Politique : Déby salue le consensus de la politique tchadienne

Pour arriver à la désignation des membres du CNDP, du côté de l’opposition tout comme de la majorité, il a fallu plusieurs séances de rencontre, d’échange, souvent virulents.

 

Après plusieurs jours de tractation et de tiraillement, l’opposition a réussi enfin à désigner sous le contrôle du président de la République Idriss Déby Itno, ses membres pour le Cadre National de Dialogue Politique (CNDP). Ils sont au total 15 membres de l’opposition. La majorité avait déjà désigné ses membres.

Pour arriver à la désignation des membres du CNDP, du côté de l’opposition tout comme de la majorité, il a fallu plusieurs séances de rencontre, d’échange, souvent virulents. Mais finalement le consensus a prévalu. Ce consensus a été même salué par le chef de l’Etat Idriss Déby Itno, en installant les membres du CNDP, ce jeudi 24 mai 2018.

« Tous ensemble, nous avons gagné un important challenge en plaçant l’intérêt supérieur de notre pays au-dessus des intérêts particuliers et des considérations partisanes. Le mérite des uns et des autres est entier surtout que nos différentes séances d’échanges se sont déroulées dans un climat de convivialité et de fraternité », se réjouit le président de la République. Il se félicite de cette conduite honorable et de ce sens marqué de responsabilité qui prouve l’harmonie qui existe dans la sphère politique.

« Bravo mes chers frères et sœurs pour cet élan fortement patriotique et cette forte conscience citoyenne » déclare le président Idriss Déby Itno. Il exhorte  à privilégier  cette attitude positive qui est tout à l’honneur de l’ensemble de la classe politique tchadienne. Pour le chef de l’Etat, la classe politique vient de franchir un palier de taille en accordant ses violons sur les deux listes des membres du CNDP. Celles-ci se fondent dans un « tout unique  qui s’appelle le CNDP et il s’agit certainement de la magie de la politique ».

En dépit de la parité qui est synonyme d’expression plurielle,  Idriss Déby Itno forme le vœu que le CNDP soit une équipe soudée, homogène et interactive au service exclusif de la démocratie tchadienne.

 

 

Grève des travailleurs: le moratoire proposé par le président rejeté

Le 23 mai 2018, les travailleurs membres de la plateforme syndicale revendicative se sont réunis à la bourse du travail pour se pencher sur la proposition du président de la République.

 

Les travailleurs rejettent la proposition du moratoire du président Deby. Avant le début de l’assemblée générale déjà les travailleurs murmurent “ on est prêt à reprendre la grève si le gouvernement paie le salaire intégral sans la coupe des mesures austérité” dit un travailleur du secteur de l’éducation. Pour les travailleurs il n’est pas question que le gouvernement continu à ne pas respecter les accords signés avec les syndicats.

“Si le salaire du mois de mai est payé intégralement comme le stipule l’accord du 14 mars 2018 signé en début de l’année 2018 nous allons réfléchir pour éviter la grève” nous confie un membre du syndicat du secteur de la santé. Du côté du gouvernement, l’on annonce que la situation est difficile, y’a pas de l’argent pour mettre en application l’accord du 14 mars dernier.

Pour Barka Michel, déjà l’accord signé ressemble à un moratoire et exige le paiement intégral du salaire de mai. Selon lui le moment actuel n’est pas propice pour l’augmentation des heures de travail.

“Les travailleurs sont frustrés, par exemple on prend un jeune sans expérience pour mettre directeur à la tête d’un enseignant vieux de 25 ans de carrières. Les travailleurs demandent un changement, il n’est plus question qu’on nomme des militants du MPS ou encore des Tchadiens ressortissants de la même localité du président de la République”.

Ce vendredi 25 mai 2018, les centrales syndicales seront reçues par le président de la République pour recueillir les résultats obtenus auprès de la base. Il faut se dire qu’on n’est pas loin d’une grève du secteur public au Tchad.

