Mali : le président de la transition en tournée

Le chef de l’État, Bah N’daw, entame ce jeudi 12 novembre un périple qui le conduira au Ghana, au Togo, au Sénégal et en Guinée Bissau.Investi le 25 septembre dernier, l’officier à la retraite effectue son premier déplacement officiel. Zeïni Moulaye, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et Alhamdou Ag Ilyene, ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine font partie de la délégation présidentielle.

À son départ à l’Aéroport International Modibo Keïta-Senou de Bamako, Bah N’daw a été accompagné par le vice-président, Colonel Assimi Goïta, le Premier ministre, Moctar Ouane et les membres du gouvernement.

Amadou Toumani Touré, la chute du para

L’ancien président malien Amadou Toumani Touré est décédé mardi 10 novembre, près de deux mois après son prédécesseur Moussa Touré qu’il a renversé en 1991.ATT, 72 ans, a donc tiré sa révérence à Istanbul, la capitale turque, dans la nuit de lundi à mardi. Il s’y était rendu pour un suivi médical peu après son opération du cœur à l’hôpital Le Luxembourg de Bamako, qu’il a fondé avec son épouse Lobbo Traoré. L’ex-président malien a vécu comme il est parti. C’est-à-dire une vie pleine de péripéties surtout au plan politique.

Né le 4 novembre 1948 à Mopti, dans le centre du Mali, Amadou Toumani Touré est un parachutiste de formation alors qu’il était prédestiné pour une carrière d’instituteur. Il intègre l’école interarmes de Kati et gravit rapidement les échelons au sein du 33e Régiment des commandos parachutistes (RCP). Il en devient le commandant en 1984 après plusieurs stages en URSS et en France.

Le 26 mars 1991, il fait irruption sur le devant de la scène lors du coup d’État mené par un groupe d’officiers pour renverser Moussa Traoré. L’ancien chef d’Etat, décédé le 15 septembre 2020, tenait alors le pays d’une main de fer depuis le putsch mené contre le socialiste Modibo Keïta, en 1968.

Le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré est porté à la tête du Comité de transition pour le salut du peuple et assure les fonctions de chef de l’État durant la transition. Il ne s’éternisera pas toutefois au pouvoir comme c’était à la mode à l’époque.

Après une conférence nationale tenue du 29 juillet au 12 août 1991, il organise des élections législatives et présidentielle en 1992. Alpha Oumar Konaré accède au pouvoir et ATT sort avec les honneurs. Il monte au grade suprême de général et acquiert le surnom de « soldat de la démocratie ».

Ascension politique

Mais c’est en septembre 2001qu’il décide de se lancer ans la vie politique après une retraite anticipée dans l’armée. Il sort vainqueur du scrutin présidentiel de 2002 avec 64,35% des voix au second tour. Son adversaire Soumaïla Cissé, ancien ministre et actuel chef de file de l’opposition malienne, obtient 35,65% des voix.

Au cours de son mandat, des observateurs retiennent du défunt les nombreux chantiers qu’il avait ouverts pour développer le pays et la politique de consensus qu’il proposait. Il fut renversé cependant par un coup d’État en mars 2012 alors qu’il s’apprêtait à quitter le pouvoir deux mois plus tard.

Les djihadistes commençaient à s’emparer d’une partie du pays en attaquant l’armée malienne dans le nord. Depuis lors, c’est un cycle de violences ininterrompu qui a territorialement divisé le Mali.

ATT part en exil à Dakar où il vivra plus de sept ans, avant de rentrer triomphalement dans son pays le 15 décembre 2019. Même s’il était devenu un peu muet sur la vie politique, il était fréquent ces derniers mois dans les manifestations publiques. Il a notamment participé aux hommages rendus au président Moussa Traoré aux côtés des leaders du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui ont renversé le 18 août dernier son successeur Ibrahim Boubacar Keïta.

A l’annonce de son décès, l’actuel président de la transition, Bah Ndaw, a souligné dans une adresse télévisée que « son empreinte restera forte, sa voix résonnera toujours et son patriotisme sera salué à juste mesure ».

« Notre chagrin est grand et il est d’autant plus grand que nous pleurons ATT, un peu moins de deux mois après le décès de l’ancien Président, le Général Moussa Traoré. Ce moment est pénible mais telle est la volonté du Tout-Puissant », a-t-il ajouté, citant ses prédécesseurs Alpha Oumar Konaré, Dioncounda Traoré, et Ibrahim Boubacar Keïta dans les condoléances qu’il a adressées à la famille du défunt.

Outre Bah Ndaw, plusieurs de ses homologues africains, à l’image du Sénégalais Macky Sall et de l’Ivoirien Alassane Outtara, ont exprimé  leur « peine » et « grande tristesse » après le décès d’ATT.

Mali : décès de l’ancien président Amadou Toumani Touré

L’ancien chef de l’Etat du Mali, Amadou Toumani Touré (ATT), est décédé, ce mardi matin en Turquie où il a été évacué samedi dernier pour des soins médicaux, rapporte la presse locale.Agé de 72 ans, le général ATT a été renversé par un coup d’Etat en 2012, avant de s’exiler à Dakar, au Sénégal. En 2019, il était rentré à Bamako.

Mali : un deuil national de 3 jours décrété

Le président de la transition, Bah N’daw, annonce un deuil national de trois jours en mémoire des victimes de la double attaque dans le centre du pays.Cet hommage démarre le jeudi 15 octobre à minuit. En Conseil des ministres, le chef de l’État malien « a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles des disparus et souhaité un prompt rétablissement aux blessés ».

L’attaque du poste des Forces armées et de sécurité de Sokoura (centre) s’est produite le mardi 13 octobre. Par la suite, un renfort de l’armée dépêché sur les lieux a été victime d’un assaut réalisé avec l’explosion d’un engin et d’une embuscade au pont de Parou (centre).

En outre, douze individus qui se rendaient à la foire hebdomadaire de Bankass (centre), et dont le bus « suivait le renfort de l’armée », ont aussi perdu la vie dans cette seconde attaque, a indiqué une source policière.

Au total, douze civils et au moins autant de militaires maliens ont été tués dans la double attaque. C’est le bilan le plus lourd depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 18 août dernier. Selon une source militaire, le camp de Sokoura a été attaqué par « des terroristes infiltrés ».

En tout cas, cette double attaque intervient quelques jours seulement après la libération de six otages. Il s’agit du leader de l’opposition Soumaïla Cissé, de l’humanitaire française Sophie Pétronin et de deux ressortissants italiens.

En contrepartie, un nombre important de jihadistes, jusque-là dans les prisons maliennes, ont recouvré la liberté. En plus du versement d’une rançon. Dans le centre du Mali, le groupe jihadiste dirigé par Amadou Koufa est très actif.

La Cedeao aux côtés du Mali pour « une transition réussie »

​Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao, s’est réjoui de l’évolution du processus de transition au Mali où il a bouclé une visite officielle de vingt-quatre heures.Le Mali peut compter sur la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). En résumé, c’est le principal message porté par Nana Akufo-Addo. Dès sa descente d’avion, le président en exercice de l’organisation régionale a déclaré que « le Mali est un membre très important. Nous sommes une communauté et nous travaillons ensemble ».

 A travers cette visite démarrée dimanche, la Cedeao veut réchauffer les relations avec Bamako. En effet, elle avait vigoureusement condamné le coup d’Etat du 18 août dernier contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Avant de prendre une série de sanctions durement ressenties par le Mali tout entier.

 Pour que le pays sorte la tête de l’eau, le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), créé par les militaires putschistes, s’est résigné à appliquer les recommandations fortes de la Cedeao. Il s’agissait principalement de la nomination de civils comme président et Premier ministre de la transition, de l’impossibilité pour ces deux dirigeants d’être candidat à la prochaine présidentielle et de l’interdiction pour le vice-président de la transition de remplacer le président.

 Et quand toutes ces exigences ont été satisfaites, la Cedeao a levé le 5 octobre dernier toutes les sanctions qui pesaient sur ce pays dont la bonne santé de l’économie dépend, en grande partie, de l’ouverture des frontières de l’espace communautaire.

 C’est pourquoi, à Bamako, le chef de l’Etat ghanéen est « venu pour réaffirmer le soutien de la Cedeao ». Pour prendre la température, Nana Akufo-Addo s’est notamment entretenu avec le président de la transition Bah N’daw, le vice-président colonel Assimi Goïta et le Premier ministre Moctar Ouane.

 Au terme de la transition politique censée durer 18 mois, l’organisation régionale espère qu’« il y aura un président démocratiquement élu ». En attendant, le président de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao a appelé « les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le Mali dans cette phase importante de son histoire ».

Otages au Mali : les dessous d’une libération

L’opposant malien Soumaïla Cissé et l’humanitaire française Sophie Pétronin ont été libérés des mains des jihadistes. APA vous explique comment.Plus de six mois pour l’un, quatre pour l’autre. L’ancien ministre malien Soumaïla Cissé et la Française Sophie Pétronin, qui étaient détenus par les jihadistes dans le nord du Mali, ont été libérés ce jeudi 8 octobre 2020 à Tessalit, dans la région de Kidal, au nord du Mali.

