Tchad : les enseignants du Lac à l’école de la lutte contre le Sida et le Covid-19

Une formation sur l’utilisation des guides de santé sexuelle, de la reproduction au VIH/Sida et la lutte contre le Covid-19 en faveur des enseignants, se tient du 09 au 13 août à Bol, dans la province du Lac

Cette formation des enseignants à l’utilisation du Guide pédagogique pour le développement des compétences en éducation de la santé reproductive, à la lutte contre le VIH/Sida et le Covid-19 est une initiative de l’Unicef en partenariat avec le ministère tchadien de l’Education nationale. Une cinquantaine d’enseignants des Inspections pédagogiques de l’Elémentaire primaire (IPEP), prennent part aux travaux.

A l’issue des quatre jours de formation, les participants auront des outils nécessaires pour permettre aux jeunes apprenants de mieux se positionner face au Covid-19 et au VIH/Sida.

A cet effet, le secrétaire général de la province du Lac M. Yaya Ousmane Abdoul exhorte les enseignants à l’assiduité. Il estime que l’éducation est l’une des meilleures défenses contre l’infection des maladies sexuellement transmissibles.
Le délégué provincial de l’Education nationale et à la Promotion civique, Moussa Issa Moussa a quant à lui remercié les partenaires technique et financier pour avoir organisé cette formation à l’endroit des enseignants de son département.

Tchad : le PNUD forme les opérateurs économiques à Massakory

Un atelier de formation en faveur des opérateurs économiques des provinces du Lac et du Hadjer Lamis s’est ouvert le 9 décembre 2020 0 Massakory, c’est une initiative du Programme des nations unies pour le développement

Cette séance des opérateurs économiques de renforcement de capacités vise édifier les bénéficiaires sur les règles et procédures en vigueur tant au Tchad qu’à l’international. Sur les principes de passation de marchés, la constitution des dossiers d’appel d’offre et la maitrise des outils et plateformes de soumission des appels d’offre.

Le gouverneur de la province du Hadjer Lamis, Dr Haoua Outman Djamé souhaite qu’à l’issue de ces travaux les opérateurs économiques impulse un nouveau souffle à l’économie du court terme, et un espoir de perspectives économiques. Il s’est réjoui que le développement économique à long terme commence prendre de l’envol.

La formation des opérateurs économiques du Lac et du Hadjer Lamis veut booster le développement des deux provinces et contribuer à la relance économique.

Tchad : plus de 8000 militaires déployés au Lac

 Ces hommes de l’armée tchadienne devront assurer la sécurité dans cette partie du pays.

Lundi 29 juin, le président Idriss Déby a déclaré que plus de 8000 militaires ont été déployés dans la province du Lac Tchad. Ladite déclaration a été faite lors de la rencontre entre le chef de l’Etat et les parlementaires, au Palais présidentiel.

« Depuis la fin des opérations, il n’y a pas eu une seule incursion de Boko Haram sur notre territoire. Les soldats patrouillent nuit et jour. Et vous avez un effectif important de plus de 8000 hommes qui sont au Lac Tchad », a souligné le président.

« Vous avez une armée d’excellence, vous avez des soldats, des vrais qui ont sacrifié et qui sont prêts à sacrifier aussi leur vie pour la défense de la souveraineté du Tchad, pour la défense du peuple tchadien et de leurs biens », a affirmé Déby.

Selon lui, cette armée fait la fierté du Tchad. Il a indiqué que « dans toute société, vous avez des brebis galeuses. Mais la particularité de votre armée, elle n’a jamais reculée. J’ai suivi cette armée. (…) Je sais ce qu’elle est, je sais ce qu’elle a fait, je sais ce qu’elle a consenti comme sacrifice, et je sais ce qu’elle est prête aujourd’hui à faire. »

« Les soldats n’ont pas failli. Ils ont fait leur boulot correctement. Ils se sont distingués sur tous les théâtres où ils ont eu à prendre part. (…) C’est grâce à cette armée que notre pays est épargné comparativement aux autres pays du Sahel. C’est grâce à cette armée que le Tchad a secouru les pays frères du Sahel », a conclu le chef de l’Etat.

