L’ambassadeur du Tchad au Mali reçoit le Bureau exécutif de l’Association des élèves et étudiants

Kalzeubé Neldikingar Madjimta, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Tchad au Mali, a reçu le Bureau exécutif de l’Association des élèves, étudiants et stagiaires tchadiens au Mali (AEESTM).

Ces étudiants sont venus présenter à la diplomate les différentes activités organisées par le bureau des étudiants tchadiens au Mali. SE Amb. Kalzeubé Neldikingar Madjimta a assuré les représentants des étudiants du soutien de l’Ambassade pour leurs activités.

L’occasion a également été saisie par le bureau pour présenter, au nom de ses membres, les vœux de paix, de bonheur, de santé et de prospérité à l’Ambassadeur, ainsi qu’à l’ensemble du personnel diplomatique en poste au Mali et à leurs familles respectives.

Dans sa réponse aux vœux de ses compatriotes, la diplomate tchadienne en poste à Bamako a exprimé son souhait de réussite totale dans les études pour ses compatriotes venus chercher le savoir. Elle a ensuite salué l’union fraternelle entre les filles et fils du Tchad présents au Mali, avant d’exhorter chacun à privilégier l’amour de la patrie et le respect des lois et règlements du pays d’accueil

Lutte anti-terroriste : les soldats tchadiens quittent définitivement le Mali

Arrivés pour la première fois au Mali en avril 2013 pour combattre le terrorisme, les soldats tchadiens regagnent définitivement N’Djaména suite à des démêlés entre Paris et Bamako.

En janvier 2013, l’ancien président tchadien, Idriss Deby Itno annonçait officiellement à l’Assemblée nationale, l’envoi d’un contingent tchadien au Mali pour la lutte anti-djihadiste. Quelque 2 400 soldats, placés sous le commandement de l’actuel président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno, étaient déployés pour combattre auprès de, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). En plus des hommes, deux cent quarante véhicules de transport de troupes et de ravitaillement avaient été mobilisés.

10 ans après, notamment après la prise de pouvoir au Mali depuis 2020 par des militaires, il est demandé aux forces françaises jugées hostiles de plier bagage. Ainsi les casques bleus tchadiens de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), doivent s’en aller.

Sauf que, les militaires tchadiens ont commencé à quitter les lieux par voie terrestre. Les autorisations de vols leurs ont été refusées par les nouveaux hommes forts du Mali. Pour cause, la MINUSMA, n’aurait pas respecté le les closes qui prévoient le retrait progressif jusqu’au 31 décembre. Elle a commencé à quitter ses installations le dimanche 22 octobre et lundi 23 octobre ses camps de Tessalit et Aguelhok.

Conséquence

« Les séparatistes touareg ont repris les hostilités contre l’Etat central et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda multiplie les attaques contre l’armée. » Dans une communication, l’armée malienne dit constater « avec beaucoup de regret» que la Minusma a quitté son camp d’Aguelhok sans attendre de le transférer aux autorités maliennes.

D’après un traitement fait par nos confrères de TV5 Monde, ce « départ précipité de la Minusma met en péril le processus entamé et menace la sécurité et la stabilité dans la localité d’Aguelhok.» Pour preuve, des « terroristes », ont profité de la situation pour s’introduire dans le camp et « détruire plusieurs installations ».

Cette suite d’évènements marque ainsi la fin de mission des soldats tchadiens auprès de la Minusma dans les combats au Mali.

Mali : Les ex-rebelles fusionnent

Des observateurs redoutent que ce nouveau développement ne complique davantage le processus de paix actuellement au point mort.Les différentes composantes de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) ont décidé de fonctionner sous une seule bannière, le mercredi 8 février. C’était au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée dans un stade plein à craquer à Kidal, une localité du nord malien qu’ils contrôlent depuis près d’une décennie.

Depuis 2019, au cours de différentes assises qu’ils ont tenues, les ex-rebelles de la CMA n’ont cessé d’exprimer la volonté de fusionner leurs mouvements armés en une seule entité politico-militaire. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) – l’une des trois parties signataires de l’Accord de paix en 2015 – avait trois principales composantes en son sein. Il s’agit du Mouvement National pour la Salut de l’Azawad (MNLA), du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement Arabe de l’Azawade (MAA). La déclaration de fusion a été signée par les secrétaires généraux des trois mouvements armés respectifs, Bilal Ag Acherif, Alghabass Ag Intalla et Ibrahim Ould Handa.

En posant cet acte, ces responsables admettent la disparition de leurs mouvements armés au profit d’une seule entité politico-militaire. Pour le moment, aucun nom n’a été donné à celle-ci et les emblèmes de son nouveau drapeau n’ont pas encore été dévoilés. Il reste également à déterminer le nom de celui qui aura en charge de prendre la tête de l’aile politique et militaire de cette nouvelle structure ainsi que la durée de son mandat.

Avant cette fusion, les composantes de la CMA avaient leur propre autonomie de gestion et de prise de décision sur tous les plans. Elles étaient surtout organisées en un regroupement disposant d’un bureau exécutif dont le président est nommé pour un mandat de six mois non renouvelable ainsi qu’un chef d’état-major qui est censé faire un an.

Le président en exercice présidence de cette coordination était le secrétaire général du HCUA, Alghabass Ag Intalla. Ce dernier a récemment nommé un nouveau chef d’état-major en la personne du colonel Hamad Rhissa Ag Mohamed qui avait comme adjoint Alhousseini Ag Ahmedou. Ces personnes resteront en place jusqu’à la mise en place des organes de cette nouvelle entité politico-militaire prévue au cours d’un congrès dont l’organisation est annoncée pour bientôt.

Les initiateurs ont également adressé une invitation aux mouvements armés membres d’autres regroupements impliqués dans le processus tels que la Plateforme et l’Inclusivité afin qu’ils adhèrent à leur projet.

L’Accord d’Alger en sursis ?

Des observateurs redoutent que ce nouveau développement ne complique davantage le processus de paix actuellement au point mort à cause de la décision prise en décembre dernier par les ex-rebelles de suspendre leur participation aux différents mécanismes de mise en œuvre de l’Accord. Ils ont conditionné la levée de cette suspension à la tenue d’ « une réunion d’urgence » sur « un terrain neutre » avec la Médiation internationale dont le chef de file est l’Algérie pour faire une évaluation de l’Accord signé en 2015 dont l’application se fait en dent de scie.

La Médiation internationale a accepté cette initiative tout en voulant l’élargir aux autres parties signataires de l’Accord comme la Plateforme du 14 juin 2014 et les autorités maliennes. Ces dernières à travers le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta a refusé de participer à une quelconque réunion autour de l’Accord de paix en dehors du Mali. Avec cette situation, nombreux sont ceux qui craignent une reprise imminente des hostilités entre parties signataires de l’Accord de paix dans la mesure où chaque camp ne fait que renforcer ses positions militaires sur le terrain.

Burkina-Mali-Guinée : un mini-sommet à Ouagadougou

Ces trois pays sont dirigés par des militaires, arrivés au pouvoir à l’issue de coups d’Etat.Les ministres des Affaires étrangères Malien Abdoulaye Diop et Guinéen Morissanda Kouyaté participent à un mini-sommet, ce jeudi 09 janvier 2023, à Ouagadougou, auprès de la cheffe de la diplomatie Burkinabè, Olivia Rouamba, a appris APA.

Les trois pays en transition en Afrique de l’ouest organise cette rencontre tripartite « dans le cadre des consultations politiques sur des sujets d’intérêt commun », rapporte une source diplomatique à APA.

« L’objectif est de fédérer les idées, les énergies et les moyens pour mieux se faire entendre par les organisations sous régionales, régionales et internationales. Il s’agit de parler d’une même voix, partager les expériences et discuter chacun en ce qui le concerne de sa transition », explique le ministère des Affaires étrangères Malien, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

« Coalition » contre la Cédéao

Pour certains observateurs, il s’agit d’une « coalition » pour faire face aux injonctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) que ces pays accusent d’être à la « solde de la France ».

Le Burkina, le Mali et la Guinée sont dirigés par des militaires, arrivés au pouvoir à l’issue de coups d’Etat, condamnés par l’instance sous-régionale. La Cédéao avait imposé des sanctions contre les trois pays en avant de les lever, après avoir obtenu un « engagement clair » des autorités du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali sur la durée de la transition et l’organisation d’élections crédibles et transparentes.

Mali : L’Onu regrette l’expulsion de Guillaume Nguefa

L’Organisation des nations unies (Onu) déplore la décision du gouvernement malien d’expulser Guillaume Nguefa, son responsable des droits de l’homme dans le pays, a appris APA mercredi.Le 5 février, le gouvernement de transition du Mali a déclaré Guillaume Nguefa Nguefa-Atondoko ANDALI « persona non grata » en sa qualité de Directeur de la division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), et de représentant du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Dans la foulée, M. Ngueffa a été sommé de quitter le pays dans les 48 heures. 

L’Organisation des Nations Unies (Onu) a affirmé qu’il avait été la cible de harcèlement et de menaces en raison de son travail au Mali, un pays en proie à une insurrection jihadiste menée par des groupes affiliés à Al Qaida ou à l’Etat islamique. 

Les autorités maliennes lui reprochent d’être lié au choix d’un membre de la société civile qui est intervenue lors de l’examen du rapport du secrétaire général de l’Onu au Conseil de sécurité sur la situation du Mali. Dans son intervention, Aminata Dicko qui fait partie de l’organisation non gouvernementale, Kisal, a dénoncé les exactions contre les populations civiles dans le centre du Mali. 