Les deux otages étaient détenus par le JNIM, acronyme en langue arabe du Groupe de soutien pour l’Islam et les Musulmans, lié à Al-Qaïda et dirigé par le Malien Iyad Ag Ghali. Un ancien chef rebelle touareg dans les années 90 et qui fut un moment conseiller à la présidence à Bamako avant de se convertir au jihadisme.

Ils devraient arriver à Bamako dans la soirée en compagnie de deux Italiens, Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli, un prêtre enlevé au Niger en 2018. Ces derniers étaient également détenus par les islamistes.

La libération de l’homme politique malien et de l’humanitaire française était attendue depuis plusieurs jours, suite à un accord conclu il y a plusieurs semaines entre les autorités maliennes et les jihadistes du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM).

Leur remise en liberté était prévue dans la journée de lundi après l’acheminement durant le week-end par Bamako vers Tessalit de plusieurs dizaines de détenus jihadistes ou présumés tels.

Selon certaines sources, cette libération devrait être accompagnée d’une importante rançon. Mais le processus semblait entretemps bloqué. Des détenus placés en tête de liste et réclamés par les jihadistes n’ont finalement jamais quitté Bamako.

Parmi eux, Mimi Ould Bana Ould Cheikh, fils du maire de Tarkint, dans la région de Gao. Il est considéré comme l’organisateur des attaques contre un complexe touristique à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire et le Splendid Hôtel à Ouagadougou, au Burkina Faso.

La mort d’un évangéliste américain résidant à Ouagadougou dans cette dernière attaque a valu au fils de Baba Ould Cheikh d’être recherché par la justice américaine qui l’a d’ailleurs condamné lors d’un procès par contumace.

Selon des sources maliennes, les pressions du gouvernement américain ont finalement empêché sa libération et donc retardé la remise en liberté des otages.

En guise de compensation pour les jihadistes face à cette impossible libération d’un des leurs, une augmentation du montant initial de la rançon aurait été, selon certaines confidences, consentie pour qu’elle atteigne la somme d’un milliard 650 millions F CFA, soit 10 millions d’euros.

Initiées par Bamako au lendemain de l’enlèvement du chef de file de l’opposition, alors en pleine campagne pour les législatives en mars dernier, les négociations portaient au départ sur son seul cas.

Jusqu’au mois de juillet, aucune avancée notable n’était enregistrée. C’est avec l’entrée d’une nouvelle équipe de négociateurs que les discussions ont commencé à évoluer dans le bon sens. À sa tête, un habitué de ce genre de mission. Ahmada Ag Bibi qui, par le passé, avait déjà réussi à libérer plusieurs dizaines d’otages occidentaux des mains de différents groupes islamistes installés dans le nord du Mali.

Cet ancien rebelle touareg, issu de la puissante tribu de Ifoghas, était jusqu’au coup d’État du 18 août dernier contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) un influent député de la majorité parlementaire sortante.

Il était très vite parvenu à conclure un accord de principe avec les islamistes sur la libération de son compatriote. Il ne restait plus qu’à convenir des modalités de son exécution. C’est alors que les autorités maliennes ont eu l’idée d’essayer d’obtenir la libération de l’humanitaire bordelaise.

Après un premier refus, les jihadistes ont finalement accepté de la relâcher en exigeant le rajout de plusieurs dizaines de noms à leur liste de détenus à libérer des prisons maliennes. Au total, ils seraient plus de 200 détenus liés aux groupes jihadistes qui auraient été libérés par Bamako, mais aussi au Niger voisin.

Mali : des personnalités recouvrent la liberté

Le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) annonce la libération de personnages politiques et militaires arrêtés dans les heures ayant précédé ou suivi le coup d’État du 18 août dernier.Les militaires, qui ont destitué le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), satisfont une demande pressante de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). L’organisation régionale l’a même réitéré dans son communiqué portant sur la levée des sanctions contre le Mali.

Sur sa page Facebook, le CNSP dirigé par l’actuel vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a dévoilé l’identité des personnalités concernées par cette mesure : « Il s’agit de l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, des Généraux Ibrahima Dahirou Dembélé, M’bemba Moussa Keïta, Oumar Dao, Ouahoun Koné, Boukary Kodio, Abdramane Baby, Abdoulaye Coulibaly, Moustaph Drabo et du Colonel-major Faguimba Kansaye ».

Toutefois, précise le CNSP, les intéressés restent à la disposition de la justice à toutes fins utiles.

Adama Traoré, l’Espagne plutôt que le Mali

Le milieu offensif hispano-malien de Wolverhampton a finalement choisi de représenter la Roja plutôt que les Aigles, après une longue période d’hésitation.Adama Traoré Diarra, de son vrai nom, a fait son choix. Pour cette fenêtre internationale, il a été appelé à la fois par son pays de naissance et celui de ses parents. Mais le musculeux ailier de 24 ans a été aperçu au début du regroupement de la sélection espagnole qui se prépare à affronter ce mercredi soir en amical le Portugal de Cristiano Ronaldo. 

Peu après son arrivée, il a posé avec le maillot de l’équipe championne du monde en 2010 et d’Europe en 2012. Il a ensuite posté une photo sur sa page Twitter où il se dit « heureux d’avoir l’opportunité de revenir » avec la formation espagnole. 

Il avait honoré sa dernière convocation, en septembre passé, mais avait été contraint de rentrer en Angleterre, dans son club, pour avoir été testé positif à la Covid-19. Lors d’un précédent rassemblement également avec la Roja, du temps du sélectionneur Roberto Moreno, il avait dû déclarer forfait à cause d’une blessure.

Devant toutes ces mésaventures, le sélectionneur des Aigles, Mohamed Magassouba, espérait une remise en question de la part du virevoletant ailier pour ainsi tenter un coup de poker. Il l’a en effet convoqué pour les matchs amicaux du Mali contre le Ghana (9 octobre) et l’Iran (13 octobre).

Cependant, Traoré a préféré répondre à l’appel de Luis Enrique, mettant fin aux spéculations. « Je veux vraiment le voir avec un maillot de l’Espagne. En ce qui concerne l’appel qu’il a reçu du Mali, c’est à lui de décider », a ouvert le technicien ibérique. « A ma connaissance, il veut jouer pour nous, mais c’est sa décision et nous respecterons toujours les décisions des joueurs sur ces questions », a-t-il précisé.

Auteur de performances remarquables l’année dernière avec les Wolves, l’ancien joueur du FC Barcelone devrait dès lors être opérationnel pour les trois prochains rendez-vous de la Roja, dont les deux concernent la Ligue européenne des Nations face respectivement à la Suisse le 10 octobre et l’Ukraine trois jours plus tard.

Toutefois, Traoré ne pourra plus changer de sélection, comme l’a réussi l’hispano-marocain Munir El Haddadi, s’il joue l’un de ces deux matchs qualificatifs à l’Euro 2021.

Lors de son congrès annuel tenu le mois dernier, la Fifa a modifié, suite à une proposition de la Fédération marocaine de football, la règle prévoyant autrefois que les joueurs qui disputent un match de compétition au niveau international senior ne peuvent pas jouer pour un autre pays. 

Désormais, les footballeurs peuvent changer de sélection s’ils n’ont pas joué plus de trois matches au niveau senior, toutes les rencontres devant avoir lieu avant que le joueur n’atteigne l’âge de 21 ans. 

En outre, les apparitions dans les matches de la phase finale de la Coupe du monde ou des finales continentales telles que la Coupe d’Afrique des Nations interdiraient un changement d’éligibilité, mais pas les apparitions dans un tournoi comme la Ligue des Nations ou les éliminatoires de la CAN.

La Cedeao lève les sanctions contre le Mali

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a procédé, lundi 5 octobre, à la levée des sanctions prononcées contre le Mali suite au coup d’Etat du 18 août dernier.C’est un grand ouf de soulagement ! Isolé depuis le renversement par l’armée du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), l’ancien Soudan français peut enfin se remettre en marche. Puisque dans une Déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement, la Cedeao a décidé de « la levée des sanctions » dont la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec les autres pays de l’espace communautaire mais aussi la suspension des flux financiers. 

 Par conséquent, l’organisation régionale appelle « tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir » ce vaste pays en proie à la menace jihadiste. La Cedeao a motivé sa décision par les « avancées notables vers la normalisation constitutionnelle ». 

 En effet, les présidents ouest-africains avaient exigé, entre autres, la limitation des responsabilités du vice-président de la transition, le retrait des dispositions lui permettant de remplacer le président de la transition et la précision de la durée de la période transitoire.

 Dans ce document signé par le chef de l’Etat ghanéen, Nana Akufo-Addo, par ailleurs président en exercice de la Cedeao, l’institution régionale a indiqué avoir reçu, le 1er octobre dernier, la Charte de la transition qui « prend en compte » ses recommandations. 

 De ce fait, les chefs d’Etat et de gouvernement « ont pris acte » de l’investiture de Bah N’daw en tant que président de la transition et de la nomination de Moctar Ouane comme Premier ministre.

 Toutefois, la Cedeao a demandé aux autorités de la transition « de mettre en œuvre rapidement les autres décisions du Sommet d’Accra (Ghana), en particulier la libération de tous les officiels militaires et civils arrêtés depuis le 18 août 2020 et la dissolution du CNSP (Conseil National pour le Salut du Peuple) ».