CNDP : les 30 membres connus

Après les partis de la majorité démocratique, les partis politiques de l’opposition ont désigné les 15 personnes devant siéger dans le Cadre national du dialogue politique(CNDP) .

 

C’est ce jeudi 24 mai que les membres qui siégeront dans la Cadre national du dialogue politique (CNDP) se seront installés. Ceux-ci sont au nombre de 30 et sont issus des partis de l’opposition et de la majorité démocratique. Les deux parties ont obtenu chacun le même nombre de membres. C’est-à-dire 15 membres venant des partis politiques de la majorité démocratique et 15 autres ressortissants de l’opposition.

La liste des 15 membres issus des partis de l’opposition a été présentée hier. En effet c’est lors d’une rencontre avec le Chef de l’Etat que ceux-ci ont constitué une liste consensuelle dans la soirée du 22 mai. Pour ce qui est de la liste des partis de la majorité, celle-ci a été constituée lundi. Les adhérents à ces partis avaient rencontré Idriss Deby vendredi 18 mai dernier. Au terme de la rencontre la promesse avait été fait de présenter la liste le lundi suivant.

Promesse qui a été tenu. Rappelons cependant que la réunion qui a eu lieu vendredi était ne ultime rencontre en quelque sorte vue que la précédente liste ne faisait pas l’unanimité. Il était donc question pour le Président de la république en convoquant cette rencontre d’« harmoniser les points de vue et arrêter une nouvelle liste consensuelle qui mettra d’accord tout le monde », comme l’indique le site de la présidence.

A cours de cette assemblée le Chef de l’Etat a d’ailleurs tenu à expliquer « que le CNDP qui sera mis en place jouera un important rôle pour favoriser un climat politique sain et des élections libres, transparentes et apaisées ». Une grande charge pèse donc sur les épaules de ces 30 membres qui prendront fonction demain lors d’une cérémonie qui aura lieux au Palais présidentiel.

Partis politiques : Idriss Déby rencontre tous les présidents et Secrétaires généraux

Le Chef de l’Etat a rencontré le 15 Mai dernier, au palais présidentiel, tous les présidents et secrétaires généraux des partis politiques officiellement reconnus au Tchad

Ils étaient 223 présidents et secrétaires généraux des partis politiques officiellement reconnus au Tchad à prendre part à cette rencontre de concertation qui intervient très exactement une semaine après la première présidée par le Chef de l’Etat IDRISS DEBY ITNO. Le mardi, 15 mai 2018, il était question pour la majorité présidentielle et l’opposition démocratique de faire parvenir deux listes distinctes de 15 membres chacun pour la constitution d’un nouveau bureau du cadre national du dialogue politique (CNDP). Ce qui fût fait. En sa qualité de garant de la stabilité politique entre l’opposition et la majorité présidentielle, le Chef de l’Etat IDRISS DEBY ITNO a procédé à la lecture de ces deux listes qui lui ont été transmises par la majorité et l’opposition. Un tôlé général s’est installé dans la salle à la fin de la lecture de la liste nominative des 15 membres de l’opposition démocratique. Des contestations fussent de partout à l’image de ce chef de parti politique.

Ce n’est pas tout, en voulant vérifier si la liste de la majorité présidentielle a fait l’objet de consensus, le Président de la République IDRISS DEBY ITNO a constaté le même brouhaha de part et d’autre. Pour mettre un terme aux discussions, le Président de la République a fait une proposition qui a été acceptée par acclamation. Il a exhorté la majorité et l’opposition à procéder par vote à la désignation de leurs membres respectifs.