Tchad : un accord de 27 milliards a été signé pour redresser le Lac Tchad

A l’effet de soutenir les populations vulnérables des confins du Lac Tchad, un projet de financement à hauteur de 27 milliards a été signé entre le gouvernement et la Banque mondiale

L’accord a été signé le 9 juin à N’Djamena par le ministre de l’économie, Issa Doubragne et le représentant résident de la Banque mondiale au Tchad, François Nankobogo. Il vise à améliorer les conditions de vie des populations riveraines vivantes aux confins du Lac Tchad. Le montant du financement S’élève à 45 millions de dollars soit 27 milliards de FCFA

Le ministre de l’économie fait savoir que le projet vient en appui à la coordination régionale et au suivi des crises, à la connectivité et aux moyens de subsistance agricole dans les provinces ciblées. Tant du Cameroun, du Niger du Tchad et du Nigeria.  Les bénéficiaires de ce projet seront issus des populations vulnérables des zones d’interventions situées dans les trois autres pays, et comprendront notamment les jeunes à risque et les femmes

Le représentant résident de la Banque mondiale indique que son institution vient en appui à la province du Lac Tchad parce-que « la situation s’est détérioré progressivement au cours des années à la faveur de plusieurs facteurs ». Il regrette  que la région affiche deux indicateurs économiques faibles par rapport à l’arrière-pays et aux trois autres pays qui partagent le bassin. La crise sécuritaire imposée par Boko Haram a davantage contribué à la détérioration de la localité, a-t-il poursuivi.

Tchad : les méthodes des forces mixtes apeurent la population

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le mode opératoire des éléments de la force mixte suscite de grandes inquiétudes au sein de la communauté à Bol, dans la province du Lac.

A Bol, la population est effrayée par les moyens utilisés par les éléments de forces mixtes, pour lutter contre le terrorisme. Mardi dernier, un homme aurait été enlevé manu militari et sans aucune explication par des éléments de la force mixte. Depuis ce jour, sa famille est sans nouvelles et personne ne sait ce qui lui est reproché.

Selon un membre d’une ONG qui travaille dans cette province, ces pratiques militaires assimilées à de l’extrémisme intelligent, encouragent et alimentent l’action terroriste. Cette nouvelle violation des droits humains vient s’ajouter à la liste des plaintes de la population de cette zone en proie aux attaques de Boko Haram.

Les victimes de violations de droits humains nourrissent progressivement un sentiment de haine et sont vulnérables à l’enrôlement au sein de la secte.

La réponse à l’extrémisme n’est pas seulement militaire, ni par la force, a rappelé récemment le chef de l’Etat tchadien Idriss Déby qui a mis en avant la nécessité d’actions en faveur du développement et de l’éducation. La nécessité de lutter contre l’injustice doit être également au premier plan de la stratégie des autorités, au risque de créer un cycle sans fin de violences.

« Le problème est que les autorités ne semblent pas tolérer les remarques, même celles visant à les aider à rectifier leur action. Lorsque l’on relève des violations de droits de l’Homme, soient elles les balaient d’un revers de main, soient elles vous accusent de vouloir saboter ou d’être un ennemi. Dès lors, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde », analyse le représentant local à Bol d’une organisation des droits de l’Homme.

Selon des rapports de monitoring réalisés par des ONG dans la zone du Lac, de nombreux cas de violations des droits de l’Homme sont enregistrés : violations des droits à la propriété (cas de pillages), violation du droit à la vie et l’intégrité physique, violation du droit à la liberté (cas d’arrestations arbitraires) et des violences psychologiques.

Fin septembre 2019, des chercheurs du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme, ont expliqué à N’Djamena, au cours d’une conférence-débat, que l’extrémisme intelligent est plus grave que l’extrémisme violent. Ils ont estimé que l’un des facteurs de l’extrémisme intelligent est entre autres l’injustice ou encore la discrimination.

En février 2019, une information judiciaire a été ouverte après la diffusion d’une vidéo -tournée dans la province du Lac- montrant une femme fouettée par deux hommes qui semblent être des militaires, avait annoncé le ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi.

En juillet 2018, la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH) avait également dénoncé des violations de droits de l’Homme au Lac suite à la détention illégale de cinq citoyens relaxés par la justice suite à un conflit foncier.

La formation et la sensibilisation des forces de défense et de sécurité en matière de droits de l’Homme et de justice pourraient contribuer à réduire les violations. En décembre 2018, 25 officiers et 25 sous-officiers des forces de défense et de sécurité -armée, gendarmerie et police de Bol et Bagasola- ont été formés en renforcement de leurs capacités en matière de riposte aux violences sexuelles et basées sur le genre. Ce type de formation devrait s’étendre au respect des droits de l’Homme, une nécessité impérieuse.