Mali : formation du gouvernement de transition

Le président de la transition, Bah N’daw et son Premier ministre, Moctar Ouane, ont cosigné, lundi 5 octobre, le décret portant nomination des membres du gouvernement de transition.Elles sont enfin connues ! Les personnalités chargées de remettre le Mali sur les rails durant les 18 prochains mois. Un peu plus d’une semaine après la désignation du Premier ministre, le Mali se dote d’un gouvernement de 25 membres. Le précédent avait été dissout, le 19 août dernier, suite à la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Les militaires, qui ont déposé l’ancien chef de l’État la veille, ont ensuite constitué le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) présidé par le Colonel Assimi Goïta, l’actuel vice-président de la transition. Au total, quatre ministres sont issus des rangs de l’armée. Parmi ceux-ci, il y a le Colonel-Major Ismaël Wagué, ex-porte-parole de la junte.

Voici la liste du gouvernement de transition

Ministre de la Défense et des anciens combattants : Colonel Sadio Camara

Ministre de la Justice, garde des Sceaux : Mohamed Sida Dicko

Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : Lieutenant Colonel Abdoulaye Maïga

Ministre de la Sécurité et de la Protection civile : Colonel Modibo Koné

Ministre la Réconciliation nationale : Colonel-Major Ismaël Wagué

Ministre de la refondation de l’Etat chargé des relations avec les institutions : Mohamed Coulibaly

Ministre des Transports et des Infrastructures : Makan Fily Dabo

Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale : Zeyni Moulaye

Ministre de l’Économie et des Finances : Alfousseyni Sanou

Ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat : Dionké Diarra

Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la promotion des investissements : Arouna Niang

Ministre de la Communication et de l’Économie numérique : Dr Hamadoun Touré

Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme : Kadiatou Konaré

Ministre de l’Éducation nationale : Pr Doulaye Konaté

Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Pr Amadou Keïta

Ministre de la Santé et du Développement social : Dr Fanta Siby

Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche : Mahmoud Ould Mohamed

Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine : Al Hamdou Ag Ilène

Ministre du Travail et de la Fonction publique : Me Harouna Mahamadou Touréh

Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : Mohamed Salia Touré

Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable : Bernadette Keïta

Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille : Bintou Founé Samaké

Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau : Lamine Seydou Traoré

Ministre de la Jeunesse et des Sports : Moussa Ag Attaher

Ministre des Affaires religieuses et du Culte : Dr Mahamadou Koné

Mali : les sanctions de la Cedeao bientôt levées ?

En principe, la Cedeao devrait lever l’embargo, cette semaine, au vu des récentes concessions des autorités de la transition malienne.À coup sûr, l’étreinte de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) étouffe l’économie du Mali. Un pays sans façade maritime qui dépend de ses voisins comme le Sénégal pour commercer avec le monde entier. Avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes mais aussi la suspension des flux financiers imposées par l’organisation régionale après le coup d’État du 18 août dernier contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le Mali est sur la corde raide.

Ces derniers jours, le Premier ministre Moctar Ouane a enchaîné les audiences avec notamment Hamidou Boly, le représentant permanent de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) au Mali et Pierre Buyoya, le Haut Représentant de la mission de l’UA (Union Africaine) pour le Mali et le Sahel (Misahel). Ces deux personnalités ont également été reçues par le président de la transition, Bah N’daw.

En outre, Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cedeao s’est rendu dimanche à Bamako pour s’entretenir avec les autorités de la transition. Il est ensuite parti à Accra, au Ghana, afin de rendre compte au chef de l’État Nana Akufo-Addo, par ailleurs président en exercice de la Cedeao.

L’organisation régionale avait fixé un certain nombre de conditions au Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), la junte ayant destitué IBK, pour le rétablissement des relations avec Bamako. Il s’agit principalement de la nomination de civils aux postes de président et Premier ministre de la transition, de l’impossibilité pour ces deux dirigeants de se présenter à la prochaine présidentielle et de l’interdiction pour le vice-président de la transition de remplacer le président en cas de force majeure.

Pour s’assurer de la prise en compte de certaines de ses exigences, la Cedeao avait demandé la publication de la Charte de la transition adoptée à l’issue des journées de concertation nationale. Chose faite le 1er octobre dernier. Ce document de base de la période transitoire, censée durer 18 mois, dispose que le vice-président de la transition, en l’occurrence le colonel Assimi Goïta, « est chargé des questions de défense et de sécurité ». Ni plus ni moins.

Le Mali dans l’attente d’un gouvernement de transition

Cinq jours après sa nomination, le Premier ministre Moctar Ouane prend ses marques en vue de constituer l’équipe gouvernementale capable de redresser le Mali.Le temps paraît si long. Pourtant, le Premier ministre du Mali s’active certainement en coulisse à la formation du nouveau gouvernement avec deux impératifs : diversité et efficacité.

Le Mali, à genoux, est un pays à reconstruire en urgence. Ce chantier, comme l’a récemment déclaré le président de la transition Bah N’daw, nécessite l’implication de tous les fils de l’ancien Soudan français. Dans cette perspective, l’ex-ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane doit s’entretenir avec toutes les forces vives de la nation pour voir dans quelles mesures elles peuvent participer à cette mission exaltante.

Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), dont les nombreuses manifestations contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ont été déterminantes dans le coup d’État du 18 août dernier, va légitimement vouloir jouer les premiers rôles. Le parcours de diplomate de M. Ouane devrait l’aider à négocier avec les différents acteurs afin d’avoir une solide architecture gouvernementale. Une panacée de compétences à même de colmater la brèche et baliser la voie pour l’organisation d’élections générales (législatives et présidentielle) à l’issue de la période transitoire censée durer 18 mois.

C’est tout l’enjeu des prochains jours, voire des prochaines heures. À la croisée des chemins, le Mali ne peut pas se louper sous peine de mettre en péril son existence en tant qu’État et nation. Les sanctions prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) après le putsch ont montré la fragilité de ce pays tourmenté par la menace jihadiste.

Suite à la désignation d’un civil au poste de Premier ministre, la levée de l’embargo était espérée par les Maliens mais l’organisation régionale se préoccupe des pouvoirs dévolus au vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, dans la Charte de la transition adoptée au sortir des journées de concertation nationale.

Jusque-là, la version finale de ce document n’est pas rendue publique. Or la Cedeao l’exige pour s’assurer que le chef de la junte, qui a renversé IBK, ne puisse notamment remplacer le président de la transition en cas de vacance du poste. En outre, les chefs d’État ouest-africains réclament la dissolution du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), une structure mise sur pied par les putschistes. Elle a clairement perdu sa raison d’exister selon la Cedeao.

Le Maroc disposé à accompagner le Mali pour faire face aux défis liés à la transition

Le Premier malien ministre Moctar Ouane, a reçu mardi en audience une délégation marocaine conduite par le ministre des Affaires Étrangères, Nasser Bourita.Les échanges ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale entre le Mali et le Maroc, notamment en matière de sécurité et de développement. Les deux parties ont également évoqué la situation au Mali et dans la région sahelienne.

Le Premier ministre Moctar Ouane s’est réjoui de cette visite qui traduit la solidarité du gouvernement et du peuple marocains avec le Mali, rappelant que le Maroc et le Mali sont en effet « deux pays frères unis par des liens séculaires d’amitié et de coopération ».

M. Ouane a rassuré son interlocuteur quant à la volonté du gouvernement du Mali de renforcer, en les diversifiant, les relations politiques, économiques, commerciales et culturelles.

L’émissaire marocain a tenu lui, à présenter au nom du Roi Mohammed VI, la disponibilité totale et entière du Maroc à accompagner le Mali et à ne ménager aucun effort pour l’accompagner afin de faire face ensemble aux défis liés à la transition.

Porteur d’un message du Souverain marocain au Président de la Transition, Bah N’daw, le ministre Bourita n’a pas manqué de relever « l’exception malienne » qui confère un cachet tout particulier aux relations bilatérales maliano-marocaines.

Mali : Moctar Ouane nommé Premier ministre de la transition

Bah N’daw, deux jours après son investiture comme président de la transition, a signé le décret de nomination du Premier ministre.C’est fait. Le Mali tient enfin son Premier ministre en la personne de Moctar Ouane. Ce dernier occupait jusque-là le poste de Délégué Général à la paix et à la sécurité à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Dans cette institution financière de la sous-région, M. Ouane était auparavant un conseiller diplomatique.

Désormais, cet ancien ministre des Affaires étrangères du Mali entre 2004 et 2009, sous la présidence d’Amadou Toumani Touré (ATT), a la lourde mission de conduire le gouvernement de transition.

Ce technocrate de 64 ans fut, de 1995 à 2002, l’Ambassadeur et le Représentant permanent de la Mission permanente du Mali auprès des Nations Unies à New York, aux États-Unis.

Il est titulaire d’une Licence en Droit public et d’une Maîtrise en Relations internationales et en Administration publique obtenues à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).

La quête du savoir va ensuite l’amener à Paris (France) où il intègre l’École nationale d’administration (Ena). Sa désignation par l’ex-ministre de la Défense, Bah N’daw, satisfait l’exigence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) pour la levée des sanctions infligées au Mali après le coup d’État du 18 août dernier contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Par conséquent, l’organisation régionale ne devrait pas tarder à rétablir les relations avec Bamako.