Présent à la rencontre, Le chef de file de l’opposition et président de l’UNDR, M. Saleh Kebzabo déclare qu’une grande décision ne peut pas être prise par 250 personnes. « Il faut que les uns et les autres reviennent à de meilleurs sentiments pour qu’on se mettent au travail. (….) mais, sachez que là où il y a désignation d’Homme, il y a toujours contestations ! ». Djividi Boukar Djibeing de l’opposition démocratique déclare pour sa part que le chef de file de l’opposition a exclu de facto de la liste tous les partis d’opposition ayant pris part aux travaux du Forum national inclusif.

Rendez-vous est pris pour le lundi 21 mai 2018 au  même endroit à l’effet d’entériner une nouvelle liste de 30 membres devant siéger au cadre national du dialogue politique (CNDP) dont 15 de la majorité présidentielle et 15 de l’opposition démocratique.

CIEC : le PDG de la CIEC reçu à la Présidence

Le président Directeur Général de la compagnie française Ciec, Simon Smadja a fait le déplacement en vue d’explorer d’éventuelles pistes d’investissement

Une délégation de la Compagnie internationale d’ingénierie et de construction (groupe français) conduite par son Président-directeur général, Simon Smadja a fait le déplacement à N’Djamena pour explorer avec les autorités tchadiennes les possibilités d’investir au Tchad.

La délégation a été reçue par le président Idriss Déby au Palais présidentiel. Il a été évoqué les diverses opportunités qu’offre le Tchad notamment dans le domaine des infrastructures, selon la Présidence.

 « Il y a plusieurs projets. Il y a d’abord le développement d’un plan mass pour faire le multimodal de main, c’est-à-dire croiser la route avec le chemin de faire dans les Etats limitrophes et croise également avec le nouvel aéroport de Djermaya qui verra le jour avec les investissements que nous apportons. On a même imaginé un grand marché à N’Djaména qui pourra être un hub », a déclaré le PDG de la CIEC.

Le Chef de l’Etat a rassuré son interlocuteur que le Tchad est ouvert à tous les investissements et qu’ils recevront toutes les facilités pour « venir accompagner le pays dans sa quête de l’émergence ».

Coopération: le chef de l’opposition congolaise reçu par Idriss Déby

Le député tchadien Saleh Kebzabo a été reçu en audience le 16 Mai dernier par le président tchadien avec lequel il a parlé de plusieurs sujets

Le chef de file de l’opposition tchadienne, le député Saleh Kebzabo, a été reçu mercredi, à la présidence de la République, par le chef de l’Etat Idriss Déby, a constaté APA. Interrogé à sa sortie d’audience, Kebzabo a déclaré avoir lui-même demandé cette rencontre en tant que chef de l’opposition.

« Il y a quelques jours, j’ai introduit une demande d’audience. La réponse m’a été immédiatement donnée. Nous avons abordé beaucoup de problèmes. Mais, je vous dis déjà que le forum et la constitution n’ont pas été l’objet de nos discussions », a dit Kebzabo.

Il a ajouté avoir convenu avec le président Déby qu’une « démocratie apaisée est l’une des solutions pour notre pays ». « Chaque acteur joue son rôle. Nous nous sommes bien compris sur un certain nombre de choses. La vérité a été dite. Ne pensez pas qu’on l’a occultée, que le président m’a caressé dans le sens du poil et que j’ai fait de même. Nous nous sommes dits des vérités en face et je pense que c’était utile pour l’avenir du pays », a poursuivi le député.

Saleh Kebzabo a été accusé, mardi, par certains partis politiques de l’opposition de les avoir écartés de la liste des membres qui devraient faire partie du cadre de dialogue.

Tchad : le Président Deby change entièrement son cabinet

Le Secrétariat General et le Cabinet civil de la Présidence de la République viennent d’être entièrement revus.

