pour soutenir la région ces dernier temps. Et les insistances de Maman Sidikou n’y changeront pas grand-chose. « Nous n’accepterons aucune proposition allant dans ce sens au Conseil de sécurité », a promis la représentante américaine.

En appui aux propos du Secrétaire permanent de la force G5-Sahel, représentante de l’Union africaine auprès des Nations unies, Fatima Kyari Mohammed, a fait un exposé qui démontrait le bien fondé du renforcement du mandant de la force. L’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, a quant à lui axer son propos sur les avancés importantes déjà réalisé dans la mise en œuvre de la force. « Les progrès sur le terrain sont réels », a-t-il assuré.

Dans un communiqué adopté mercredi soir, le Conseil de sécurité appelle les pays membres fondateurs du G5-Sahel à lui faire « atteindre sa pleine capacité opérationnelle dès que possible » et aux donateurs à débloquer leurs fonds. A terme, la force G5-Sahel, formée de troupes du Niger, de Mauritanie, du Tchad, du Mali et du Burkina Faso, doit comprendre 5.000 militaires.