Le Secrétaire général de l’Onu souligne le besoin crucial pour les autorités maliennes de préserver les droits de l’homme, y compris en particulier la liberté d’expression, qui est cruciale pour le fonctionnement d’une société démocratique, indique un communiqué de l’Onu.

Le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a exprimé « sa pleine confiance dans la Minusma et dans l’engagement et le professionnalisme de son personnel pour mettre en œuvre le mandat de la mission visant à soutenir le Mali et son peuple, y compris dans la promotion et la protection des droits de l’homme ».

Selon le patron de l’Onu, la doctrine de la « persona non grata » ne doit pas s’appliquer au personnel des Nations Unies et va à l’encontre du cadre juridique applicable à cette même organisation, notamment en ce qui concerne les obligations découlant de la Charte des Nations Unies et celles relatives aux privilèges et immunités de l’Onu et de son personnel.

« La Russie est ici à la demande du Mali » (Abdoulaye Diop)

Le ministre malien des Affaires étrangères assure que le séjour de son homologue russe, Sergueï Lavrov, découle de la volonté de Moscou et Bamako de renforcer leurs relations diplomatiques.Abdoulaye Diop, qui recevait mardi matin Sergueï Lavrov, a souligné « le caractère historique » de cette visite de 48 heures au Mali. C’est en effet la première fois que le chef de la diplomatie russe foule le sol malien.

Selon le ministre malien des Affaires étrangères, ledit séjour « s’inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique, enclenchée par le gouvernement, consistant à élargir et diversifier les partenariats du Mali en vue d’une réponse efficace, et dans la sincérité, aux défis auxquels nous sommes confrontés ».

Pour le diplomate, son pays a fait le choix de « renforcer » sa coopération avec la Russie pour « démontrer » qu’il est libre de décider avec qui cheminer sur la base des piliers essentiels définis par le président de la transition : « le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et le choix des partenaires du Mali, mais aussi la prise en compte des intérêts du Mali dans toutes les décisions ».

Ainsi, le ministre malien des Affaires étrangères a insisté sur le fait que « la Russie est ici à la demande du Mali ». Et elle « répond de façon efficace aux besoins du Mali en termes de renforcement de capacités de ses forces de défense et de sécurité » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Car ce qui importe, a ajouté M. Diop, c’est de voir « comment travailler ensemble pour lutter contre le jihadisme », rappelant que « dans certains cas, le terrorisme est fabriqué pour déstabiliser nos pays ».

Dans ce sens, il a déploré l’instrumentalisation et la politisation des droits humains pour des « agendas cachés » ou « à peine cachés » visant souvent « à renverser le régime pour pouvoir atteindre un certain nombre d’objectifs ».

La veille de la visite de Sergueï Lavrov, le Mali a expulsé le directeur de la division des droits de l’Homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à qui il est reproché d’avoir choisi Aminata Dicko pour parler au nom de la société civile malienne lors du récent examen du rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur le Mali. Celle-ci, dans son intervention par visioconférence, a dénoncé les exactions commises contre les civils peuls par l’armée et ses supplétifs russes.  

Dans sa communication, le ministre malien des Affaires étrangères a aussi tenu à se féliciter de « l’intérêt » que la Russie accorde à « l’approvisionnement régulier du Mali en produits de première nécessité dans un contexte particulièrement difficile ».  

« Vous avez pris des décisions importantes afin de permettre au Mali d’accéder à des quantités importantes d’engrais, de blé et aussi d’hydrocarbures », a salué l’hôte de Sergueï Lavrov, non sans dire que « nous comptons travailler de façon générale pour renforcer la coopération économique et commerciale ».

Pour finir, Abdoulaye Diop a exprimé sa solidarité à la Russie subissant des sanctions des pays de l’Ouest en réponse à la guerre qui l’oppose à l’Ukraine. « Les sanctions ne règlent pas fondamentalement les problèmes. Il faut s’asseoir pour dialoguer. Il faut identifier les causes des problèmes et y apporter des solutions, mais aussi éviter la sélectivité dans le traitement des questions internationales », a-t-il préconisé.

Mali : Sergueï Lavrov fait commandeur de l’ordre national à titre étranger

Le diplomate russe séjourne au Mali dans le cadre du renforcement des relations diplomatiques entre Moscou et Bamako.Annoncé le 6 février pour une visite de 48 heures, le ministre russe des Affaires étrangères est finalement arrivé à Bamako dans la nuit du lundi à mardi. Sergueï Lavrov a été accueilli à l’aéroport international Modibo Keita par son homologue malien, Abdoulaye Diop. L’invité « de marque » a été reçu quelques heures plus tard au ministère des Affaires du Mali où il a été fait commandeur national de l’ordre national à titre étranger.

« Le ministre Lavrov a pris des décisions fortes et courageuses qui ont permis au Mali de continuer d’exister en tant que pays uni, indépendant et souverain », a expliqué le chef de la diplomatie malienne. « Ces décisions ont permis de renforcer la coopération entre le Mali et la Fédération de Russie, notamment en renforçant les capacités de Défense et de sécurité qui font aujourd’hui la fierté des maliens et donne des résultats probants sur le terrain », a ajouté M. Diop.

Le diplomate russe, récipiendaire de cette décoration s’est réjoui de sa présence au Mali. Selon Sergueï Lavrov, son pays « mène une politique visant à contrecarrer les tendances visant à fouler au pied les chartes des Nations unies » et « défend le droit international ».

Après cette cérémonie qui a duré moins de 10 minutes, le ministre russe des Affaires étrangères a conjointement animé une conférence de presse avec son homologue malien. Plus tard, il doit s’entretenir avec le président de la Transition, le Colonel Assimi Goita.

« Porte-plume »

Expert au Centre des Études Sécuritaires et Stratégiques au Sahel (CE3S), Dr Aly Tounkara estime qu’au-delà du renforcement de la coopération bilatérale avec la Russie, les autorités de la Transition pourraient profiter de cette visite pour demander à la Russie d’être le « porte-plume » pour le prochain renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

En juin dernier, lors du vote de la résolution portant renouvellement du mandat de la mission onusienne porté par Paris, en pleine crise diplomatique avec Bamako, la Russie et la Chine s’étaient abstenus.

Le Mali s’était opposé à la poursuite des opérations de soutien des forces françaises à la Minusma et avait clairement dit qu’il ne respecterait les dispositions accordant la liberté de mouvement à la division des droits de l’Homme dont le directeur, Guillaume Nguefa-Atondoko ANDALI vient d’être déclaré non grata.

Mali : Sergueï Lavrov attendu à Bamako ce lundi

Le Mali s’est rapproché de la Russie, sur fond de brouille diplomatique avec la France.Le Ministre des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov sera en visite d’amitié et de travail, à Bamako, à partir de ce lundi 6 novembre. 

Pour son premier déplacement dans la capitale malienne, le chef de la diplomatie russe y passera quarante-huit heures. Il répond ainsi à une invitation qui lui a été adressée par son homologue malien, Abdoulaye Diop lors de son séjour à Moscou, en mai 2022. 

Durant son séjour au Mali, outre son homologue malien, Sergueï Lavrov rencontrera également le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga et le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta.

Pour les autorités maliennes «cette visite de haut niveau s’inscrit en droite ligne du choix politique opéré par le Gouvernement de la Transition d’élargir et de diversifier les partenariats stratégiques, conformément aux principes clés guidant désormais l’action publique au Mali. A cet égard, elle matérialise la volonté ferme des deux Chefs d’Etat malien et russe d’impulser une nouvelle dynamique aux relations d’amitié et de coopération bilatérale, avec un accent particulier sur le renforcement du partenariat dans les domaines prioritaires, notamment de la défense et de la sécurité ainsi que de la coopération économique, commerciale et culturelle ». 

De plus, elles estiment que cette visite permettra « de renforcer le dialogue politique de haut niveau entre les deux pays et de renouveler l’engagement mutuel de consolider le partenariat stratégique en faveur de la paix, de la sécurité et du développement ».

Le renforcement des liens russo-maliens intervient après que les relations avec l’ex-puissance coloniale, la France, s’est nettement détériorée depuis l’arrivée des nouvelles autorités à la faveur de deux coups d’Etat en août 2020 et mai 2021.

Cette brouille diplomatique avec Paris a été marquée par l’expulsion en janvier 2022 de l’ambassadeur de France au Mali et les forces françaises de Barkhane et Takuba. Une situation  qui fait suite aux nombreuses accusations formulées par les autorités françaises contre celles de Mali d’entretenir des relations avec « les mercenaires de la société privée de sécurité russe Wagner ». Des accusations reprises par d’autres pays occidentaux ainsi que des organisations internationales. Cependant, Bamako continue à nier ces accusations, affirmant entretenir avec la Russie une coopération d’Etat à Etat qui remonte aux années de l’indépendance en 1960. Une coopération axée selon les autorités maliennes sur l’instruction et l’équipement de l’armée malienne, justifiant notamment les récentes nombreuses acquisitions de matériels militaires par les autorités maliennes de la part de la Russie.

Après Bamako, Sergueï Lavrov se rendra à Nouakchott et à Khartoum.

Déclaré « persona non grata » Guillaume Nguefa sommé de quitter le Mali dans 48 heures

L’annonce a été faite dans l’édition du Journal télévisé de 20 heures sur la chaine nationale par un communiqué lu par le porte-parole du Gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga.Le Directeur de la division des droits de l’homme de la MINUSMA, Guillaume Nguefa-Atondoko ANDALI a été déclaré « persona non grata ». Par conséquent, il est sommé « de quitter le territoire national dans un délai de 48 heures ».

Le gouvernement l’accuse de s’adonner à des « agissements déstabilisateurs et subversifs (…) en violation flagrante des principes et obligation que doivent observer les fonctionnaires des Nations Unies et tout diplomate accrédité au Mali, conformément aux conventions internationales pertinentes ».  

