Tchad : 40 membres de Boko Haram tués vendredi suite aux affrontements au Niger et au Nigeria

La Force multinationale mixte (FMM), engagée dans la lutte contre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad, a indiqué avoir tué depuis vendredi quarante « terroristes » au cours de deux affrontements au Niger et au Nigeria.

Vendredi, « des terroristes de Boko Haram, opérant le long de la rivière Kamadougou, entre le Niger et le Nigeria, ont attaqué nos troupes positionnées à Gueskerou (Niger, NDLR). (…) Les troupes ont défendu avec acharnement leur position tuant 27 terroristes », selon un communiqué reçu par l’AFP dimanche.

Après les combats, plusieurs jihadistes ont fui au Nigeria, a précisé la FMM. Samedi, un nouvel affrontement entre les éléments de la force multinationale et des combattants de Boko Haram a eu lieu, cette fois autour d’Abadam, au Nigeria.

« Intensifier » les opérations

Selon le communiqué de la Force, 23 membres de Boko Haram ont été tués. Un jihadiste a été capturé. Dans son communiqué, la FMM a réaffirmé sa détermination « à intensifier » ses opérations jusqu’à ce que « la dernière des positions tenues par Boko Haram ait été neutralisée ».

Fin février, un contingent de plus de cinq cent soldats tchadiens, dépendant de la FMM, est entré au Nigeria pour « prêter main forte » à l’armée nigériane.

La FMM, appuyée par des pays occidentaux, regroupe des militaires du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Nigeria, engagé dans la lutte contre Boko Haram dans la région du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés de citoyens locaux.

G5 Sahel : les chefs d’Etat-major des pays réunis au Niger

C’est depuis hier ce 25 octobre qu’ils prennent part à une rencontre qui porte sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme dans la zone.

 

Les chefs d’Etat-major des pays membres du G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) participent depuis jeudi à une réunion à Niamey axée sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme dans la zone.

Face à la situation d’insécurité qui prévaut dans la zone d’opération de la Force conjointe du G5 Sahel, il s’agit, au cours de la réunion, de définir les modalités pratiques du transfert du Poste de Commandement interarmées de Théâtre (PCIAT) de la Force conjointe du G5 Sahel de Sévaré à Bamako, au Mali, « pour que la Force conjointe puisse atteindre dans les meilleurs délais la pleine capacité opérationnelle et renouer avec un rythme opérationnel qui permette de conserver l’initiative et d’obtenir l’ascendant sur l’ennemi », a déclaré le chef d’Etat-major des Armées du Niger, le général de Corps d’Armée Ahmed Mohamed, présidant l’ouverture de la rencontre.

Si la situation sécuritaire est jugée globalement calme à l’Ouest et à l’Est de l’espace G5 Sahel, elle demeure préoccupante et volatile, selon Ahmed Mohamed, dans la région dite des « trois frontières » entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, « en passe de devenir un sanctuaire de groupes terroristes et criminels », en dépit de tous les efforts que déploient les forces nationales des pays membres de la Force conjointe du G5 Sahel.

Il est à souligner que le Poste de Commandement interarmées de la Force conjointe du Sahel de Sévaré a été la cible d’un attentat-suicide, le 29 juin dernier, revendiqué par le groupe jihadiste de Soutien à l’Islam et aux Musulmans, proche d’al-Qaïda, occasionnant des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts matériels. Pour le Chef d’Etat-major des Armées nigérien, cette attaque a « sans nul doute hypothéqué l’opérationnalisation de la Force Conjointe du G5 Sahel qui devait atteindre la pleine capacité opérationnelle le 15 juillet 2018 ».

Cependant, a-t-il précisé, les différentes opérations conduites dans des secteurs de la zone d’opération, « avec des résultats très encourageants », ont enclenché une dynamique susceptible de déstabiliser les groupes terroristes.

« Le combat contre le terrorisme est un combat difficile qui s’inscrit dans la durée, mais avec la détermination commune de tous les acteurs, la Force Conjointe viendra à bout des groupes terroristes », a-t-il affirmé.

La force conjointe G5-Sahel, rappelle-t-on, est née de la volonté des chefs d’Etat de la Mauritanie, du Mali, du Tchad, du Burkina Faso et du Niger de faire face à la recrudescence des attaques terroristes meurtrières et dévastatrices perpétrées par les mouvements djihadistes et autres terroristes notamment dans les pays riverains du bassin du Lac Tchad, au Mali et dans les Etats voisins.