Mali : le président et le vice-président de la transition prêtent serment

Le colonel à la retraite Bah N’daw et le colonel en activité Assimi Goïta entrent officiellement en fonction comme président et vice-président chargés de conduire le Mali vers des élections générales.La page Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est définitivement tournée au Mali. Un peu plus d’un mois après le renversement, par l’armée, du président de la République, l’ancien Soudan français entame officiellement une transition politique de 18 mois au terme de laquelle des élections générales (législatives et présidentielle) devront être organisées.

Bah N’daw, tout de blanc vêtu et Assimi Goïta, en tenue militaire, ont prêté publiquement serment au Centre International de Conférences de Bamako (CICB) devant le président de la Cour suprême, Wafi Ougadeye Cissé. Ce dernier s’est adressé aux deux autorités de la transition en ces termes : « Votre peuple a soif de paix, de sécurité, de stabilité, d’union nationale, de concorde, de cohésion sociale et de justice ».

Un chantier immense pour le président de la transition. Bah N’daw a promis, dans son discours d’investiture, d’être « toujours disponible » pour son pays car « servir le Mali est un privilège et cela doit être un honneur ». L’ancien ministre de la Défense sous IBK, aujourd’hui âgé de 70 ans, a déclaré qu’il ne pouvait pas se « soustraire à l’appel du devoir » malgré le poids des ans et le confort de la retraite.

Cet homme, dont la désignation n’a pas fait l’objet de contestation, est « heureux » d’être l’esclave soumis du Mali qui lui « a tout donné ». C’est pourquoi, le colonel à la retraite est « prêt à tout » pour que son pays renoue avec « la pleine légalité constitutionnelle, des autorités élues et des représentants légitimes ».

À en croire le président de la transition, l’heure suffisamment grave impose à chaque citoyen d’apporter sa petite pierre à la consolidation de l’édifice national : « La maison commune est ébranlée, affaiblie, humiliée. Elle tremble dans ses fondements depuis au moins une décennie. Et nous ne pouvons continuer, de manière incantatoire, à garder la tête dans le sable et à répéter sans chercher à empêcher le naufrage, à nous convaincre que le navire pourrait tanguer mais qu’il ne chavirerait jamais. Il peut chavirer et il chavirera si nous continuons à le faire tanguer ».

Partant de là, le colonel à la retraite Bah N’daw a invité ses concitoyens à se donner la main et à réfléchir profondément ensemble pour reconstruire la démocratie du Mali afin que ce pays survive « en tant qu’État, en tant que nation ». Toutefois, le président par intérim est conscient que la transition ne peut résoudre tous les problèmes. Ainsi, a-t-il soutenu, « elle doit se donner des priorités. Les nôtres ont été débattues, validées et consignées dans la Charte nationale de la Transition issue des journées de concertation des 10, 11 et 12 septembre dernier. C’est cette charte qui constituera mon bréviaire et si je dois donner ma vie pour que la transition soit menée à bon port, je n’hésiterai pas une seconde. Je suis prêt au sacrifice ».

Le natif de San, dans la région de Ségou, a affirmé que sa « plus grande satisfaction résidera dans la passation de témoin au futur président de la République élu proprement et indiscutablement ». Pour en arriver là, il a prôné sans délai « une réflexion profonde sur les tares des processus électoraux et ce, à l’effet de nous doter de bons textes, de bonnes pratiques, de solides contre-pouvoirs ». Dans ce cadre, il s’est engagé à combattre sans concession « les scrutins aux coûts astronomiques, la fraude électorale, l’achat de voix, l’incursion de l’administration dans le processus électoral et la perversion des résultats pour les Cours d’arbitrage ».

Une telle mission, a souligné le président de la transition, se mènera sur le socle de la guerre sans merci qu’il faudra continuer à livrer aux forces terroristes et au crime organisé. Pour gagner « totalement et durablement » cette guerre asymétrique, l’ex-ministre de la Défense a souligné l’importance « de se doter de moyens les plus dissuasifs possible à travers une armée aguerrie, matériellement soutenue et moralement prête ».

À cet effet, la bonne gestion des ressources sera l’une des priorités durant la période transitoire. « Générer des ressources optimales au niveau national n’est pas un luxe. C’est une exigence et celle-ci passe par l’utilisation judicieuse de nos maigres deniers. Je ne peux pas promettre zéro corruption mais je ferai tout pour que l’impunité zéro soit la norme. L’argent public est sacré et je ferai en sorte qu’il soit dépensé de manière traçable et raisonnable », a-t-il juré devant un parterre de personnalités. Parmi elles, le très influent imam Mahmoud Dicko, leader moral et chef de file du mouvement de protestation populaire qui a provoqué la démission forcée par l’armée du président IBK, Dioncounda Traoré, ancien président de la transition entre 2012 et 2013, Goodluck Jonathan, le médiateur en chef de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et Umaro Sissoco Embalo, le président de la République de Guinée-Bissau. Il est le seul chef d’État étranger à assister à la cérémonie d’investiture.

À ce jour, la Cedeao n’a pas levé les sanctions économiques qui pèsent sur le Mali. Les mesures décidées contre Bamako à la suite du coup d’État du 18 août dernier devraient être supprimées dès la nomination d’un Premier ministre civil selon l’organisation régionale.

Le Mali suspendu à la visite de Goodluck Jonathan

Le médiateur en chef de la Cedeao séjourne du 23 au 25 septembre à Bamako pour notamment évoquer avec les autorités la levée des sanctions économiques.C’est peut-être un tournant pour le Mali post Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Ce pays, qui a célébré mardi 22 septembre le 60e anniversaire de son indépendance, est frappé par une série de sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) suite au coup d’État du 18 août dernier.

Dès sa prise du pouvoir, le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), regroupant les putschistes, a fait de la levée de l’embargo son cheval de bataille. Ce jeudi, l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan s’est entretenu avec le colonel à la retraite Bah N’daw et le colonel Assimi Goïta respectivement nommés président et vice-président de la transition.

La Cedeao n’a toujours pas réagi officiellement à la désignation de ces deux figures de la transition politique au Mali. Auparavant, l’organisation régionale a exigé la nomination de deux civils comme président et Premier ministre de la transition censée durer 18 mois selon la Charte adoptée à l’issue des « journées de la concertation nationale ». Le poste de Premier ministre est toujours vacant.

Par ailleurs, l’émissaire de la Cedeao s’intéresse au sort de certains responsables de l’ancien régime, dont l’ex-Premier ministre Boubou Cissé, arrêtés aux premières heures du coup d’État. Goodluck Jonathan va certainement plaider pour leur libération. Ce dernier, taiseux publiquement depuis son arrivée dans la capitale malienne, devrait s’exprimer après la cérémonie de prestation de serment du président et du vice-président de la transition prévue ce vendredi 25 septembre.

Mali : Universal Music Africa suspend toute collaboration avec Sidiki Diabaté

Le label de musique Universal Music Africa, dans un communiqué parvenu à APA, annonce avoir suspendu toute collaboration avec l’artiste malien Sidiki Diabaté, accusé de séquestration et violence conjugale par son ex-compagne.Cette décision fait suite à l’interpellation et au placement en garde à vue de jeune musicien, lundi dernier, par la Brigade d’intervention judiciaire du Mali. C’est une descente aux enfers qui continue donc pour Sidiki Diabaté qui a déjà été exclu des concours « Afrimma 2020 » et « Primud ». Ses concerts au Togo et en Guinée étant également annulés. 

Tout en condamnant les agissements de Sidiki Diabaté, la star malienne, Oumou Sangaré, s’est excusée auprès de Mamasita « qui est la seule et unique victime dans cette histoire ». 

« Il est important pour moi de parler en tant que femme mais surtout en tant que mère. Sidiki est un fils pour moi, quand il agit bien, je le félicite; mais je n’accepterai pas qu’il ait un mauvais comportement envers qui que ce soit. Le pouvoir et la notoriété n’excusent rien, mais je suis obligée, en tant que mère de demander pardon pour lui tout en condamnant ce qui a été fait », a-t-elle déclaré.

Mali : un officier à la retraite pour diriger la transition

Bah N’daw, colonel-major à la retraite et ancien ministre de la Défense, a été choisi lundi 21 septembre pour diriger une transition vers le retour à l’ordre constitutionnel au Mali.Ce n’est pas un anonyme. Ce n’est pas non plus une célébrité. Le Colonel-Major à la retraite, Bah N’daw, qui a été désigné lundi 21 septembre 2020 pour occuper la fonction de chef de l’État durant la période de transition censée conduire le Mali vers un retour à l’ordre constitutionnel, après la démission forcée par l’armée du président contesté Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 18 août dernier, ne figurait sur aucune de ces nombreuses listes de favoris ou pressentis qui circulent à Bamako jusqu’ici pour occuper un tel poste. L’officier retraité devrait être secondé par le chef actuel de la junte, le colonel Assimi Goïta, comme vice-président.

Selon ce dernier, qui a personnellement annoncé la nouvelle sur les antennes de la télévision nationale, une « cérémonie de prestation de serment aura lieu le vendredi 25 septembre ».

Natif de San, dans la région de Ségou, Bah N’daw, issu de la minorité apparentée au groupe Senoufo, les Minianka, présents aussi comme leurs « cousins » au Burkina et en Côte d’Ivoire, est diplômé de la 7e promotion de l’École Militaire Interarmes (EMIA) de Koulikoro, à 70 kilomètres environ de Bamako. Ancien pilote de l’armée de l’air, celui qui vient juste d’avoir 70 ans en août dernier, a poursuivi une formation de perfectionnement dans l’ex-Union soviétique avant de passer par l’École de guerre de Paris.