Parmi les griefs retenus contre M. ANDALI figure la sélection « des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne en ignorant les autorités et institutions nationales (…) à l’occasion des différentes sessions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Mali ». Le gouvernement indique que M. ANDALI « n’a jamais réussi à prouver les critères qui lui ont permis d’identifier les représentants de la société civile qu’il a utilisés ».

Le communiqué fait notamment allusion au dernier examen du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Mali, le 27 janvier dernier, au cours Aminata Cheick Dicko, membre de l’Organisation Kissal, est intervenue pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les exactions contre les civils peuls commises par les jihadistes et les forces armées régulières et leurs partenaires russes. 

A en croire le communiqué, ce rôle avait été confié à une première personne par M. ANDALI qui l’a refusé.

Selon les autorités « la conspiration est d’autant plus grande que l’organisation dont se réclame l’usurpatrice est une association étrangère non déclarée et ne disposant d’aucun droit d’exercer au Mali. A titre de rappel, ce forfait a été dénoncé respectivement par plusieurs acteurs dont le Conseil national de la société civile et la coordination des associations et ONG féminines du Mali (CAFO) ».

Tout en réitérant « sa disponibilité à maintenir le dialogue » le gouvernement entend « poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires, conformément aux 3 principes de Goïta à savoir : le respect de la souveraineté ; le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali ; la prise en compte des intérêts vitaux du Peuple malien dans les décisions prises » souligne le communiqué.

C’est le deuxième responsable de la MINUSMA à être expulsé par les autorités de la Transition au Mali. En juillet dernier suite à l’arrestation des 49 militaires ivoiriens finalement graciés par le colonel Assimi Goïta après avoir été condamnés à 24 ans de réclusion criminelle, le porte-parole de la mission, Olivier Salgado avait connu le même sort suite à des tweets qu’il avait fait soutenant que les autorités étaient informées de leur arrivée en tant que membres des Eléments Nationaux de Soutien (NSE).

Cette réaction  des autorités de Transition était attendue dans la mesure où elles ont tout le temps reproché à la mission onusienne d’«instrumentaliser » la question des droits de l’homme. D’ailleurs, lors du vote de la résolution renouvelant le mandat de la MINUSMA d’un an supplémentaire en juin  2022, le gouvernement avait clairement dit qu’il ne respecterait certaines dispositions notamment celles accordant la liberté de mouvement aux agents de la mission qui souhaiteraient mener des enquêtes sur les allégations de violations des droits humains.

Le Premier ministre burkinabé prône la création d’ « une fédération » avec le Mali

Le Premier ministre du Gouvernement burkinabè, Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla a clôturé, le jeudi 2 février dernier sa visite de travail de 48 heures au Mali.C’est la deuxième visite effectuée par un responsable de la transition burkinabé au Mali en trois mois. Le 2 novembre dernier, soit un peu plus d’un mois après son installation au pouvoir, le nouvel homme fort du Burkina Faso, Ibrahim Traoré a consacré au Mali son premier voyage à l’extérieur.

L’enjeu de ces visites est de renforcer l’axe Ouagadougou-Bamako sur plusieurs plans, mais principalement sur notamment la situation sécuritaire.

Toutefois, Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, lors de sa visite de travail de 48 heures entamée, le mardi 31 janvier, est allé beaucoup plus loin que son président.  Le chef du gouvernement de la transition burkinabè a proposé la création d’une « fédération » entre son pays et le Mali. Une entité, à ses yeux qui pourrait également regrouper la Guinée, voire le Togo où il a fait un détour avant son séjour au Mali.

Dans sa vision de la nouvelle dynamique de la coopération maliano-burkinabé, il a indiqué que « nous pouvons constituer une fédération souple, qui peut aller en se renforçant et en respectant les aspirations des uns et des autres chez eux ».

Cette démarche est loin d’être la première du genre à être expérimentée. Déjà, entre 1958 et 1960, durant les années des indépendances, de nombreux pays tels que le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, le Benin, la Guinée, le Ghana avaient tenté en fédération ou en union, mais ces tentatives se sont soldées par des échecs obligeant chacun de ces Etats à proclamer son indépendance.

Apparemment, la volonté des actuels dirigeants burkinabé et maliens est de ressusciter ces projets profitant d’une opinion africaine qu’ils espèrent acquise à leur cause et n’étant pas très édifiée sur les raisons ayant conduit à l’échec de ces initiatives expérimentées par les pères des indépendances.  

Pour les actuels dirigeants de ces deux pays, le fait de disposer d’importantes ressources naturelles (or, coton, bétail) est suffisant pour concrétiser ce projet même si celles-ci ne sont pas transformées sur place. Mais pour le premier ministre burkinabé, Me Apollinaire Kyélem de Tambela, « c’est un chantier que nous devons essayer de tracer pendant la période de transition, parce que si les politiciens reviennent au pouvoir, ce serait difficile ».

Le Mali et le Burkina ont en commun le fait d’être confronté au terrorisme qui sévit de plus en plus sur la bande frontalière entre les deux pays.

Issues de coups d’Etats respectivement en mai 2021 et en septembre 2022, les transition en cours au Mali et au Burkina ont également mis fin à la présence militaire française sur leurs territoires. Si le Mali a été le premier dans ce cas depuis le 15 août dernier, les autorités burkinabé n’ont pris cette décision que très récemment donnant aux militaires français un délai d’un mois pour quitter le pays.  De plus, depuis décembre 2021, les autorités de la Transition au Mali ont décidé de se tourner vers la Russie au détriment de la France. Un partenariat orienté vers le renforcement de l’équipement et l’instruction, même si des pays occidentaux soutiennent un déploiement des « mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner ». Le même reprochent est fait aux nouvelles autorités burkinabé.

Avant d’avoir demandé aux militaires français de partir, les autorités en avaient fait de même avec l’ambassadeur français, Luc Hallade rappelé depuis fin janvier dernier par les autorités de son pays pour « consultations ». Comme pour sonner le glas de cette coopération militaire avec  la France, dans une récente sortie médiatique, le chef du gouvernement de Transition au Burkina Faso avait déclaré que « nos partenaires traditionnels (NDRL : La France) ne voulaient pas que nous ayons des armes. Ils les bloquaient… ».

Burkina : Mali, nouvel invité d’honneur du FESPACO

Le Togo n’est plus le pays invité d’honneur de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).Le Mali est désormais le pays invité d’honneur de la biennale du cinéma africain qui se tiendra du 25 février au 7 mars 2023 à Ouagadougou, a annoncé le président du Comité national d’organisation, Fidèle Tamini, jeudi 02 février 2023. 

Bamako remplace ainsi Lomé (Togo), à trois semaines de l’événement placé sous le thème « Cinémas d’Afrique et culture de la paix ». 

M. Tamini a expliqué qu’il n’y avait pas de problèmes avec le Togo mais au regard des défis du moment, « il n’y a pas meilleur partenaire que le Mali pour être pays invité d’honneur ». Pour lui, le Mali est également un pays de cinéma et partage des visions communes avec le Burkina Faso.

Le Chef du gouvernement burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambèla a séjourné à Bamako, mercredi et jeudi dernier. En se rendant au bord du Joliba, il a fait une escale à Lomé où il s’est entretenu avec les autorités Togolaises, rassurant de l’excellence des relations diplomatiques entre les deux pays.

Depuis septembre 2022, Ouagadougou s’est beaucoup rapproché de Bamako, sur fond de crise diplomatique avec Paris. 

Vers un retrait anticipé du contingent allemand de la MINUSMA ?

La déclaration a été faite par le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, nommé le mardi 17 janvier dernier à la place de Christine Lambrecht qui a démissionné la veille.L’Allemagne qui avait prévu en novembre dernier de maintenir son contingent au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) au moins jusqu’en mai 2024, pourrait finalement le retirer plus tôt. Pour le nouveau ministre allemand de la défense « le déploiement est actuellement une perte de temps et d’argent ».

Le ministre de la Défense Boris Pistorius – un social-démocrate – envisage un retrait anticipé de la Bundeswehr (les forces armées allemandes) du Mali. Pour lui, « dans les conditions actuelles, rester au Mali jusqu’en mai 2024 n’a aucun sens ». Il a ajouté dans un entretien avec le média allemand Süddeutsche Zeitung, que l’une des conditions pour que le contingent allemand soit maintenu au sein de la MINUSMA est que les casques bleus de la Bundeswehr ne soient pas empêchés d’utiliser à nouveau des drones pendant une période plus longue. Avant de déclarer que « la dernière fois que les drones ont volé c’était avant Noël ».

« Si nos soldats ne peuvent pas quitter le camp ou ne peuvent se déplacer que dans un petit rayon parce que les drones ne sont pas autorisés à voler, alors ils ne remplissent pas leur mission » a-t-il indiqué. Selon lui, « cette opération est une perte d’argent et de temps, surtout pour les soldats qui sont là, séparés de leurs familles et amis ».

Depuis l’incident qui avait conduit à l’arrestation des 49 militaires ivoiriens au Mali, l’utilisation de drones, comme les avions et les hélicoptères de la MINUSMA doit préalablement être approuvée par les autorités de Transition. Cependant, à plusieurs occasions, ces appareils ont été empêchés de quitter le sol et même s’ils ont été autorisés à le faire, c’est avec du retard.

Avec le retrait des forces antiterroristes sous le leadership de la France (Barkhane et Takuba) sur fond de crise diplomatique entre Bamako et Paris, la MINUSMA a perdu près de 40% de ses moyens puisque la sécurisation de ses convois et la fourniture de bien d’autres de ses services étaient assurées par ces forces.

