Tchad : une dizaine de morts dans des affrontements entre rebelles tchadiens et soudanais

Les combats auraient eu lieu sur le site aurifère de Kouri Bougoudi et ils opposaient les rebelles du CCMSR et les rebelles soudanais du MJE.

 

Ils seraient environ 60 personnes à avoir perdu la vie le 12 janvier dernier dans la localité de Kouri Bougoudi. Cette zone aurifère tchadienne a été le théâtre de violents combats entre deux groupes rebelles. Il s’agit des éléments du CCMSR (Conseil de commandement militaire pour le salut de la République) un mouvement rebelle tchadien et ceux du MJE (Mouvement pour la justice et l’égalité) un groupe rebelle soudanais, jugé proche du gouvernement de N’Djamena.

Selon le directeur de cabinet du CCMSR, Cheikh Tahir, « Les membres du MJE ont attaqué nos positions dans Kouri Bougoudi puis nous avons riposté ». Selon des sources de l’AFP, une colonne de dizaines de véhicules du MJE est arrivée samedi 12 janvier depuis une base dans le sud libyen, et se serait trouvée sur le chemin du CCMSR.

Cette attaque du MJE serait une réponse à l’attaque meurtrière en décembre à Kouri Bougoudi d’orpailleurs du même groupe ethnique. Et les rebelles du CCMSR affirment que des forces gouvernementales tchadiennes ont épaulé le MJE lors d’un second accrochage samedi soir. Déclaration que dément le gouvernement tchadien. En effet, pour les autorités tchadiennes, « il ne se passe rien » à Kouri Bougoudi.

Selon un bilan du Mahamat Ali, chef du nouveau Mouvement rebelle pour le Développement et la Démocratie,  les affrontements ont fait 67 morts et plusieurs blessés côté rebelle soudanais. Tandis que 3 morts et 12 blessés sont enregistrés côté rebelles tchadiens. Des pertes en véhicules sont également à déplorer.

Tchad : des militaires blessés soigné à la base française

Ils sont sept militaires tchadiens à avoir subi une opération en début de cette semaine dans la capitale, N’Djamena.

 

Sept blessés d’affrontements intercommunautaires au nord du Tchad ont subi une opération chirurgicale à N’Djamena cette semaine. Quatre d’entre eux ont été opérés ce lundi 7 janvier tandis que les trois autres ont subi une opération le lendemain, mardi 8 janvier. Ils ont été pris en charge par la base militaire française à N’Djamena.

Une huitième personne a quitté l’hôpital tandis qu’une neuvième personne est grièvement blessée. Elle se trouve à l’hôpital de la Renaissance de N’Djamena mais n’a toujours pas subi une opération car l’hôpital exige le paiement de la somme de huit millions Francs CFA pour entamer les soins.

Des violences intercommunautaires ont éclaté le 28 décembre dernier entre deux groupes d’orpailleurs à Kouri Bougoudi, une zone aurifère située à l’extrême Nord du Tchad, frontalière de la Libye.

La tension est redescendue et plusieurs appels au calme ont été lancés. « Au-delà de nos différences, nous sommes avant tout des frères, nous sommes tous des tchadiens », a déclaré le chef de canton de Dar Assala, Alcharif Ousman Hissein Albarri qui a affirmé sa solidarité et sa compassion aux familles des victimes.

Le gouvernement a demandé aux chefferies traditionnelles de mieux s’impliquer dans la gestion des conflits, notamment avec l’avènement de la 4ème République.

D’après le ministre de l’Administration du territoire, de la Sécurité publique et de la Gouvernance locale, Mahamat Abali Salah, « il y a quelques mois, le gouvernement a demandé à la population de quitter ces zones. C’est une annonce préventive pour prévenir ce genre de conflits et préserver la sécurité de la population ».