Ancien aide de camp de l’ex-président décédé la semaine dernière, Moussa Traoré, l’officier à la retraite est réputé intègre, compétent et très attaché aux lois et règlements. Selon plusieurs sources maliennes, ce trait de caractère explique d’ailleurs « ses multiples démissions à chaque fois qu’il s’est trouvé face à un problème de conscience », y compris lorsqu’il officiait aux côtés de l’ancien président Traoré alors redouté de tous. Ou encore quand il était ministre de la Défense sous IBK. Il avait été appelé à ce poste en remplacement de Soumeylou Boubèye Maïga forcé alors à quitter ses fonctions après la débâcle de l’armée malienne en mai 2014 à Kidal (ville sous contrôle de l’ex-rébellion touarègue) lors d’une visite visiblement mal préparée de l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Selon plusieurs sources à Bamako, son départ du ministère de la Défense résulte d’un différend sur l’application de certaines mesures contenues dans l’accord de paix négocié à Alger (Algérie) puis signé à Bamako en 2015 entre le gouvernement malien et les anciens groupes rebelles. N’daw, qui serait profondément hostile à plusieurs dispositions de cet accord, aurait catégoriquement refusé d’intégrer d’anciens rebelles touaregs ayant par le passé servi au sein des forces armées régulières avant de rejoindre la rébellion en 2012.

Après de longues semaines de discussions avec les différents acteurs politiques, civils, religieux et partenaires étrangers du Mali, la junte avait organisé les 10,11 et 12 septembre dernier des « journées de concertation nationale » à l’issue desquelles une transition d’une durée de 18 mois a été décidée et un profil de président de la transition dessiné. Selon le document final, adopté lors de ces trois jours d’âpres discussions, il a été décidé que le président de la transition soit de nationalité malienne, âgé de 35 à 70 ans, être réputé intègre, de bonne moralité et ne jamais avoir été condamné pénalement. Ce qui de l’avis d’une bonne partie des Maliens semble être le cas de l’ancien haut gradé à la retraite, qui a d’ailleurs plusieurs fois été décoré durant sa longue carrière de militaire : Officier de l’Ordre national, médaillé du Mérite militaire et titulaire d’une médaille du Mérite national. Selon les conclusions de ces fameuses journées de concertation, l’ensemble des futurs membres du gouvernement de transition doivent obéir aux mêmes critères, y compris le Premier ministre.

S’il est fort probable que la nomination de Bah N’daw comme président de la transition soit acceptée par les Maliens, surtout que cette désignation est l’œuvre d’un collège comprenant d’éminentes personnalités comme le très influent Imam Mahmoud Dicko et l’archevêque de Bamako, il reste un cap décisif que la junte doit faire passer pour cette décision : la validation par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Mandatée par la communauté internationale pour parvenir à un retour à une vie constitutionnelle normale, celle-ci avait pris une série de sanctions à l’égard du Mali, dont la fermeture totale des frontières aériennes et terrestres ainsi que la suspension de certaines transactions financières et commerciales avec Bamako. Après avoir tenté, avant de se résigner, de forcer les militaires à rétablir le président déchu au pouvoir, l’organisation régionale avait finalement conditionné la levée des sanctions prononcées à la nomination d’un président et d’un Premier ministre de transition non militaires mais civils. Un mini-sommet, tenu la semaine dernière à Accra, au Ghana, auquel le chef de la junte s’était personnellement rendu, avait réitéré de telles exigences. A l’issue d’une nouvelle visite attendue la semaine prochaine du médiateur de la Cedeao chargé de la crise malienne, l’ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan, les Maliens sauront si le choix d’un militaire retraité comme chef de l’État de la transition est une bonne ou mauvaise nouvelle pour tous. Leurs voisins et eux.

Mali : le président et le vice-président de la transition connus

Le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), sur sa page Facebook, a informé de la désignation de Bah Ndaw et du Colonel Assimi Goïta respectivement aux postes de président et de vice-président de la transition.C’est la fin d’un suspense. Un mois après la destitution, par l’armée, du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), un collège mis en place par la junte militaire au pouvoir a choisi, ce lundi 21 septembre, ces deux personnalités devant conduire la transition politique.

Colonel-major à la retraite, Bah Ndaw est un ancien ministre de la Défense. Il avait succédé à ce poste à Soumeylou Boubèye Maïga. Né en 1950 à San, dans la région de Ségou, le Colonel-major a fait carrière dans l’armée de l’air malienne. Dans le passé, il a également été l’aide de camp du président Moussa Traoré décédé le 15 septembre dernier à Bamako, la capitale.

Sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré, Bah Ndaw a été promu chef d’état-major adjoint de l’aviation. À sa retraite, il a dirigé l’Office national des anciens combattants (Onac). Le Colonel-major est médaillé du mérite militaire, du mérite national et a été élevé au rang d’officier de l’Ordre national.

Le vice-président de la transition n’est autre qu’Assimi Goïta. Ce colonel des Forces armées maliennes (Fama) est le président du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) au sein duquel sont regroupés les putschistes.

La période transitoire, contenue dans la Charte adoptée au terme des « journées de concertation nationale », doit durer dix-huit mois. Pour l’heure, le Premier ministre de la transition n’est pas encore désigné.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) avait exigé la nomination de civils à la direction de la transition avant de lever les sanctions économiques infligées au Mali au lendemain du coup d’État contre Ibrahim Boubacar Keïta. La cérémonie de prestation de serment du président et du vice-président de la transition devrait se tenir vendredi prochain.

Mali : Cheikh Tidiane Gadio, « Envoyé spécial » de l’OIF

L’ancien chef de la diplomatie sénégalaise, Cheikh Tidiane Gadio, va conduire la médiation de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour la « restauration des institutions démocratiques au Mali ».L’OIF veut être parmi les acteurs de premier plan engagés dans la résolution de la crise malienne. Elle a jeté son dévolu sur le ministre des Affaires étrangères du Sénégal de 2000 à 2009 pour porter sa voix sur ce dossier.

Actuel vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal, M. Gadio ne va d’ailleurs pas perdre de temps, puisqu’il « conduira dans les prochains jours une mission de haut niveau à Bamako », renseigne le communiqué parvenu lundi à APA.

Au début de la crise politique, il y avait accompagné son compatriote, le président Macky Sall, lors de la visite des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

Il sera cette fois dans la délégation de l’OIF qui comprendra également Nadia El Yousfi, Députée au Parlement bruxellois et au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, membre du Bureau de la Commission des affaires parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et de Moha Ouali Tagma, Ambassadeur de Sa Majesté le Roi du Maroc auprès de la République fédérale du Nigéria et de la Cedeao à Abuja.

Selon l’OIF, Cheikh Tidiane Gadio dispose d’une très riche expérience diplomatique, ayant conduit de nombreuses missions de médiation et de facilitation, notamment pour l’Union africaine (UA), la Cedeao et l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). Il préside par ailleurs l’Institut Panafricain de Stratégie Paix-Sécurité-Gouvernance (IPS).

Sa désignation par la Secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, « s’inscrit dans le cadre de la résolution adoptée le 25 août par la 111ème session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF), pour soutenir le processus de restauration des institutions démocratiques au Mali et contribuer à trouver des solutions de sortie de crise durables et crédibles prenant en considération les attentes des citoyens maliens ».

« En étroite coordination avec les partenaires internationaux, tout principalement la Cedeao et l’Union Africaine, l’Envoyé spécial sera chargé d’appuyer la Secrétaire générale de la Francophonie dans l’accompagnement du processus de transition civile », explique le communiqué.

Au Mali, le pouvoir est depuis le 18 août entre les mains d’une junte militaire qui a précipité la chute de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keita après plusieurs mois de contestation de la rue.

La Cedeao a depuis pris des sanctions sévères dont un embargo économique contre le pays en vue d’amener les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) à organiser rapidement la transition civile du pouvoir.

L’ultimatum fixé aux putschistes arrive d’ailleurs à expiration demain mardi 21 septembre, veille du 60e anniversaire de l’indépendance du pays.  

Mali : la Cedeao ne cède pas devant la junte

La junte au pouvoir à Bamako depuis un mois doit renoncer à la direction de la transition politique selon la Cedeao.La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) serre la vis. L’organisation régionale, dans le communiqué du mini-sommet tenu mardi 15 septembre au Ghana, a conditionné la fin des sanctions contre le Mali à la désignation de deux civils aux postes de président et de Premier ministre de la transition.

Au lendemain de cette réunion à huis clos à laquelle a participé le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), la junte militaire au pouvoir suite au renversement, le 18 août dernier, du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a officiellement réagi mercredi lors d’une conférence de presse organisée à Kati, leur quartier général situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale Bamako.

Le Colonel-Major Ismaël Wagué, porte-parole du CNSP, raconte les négociations avec les chefs d’État ouest-africains : « Nous avons demandé la levée ou l’allègement des sanctions. Il nous ont répondu qu’ils prendront une décision dès la mise en œuvre des mesures nécessaires ».