Une décision devrait être prise en mai prochain par les autorités allemandes sur l’avenir de leur contingent déployé au Mali. Avant cela, le ministre Pistorius est attendu au Mali dans les prochaines semaines pour s’enquérir directement de la situation.

Mali : Le plan de réponse humanitaire 2023 lancé

Au Mali, les besoins d’assistance humanitaire ont connu une hausse en raison de la dégradation de la situation sécuritaire.Bamako a abrité ce mardi 31 janvier, le lancement du plan de réponse humanitaire pour l’année en cours. Selon ce document, un peu plus d’un tiers de la population soit 8,8 millions de Maliens sont dans le besoin humanitaire, soit une augmentation de 20% par rapport à l’année dernière où le nombre de personnes à assister au Mali était de 7,5 millions.

Pour faire face à ce défi, le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) au Mali cherche à mobiliser plus de 450 milliards de FCFA (751,4 millions de dollars). Ce qui n’est pas gagné d’avance au regard du peu d’engouement suscité par le volet humanitaire. Sans compter l’augmentation des foyers de tensions dans d’autres régions du monde et des aléas causés par les changements climatiques.

L’année dernière, sur les 686 millions de dollars requis pour financer les besoins humanitaires, seuls 38% des fonds (environ 260 millions) ont pu être mobilisés. Parmi les personnes dans le besoin ciblées par cette assistance on note des déplacés, des retournés, des communautés hôtes, des réfugiés, etc.

Selon Alain Noudehou, Coordonnateur Résident et Coordonnateur Humanitaire au Mali, ces fonds ont trois objectifs, à savoir sauver et préserver la vie et la dignité des populations avec des besoins critiques dans les zones de crise ; assurer un accès minimum et équitable aux services sociaux de base et conditions de vie des personnes et enfin renforcer la préparation aux urgences des ménages vulnérables exposés ou affectés par des chocs dans les zones de crise. L’Union européenne, à travers le chef de sa délégation au Mali, Bart Ouvry a promis de mettre dans la cagnotte un montant de plus de 32 milliards de FCFA au Mali pour soutenir les citoyens dans le besoin.

Les Américains, à travers l’Agence pour le développement international (USAID) ont promis de soutenir ce plan de réponse humanitaire sans préciser le montant de leur contribution. Les États-Unis sont d’ailleurs le premier des dix bailleurs à financer l’aide humanitaire au Mali. En 2021, ils ont accordé plus de 170 milliards de FCFA au Mali à travers l’USAID.

Toutefois, de réelles difficultés pourraient survenir à cause de la tension diplomatique opposant le Mali à la France dont le dernier épisode en date est l’interdiction depuis le mois de novembre dernier des activités de toutes les organisations non-gouvernementales financées ou soutenues par la France, y compris celles opérant dans le domaine humanitaire.

Mali : troisième visite du président de la Commission de l’UA

Les autorités de la transition malienne ont prévu d’organiser des élections présidentielles en 2024 pour un retour à l’ordre constitutionnel.Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a clôturé ce mardi 31 janvier, sa troisième visite officielle au Mali depuis le début de la Transition en août 2020. Une visite visant à constater le travail effectué par les autorités pour un retour à l’ordre constitutionnel normal prévu en mars 2024.

Il en a profité pour s’enquérir de la situation humanitaire du pays qui a connu une grande dégradation à cause de l’insécurité. Au cours de son séjour, le président de la Commission de l’Union a eu des échanges avec les autorités de la Transition, à leur tête le chef de l’Etat le Colonel Assimi Goïta ainsi que le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Il a ainsi pris connaissances des avancées réalisées par le processus de Transition telles que la mise en place de l’Autorité Indépendant de Gestion des Elections (AIGE) l’adoption de la Loi électorale, la création d’une commission chargée de finaliser le projet de nouvelle Constitution…

Lors de son séjour, le président de la Commission de l’UA a également eu une réunion de travail avec le Comité local de suivi de la Transition mis en place par l’Institution continentale, en partenariat avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et des Nations Unies. Il a rendu hommage à ce comité « pour le travail remarquable qu’il a accompli » dans l’accompagnement de la Transition.

« Nous sommes venus aujourd’hui faire le point avec les autorités de la Transition sur les étapes franchies et nous sommes heureux de constater que des progrès réels ont été accomplis par la transition malienne », s’est réjoui le Président de la Commission de l’UA. Evoquant l’audience que lui a accordée le Président de la Transition, Moussa Faki Mahamat a indiqué qu’à cette occasion, il a réaffirmé « le soutien de l’Union africaine au succès de la transition et notre désir ardent de voir la solidarité africaine s’exprimer en faveur de ce pays ».

Cette visite a aussi été l’occasion pour les autorités de la Transition d’exhorter l’Union africaine à lever les sanctions qu’elle a imposées au Mali, le 14 janvier 2022, s’alignant alors sur la décision de la Cédéao d’isoler Bamako en réponse au refus d’alors des autorités d’aller vers un retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais. L’institution sous régionale a finalement levé l’embargo sur le Mali en juillet dernier après que la junte a accepté une transition de 24 mois.

Pour faire face aux défis humanitaires importants auxquels le Mali est confronté suite à la crise sécuritaire, les autorités ont sollicité la solidarité continentale à travers l’appui du Fonds humanitaire de l’Union Africaine. Pour toutes ces demandes, le président de la Commission a indiqué avoir pris bonne note et qu’il fera le point à son organisation pour la suite à réserver.

Burkina : le Premier ministre à Bamako

Me Apollinaire Kyélem de Tambèla doit rencontrer le président de la Transition malienne, Assimi Goita.Le Chef du gouvernement Burkinabè est attendu, ce mardi 31 janvier 2023, à Bamako, ont rapporté des sources concordantes.

Il doit y effectue une visite officielle de travail et d’amitié de 48 heures, ont précisé nos sources.

Elles ont indiqué qu’il devrait rencontrer son homologue malien Choguel Maïga ainsi que le président de la Transition, le colonel Assimi Goita.

C’est sa première visite officielle dans le pays après s’y être rendu en catimini en décembre dernier pour continuer en Russie, tout aussi secrètement.

Il s’agit de la 3e visite d’officiels burkinabè au bord du Joliba, après les visites du président de la Transition, Ibrahim Traoré et du président de l’Assemblée législative de transition, Dr Ousmane Bougma.

Depuis l’arrivée du capitaine Traoré au pouvoir en septembre 2022, Ouagadougou s’est rapproché de Bamako qui joue les intermédiaires avec Moscou.

Les deux pays ont récemment affiché leur volonté de lutter contre le terrorisme. En mi-janvier 2023, le Mali avait aidé le Burkina dans la recherche d’une soixante de femmes enlevées, le 11 janvier, par des jihadistes présumés à Arbinda puis retrouvées après une semaine de captivité, à Tougouri, par l’armée burkinabè.

Mali : Polémique autour du projet de Constitution

Le président de la Transition a pris un décret nommant les membres « de la Commission chargée de la finalisation du projet de Constitution ». Certains membres désignés ont décliné leur participation.Le 19 décembre dernier, le président le Colonel Assimi Goïta, président de la Transition au Mali avait rendu public un décret de création d’une commission chargée de la finalisation du projet de Constitution. Elle devrait avoir comme outil de travail l’avant-projet de Constitution remis au chef de l’Etat en octobre dernier par une commission mise en place à cet effet depuis juin dernier.

Dans ce décret, il était prévu de désigner 51 personnes dans la commission chargée de la finalisation du projet de Constitution. Toutefois, dans la liste publiée le 27 janvier, elles étaient plutôt 69 à avoir été nommée, soit 18 personnes de plus que le nombre prévu par le décret portant création de ladite commission.

Cette situation est qualifiée « incohérence » par des leaders politiques.

Président de la commission de rédaction de la Constitution, le professeur Fousseyni Samaké a été nommé coordinateur général de la nouvelle structure chargée de finaliser le projet qu’il a eu à piloter pendant plusieurs mois.

Le gouvernement est représenté dans cette commission par les ministres Alousséni Sanou des Finances, Ibrahim Ikassa Maïga de la Refondation de l’Etat, Fatoumata Sékou Dicko, ministre déléguée auprès de la primature, Mamoudou Kassogué, ministre de la Justice et le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale. Parmi les cinq représentants du Conseil National de Transition ( CNT, parlement provisoire ), figurent Mamadou Diarassouba, Souleymane Dé, Abdoulmadjid Ag Mohamed Ahmed, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune.

Bien qu’ayant rejeté l’avant-projet de Constitution, le Cadre des Partis politiques pour le Retour à l’Ordre constitutionnel (opposition) fait son entrée dans cette nouvelle Commission avec deux représentants: l’ex ministre Amadou Koïta du parti Socialiste (PS-Yeleen Kura) et Amadou Aya secrétaire général adjoint du parti CODEM (Convergence pour le développement du Mali).

La nomination de ce dernier a suscité la réaction de son parti, qui, dans un communiqué, dit avoir « été surpris de voir le nom d’un de ses membres figurer sur le décret ». Ce parti, qui rejette toute idée de l’élaboration d’une nouvelle Constitution, estime que son secrétaire général adjoint a été plutôt désigné sur proposition du Cadre des partis politiques. Il exprime son désaccord sur le choix des membres et rejette d’emblée toutes les conclusions qui sortiront des travaux de la commission.