Monsieur Kalzeubet Pahimi Deubet est nommé Ministre d’Etat, Ministre Secrétaire General à la présidence de la République, en remplacement de Monsieur Jean Bernard Padare, appelé à d’autres fonctions;

Dr Mahamat Annadif Youssouf est nommé Ministre Secrétaire General Adjoint à la Présidence de la République, en remplacement de Monsieur Faiçal Hissein Hassan Abakar, appelé à d’autres fonctions;

Madame Banata Tchalet Sow est nommée Directrice de Cabinet civil à la Présidence de la République, en remplacement de Monsieur Issa Ali Taher appelé à d’autres fonctions;

Monsieur Brahim Mahamat Djamaladine est nommé Directeur de Cabinet civil adjoint à la Présidence de la République, remplacement de Madame Amira Idriss appelée à d’autres fonctions;

Tel est l’essentiel du contenu de deux décrets signés par le Chef de l’État et lu ce jour sur les antennes de la Radio Nationale.

4ème République tchadienne: le nouveau gouvernement prête serment

Les membres du gouvernement de la toute nouvelle 4e République au Tchad, ont prêté serment le 10 ai 2018, à N’Djamena devant la Cour suprême, en présence du président Idriss Deby.

Un seul des 29 membres de la nouvelle équipe, Mme Rosine Djibergui, nommée ministre de l’Aviation civile et du Transport, a refusé de prêter serment sur la Bible, ce que certains catholiques ne veulent pas faire.

Aux termes de la nouvelle Constitution, chacun des membres du gouvernement doit prêter serment conformément à sa croyance religieuse.

Le président de la Cour suprême a pris acte du refus de Mme Djibergui et le président Déby a aussitôt nommé à son poste son chef d’état-major particulier, le général Mahamat Orozi, qui a immédiatemment prêté serment.

Avec le départ de Mme Djibergui, le gouvernement ne comprend plus que huit femmes, alors que le président Deby souhaite favoriser la représentativité des femmes en politique.

Le gouvernement avait été constitué lundi par le président Deby.

La Constitution, adoptée la semaine dernière lors d’une session parlementaire boycottée par de nombreux députés de l’opposition, renforce les pouvoirs du président. Elle instaure un régime présidentiel intégral, sans Premier ministre ni vice-président.

Le leader de l’opposition, Saleh Kebzabo, a qualifié l’adoption de la nouvelle Constitution de « coup d’Etat constitutionnel contre la démocratie et le peuple tchadien », affirmant que « tous les pouvoirs (sont) désormais concentrés aux mains d’un seul homme ».

4ème République tchadienne : Idriss Deby nomme le nouveau gouvernement

Le premier gouvernement de la quatrième République qui exclue le poste de premier ministre, a été nommé le 07 Mai dernier par le président de la République Idriss Deby

Le président tchadien Idriss Déby a nommé le 07 Mai 2018, les membres de son gouvernement après la mise en place vendredi de la nouvelle Constitution pour une 4e République qui instaure un régime présidentiel sans Premier ministre, a annoncé la télévision nationale.

Composé de 24 ministres et 4 secrétaires d’État, dont deux ministres d’État, le nouveau gouvernement prêtera serment devant le président de la République, comme le veut la nouvelle Constitution promulguée vendredi.

L’équipe gouvernementale compte 9 femmes, conformément aux vœux d’Idriss Déby de favoriser la représentativité des femmes en politique.

Dix anciennes personnalités quittent le gouvernement, dont le ministre des Infrastructures, celui des Finances et celui du Pétrole.

Kassire Coumakoye, ancien Premier ministre (1993-1995 puis 2007-2008) d’Idriss Déby, devient ministre d’Etat conseiller à la Présidence, et l’avocat Jean-Bernard Padare devient ministre d’Etat chargé des Infrastructures.

Les portefeuilles de la Défense et de la Sécurité ainsi que celui du ministère des Affaires étrangères conservent leurs titulaires.

La Constitution, adoptée par une session parlementaire boycottée par de nombreux députés de l’opposition, renforce les pouvoirs du président tchadien avec la mise en place d’un régime présidentiel intégral, sans Premier ministre ni vice-président.