Le porte-parole de la junte de Bamako a précisé aussi que « nous avons clairement dit à la Cedeao que nous sommes au service du peuple. Étant donné que la majorité a parlé d’une transition militaire, nous avons suggéré que l’on puisse aller dans ce sens. Notre option avouée est d’être du côté de la majorité. La Cedeao a refusé. Nous ne pouvions pas décider sur place. Nous avons donc promis de revenir et discuter conformément à ce qui il y a dans la charte (de la transition) ».

Ce document de base, adopté au terme des « journées de concertation nationale », permet aussi bien à un civil qu’à un militaire de diriger la transition politique.

L’ultimatum de la Cedeao est arrivé à expiration mais la junte militaire prévoit d’entamer, « dès aujourd’hui, la mise en place d’un collège pour installer les organes et choisir les personnalités de la transition ».

Mali : La CEDEAO donne 18 mois à la junte pour achever la transition politique

L’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a donné aux militaires maliens 18 mois maximum à compter du 15 septembre 2020 pour achever le programme de transition politique.Le communiqué publié à l’issue du mini-sommet entre huit chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO et les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), mardi à Aburi, au Ghana par la Commission de la CEDEAO, a déclaré : « Une fois qu’une transition dirigée un civil est mise en place, l’instance sous-régionale  accompagnera pleinement la République du Mali vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel, conformément aux protocoles pertinents de l’organisation.

« En ce qui concerne les sanctions, conformément aux décisions de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, ces sanctions seront levées immédiatement lorsque le président de transition et le Premier ministre seront effectivement désignés ».

Le communiqué indique que le mini-sommet a pris note de la présentation par le CNSP des résultats du forum consultatif national sur l’architecture de la transition politique et a déclaré que « cette transition politique sera dirigée par un civil, conformément aux décisions de l’Autorité de la CEDEAO. A cet égard, aussi bien le Président que le Premier Ministre de la transition seront des civils pendant toute la période. La nomination de ces deux personnalités clés se fera immédiatement.

« Le vice-président de transition prévu dans la Charte de transition ne remplacera en aucun cas le président de transition. Le CNSP sera dissous dès que la transition civile sera mise en place.

Selon le même communiqué, les chefs d’Etat et de gouvernement ont exprimé leur gratitude au Dr Goodluck Ebele Jonathan, ancien président de la République fédérale du Nigeria et médiateur de la CEDEAO sur la crise politique au Mali et l’ont encouragé à poursuivre ses efforts de médiation et à accompagner l’Administration transitoire dirigée par un civil pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali.

Il a également été demandé au Médiateur d’entreprendre une mission à Bamako dans un délai d’une semaine pour évaluer l’état de mise en œuvre des mesures ci-dessus.

Le mini-sommet a rappelé la décision de l’Autorité sur le Comité de suivi, composé du Médiateur, du Président du Conseil des Ministres, du Président de la Commission de la CEDEAO et des Représentants de l’Union africaine et des Nations Unies au Mali et a appelé à sa mise en place rapide.

Le mini-sommet a également appelé toutes les parties prenantes maliennes à travailler ensemble pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont également exprimé leur gratitude au président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, et président de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), pour avoir organisé la rencontre.

Mali : la Cedeao maintient les sanctions

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) lie la levée des sanctions contre le Mali à la direction civile de la transition.Le flou persistant sur l’identité des personnes chargées de mener la transition politique au Mali joue en défaveur de la junte militaire ayant renversé, le 18 août dernier, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Ce mardi 15 septembre, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), lors d’une réunion consultative sur la situation politique au Mali, est restée ferme sur ses positions.

À l’issue de cette rencontre à huis clos tenue à Aburi, dans l’est du Ghana, Kalla Ankouraou, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens de l’Extérieur, a déclaré : « Nous pensons que ce sommet (sur le Mali) va être le dernier parce qu’il ne restait qu’un seul point (la direction de la transition) par rapport auquel la junte a demandé de lui donner le temps d’aller faire un compte rendu aux autres acteurs maliens. Ils ont demandé à ce que l’embargo soit progressivement levé, et le sommet a dit (que ce sera fait) dès demain (mercredi) à minuit s’ils désignent des civils aux postes de président et de Premier ministre de la transition ».

Poursuivant, M. Ankouraou a rapporté que « les décisions prises par le dialogue malien (journées de la concertation nationale) sont assez proches de celles de la Cedeao ». Toutefois, les présidents ouest-africains ont insisté pour que « les dirigeants délégués par la junte puissent faire le nécessaire pour convaincre l’opinion malienne et surtout les membres de la junte à faciliter la tâche de la Cedeao ».

L’organisation régionale, lors de son 57e Sommet ordinaire organisé la semaine dernière à Niamey (Niger), avait exigé des putschistes le choix, au plus tard ce 15 septembre, de deux personnalités civiles pour diriger la transition politique.

Le dialogue intermalien initié par le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), la structure de la junte au pouvoir, a abouti sur l’adoption de la Charte de la transition d’une durée de 18 mois. Ce document dispose que la direction de la transition peut être confiée à un civil ou à un militaire.

Sur Twitter, le chef de l’État du Sénégal, Macky Sall, a salué les « décisions consensuelles » issues de ce sommet restreint. Outre le président sénégalais, Alpha Condé (Guinée), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Faure Gnassingbé (Togo), Mahamadou Issoufou (Niger) et Yemi Osinbajo, le vice-président du Nigeria ont répondu à l’invitation de leur homologue ghanéen, Nana Addo Akufo-Addo, président en exercice de la Cedeao.

Dans un communiqué sanctionnant ce mini-sommet, l’organisation régionale recommande que le CNSP soit dissout « dès le démarrage de la transition civile ».

Côte d’Ivoire : les acteurs frontaliers formés à la cohabitation pacifique aux frontières

Quelque 146 acteurs frontaliers composés des leaders communautaires, des forces de défense et de sécurité, des guides religieux ainsi que du corps préfectoral des sous-préfectures de Sikolo (Kong), Katogo (M’bengué) et Mahandiana sokourani (Kaniasso), trois localités issues des régions frontalières du Tchologo, du Poro et du Folon ont été formés et impliqués dans la cohabitation pacifique aux frontières.Ces  séances de formation ont été assurées les 11, 12 et 14 septembre  par le secrétariat exécutif  de la Commission nationale des frontières de la Côte d’ivoire (CNFCI) dans le cadre de la mise en œuvre du projet « sensibilisation à la cohabitation pacifique  et à la lutte contre la covid-19 dans les régions frontalières » financé par la coopération allemande  à travers la GIZ, rapporte une note d’information transmise à APA, mardi.

Elles ont été l’occasion pour les participants d’échanger avec la CNFCI sur les différents problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Il en ressort que cette région nord du pays est en proie à l’insécurité frontalière avec comme lot commun les attaques meurtrières  notamment celle qu’a connu le village de Kafolo, les conflits fonciers, les tentatives d’annexion d’une partie du  territoire ivoirien et la crainte des menaces terroristes.

En effet, selon Téhoulé N’guessan Augustin, préfet du département de M’bengué, l’on dénombre de récurrents conflits fonciers entre les villages ivoiriens et maliens dont le plus récent est le litige foncier qui oppose le village de N’gandaman dans la sous-préfecture de Bougou en Côte d’Ivoire   et celui de Dovong au Mali.

 « En 2019, le bilan des affrontements entre ces deux villages frontaliers aurait fait plusieurs blessés » a-t-il expliqué en préconisant la matérialisation des frontières pour résoudre durablement ces problèmes.

Les villages frontaliers de Ouelli et Ouanguemin dans la sous-préfecture de Mahandiana Sokourani ont également eu  maille à partir avec un village  du mali en raison d’un litige foncier vieux de plus de 20 ans. A en croire Doumbia Témaha et Koné Diamah, chefs de ces villages, cette situation couve toujours.

Prenant la parole à ces différentes séances,  Diakalidia Koné,  secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’ivoire (CNFCI),  a déploré cette situation d’insécurité aux frontières.

Poursuivant, il a au nom du premier ministre, ministre de la défense, Hamed Bakayoko, président de la CNFCI, rassuré les populations frontalières  sur la prise en compte de leur sécurité par le gouvernement à travers la création de la CNFCI avant de les impliquer dans la lutte pour  la sécurité et la cohabitation pacifique avec leurs voisins.

« La sécurité n’est pas seulement l’affaire des forces de défense et de sécurité seules, mais plutôt l’affaire de tous. C’est pourquoi, nous devons tous nous mobiliser et nous impliquer véritablement pour ramener pacifiquement la paix et la sécurité à nos frontières. Cela est possible à travers la prévention des conflits, le règlement pacifique des conflits, la vigilance et la franche collaboration des populations avec les autorités administratives et sécuritaires locales. La CNFCI est créée pour apporter le développement à nos frontières, mais sans la sécurité et la paix, on ne peut pas amorcer le développement dans les espaces frontaliers » a-t-il conclu en les exhortant à vivre en paix avec leurs voisins  tout en étant cependant vigilants.

M. Konaté a enfin remis aux participants des kits sanitaires contre la covid-19 composés de gel hydro alcooliques, de seaux d’hygiènes, de thermomètres et de papiers hygiéniques.

Auparavant, le formateur, Michel Séka a instruit les participants sur les rôles des acteurs dans la prévention et résolution des conflits, les  outils de la prévention des conflits  et les  méthodes de la résolution de ces conflits.