Par contre, un des leaders du Cadre, Laya Amadou Guindo considère pourtant l’intégration dans cette commission comme une opportunité de faire entendre leur position tout en plaidant pour une révision à minima de la Constitution de février 1992.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) – ex-rébellion – qui a aussi vu l’un de ses cadres nommé dans cette commission, a tout simplement informé l’opinion « qu’elle ne prendra pas part à la Commission chargée de la finalisation du projet de Constitution ». Pourtant, elle a confirmé avoir proposé un nom bien avant sa décision de suspendre sa participation aux organes de mise en œuvre de l’Accord prise fin décembre 2022. Elle a ainsi réitéré « avec insistance sa demande de réunion en un lieu neutre avec la médiation internationale pour discuter de la viabilité de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ».

Selon le décret du 27 janvier dernier, les membres de la commission « bénéficieront des avantages ». Pourtant, les dix membres représentants le gouvernement et le CNT qui y siègeront, perçoivent déjà des indemnités.  

Ce décret a été pris à moins de deux mois d’un vote populaire prévu le 19 mars prochain.

Le document soumis sera directement voté au cours dun référendum sans être examiné ou adopté par le CNT.

Lutte contre le terrorisme : ce que propose Gbagbo à la Cedeao

L’ancien président ivoirien, en visite à Bayota, dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire, a lancé un appel à la Cedeao dans la lutte contre le jihadisme en Afrique de l’Ouest.« Pourquoi le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali et il est soutenu par la population, il faut étudier çà ; pourquoi Ibrahim Traoré (au Burkina Faso) a pris le pouvoir et puis il est soutenu par la population, il faut étudier cela », a-t-il lancé.

L’ancien chef de l’Etat ivoirien a déclaré que « c’est parce qu’ils ont promis de lutter contre les jihadistes et qu’ils luttent contre les jihadistes », faisant observer que le capitaine Ibrahim Traoré, le président de la Transition au Burkina Faso « n’est même plus à son bureau, il est sur le terrain ».

« Donc, au lieu que la Cedeao prenne des communiqués pour leur donner des ordres méchants et les obliger à faire des élections comme si les élections pouvaient régler le problème du jihadisme, non, je propose à la Cedeao de créer une brigade anti-jihadiste », a-t-il suggéré.

Cette force comprendra « tous les militaires de tous les pays de la Cedeao et que ceux-ci se mettent en mouvement et en patrouille pour lutter contre le jihadisme », car « si on ne fait pas ça, c’est qu’on a rien fait », a-t-il poursuivi.

Selon M. Gbagbo, « en créant la brigade anti-jihadiste, on résout deux problèmes, premièrement on lutte contre le jihadisme, (notamment) contre le banditisme terroriste et deuxièmement, on évite d’appeler au secours des troupes européennes ».

De ce fait, « on n’appellera pas les troupes européennes parce que nous-mêmes, nous nous mettons en mouvement pour régler nos problèmes », a-t-il relevé, admettant toutefois « qu’il y a des problèmes pour lesquels on est obligé d’appeler des pays européens ».

« Pour lutter contre le jihadisme, on peut se mettre en mouvement pour créer notre brigade anti-jihadiste de la Cedeao en vue de lutter contre le fondamentalisme jihadiste », a insisté l’ancien président ivoirien.

Il s’est inscrit en faux contre « tous ceux qui ne pensent pas à ce problème-là, qui ne pensent pas aux solutions qu’il faut trouver pour ce problème et qui se mettent à engueuler les jeunes dirigeants », tout en indiquant que lui-même est « contre les coups d’Etat militaires et civils ».

Les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se sont engagés le 4 décembre 2022, à Abuja, à créer une force régionale face au jihadisme et aux coups d’État afin de ramener la sécurité et la stabilité dans la région. 

Mali : que sait-on des nouvelles recrues du GSIM à Ménaka ?

Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) veut renforcer son ancrage dans la région de Ménaka, considérée comme le fief de l’Etat islamique au Sahel (EIS).La dernière fois qu’il avait donné signe de vie, c’était à Taglith, dans la région de Kidal, pour célébrer la libération d’une centaine de membres du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) à la faveur de l’échange de prisonniers intervenue octobre 2020 entre Bamako et la filiale sahélienne d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Cette transaction qui a permis à l’humanitaire française Sophie Pétronin aux mains du GSIM depuis décembre 2016 de recouvrer la liberté de même que l’homme politique malien, Soumaila Cissé, décédé de la Covid-19 le 25 décembre 2020.

Dimanche dernier, Iyad Ag Ghali est réapparu une nouvelle fois à Ménaka, dans le nord-est du Mali, entouré de deux de ses plus importants lieutenants, Abdallah alBakay et  l’émir de Ménaka, Abou Daoud, selon Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialistes des mouvements jihadistes. Le chef jihadiste s’y est rendu pour accepter l’allégeance au GSIM de « notables » appartenant à des tribus de l’Azawagh dans l’est de Ménaka, non loin de la frontière nigérienne.

Des frustrés du MSA-D

Il s’agit, selon nos informations d’anciens membres du Mouvement pour le salut de l’Azawad tendance Daoussahak (MSA-D), né d’une scission du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). 

En conflit avec les leaders de ce mouvement touareg qu’ils accusent de les avoir abandonnés à leur sort après un revers face à l’Etat islamique au Sahel (EIS) anciennement appelé État islamique au Grand Sahara (EIGS), ils se sont rapprochés du GSIM. Les discussions avec la coalition jihadiste dirigée par Iyad Ag Ghali, touareg de la puissante tribu des Ifoghas, ont commencé l’année dernière et se sont poursuivies jusqu’au début de cette année. Des sources sécuritaires indiquent que c’est « au début du mois de janvier que l’allégeance » de ces chefs de guerre touaregs a été acceptée par Iyad Ag Ghali. Le journaliste Housseyne Ag Issa, affirme sur Twitter que la vidéo a été tournée le 21 janvier 2023.

Un « deal » gagnant-gagnant

Il explique que l’adhésion de ces « notables » au GSIM était prévisible car « ces communautés subissent facilement des massacres de masses » de « l’Etat islamique et de ses milices alliées depuis des années », faisant allusion à une série d’exactions menées par l’EIS depuis mars contre les Daoussahak. En octobre dernier, Human Rights Watch, une organisation de défense des droits humains, a publié un rapport faisant état de la mort de plusieurs centaines de civils issus de cette communauté qui est systématiquement ciblée par l’EIS alors que des sources locales évoquent un millier de civils tués dans la même période. Le même mois, le GSIM et l’EIS se sont affrontés dans des localités de Ménaka. Des combats au sortir desquels chaque groupe a revendiqué la victoire sans en apporter la preuve.

Cependant, ce qui ne souffre d’aucune ambiguïté, c’est l’importance que revêt pour la filiale d’Al Qaida, la région de Ménaka considérée comme le fief du groupe rival. Toutefois, pour asseoir une influence et « affirmer davantage son ancrage local afin de contrer l’avancée de l’EIS vers le nord, Iyad Ag Ghali avait besoin d’ « hommes du sérail ». Ce qu’il vient de trouver à travers ces anciens « notables » du MSA- D et leurs combattants lourdement armés à bord de leurs pickups. 

Mali : pourquoi l’insurrection jihadiste est aux portes de Bamako

Les jihadistes liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont multiplié les attaques dans l’ouest, mais aussi dans la périphérie de Bamako.Au Mali, le nouvel an est marqué par une prolifération des incidents sécuritaires. Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), fédération d’organisations jihadistes proches d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) multiplie les attaques dans le centre et l’ouest du pays. Le 2 janvier, les jihadistes ont été à l’origine de deux opérations à Kassela et à Marka Coungo, faisant au moins quatre morts dont trois sapeurs-pompiers maliens et un agent de la protection de l’environnement et des forêts.

Un peu plus d’une semaine après, le même groupe a revendiqué deux attaques contre deux checkpoints de la gendarmerie à Didiéni et à Sébikoro, toujours dans le centre et l’ouest malien. Un gendarme a été tué dans ces assauts. Les insurgés récidivent le 12 janvier à Siby, à quelque 50 kilomètres de Bamako. Le 13 janvier, c’est la ville de Nara, toujours dans la région de Koulikoro qui a été la cible d’une attaque dans laquelle deux soldats maliens ont été tués. Deux jours après, le GSIM est responsable d’une opération ayant visé une mission de sécurisation de l’armée sur Kwala-Mourdiah, dans la région de Koulikoro. Quatre militaires et un civil y ont perdu la vie. Dans sa revendication, la filiale sahélienne d’AQMI affirme avoir récupéré deux véhicules des Forces armées maliennes ainsi que des armes et munitions.

Les jihadistes aux portes de la capitale

Toutes ces attaques ont la particularité d’être menées, soit à l’ouest ou à proximité de la capitale, Bamako. Après la double attaque de Sébékoro et Didiéni, les jihadistes affiliés à AQMI ont d’ailleurs assuré s’installer dans les « faubourgs de Bamako ». Chercheur sénior au Think tank marocain Policy Center for the News South (PCNS) basé à Rabat, Rida Lyammouri décèle à travers cette série de raids une certaine résilience des jihadistes. « Les jihadistes sont loin d’être affaiblis, voire vaincus », analyse-t-il. « Pire, le JNIM (acronyme arabe du GSIM) a pu cibler des lieux proches de la capitale Bamako, ce qui indique la continuité de l’expansion du groupe et la menace en général », ajoute-t-il.

En juillet dernier, la coalition jihadiste avait lancé une offensive contre le camp Soundiata Keita de Kati, à moins d’une vingtaine de kilomètres de la capitale. Le groupe avait déclaré avoir mené ce raid contre le cœur du pouvoir malien car considéré comme le centre de décision des militaires au pouvoir depuis mai 2021, en réponse aux opérations de l’armée malienne et des « mercenaires de Wagner », avant d’annoncer une série d’actions dans les centres urbains.