Au pouvoir depuis 1990, le président Déby a demandé au moment de sa promulgation vendredi « le concours des partenaires financiers » pour organiser les élections législatives repoussées depuis 2015, dont il a confirmé qu’elles devaient se tenir en novembre 2018.

Idriss Déby a également décrété vendredi une « amnistie générale », invitant tous les Tchadiens qui « pour une raison ou pour une autre ont quitté leur pays » à « rentrer dignement ».

Cet appel a suscité des réactions au sein des exilés comme l’ex-conseiller du président Déby réfugié politique en France, Abakar Tollimi, pour qui l’amnistie est un « non-événement » et qui dit être loin de son pays par « manque de démocratie ».

Plusieurs rébellions armées dont les hommes se trouvent en Libye et/ou au Soudan ont réagi à cette offre d’amnistie.

L’Union des forces de la résistance (UFR) estime qu’Idriss Déby n’a « jamais respecté ses engagements », selon son porte-parole Youssouf Hamid basé en Allemagne.

Le bureau politique de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) dirigé Mahamat Nouri, chef rebelle qui avait défié M. Déby en descendant sur N’Djamena il y a dix ans, a également rejeté la proposition dans un communiqué.

La nouvelle loi constitutionnelle : discours du chef de l’Etat

–    Madame la Première Dame ;
–    Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
–    Mesdames et Messieurs les Présidents des Grandes Institutions de la République ;
–    Messieurs les anciens Premiers Ministres ;
–    Messieurs les Présidents du Haut Comité Technique et du Comité de Suivi du Forum sur les réformes institutionnelles ;
–    Mesdames et Messieurs les Députés ;
–    Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales ;
–    Messieurs les Chefs Traditionnels et Leaders religieux ;
–    Mesdames et Messieurs les Chefs des partis politiques ;
–    Distingués invités ;
–    Mesdames et Messieurs ;
–    Mes chers compatriotes.

L’aube nouvelle que les filles et fils du Tchad appellent de tous leurs vœux commence. La 4ème République entame ses premières heures.

L’entrée en vigueur  effective de la nouvelle constitution consacre la refondation de notre Nation qui se veut plus ambitieuse et plus forte.

Ce Tchad nouveau, résolument tourné vers le futur et la modernité, ouvre une page toute blanche de sa vie et de son histoire.

Cette page nouvelle portera des mentions sublimes qui expriment les grandes ambitions  des tchadiens pour leur pays.

A cet instant précis, je mesure l’importance et la délicatesse de la mission que les Tchadiens viennent de me confier une fois de plus.

Le sentiment qui m’anime est aussi partagé par l’ensemble des patriotes car je sais que nous avons un seul et unique dessein pour notre nation.

Il s’agit de l’édification du Tchad éternel qui assure aux générations  actuelles et futures leur plein et entier  épanouissement.

En adoptant à une écrasante majorité la loi fondamentale de la  4ème République, la Représentation Nationale a joué pleinement son rôle républicain, celui de porter la voix du peuple dont elle est l’émanation.

Les députés ont respecté à la lettre la volonté souveraine du peuple qui s’est exprimée lors de la dernière présidentielle et du récent forum inclusif sur les réformes institutionnelles.

Aussi, voudrais je, féliciter vivement l’ensemble des députes qui ont écouté la voix de leur conscience en opérant le choix utile, le choix du peuple.

Je félicite également le Haut Comité Réformes institutionnelles, le Comité Technique,  le Comité de Suivi des conclusions du Forum National Inclusif et tous ceux qui ont contribué à la naissance de la 4ème République.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

La  nouvelle constitution qui entre dans sa phase matérielle est le parfait condensé des aspirations et attentes du peuple.

Cette constitution qui vise exclusivement la cause et l’intérêt supérieur du pays  s’inspire des enseignements du passé et se nourrit de notre vision partagée pour le futur.

Nous avons tous pris l’engagement de refonder la nation. Ce défi collectif nous assigne un certain nombre d’actions concrètes à réaliser.

