Tchad : les habitants du village Léo fuient après les affrontements sanglants dans la Kabbia

Au moins quatre personnes ont perdu la vie à l’issue du conflit qui oppose les agriculteurs et éleveurs du village Léo Mbaye, département de la Kabbia, province du Mayo-Kebbi Est.

Un conflit intercommunautaire, opposant les éleveurs aux agriculteurs a été à l’origine d’un bain de sang dans la province du Mayo-Kebbi Est. Tout serait parti de la pénétration d’un troupeau dans des champs. Au moins quatre personnes y ont laissé leurs vies. D’après les riverains, les forces de défense et sécurité étaient impliquées dans les affrontements. Le village a d’ailleurs été incendié et les habitants en débandade. Les populations fuient pour chercher refuge dans les localités voisines, voire plus loin.

Pour les ressortissants du canton Léo, il s’agit d’un : « massacre planifié contre les autochtones par les autorités administratives. » Des dégats ont été enregistrés de façon rapide. Pertes en vie humaines, destruction des biens matériels, incendies et fuite des habitants entre autres.

Le gouverneur de la province du Mayo-Kebbi Est, explique : « Il y a des arabes qui viennent du Mayo-Boneye. Ils viennent armés et sur des chevaux. Ils sont nombreux. Le problème s’aggrave de plus en plus. Je suis en brousse. Je vois des maisons qui brûlent ».

Aux dernières nouvelles, les forces de défense et de sécurité ont été déployées sur les différents sites.

Tchad : réconciliation des éleveurs et agriculteurs de la Kabbia après les échauffourées

Une cérémonie de réconciliation des communautés Mousseye et Foulbé s’est tenue le 1er décembre 2020 dans la sous-préfecture de Pont Carol sous l’égide du gouverneur de la province du Mayo Kebbi Est

Suite aux affrontements meurtriers survenus du 23 au 24 novembre 2020 dans le département de la Kabbia, le gouverneur du Mayo Kebbi Est, Bachar Ali Souleymane a réuni les chefs traditionnels  des deux communautés. Notamment le chef de l’ethnie Mousseye représentant les agriculteurs et le chef de race Foulbé pour éleveurs. Ils ont refait le film des attaques ayant engendré plus de 20 morts et une trentaine de blessés. Le gouverneur a exhorté les différentes parties à se réconcilier.

La cérémonie de réconciliation a eu lieu en présence des leaders religieux et des autorités militaires du terroir. Deux charlatans sont passés aux aveux, ils reconnaissent intimider leur adversaire en reconnaissant avoir utilisé des subterfuges et dit qu’ils sont blindés. Après les auditions diverses, le numéro de la province a demandé de surpasser les différences et de préserver l’unité national. Il invite les éleveurs foulbés et les agriculteurs mousseye à la cohabitation pacifique. Cela passe la tolérance et l’acceptation de l’autre, conseil Bachar Ali Souleymane

D’après le gouvernement, 22 morts avaient été enregistrés au cours de ces violences, notamment 11 dans chaque partie et 34 blessés. Des villages, du bétail et des denrées alimentaires ont également été incendiés.

Tchad : conflit agriculteurs-éleveurs 67 personnes interpellés dans la Kabbia

Les présumés commanditaires de la confrontation entre éleveurs et agriculteurs dans la province du Mayo Kebbi Est ont été arrêtés et conduits à N’Djamena le 25 novembre 2020 par les forces de l’ordre

Suite aux violences qui ont causé des nombreux dégats humains et matériels dans le département de la Kabbia, province du Mayo Kebbi Est des autorités administratives et traditionnelles ont été arrêtées et conduits dans la capitale. Ils sont accusé d’être à l’origine de cet incident qui a causé la mort de plusieurs personnes et détruits plusieurs ménages. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 23 au 24 novembre 2020.

Il s’agit entre autres du sous-préfet du Bérem, le sous-préfet de Pont-Carol, le secrétaire général du département de la Kabbia et le chef de Canton de Bérem. Plusieurs autres acteurs directs ou indirects ont été interpellés. 67 personnes doivent être entendues dans le cadre de cette affaire.

Cette série d’interpellation fait suite à la réaction du Maréchal du Tchad. Depuis la province du Chari-Baguirmi dans laquelle il effectuait une visite de travail, Idriss Deby Itno a instruit au ministre en charge de la justice et son collègue de l’administration à traquer les commanditaires, complices et acteurs impliqués dans cette barbarie et faire appliquer la loi.

Depuis le 25 novembre, le gouverneur de la province et le procureur de la République près du tribunal de grande instance sont sur les sites des incidents. Ils rappellent au calme dans les localités affectées. Un couvre-feu a été instauré pour une semaine de 19h à 5h du matin dans tout le département de la Kabbia.