A l’en croire,  « il faut prévenir les conflits à travers notamment les alertes précoces, le dialogue intercommunautaire entre les populations par l’activation des comités de paix et les alliances ethniques. En cas de survenance  de conflits, procéder aux règlements des conflits au double niveau frontalier et transfrontalier. Ces niveaux sont : le règlement au niveau du chef de famille, de quartier, de village. En cas d’échec, porter le différend à la connaissance du sous-préfet de sa localité   et du préfet plus tard  si une solution n’est pas trouvée. »

Il a enfin exhorté les  chefs traditionnels, guides religieux, femmes et jeunes à dire « non » à l’utilisation des méthodes  violentes pour la résolution des conflits, mais également « non » à la diffusion des rumeurs et « oui » au vivre ensemble et à la cohabitation pacifique.

Imprégnés de cette formation, les participants ont promis utiliser ces connaissances acquises pour servir d’acteurs de paix  et de sécurité dans leur village respectif.

 « Les passages non officiels font que chaque jour nous enregistrons des entrées dans nos villages malgré la fermeture des frontières. Nous avons aussi beaucoup de problèmes fonciers et d’annexion de territoire. Par le passé, nous utilisions la violence qui ne nous rendait pas service », a souligné Bamba Tiémoko, chef du village de Kafolo  et président de l’association des chefs de village de la sous-préfecture de Sikolo.   

« Avec la formation que nous venons de recevoir, nous avons les outils et les méthodes pour régler pacifiquement  les conflits et litiges que nous allons avoir avec les villages des pays voisins qui sont aussi nos frères. Nous serons aussi vigilants et nous allons collaborer avec les autorités » a-t-il promis.

 La Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI) a pour mission d’assister le gouvernement dans la conception, la définition et la mise en œuvre des politique et stratégie nationales des frontières.

Elle est chargée notamment de faire des suggestions ou propositions au gouvernement en matière de délimitation, de matérialisation et de gestion des frontières. La CNFCI a également pour mission de veiller à la mise en œuvre effective des politique et stratégie nationales par le Secrétariat exécutif.

Enfin, la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire doit veiller à la prévention et au règlement des litiges frontaliers pouvant surgir entre la Côte d’Ivoire et les pays limitrophes.

Mali : décès de l’ex-chef de l’État Moussa Traoré

L’ancien président de la République du Mali, Moussa Traoré, est mort ce mardi 15 septembre à l’âge de 84 ans.La disparition de l’auteur du premier coup d’État de l’histoire du Mali, en 1968, intervient au moment où ce pays cherche une issue à une crise sociopolitique. Celle-ci a conduit au renversement, le 18 août dernier, du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Le chef de la junte militaire au pouvoir, le colonel Assimi Goïta, s’est rendu ce mardi à Accra (Ghana) pour discuter de la transition politique avec les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

L’ultimatum de l’organisation régionale, pour la désignation de deux civils aux postes de président et de Premier ministre de la transition, arrive à expiration aujourd’hui.

Né le 25 septembre 1936, le Général Moussa Traoré avait destitué Modibo Keïta, le père de l’indépendance du Mali. Il perdra à son tour le pouvoir, en 1991, à la suite d’un coup d’État militaire. Tombé en disgrâce, Moussa Traoré fera ensuite l’objet d’une condamnation à mort et doit son salut au président Alpha Oumar Konaré qui l’a gracié en 2002.

La Cedeao doit prévoir la limitation des mandats présidentiels (expert)

Le fondateur du think tank sénégalais Afrikajom, Alioune Tine, appelle la Cedeao à inscrire dans son agenda la question de la limitation des mandats présidentiels pour éviter les tensions sociopolitiques causant des morts.« Je pense qu’il faudra aujourd’hui réinscrire dans l’agenda du sommet de la Cédéao la question de la limitation du mandat et la régler pour de bon. Et moi, j’ai été extrêmement satisfait d’avoir entendu le président Buhari interpeller ses collègues chefs d’État pour dire: que nous autres, quand même leaders des États membres de l’Afrique de l’Ouest, nous devions respecter notre Constitution », a salué l’un des principaux leaders de la société civile sénégalaise dans une interview avec RFI, faisant savoir son appréciation pour ce « bon début ».

Alioune Tine rappelle par ailleurs que l’organisme sous-régional s’était déjà lancé dans cette voie, mais qu’il n’avait pas eu les résultats escomptés. « Il y avait un sommet en 2015 pour que la limitation du mandat soit inscrite dans le protocole additionnel sur la gouvernance et la démocratie. Il y a deux pays qui étaient contre, c’était la Gambie et le Togo ». 

Depuis lors, Banjul a connu un changement de régime avec l’arrivée au pouvoir en 2016 d’Adama Barrow à la place de Yaya Jammeh, après qu’il fut forcé de partir par la Cedeao. A Lomé cependant, Faure Gnassingbé est l’indéboulonnable président depuis la mort de son père en 2005.

Ainsi pour Alioune Tine, il urge d’aller vers la limitation des mandats présidentiels, ne serait-ce que pour sauver des vies dans les pays touchés par cette question d’actualité.

Le think tank qu’il dirige a récemment produit un rapport annuel passant au crible « les nouvelles pathologies de la démocratie en Afrique de l’ouest », marquées notamment par la crise de l’Etat de droit, la démocratie représentative et la gouvernance. Ce document souligne que ce sont les troisièmes mandats qui font aujourd’hui des morts mais pas les coups d’État militaires. 

« Le coup d’État réparateur au Niger en 2009-2010 n’a fait aucun mort. Au Mali, le coup d’État a fait quatre morts, mais quand le président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire dit qu’il va participer à l’élection présidentielle pour un troisième mandat, il y a eu immédiatement des manifestations, des violences qui ont fait 26 morts, beaucoup de blessés, et avec beaucoup d’opposants et d’activistes des droits humains qui sont aujourd’hui en prison. Cela rappelle les vieux démons de la Côte d’Ivoire en 2010. Le risque de rechute, il est réel », analyse M. Tine.

« Nous pensons qu’en Côte d’Ivoire, aujourd’hui, il faut absolument reporter l’élection présidentielle et discuter, débattre du processus électoral qui est contesté », préconise-t-il, appelant en outre les chefs d’État à examiner la question du troisième mandat qui embrase également la Guinée de Alpha Condé.

« Depuis le début, quand on a planifié le referendum et les élections législatives et les manifestations, ça a fait plus de 50 morts, des dizaines de personnes qui sont en prison. Je pense que c’est extrêmement grave pour que la Cédéao et la communauté internationale commence à opiner là-dessus, pour créer les conditions d’une sanction pour des présidents qui sont des présidents qui sont des présidents dérégulateurs », a dit l’ancien directeur d’Amnesty International en Afrique de l’Ouest.

Outre ces pays, au Niger le président Mahamadou Issoufou réaffirme à chaque fois sa volonté de ne pas briguer un troisième mandat. Il a même fait emprisonner des proches qui l’encourageaient à emprunter cette piste.

Pour son homologue sénégalais Macky Sall, sa dernière réponse sur la question fut « ni oui ni non », suscitant ainsi des doutes auprès de l’opinion et ses adversaires qui ruent dans les brancards. Alioune Tine tempère toutefois : « Je peux comprendre le président avec son gouvernement et les ambitions qu’il y a au sein de son parti pour dire +écoutez, on travaille et que les gens qui ont envie de faire campagne n’ont qu’à quitter mon gouvernement pour y aller+ ». 

« Cela dit, tous les présidents du Sénégal ont enlevé la limitation du mandat. Senghor l’a enlevé, Diouf en 1999 l’a enlevé, mais il a été battu par Wade en 2000. Wade l’a enlevé, il a été battu aussi en 2012. Donc, le président Macky Sall n’a pas le droit à l’erreur. Et également son rôle historique, aujourd’hui, c’est de respecter la limitation du mandat et se l’appliquer à lui-même », a indiqué le fondateur de Afrikajom.

Mali : le M5-RFP rejette le plan de transition de la junte

Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) prend le contre-pied de la charte de la transition adoptée à l’issue « des journées de la concertation nationale ».Les dissensions se font jour au Mali. Dans une déclaration datée du 12 septembre, le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) « se démarque du document produit (la charte de la transition) qui ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien ».

Pour ce collectif d’opposants politiques, d’activistes de la société civile et de religieux dont les nombreux rassemblements à la Place de l’indépendance de Bamako ont précipité le renversement par l’armée du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), « le document final lu lors de la cérémonie de clôture (des journées de la concertation nationale) n’était pas conforme aux délibérations issues des travaux des différents groupes ».

Parmi les points essentiels non inscrits dans la charte de la transition figurent « la reconnaissance du rôle du M5-RFP et des martyrs dans la lutte du peuple malien pour le changement, le choix majoritaire d’une transition dirigée par une personnalité civile et le choix d’un Premier ministre civil ».

Le Comité stratégique du M5-RFP « dénonce aussi les rajouts à la charte qui n’ont jamais été soumis à débats ». Ils sont relatifs aux prérogatives du vice-président de la transition, à la composition et au mode de désignation des membres du collège devant choisir le président de la transition et à l’acte fixant la clé de répartition entre les composantes du Conseil national de la transition.