Entre la Libye, le Niger et le Tchad, c’est une zone non contrôlée où l’on trouve « n’importe quoi, des coupeurs de route, des voleurs ». « Le Tchad à travers cette communication a voulu protéger la population. Si aujourd’hui nous trouvons que des gens se sont affrontés, nous considérons qu’ils sont hors-la-loi. Pour bénéficier de la couverture et de la protection de l’Etat, il faut être un bon citoyen », a estimé le ministre.

Tchad : environ 20 morts dans un affrontement entre orpailleurs et le CCSMR

Les deux parties se sont fait face la semaine dernière, faisant en plus de morts, plusieurs blessés dans les deux camps.

 

Les raisons ne sont pas clairement définies, mais une confrontation a eu lieu le 09 novembre dernier entre des orpailleurs et les éléments du Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCSMR), non loin de la frontière avec la Libye. Les deux parties se rejettent mutuellement la faute du déclenchement de l’incident.

Selon un communiqué que le CCSMR a rendu public hier, des « militaires des forces dites spéciales qui se sont déguisés en civils-orpailleurs pour attaquer une de nos bases avancées en territoire tchadien ». Les rebelles affirment que des orpailleurs à bord de plusieurs  véhicules « équipes d’armes lourdes de tout calibre et de plusieurs escadrons légers », ont pénétré leur camp nº11.

Déclaration que démentent fermement les orpailleurs. Selon eux, « il s’agit d’un conflit occasionné par quelques éléments du CCSMR. Ces derniers sont venus à Kouri-Bougoudi dans la soirée du jeudi 9 novembre 2018 et ils ont braqué quelques orpailleurs pour les déposséder de leurs biens ».

Alors face à la résistance de certains orpailleurs, des tirs vont se faire entendre ôtant la vie à deux personnes. C’est donc dans le souci de poursuivre et d’appréhender ses « criminels » que les orpailleurs se sont retrouvés en territoire libyen dans le fief du CCSMR.

« Ils ont demandé à ces derniers de leur livrer les assassins des orpailleurs à Kouri Bougoudi. Les rebelles ont répondu qu’ils ne connaissent pas ceux qui ont tué les deux personnes, qu’ils ne sont pas des ennemis des civils mais plutôt du gouvernement », explique un orpailleur.

C’est donc ainsi que la tension est montée des deux côtés. S’en est donc suivi un echange de tirs qui a fait de nombreuses victimes. Le CCSMR avance un bilan de 3 morts et 7 blessés dans ses rangs. Le bilan provisoire avancé par les orpailleurs est d’au moins 18 morts et plusieurs disparus.

 

Tchad : un ex chef rebelle visé par le bombardement à Kouri Bougoudi

Deux campements ont été visés par des hélicoptères de l’armée nationale dans cette localité le 13 septembre dernier.

 

Le bombardement aérien par deux hélicoptères de combat de l’armée a visé deux campements hébergeant des orpailleurs originaires du septentrion tchadien. Plusieurs éléments d’information nous permettent aujourd’hui de comprendre avec précision les tenants et aboutissants de ce bombardement. Les hélicoptères ont minutieusement choisi leur cible avec précision avant de larguer une dizaine de bombes sur deux campements dans la zone aurifère de Kouri Bougoudi, situé à 35 km de la frontière Libyenne, d’après plusieurs témoignages recueillis sur place.

Jeudi dernier, jour du bombardement, les hélicoptères survolaient à basse altitude deux campements suspectés d’héberger des orpailleurs. Le bombardement a été téléguidé grâce à la position GPS de la cible. Pendant quelques minutes, les hélicoptères ont largué des bombes puis ont actionné une arme de calibre 17. Le but était de neutraliser les individus se trouvant dans ces deux campements, d’après des sources concordantes.

En réalité, le tir des hélicoptères de combat de l’armée, guidé depuis le sol à l’aide d’une position GPS, visait à tuer l’ancien commandant d’escadron du mouvement rebelle de l’Union des Forces Démocratiques pour le Développement (UFDD), le colonel Dadi Kokei Chidi. Celui-ci qui a regagné la légalité après l’éclatement de ce mouvement rebelle en 2010, s’est depuis lancé dans les activités de recherche d’or dans la localité de Kouri Bougoudi.