Il faut renforcer la démocratie, assurer la justice sociale, garantir l’État de droit et réorganiser la vie politique et associative.

Nous devons naturellement assurer l’ancrage de la bonne gouvernance et la transparence qui sont le chemin le plus sûr devant nous conduire vers l’émergence.

Il faut également donner une plus grande cohérence et solidité aux institutions nouvelles en phase avec les impératifs de la nouvelle République.

Ce chantier est assurément immense et exige de tous les Tchadiens une mobilisation sans failles et un engagement patriotique.

Nous devons asseoir une nouvelle culture de responsabilité qui est en totale adéquation avec nos défis de l’heure.

C’est pourquoi, j’invite chaque Tchadienne et chaque Tchadien à un changement de paradigme dans la manière de concevoir l’action publique.

La 4ème République est bâtie sur des valeurs fortes qui imposent  des attitudes, des pratiques et des comportements nouveaux et vertueux.

A cet égard,  la maitrise du train de vie de l’État, la rigueur dans la gestion de la chose publique et l’assainissement de nos finances publiques doivent être au centre de nos priorités.

De même, la lutte contre le détournement des deniers publics et la prévarication est un engagement qui doit être la règle pour tous les acteurs.

Le Gouvernement qui sera mis en place aura la mission première de mener une guerre sans merci contre toutes les formes de pratiques qui  sapent le développement et compromettent le futur de la Nation.

Je reconnais volontiers que de nombreuses personnes ont bâti des fortunes importantes sur la base du détournement et de la corruption.

Je vous assure, mes chers compatriotes, que cette machine de l’enrichissement illicite et immoral va cesser de fonctionner quelles que soient sa marque et sa puissance.

La mise en place d’un pool judicaire chargé de la répression des infractions économiques et financières qui est l’une des résolutions majeures du Forum National Inclusif  est la traduction concrète  de cet engagement.

Ceux qui pensent toujours qu’ils ont  le quitus  de détourner allègrement et  impunément les deniers publics seront dénoncés,  traqués et poursuivis conformément à la loi en vigueur.

Tout travailleur doit, dorénavant,  vivre dignement de son salaire.

Mes chers  compatriotes.

La transformation profonde de notre pays ne peut se réaliser  que par le travail, l’action et la dynamique du progrès.

Dans toute l’administration, les agents de l’État doivent s’acquitter de leur tâche quotidienne avec dévouement et abnégation.

Des contrôles permanents doivent être menés par les autorités compétentes en vue de débusquer  et de sanctionner tout agent indélicat et véreux. L’obligation de résultat doit être la règle d’or de notre administration.

A cet égard, un réaménagement s’impose pour augmenter le temps de travail.  J’ai la profonde conviction que la durée hebdomadaire  de travail qui est de  trente-sept (37) heures  est un luxe pour un pays comme le Tchad.

OUI,  nous sommes, tous astreints, à travailler plus et plus efficacement pour tenir le pari du développement.

De même, il est fort utile de mettre au point une administration de développement qui sert les Tchadiens des  campagnes et des centres urbains.

Le travail sera fait avec des femmes et hommes dynamiques, présents sur le terrain, aimant leur patrie et ayant foi en leur pays.

Le  respect de la puissance publique doit être un des impératifs de  premier ordre de  la nouvelle République.

C’est dans le sillage de cette politique que la décision portant suppression des barrières installées dans les différentes régions du pays à été prise  à l’exception de celles  des frontières.

Il est indéniable que nombre de conflits communautaires qui sont enregistrés dans le pays sont alimentés et entretenus par certaines autorités administratives, politiques et militaires.

La paix, la cohésion et l’harmonie sociale sont des ferments indispensables  qui déterminent le succès des chantiers du renouveau.

Il est du devoir de toute la communauté nationale et surtout de la chefferie traditionnelle de s’investir  pour que l’entente cordiale et l’union fraternelle demeurent une  préoccupation quotidienne.