Dans son réquisitoire, le M5-RFP « condamne la non prise en compte de nombreux points qui n’avaient fait l’objet ni de rejet ni même de réserve dans aucun groupe (de discussions) ». C’est le cas notamment des Assises nationales, de l’organe de gestion du mécanisme de veille sur la transition et de la Cour constitutionnelle.

En définitive, le M5-RFP voit dans cette démarche une « volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP », le Comité National pour le Salut du Peuple créé par la junte militaire ayant destitué IBK et qui dirige le pays depuis le 18 août dernier.

Le mouvement contestataire remarque que ses membres font l’objet « d’intimidations » mais entend combattre « les pratiques antidémocratiques et déloyales contre lesquelles la lutte pour le changement et la refondation a été enclenchée ».

La charte de la transition a été approuvée samedi 12 septembre à l’issue de trois jours de concertations nationales au Centre International de Conférences de Bamako (CICB). Ce document de base fixe à dix-huit mois la durée de la transition politique et permet au CNSP de former un comité chargé de choisir « un président civil ou militaire » pour mener la transition.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) avait, lors de son dernier Sommet ordinaire tenu la semaine dernière à Niamey (Niger), exigé la désignation de deux personnalités civiles aux postes de président et de Premier ministre de la transition.

Une délégation de la junte malienne doit se réunir, mardi 15 septembre, avec les dirigeants de l’organisation régionale dans le but de les convaincre d’accompagner la transition envisagée et de lever les sanctions prononcées contre Bamako au lendemain du putsch, dont la suspension des flux financiers et la fermeture de toutes les frontières des pays membres avec le Mali.

Mali : un grand pas vers l’ordre constitutionnel

Au terme de trois jours de concertation nationale, le Mali a adopté une charte pour une transition politique de 18 mois.Est-ce le bout du tunnel pour le Mali ? Rien n’est moins sûr mais ce samedi 12 septembre, clôture « des journées de la concertation nationale », une charte a été approuvée. Ce texte détermine une période transitoire d’un an et demi et octroie à la junte au pouvoir la prérogative de mettre sur pied un comité chargé de choisir un président civil ou militaire pour mener la transition.

La charte dispose également que trois organes sont essentiels durant cette période. Il s’agit du président et de son vice-président ; du Conseil national de transition où siégeront 121 personnes issues notamment du M5-RFP (Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces Patriotiques), les partis politiques, les journalistes, la société civile, les religieux, la diaspora, les jeunes et les femmes ; et d’un Premier ministre à la tête d’un gouvernement de 25 membres.

Dans son discours final, le colonel Assimi Goïta, le président du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), s’est engagé « à mettre en oeuvre l’ensemble de ces résolutions pour le bonheur du peuple malien ».

Quelques heures plus tôt, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (Cmas) a posté un message aux allures de mise en garde sur le réseau social Facebook : « Les Maliens ont opté pour une transition civile ». Une publication aussitôt suivie de nombreux commentaires de Maliens qui mettent à nu les divergences entre les défenseurs d’une transition civile et les partisans d’une transition militaire.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), lors de son dernier Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement tenu à Niamey (Niger), a réaffirmé sa position. L’organisation régionale a lancé un ultimatum à la junte militaire pour la désignation, au plus tard ce 15 septembre, de deux personnalités civiles qui occuperont les postes de président et de Premier ministre de la transition.

Crise sociopolitique : le Mali joue son avenir

La junte militaire au pouvoir recueille les points de vue des différentes composantes de la nation malienne pour asseoir la transition politique.Où va le Mali ? Trois semaines après la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), les Maliens cherchent encore une issue pour retrouver la voie censée les ramener vers un ordre constitutionnel normal. Les militaires, qui tiennent les rênes du pays depuis le 18 août, subissent la pression de forces intérieures comme le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), et de communauté internationale pour garantir les conditions d’une transition politique conduite par un civil.

Ce jeudi 10 septembre, le Centre International de Conférence de Bamako (CICB) a abrité les travaux sur la préparation de la transition dans le cadre des « journées de concertation nationale ». Une rencontre ouverte personnellement par le colonel Assimi Goïta, président du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP).

D’emblée, le chef de la junte de Bamako a rappelé à ses compatriotes qu’ils sont « condamnés à réussir pour les futures générations ». Selon le colonel Goïta, le Mali se trouve à « un tournant important de (son) histoire ». C’est pourquoi, dit-il, toutes les forces vives de ce pays indépendant en 1960 doivent « laisser (leurs) différends de côté et saisir cette opportunité pour bâtir les jalons d’un Mali refondé sur le travail, l’efficience et la justice sociale, un Mali paisible, créatif et solidaire où il fait bon vivre ».

Lundi dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a tenu, à Niamey (Niger), son 57e Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement. L’organisation régionale a fixé un ultimatum à la junte militaire pour la nomination de deux civils, au plus tard ce 15 septembre, aux postes de président et de Premier ministre de la transition.

À cinq jours de la date butoir, Assimi Goïta a renouvelé la volonté de la junte « à participer à la mise en place d’une architecture de la transition. Et cela dans le strict respect de la volonté du peuple malien ».

Il a fait appel, pour atteindre cet objectif, à « l’esprit patriotique de tout un chacun » afin que soient adoptées « les bases des réformes politiques et institutionnelles nécessaires à la refondation » de la nation.

Pour le président du CNSP, « cette nécessité de refondation se justifie par la recherche d’une bonne gouvernance ». Et celle-ci placera les citoyens « au centre des politiques publiques ».

Au terme de trois jours d’échanges, une Charte de la Transition, dans laquelle seront consignées la nature (civile ou militaire) et la durée de la transition, doit être adoptée.

Le renversement d’Ibrahim Boubacar Keïta a plutôt bien été accueilli par de nombreux Maliens qui lui reprochaient sa gestion de la guerre contre le jihadisme, l’extension de la violence intercommunautaire, et son incapacité à apporter des réponses structurelles aux difficultés économiques de ce pays dépourvu de façade maritime et classé par l’Organisation des nations unies (Onu) parmi les plus pauvres du monde.

En ce qui concerne la durée de la transition, les putschistes auraient souhaité trois années correspondant au reste du mandat du président déchu. Une éventualité balayée d’un revers de main par la Cedeao qui réclame un retour à l’ordre constitutionnel au bout de douze mois au maximum.

En interne, le Mali semble divisé sur la durée et nature de la transition. Il y a d’un côté, les défenseurs d’une transition courte menée par un civil, et de l’autre les partisans d’une transition longue confiée aux militaires. Les uns craignent que la junte ne veuille se maintenir au pouvoir, les autres pensent qu’il faut du temps et de l’autorité pour redresser un pays malade.

Le temps est compté pour le Mali qui fait l’objet d’un embargo de la Cedeao sur les flux commerciaux et financiers.

Mali : la junte militaire a « une marge de manoeuvre très réduite » (spécialiste)

Boubacar Haïdara, jeune universitaire malien, analyse pour Apa News la décision récente de la Cedeao de lancer un ultimatum à la junte de Bamako pour désigner un gouvernement de transition dirigé par des civils.La Cedeao exige la nomination d’un président et d’un chef de gouvernement civils d’ici le 15 septembre pour gérer la transition vers un retour à l’ordre constitutionnel après le renversement par l’armée du président Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK le 18 août dernier. Comment cette exigence a-t-elle été reçue au Mali ?

Cette exigence est reçue différemment selon qu’on soit pour ou contre une transition dirigée par les militaires. On constate que les Maliens sont aujourd’hui divisés sur la question. Compte tenu du fait que les acteurs politiques sont globalement jugés, à tort ou à raison, comme étant tous responsables de la faillite de l’État, une partie des Maliens se prononce en faveur d’une transition militaire, car estimant que seuls les militaires sont à mêmes de redresser le pays. D’ailleurs, ce 8 septembre a eu lieu sur la place de l’indépendance, à Bamako, une manifestation de soutien au Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) organisée par le « mouvement du 4 septembre ».

Dans le contexte politique malien actuel, cette exigence est-elle réaliste ?

La Cedeao n’a pas d’autre choix que d’exiger le retour des civils au pouvoir. Il s’agit d’une de ses règles. Sa demande a toujours été très claire : « aucune structure militaire ne doit être au-dessus du président de la transition ». C’est d’ailleurs aussi ce qui est exigé par la communauté internationale dans son ensemble : la France, l’Onu etc. La démarche de la Cedeao consiste surtout à décourager une éventuelle propension des coups d’État dans son espace, le cas malien pouvant donner des idées ailleurs.

La junte, qui a pris le pouvoir le 18 août dernier, dispose-t-elle d’une marge de manœuvre face à la pression de la Cedeao ?

La junte ne dispose que d’une marge de manœuvre très réduite face à la Cedeao. Elle pourrait n’avoir d’autre choix que de céder le pouvoir aux civils, dans la mesure où la Cedeao en fait la condition de la levée des sanctions. Si tel n’est pas le cas, les effets des sanctions économiques ne tarderont pas à se faire sentir au sein de la population, ce qui ne sera pas une bonne chose pour le CNSP qui risquera alors d’avoir le peuple contre lui. Le Mali aura beaucoup de mal à se passer de ses relations avec les autres États membres de la Cedeao. La situation devient davantage difficile pour le CNSP, car la classe politique dans son ensemble (opposition et majorité) exige un pouvoir civil durant la transition.