Mais une relative baisse des attaques contre des cibles militaires maliennes a été notée dans le dernier trimestre de l’année dernière. Le fait est rare pour être souligné par plusieurs observateurs de l’insurrection jihadiste à laquelle est confronté ce pays d’Afrique de l’ouest depuis une dizaine d’années. Nombre d’entre eux, expliquait cette « accalmie » par la guerre fratricide dans la même période entre groupes jihadistes.

Des affrontements ont été notés entre le GSIM et l’Etat islamique au Sahel (EIS), pour le contrôle de localités des régions de Gao et de Ménaka, dans le nord du pays. Pour d’autres, c’est le fruit des opérations conjointes entre l’armée malienne et ses « coopérants » russes dans le centre même si beaucoup d’allégations d’exactions contre des civils sont rapportés par des organisations de défense des droits humains. Des sources ont aussi évoqué la reprise des négociations entre le groupe jihadiste proche d’AQMI et les autorités de la transition.

Le dialogue interrompu ?

Cette approche a été assumée pour la première fois par le régime d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK). En mars 2020, les autorités maliennes ont reconnu avoir envoyé des émissaires au GSIM pour négocier. Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa, les principaux leaders de cette coalition jihadiste sahélienne ne s’étaient pas opposés au principe de pourparlers. Cependant, ils avaient réclamé le départ des forces françaises. En août 2020, IBK est renversé par de jeunes colonels, suite à une série de manifestations du Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5 – RFP), sous le leadership du religieux, Imam Mahmoud Dicko.

L’arrivée de militaires au pouvoir n’enterre pas l’option du dialogue avec les jihadistes malgré le désaccord de Paris, alors premier partenaire du Mali dans la guerre contre les jihadistes et dont les forces ont quitté le Mali en août 2022 après neuf ans de présence dans un contexte de rapprochement entre Bamako et Moscou.

En octobre 2021, soit six mois après la « rectification » de la transition, portant le colonel Assimi Goïta au pouvoir que « mandat » est donné au Haut Conseil islamique (HCI) de nouer le contact avec les islamistes radicaux. Quelques jours après, et à la surprise générale, le gouvernement de transition se rétracte. Ce rétropédalage de fait ne signifie pas cependant une absence de volonté de parler aux jihadistes. Selon nos informations, des tentatives de « rétablir » le contact entre les deux parties ont été notées hors du territoire malien au début de l’année dernière.

Mais après le regain de violence de ces derniers jours dans le centre et l’expansion de la menace vers l’ouest, des sources sécuritaires sont persuadées que « cela résulte du blocage dans les négociations », sans plus de détails. Si tel est le cas, qui en est le responsable ? Pour l’heure, pas de réponse à cette question. Ce qui est par contre visible, c’est la volonté des deux camps à gagner la guerre sur le terrain militaire. Alors que le GSIM multiplie les assauts, l’armée malienne continue ses acquisitions de moyens aériens dont des drones armés de type Bayraktar du constructeur Baykar dans sa lutte contre le terrorisme.

Croissance économique : l’Afrique devant le reste du monde en 2023 et 2024

Dans son rapport semestriel, la Banque africaine de développement (Bad) estime à environ 4 % en moyenne le Produit Intérieur Brut réel du continent noir en 2023-2024.L’Afrique n’est pas toujours le dernier de la classe. Si les moyennes du reste de la planète devraient s’établir à 2,7 et 3,2 % en 2023-2024, ledit continent table sur une croissance d’environ 4 % de son Produit Intérieur Brut (PIB) réel.

Grâce à une analyse complète de la croissance régionale, le rapport semestriel de la Banque africaine de développement (Bad), publié hier jeudi, a montré que « les cinq régions du continent, confrontées à d’importants vents contraires résultant des chocs socio-économiques mondiaux, restent résilientes avec des perspectives stables à moyen terme ».

D’après le document, « la croissance moyenne estimée du PIB réel en Afrique a ralenti à 3,8 % en 2022, contre 4,8 % en 2021, dans un contexte de défis majeurs consécutifs au choc de la Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ». Néanmoins, a ajouté la source, 53 des 54 pays de l’Afrique ont affiché une croissance positive et « les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables », indique la Bad.

Cinq économies africaines, parmi les plus dynamiques du monde avant la pandémie du nouveau coronavirus, devraient connaître une croissance de plus de 5,5 % en moyenne en 2023-2024. Il s’agit du Rwanda (7,9 %), de la Côte d’Ivoire (7,1 %), du Bénin (6,4 %), de l’Éthiopie (6,0 %) et de la Tanzanie (5,6 %). D’autres pays africains, sur la période considérée, devraient enregistrer une croissance supérieure à 5,5 % : République démocratique du Congo (6,8 %), Gambie (6,4 %), Libye (12,9 %), Mozambique (6,5 %), Niger (9,6 %), Sénégal (9,4 %) et Togo (6,3 %).

Les cinq régions africaines dans le vert

Dans le détail, la croissance en Afrique centrale, soutenue par des cours favorables des matières premières, a été la plus rapide du continent à 4,7 % contre 3,6 % en 2021. À l’opposé, la croissance de l’Afrique australe est celle qui a le plus ralenti, passant de 4,3 % en 2021 à environ 2,5 % en 2022. « Ce ralentissement résulte de la faiblesse de la croissance en Afrique du Sud, où la hausse des taux d’intérêt, la faiblesse de la demande intérieure et les coupures de courant persistantes ont pesé sur l’économie », a expliqué l’institution financière.

En Afrique de l’Ouest, la croissance devrait passer à 3,6 % en 2022 contre 4,4 % en 2021. « Cela tient à des ralentissements en Côte d’Ivoire et au Nigeria, les deux plus grandes économies de la région. La croissance du Nigeria en 2023 – bien qu’affectée par la Covid-19, l’insécurité et la faiblesse de la production pétrolière malgré la hausse des prix internationaux de l’or noir – pourrait bénéficier des efforts en cours pour rétablir la sécurité dans la région productrice de pétrole en proie à des troubles », a avancé le document.

La croissance de l’Afrique du Nord devrait baisser de 1,1 %, passant de 5,4 % en 2021 à 4,3 % en 2022 à cause « de la forte contraction en Libye et de la sécheresse au Maroc », mais elle devrait se stabiliser à 4,3 % en 2023 grâce au « fort rebond attendu dans ces deux pays et une croissance soutenue ailleurs dans la région ».

Pour l’Afrique de l’Est, la Bad s’attend à 4,2 % de croissance en 2022 contre 5,1 % en 2021. « Bien que la structure de production (de cette partie du continent) soit relativement diversifiée, les pays de la région, en grande partie des importateurs nets de produits de base, subissent de plein fouet la hausse des prix internationaux, en plus des chocs climatiques récurrents et de l’insécurité, notamment dans la Corne de l’Afrique », a relevé l’institution dont le siège se trouve à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

« Avec 54 pays à différents stades de croissance, différentes structures économiques et diverses dotations en ressources, les effets des chocs mondiaux varient toujours en fonction de la région et du pays. Le ralentissement de la demande mondiale, le durcissement des conditions financières et la perturbation des chaînes d’approvisionnement ont donc eu des répercussions différentes sur les économies africaines », a déclaré Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Bad.

De son côté, l’économiste Jeffrey Sachs, directeur du Centre pour le développement durable de l’université de Columbia (États-Unis), a fait savoir que « l’Afrique peut et va atteindre une croissance de 7 % ou plus par an de manière constante dans les décennies à venir. Ce que nous verrons, en nous fondant sur la résilience que nous constatons dans ce rapport, c’est une véritable accélération du développement durable de l’Afrique, qui fera du continent la composante à croissance rapide de l’économie mondiale. L’Afrique est l’endroit où il faut investir ».

Décisions audacieuses pour atténuer les risques

La Banque africaine de développement a appelé « à des mesures monétaires et fiscales robustes, soutenues par des politiques structurelles » à l’échelle nationale, régionale et mondiale face aux risques cumulés.

Ceux-ci « comprennent la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le durcissement des conditions financières mondiales et l’augmentation connexe des coûts du service de la dette intérieure. Les changements climatiques – avec leurs effets néfastes sur l’approvisionnement en denrées alimentaires et le risque potentiel d’un changement de politique dans les pays où se tiendront des élections en 2023 – représentent des menaces tout aussi redoutables », a prévenu l’institution financière, non sans préciser les mesures fortes nécessaires.

Il y a « un resserrement rapide et agressif de la politique monétaire dans les pays à forte inflation, et un resserrement modéré dans les pays où les pressions inflationnistes sont faibles », « le renforcement de la résilience grâce à la stimulation du commerce intra-africain afin d’amortir les effets de la volatilité des prix des produits de base sur les économies », « l’accélération des réformes structurelles pour renforcer les capacités de l’administration fiscale et investir dans la numérisation et la gouvernance électronique afin d’améliorer la transparence, de réduire les flux financiers illicites et d’accroître la mobilisation des ressources intérieures ».

Mais aussi « l’amélioration de la gouvernance institutionnelle et l’adoption de politiques susceptibles de mobiliser les financements du secteur privé, en particulier dans le cadre de projets entièrement nouveaux, à l’épreuve des changements climatiques et des pandémies, et mobiliser les ressources de l’Afrique pour un développement inclusif et durable », « la prise de mesures décisives pour réduire les déficits budgétaires structurels et l’accumulation de la dette publique dans les pays confrontés à un risque élevé de surendettement ou déjà en situation de surendettement ».

À N’Djaména, le G5 Sahel veut se « redynamiser »

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’alliance militaire ont été reçus ce mercredi par Mahamat Idriss Déby Itno, le président du Tchad.Depuis le retrait du Mali, le 15 mai 2022, à cause du refus qui lui était opposé d’assurer la présidence, le G5 Sahel « bat de l’aile », souligne un communiqué de la Présidence de la République du Tchad.