Les autorités tchadiennes sont restées étrangement silencieuses après ce raid héliporté. Tout porte à croire qu’elles soupçonneraient ce dernier d’être en connivence avec un mouvement rebelle en recomposition au nord du Tchad, selon une source sécuritaire ayant requis l’anonymat. Cette attaque aérienne a provoqué la mort de 2 deux civils qui n’ont aucun lien avec une quelconque rébellion.

Au moment de l’attaque, plusieurs campements d’orpailleurs tchadiens étaient implantés dans les parages. Les deux hélicoptères ont restreint leur rayon de bombardement afin de ne pas provoquer des pertes en vies humaines conséquentes. Ils ont ciblé uniquement deux campements dont l’un hébergeait le colonel Dadi Chidi Kokei.

Celui-ci serait « redouté par l’armée pour sa combativité et sa témérité au combat, notamment lors des batailles entre 2007 et 2009 entre l’armée et l’UFDD », selon un témoignage ayant requis l’anonymat.

Des orpailleurs présents sur les lieux accusent l’armée de l’air d’avoir utilisé lors de ce tir héliporté des bombes à fragmentation et à sous-munitions contre les deux campements visés, afin de neutraliser leur cible. Cet ancien officier rebelle a été blessé dans le bombardement mais son pronostic vital n’est plus engagé, ont expliqué ses proches à AlWihda Info.

Pour des raisons purement stratégiques, l’armée s’est complètement retirée de la zone aurifère de Kouri Bougoudi pour laisser la possibilité à ses avions de guerre de contrôler cette localité par les airs, et surtout d’éviter une attaque rebelle dans une zone qu’elle juge très peu stratégique.

Une partie de l’armée Tchadienne s’est repositionnée entre la route de Wour et Zouarke pour contrer d’éventuelles attaques surprises contre la localité de Wour, lieu choisi pour abriter le commandement de la force du G5 sahel, explique une source militaire ayant requis l’anonymat.

Dans ce contexte de tension perceptible au nord du Tchad est intervenu le limogeage du directeur général du renseignement militaire, Ismael Chaibo, et du commandant de la zone de défense militaire n°3 de Faya Largeau, le général Abakar Choua Allahi, juste après l’attaque de Kouri Bougoudi le 11 août dernier. Il est reproché au premier de ne pas avoir transmis à temps les informations relatives à l’attaque de la localité de Kouri Bougoudi par les rebelles. Pour sa part, le second a refusé d’effectuer une mission dans la région du Tibesti sachant que la zone de défense n°3 abrite la logistique militaire et les avions de guerre qui seront déployés en cas d’intervention dans la région du Tibesti, selon certaines indiscrétions.

L’attaque du vendredi 11 août dernier perpétrée contre deux petits postes avancés de l’armée tchadienne par le Conseil du Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCSMR) a été considéré par le président Déby comme un coup d’éclat. Cette attaque est minimisée par des officiers de l’armée régulière qui doutent de la capacité de ce mouvement rebelle à inquiéter le régime.

Certains officiers ayant requis l’anonymat prédisent une destruction complète du CCSMR à la première confrontation armée. Pour cause, son amateurisme dans le combat du désert et l’absence des combattants aguerris dans ses rangs joue en sa défaveur.

L’attaque rebelle de Kouri Bougoudi a été un élément déclencheur de la prise d’une panoplie de mesures par le gouvernement. Pour accentuer la pression sur les orpailleurs, le ministre en charge de la Sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir avait annoncé le déclenchement d’une opération militaire terrestre et aérienne avec le bombardement de certaines localités aurifères du Tibesti afin de dissuader les orpailleurs d’être en connivence avec les rebelles.