Réunis autour du chef de l’État Général Mahamat Idriss Déby Itno, les chefs de la diplomatie de la Mauritanie, du Tchad, du Burkina et du Niger entendent « apporter un appui politique » afin de « donner un nouveau souffle » à l’institution communautaire.

En compagnie notamment de Mohamed Salem Ould Merzoug, le Secrétaire exécutif du G5 Sahel et de l’ambassadeur Mahamat Saleh Annadif, ministre coordonnateur, ils « sont venus rendre compte de l’état d’avancement de leurs travaux et recueillir les orientations du président en exercice du G5 Sahel », indique le document.

Le texte rappelle qu’ « en marge du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA), le 25 novembre 2022 en terre nigérienne, le chef de l’État tchadien et président en exercice du G5 Sahel, Général Mahamat Idriss Déby Itno, avait présidé une réunion de concertation des chefs d’État des pays membres » avec pour objectif d’impulser un nouvel élan qui permettra de lutter efficacement contre les groupes jihadistes présents au Sahel.

Mali : Des centaines de Burkinabè « en détresse » à Gao

Les exactions des groupes jihadistes ont poussé plusieurs burkinabè à s’exiler dans les pays voisins.Des Burkinabè qui avaient trouvé refuge dans le village de N’Tillit, dans le cercle de Gao, au Mali, ont reçu un ultimatum de présumés jihadistes d’abandonner ces lieux, a annoncé le représentant HCR à Bamako, Mohamed Askia Touré.

Il a ajouté que plusieurs centaines de déplacés et réfugiés burkinabé se sont rendus dans la ville de Gao, suite aux menaces des membres de ces groupes armés non étatiques.

« Des centaines de déplacées internes et réfugiés burkinabés en provenance de N’Tillit sommés par les groupes terroristes de quitter leur localité se retrouvent en détresse à Gao », a expliqué M. Touré, dans un Tweet, ce mercredi 18 janvier 2023.

Il a soutenu qu’ils ont bénéficié de « l’assistance d’urgence » de la part des acteurs humanitaires incluant le HCR.

Les exactions des groupes jihadistes ont poussé plusieurs burkinabè à se réfugier dans les pays voisins.

 Dans un rapport publié le 03 janvier dernier, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a alerté sur les « vagues croissantes de déplacement vers les pays [voisins], d’où l’apparition de besoins urgents et l’aggravation des vulnérabilités sous-jacentes ».

A la fin d’octobre 2022, 943 réfugiés burkinabè étaient recensés au Bénin, 4 958 au Togo, 4 042 en Côte d’Ivoire, 2 000 au Ghana et 2 458 au Mali, peut-on lire dans le même rapport.

Le pays vit une crise humanitaire sans précédent, avec près de deux millions de personnes déplacées internes du fait du terrorisme.

Mali : l’armée perd des soldats dans une attaque

Une attaque terroriste a visé dimanche 15 janvier une mission de sécurisation de l’armée sur Kwala-Mourdiah, dans la région de Koulikoro au centre du pays.Selon des sources sécuritaires, quatre soldats maliens et un civil, un charretier de passage dans la zone au moment de l’attaque, y ont perdu la vie.

Selon l’état-major des armées « des unités terrestres et l’aviation ont été vite engagées dans la zone pour des ratissages et des interventions aériennes dont le bilan fait état de 2 véhicules traités et 15 morts côté terroristes ».

Pour le moment, l’attaque n’a pas encore été revendiquée. Même si les yeux sont tournés sur le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) allié à Al-Qaïda.

Le groupe avait déjà revendiqué le dimanche 8 janvier dernier, une attaque contre un poste militaire à Sibi Koro, près de Didieni, toujours dans la région de Koulikoro (centre), où un militaire a été tué et de nombreux dégâts matériels enregistrés.

Preuve que l’insécurité gagne de plus en plus cette région, le vendredi 13 janvier dernier, en début de soirée, un policier a été tué et son arme emportée alors qu’il était en poste dans un établissement de micro-finance, à Nara.

Rappelons qu’en revendiquant l’attaque contre le poste de Didieni, le groupe jihadiste GSIM a promis de s’installer dans les faubourgs de Bamako où ils entendent intensifier leurs actions afin d’isoler la capitale malienne.

Ceci explique notamment les attaques terroristes perpétrées simultanément dans la nuit du 2 au 3 janvier, par le même groupe, dans les localités de Kassela et Markacoungo, à quelques dizaines de kilomètres à l’est de la capitale malienne, Bamako.

Afrique subsaharienne : la croissance devrait atteindre 3,6 % en 2023 (rapport)

La Banque Mondiale a revu à la baisse la croissance pour près de 60 % des pays, y compris pour plus de 70 % des exportateurs de métaux qui devraient être pénalisés par la poursuite de la baisse des cours mondiaux.À peine sortis de la pandémie de la Covid-19, les États de l’Afrique subsaharienne ont subi les effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Dans cette partie du continent noir, la Banque Mondiale table sur une croissance de 3,6 % en 2023 et 3,9 % en 2024.

« En dépit de l’atténuation attendue des pressions inflationnistes, le rythme de reprise devrait rester stable dans de nombreux pays en raison de l’impact négatif de la pauvreté persistante et de l’insécurité alimentaire sur la croissance, amplifié par d’autres facteurs de vulnérabilité tels que les conditions météorologiques défavorables, l’endettement élevé, l’incertitude politique, la violence et les conflits », ajoute l’institution financière dans ses dernières perspectives économiques.

Les pays subsahariens dont les économies sont tributaires de l’exportation des métaux seront plus affectés par la baisse de la croissance. « Ce ralentissement constitue un obstacle majeur pour le développement économique de l’Afrique subsaharienne. Le revenu par habitant ne devrait augmenter que de 1,2 % en moyenne en 2023-2024 », souligne la Banque Mondiale.

Poursuivant, elle annonce cette année que le revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait rester inférieur de plus de 1 % à celui de 2019. Et les projections anticipent que dans près de 40 % des pays, y compris les trois plus grandes économies de la région – l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigeria -, le revenu par habitant n’aura pas retrouvé son niveau antérieur à la pandémie même d’ici à la fin de 2024.

Dans ces trois pays, rapporte l’institution de Bretton Woods, « la croissance s’est fortement contractée pour ressortir à 2,6 % seulement en 2022 ». La nation arc-en-ciel « n’a enregistré qu’une croissance de 1,9 % en raison (notamment) de l’aggravation des pénuries d’électricité et du renforcement des politiques de rigueur pour juguler l’inflation », explique la Banque Mondiale.

Par contre, en Angola, les cours élevés du pétrole et la stabilité de la production de l’or noir ont permis un rebond de 3,1 %. Le Nigeria, de son côté, a vu sa croissance s’affaiblir à cause de l’intensification des problèmes de production dans le secteur pétrolier. Résultat, l’inflation y « a dépassé 21 % en 2022, son niveau le plus élevé depuis 17 ans ».

Globalement, remarque l’institution financière, « les tensions sur les prix des denrées alimentaires, déjà importantes avant la pandémie, se sont encore intensifiées en raison des aléas climatiques, des perturbations de l’approvisionnement aggravées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une fragilité et d’une insécurité accrues et, dans certains pays, de fortes dépréciations monétaires ».

L’année dernière, l’inflation des prix alimentaires a dépassé 20 % dans plus d’un quart des pays. Cela a ralenti la progression des revenus réels et de la demande des consommateurs et aggravé l’insécurité alimentaire.

« Malgré le récent relâchement des prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie, les coûts d’importation sont restés élevés, ce qui a contribué à creuser les déficits courants. La précarité des situations budgétaires due à la pandémie a persisté et, l’année dernière, la dette publique était supérieure à 60 % du PIB dans près de la moitié des économies de la région. La viabilité de la dette s’est encore détériorée dans de nombreux pays non producteurs de pétrole, entraînant une hausse des coûts d’emprunt, des sorties de capitaux et une dégradation de la cote de crédit », conclut la Banque Mondiale.

Mali: retour mouvementé de l’Imam Dicko à Bamako

L’accueil triomphal que les partisans de l’Imam Mahmoud Dicko voulaient réserver à leur leader de retour des Lieux Saints de l’Islam, le samedi 14 janvier, ne s’est pas passé comme prevu.L’Imam Mahmoud Dicko à séjourné aux Lieux Saints de l’Islam où il a officiellement nommé membre Permanent de la Ligue Islamique Mondiale (LIM), une « ONG basée à la Mecque et composée de tous les courants des pays musulmans ». Il s’agit d’une organisation qui prône l’amitié et la solidarité entre les peuples. 

A travers cette nomination considérée comme une consécration pour sa carrière au service de la religion, l’Imam Mahmoud Dicko devient également membre du Bureau des Ulémas de la LIM. Un couronnement qu’il a dédié à tous les leaders ainsi qu’à toute la communauté musulmane du Mali.

C’est pour cette raison que ses partisans s’étaient donnés rendez-vous à l’aéroport de Bamako afin de lui réserver un accueil chaleureux. Mais c’était sans compter sur la présence d’un impressionnant dispositif de sécurité dont les éléments n’ont pas hésité à charger les partisans de l’Imam Dicko. Pour le moment, les raisons de cette répression ne sont pas connues, d’ores et déjà elle a été condamnée par de nombreuses voix au Mali, y compris celles de leaders politiques. Plusieurs d’entre eux lui ont même rendu visite à son domicile pour lui exprimer leur soutien.