La menace peut provenir de la recomposition d’un autre mouvement dans le sud libyen ou de la formation d’une alliance de plusieurs mouvements rebelles tchadiens basés en Libye. Une telle alliance viserait à mener une attaque de plus grande envergure contre des positions de l’armée à l’avenir.

Pour l’instant, le calme prévaut dans la région du Tibesti et les hommes en treillis de l’armée contrôlent effectivement toute la région du Tibesti.

Tchad: le gouvernement dément une autre attaque au Tibesti

Selon le Ministre de la Sécurité publique, ce « sont des allégations mensongères des mercenaires ».

 

Un groupe rebelle tchadien, basé en Libye, a annoncé le 22 août 2018 avoir attaqué deux mines d’or à Kouri Bougoudi dans le Tibesti (nord du pays). Une information démentie par le ministre de la Sécurité et des sources militaires. Ces éléments contradictoires témoignent d’un regain de tensions dans cette zone proche de la frontière libyenne où les incidents se multiplient.

Le groupe rebelle tchadien du Commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) a affirmé avoir mené une attaque le 21 août contre deux mines d’or de la localité de Kouri Bougoudi, proche de la frontière libyenne. Une attaque aussitôt démentie par le ministre de la Sécurité Ahmat Bachir. «Pas une seule attaque ne nous a été signalée par nos forces de défense et de sécurité. Pourtant, je suis en contact avec le commandement à Faya, capitale de la région nordique du Bourkou-Ennedi-Tibesti, d’où partent la plupart des opérations dans la zone», a indiqué à l’AFP une source militaire tchadienne à N’Djamena.

Le CCMSR, né en 2016 dans le Sud libyen, «est le mouvement de rébellion tchadienne le mieux armé. Il revendique le plus grand nombre de rebelles, comparé aux autres mouvements. Dans ses rangs, on y trouve d’anciens rebelles, comme ceux qui étaient au Darfour, au Soudan, dans les années 2000, mais il intègre aussi et systématiquement des rebelles fraîchement arrivés en Libye ou encore des déserteurs de l’armée tchadienne. Ses membres sont de différentes ethnies», explique RFI.

Ce n’est pas le premier incident qui est signalé dans ces régions du nord du Tchad, proche d’un Etat libyen en décomposition dans lequel les milices de tous bords peuvent s’épanouir. L’armée tchadienne avait lancé le 16 août une intervention aérienne et terrestre pour «nettoyer» les localités aurifères de Kouri Bougoudi et de Miski après un ultimatum de 24 heures aux populations locales sommées de quitter les lieux.

Selon Toubou media  «il n y a pas eu de morts d’hommes mais d’énormes dégâts sur les palmeraies et les fermes environnantes. Des dizaines de dromadaires et de chèvres ont aussi péri dans ces bombardements et d’autres centaines perdus dans la nature… Nul doute que le régime MPS (Mouvement patriotique du salut, parti du président tchadien Idriss Deby, NDLR) veut faire payer aux Toubous (populations vivant dans le nord-est du Sahara, et notamment dans le nord du Tchad, dans le massif du Tibesti, NDLR) leurs sympathies avec les différentes rébellions.»

Le 11 août, le groupe rebelle avait revendiqué l’attaque de Kouri Bougoudi, située dans dans la région désertique du Tibesti qui attire des orpailleurs de différentes régions du Tchad en raison de ses ressources aurifères. Selon le porte-parole du CCMSR, l’attaque du 11 août, menée, semble-t-il, par une colonne lourdement armée, a fait 73 morts et 45 prisonniers du côté de l’armée tchadienne; quatre morts et sept blessés graves du côté des rebelles. Le gouvernement n’a communiqué aucun bilan humain de cette opération.

Depuis le Sud libyen et l’Est soudanais, plusieurs rébellions tchadiennes tentent de survivre grâce à des aides financières, au mercenariat ou à divers trafics, selon des analystes.