Pas en odeur de sainteté avec les militaires au pouvoir

Bien qu’étant le leader incontesté du mouvement citoyen qui a précipité le renversement de l’ancien régime en août 2020, l’Imam Dicko avait pris ses distances avec les autorités de la transition depuis mai 2021, correspondant à la deuxième partie de la Transition pendant laquelle nombreux de ses proches nommés lors de la première partie ont été écartés.

Preuve de ce divorce entre les autorités de la Transition et l’Imam Dicko, récemment les partisans de ce dernier n’hésitaient pas à désavouer et à marquer leur rejet de toutes les initiatives prises par le gouvernement. La dernière illustration c’est la sortie récente de ses partisans regroupés au sein de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de Mahmoud Dicko (CMAS) demandant aux autorités de renoncer à l’élaboration d’une nouvelle Constitution devant remplacer celle en vigueur depuis le 25 février 1992.

Mali : un ambulancier sud-africain « vendu » au GSIM

Capturé en Libye, un Sud-africain affirme dans une vidéo avoir été livré au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) dans le nord du Mali.Devant un tapis vraisemblablement accroché à un véhicule ressemblant à un L200, un homme blanc habillé en tenue africaine, barbe fournie s’exprime en anglais dans une vidéo d’un peu moins de deux minutes visionnée à APA. « Je m’appelle Gerco Van Deventer, nous sommes le 4 janvier », débute, l’air serein, l’orateur qui se présente ensuite comme un citoyen « sud-africain ». M. Van Deventer affirme être un captif de « la branche d’Al Qaida au Mali », en référence au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM).

Après plusieurs années en Afghanistan où il a servi dans plusieurs structures dans le privé, Gerco Van Deventer, médecin militaire, est entré en 2017 en Afrique du Sud. En chômage, il a accepté un poste d’ambulancier en Libye, en proie à une crise sécuritaire et institutionnelle depuis la mort de l’ancien guide et président Mouammar Kadhafi en 2011. C’est dans ce pays qu’il a été kidnappé le 3 novembre 2017 avant d’être « vendu » huit mois plus tard au GSIM, dans le plus grand secret.

Pourtant, ses proches s’étaient mobilisés pour sa libération, en vain. Dans une vidéo de deux minutes diffusée en janvier 2019, Gerco Van Deventer demandait, en sanglots, sa libération, en faisant part de ses soucis de santé. À l’époque, ses ravisseurs réclamaient 1,5 millions de dollars, selon le directeur de l’ONG Gift of the Givers, Dr Imtiaz Soliman, cité par le média sud-africain News24.com. Depuis, son dossier est au point mort.

Face à cette impasse, Gerco Van Deventer, âgé aujourd’hui de 48 ans, avoue avoir fait cette nouvelle apparition. « Après de nombreuses tentatives ratées par les jihadistes pour entrer en contact avec le gouvernement, ils ont échoué et mon existence n’a aucune valeur à mes yeux. Alors je tente quelque chose pour rester en vie », explique-t-il.

En dehors de la vidéo, l’otage sud-africain aurait demandé à sa femme à travers une lettre écrite à son nom par ses ravisseurs, d’entrer en contact avec l’épouse du journaliste français Olivier Dubois, lui aussi enlevé en avril 2021 par le GSIM alors qu’il était en reportage dans le nord du Mali. L’épouse de Gerco Van Deventer contactée par APA n’a pas voulu répondre à nos sollicitations.

Ce n’est pas la première fois qu’un sud-africain se retrouve en captivité au Mali. En 2011, Stephen McGrown a été enlevé à Tombouctou par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avant d’être libéré en 2017. A l’époque, Prétoria affirmait n’avoir pas payé de rançon aux jihadistes.

Mali : Le GSIM revendique l’attaque meurtrière contre l’armée dans le centre

L’armée malienne a annoncé la mort de 14 soldats dans eux attaques revendiquées par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) dans le centre.Le 10 janvier dernier, une patrouille de l’armée a été la cible de deux attaques meurtrières sur l’axe Tenenkou-Macina, dans la région de Mopti (centre). La première opération qui s’est déroulée sur le tronçon reliant Dia et Diafarabé, a été menée à l’aide d’un engin explosif improvisé (EEI) sur lequel un véhicule militaire a sauté. Quant à la seconde attaque, elle est survenue sur l’axe Koumara et Macina. Pour celui-ci, les jihadistes ont fait recours à au moins trois engins explosifs improvisés (EEI), avant d’engager des combats avec les militaires.

Le bilan établi par l’état-major des armées du Mali fait état de 14 militaires tués, 11 blessés et 1 véhicule détruit. La même source indiquent que les jihadistes ont perdu 31 des leurs et un autre blessé récupéré. Par contre, l’armée ne fait pas cas des dégâts matériels.

Revendiquant ces attaques, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) – ou JNIM en arabe ( Jamaat Nosrat al-Islam wal-Muslimine) – affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a affirmé avoir tué 12 militaires parmi lesquels 5 dépouilles d’hommes blancs attribuées aux « mercenaires de Wagner ». 

Dans un enregistrement d’un peu plus de deux minutes authentifié par plusieurs sources spécialisées, le groupe expose le butin récupéré après les combats à savoir deux véhicules militaires dont un équipé d’une mitrailleuse 14,5, 4 kalachnikovs, une mitrailleuse PKM, de nombreuses caisses de munitions, etc. Aussi, l’intervenant dans cette vidéo affirme la destruction de deux véhicules militaires. Il déclare que les assaillants ont perdu 5 des leurs.

Depuis le début de l’année, le GSIM mène des opérations dans le centre du Mali et élargit son champ d’action vers l’Ouest non sans assumer son ambition de « ceinturer» Bamako. 

Mali : l’Onu constate une détérioration de la sécurité

Le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS, sigle anglais) a dévoilé récemment son rapport semestriel couvrant la période allant du 23 juin 2022 au 30 décembre 2022.Ces six derniers mois, la situation sécuritaire au Mali ne s’est pas améliorée, selon le rapport du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS, sigle anglais) présenté mardi 10 janvier par sa cheffe par Intérim, Giovanie Biha. Selon le document consulté à APA, la sécurité s’est détériorée dans ce pays sahélien surtout après le départ de Barkhane, précipité par la brouille diplomatique entre Paris et Bamako, sur fond de rapprochement des autorités de la transition malienne avec Moscou et un supposé recours aux mercenaires de Wagner.

Dans des zones comme celle dite des « trois frontières », les affrontements entre groupes jihadistes rivaux, l’Etat islamique et le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ainsi que des mouvements impliqués dans le processus de paix ont fait monter le niveau d’insécurité, constate l’Onu. Cette situation a causé de nombreux morts et des blessés parmi les civils ainsi qu’un mouvement sans précédent des populations fuyant vers des zones relativement plus sécurisées au niveau des régions de Gao et Ménaka.

L’une des conséquences de cette insécurité est l’accroissement du nombre de personnes déplacées internes au Mali qui s’établit à plus de 400 000 individus. Ce, alors que les besoins humanitaires vont crescendo, les financements pour y faire face ne sont pas à hauteur de souhait.

Selon l’ONU, en 2022, 7,5 millions de personnes ont eu besoin d’assistance humanitaire dans le pays, contre 5,9 millions en 2021. Toujours l’année dernière, elles étaient 12,9 millions de personnes (contre 11,7 millions en 2021) à être affectées dont 52% de femmes et 56% d’enfants, parmi lesquelles, 7,5 millions (contre 5,9 millions en 2021) sont considérés en besoins d’assistance humanitaire dont 2,4 millions présentent des besoins aiguës. Ainsi, 36% de la population totale, soit plus d’une personne sur trois, a besoin d’une assistance humanitaire.

Mali : le GSIM assure s’installer dans la « banlieue » de Bamako

Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ne cache plus son objectif d’encercler la capitale du Mali.Le GSIM a revendiqué mardi 10 janvier deux assauts contre des checkpoints de la gendarmerie à Didiéni et à Sébékoro. La coalition jihadiste sahélienne liée à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), affirme s’installer progressivement « dans les faubourgs de Bamako ».

Dans ces deux localités situées respectivement dans les régions de Kayes (ouest) et de Koulikoro (centre), les insurgés islamistes affirment avoir tué au moins un gendarme, détruit plusieurs véhicules et emporté des armes.

Le 2 janvier dernier, le même groupe s’était attaqué au poste de contrôle de Kassela, à une quarantaine de kilomètres, à l’est de Bamako, tuant un agent de la protection de l’environnement et des forêts. Dans la foulée, les jihadistes affiliés à AQMI ont lancé une offensive contre le poste de secours de la protection civile de Markacoungo, faisant au moins trois morts parmi les sapeurs-pompiers maliens.

Au mois de juillet, la filiale sahélienne d’AQMI avait, à travers sa branche la plus active, la Katiba du Macina dont la zone d’action se situe principalement dans le centre, revendiqué un assaut à la voiture piégée contre le camp Soundiata Keita de Kati, à moins de vingt kilomètres de Bamako.

L’attaque avait été qualifiée « d’audacieuse » par plusieurs observateurs en raison de la cible considérée comme le cœur du pouvoir, incarné depuis mai 2021 par des militaires. À travers ces attaques, le GSIM vise à « isoler » Bamako à l’heure où « le gouvernement prétend avoir pris le dessus » sur le groupe jihadiste.

À la faveur d’une brouille avec Paris, Bamako s’est davantage rapprochée de Moscou et a fait appel à des « instructeurs » russes, considérés par les chancelleries occidentales comme des « mercenaires » du groupe paramilitaire controversé Wagner. Irritées, les autorités françaises ont accéléré le départ définitif de Barkhane, dix ans après l’intervention Serval pour chasser les jihadistes des villes du nord du Mali et contenir une éventuelle progression vers Bamako.