J’exhorte vivement les chefs traditionnels à s’impliquer de manière totale  dans cette quête de  la cohabitation pacifique, de la cohésion et de l’unité nationale.

Cet impératif de taille nous commande aussi d’abandonner certaines de nos pratiques qui  entretiennent et perpétuent la haine entre les communautés.

Je voudrais, bien évidemment, parler de la vendetta, ce phénomène  d’un  autre âge qui cause tant de préjudices à  la paix sociale et à la cohabitation pacifique, en totale violation de la loi de la République.

D’ailleurs,  un projet de loi  sur la question de vendetta sera initié dans les semaines à venir. Personne n’a le droit de se faire justice.

Nous devons comprendre  que ce pays est un précieux legs qu’il convient de préserver jalousement pour éviter la condamnation de la postérité.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

En insistant sur la paix sociale et la bonne cohabitation entre les tchadiens, vous comprenez aisément qu’il s’agit effectivement du socle essentiel de notre progrès.

Nous devrons nous atteler à cimenter l’unité nationale en vue de  matérialiser nos ambitions pour le Tchad nouveau.

Je prends l’engagement solennel de mettre en œuvre l’ensemble des résolutions issues du Forum National Inclusif avant la fin de l’année.

Comme nous le savons tous, les reformes préconisées sont vitales pour notre pays et concernent tous les secteurs de la vie de la Nation.

Sans être exhaustif, le Gouvernement va s’évertuer, au plan économique, à la création des conditions nécessaires pour assurer la diversification de notre économie en mettant un point d’honneur sur l’agriculture et l’élevage.

Le développement de ces secteurs porteurs  est le gage de la croissance et de la création des emplois pour les femmes et les jeunes.

Justement, ces deux couches sociales doivent bénéficier de l’attention nécessaire pour leur permettre de libérer leur potentiel productif et  contribuer à l’essor de la Nation.

Permettez-moi, de mettre un accent particulier sur l’épanouissement de la femme qui est le pilier central du développement.

Les pertinentes résolutions du forum axées sur le rôle de la femme à l’ère du renouveau  seront rapidement traduites dans les faits.

Dans la même veine, des solutions appropriées seront apportées aux problématiques  portant sur les violences faites aux femmes, le mariage précoce, les mutilations génitales féminines et les discriminations diverses à l’endroit des femmes.

La question centrale de la scolarisation des filles et la situation de la petite enfance constitueront également des priorités pour l’exécutif.

Il est indéniable que sans éducation,  le pays ne pourra tirer tout le potentiel du dividende démographique des femmes et des jeunes. C’est pourquoi, il importe de mener de profondes reformes dans le secteur de l’éducation.

Outre la préoccupation liée au bilinguisme intégral qui doit prendre corps à la base,  nous devons repenser notre système éducatif pour qu’il réponde effectivement aux exigences actuelles.

Nous devons développer une éducation qui suit la trajectoire du marché de l’emploi. A ce sujet,  nous consentirons d’importants investissements pour la construction des écoles professionnelles dans toutes les régions du pays.

Ces écoles auront la vocation première d’aider les jeunes qui n’ont pas la chance de poursuivre leur cursus à s’insérer de  manière harmonieuse dans la vie active.

Ce sujet qui me tient à cœur pourrait constituer l’une des trames du forum national de la jeunesse qui se tiendra à la mi septembre de l’année en cours.

La République doit encourager et soutenir les jeunes car nombre d’entre eux débordent de génie et d’initiative.

Nous devons stimuler les jeunes qui mettent au point des projets crédibles et bancables dans des créneaux aussi importants tels que l’agriculture, l’élevage et l’environnement.

Le regard attentionné que nous portons sur les jeunes doit aussi être orienté en direction des personnes handicapées.

Nos frères et sœurs handicapés doivent bénéficier des programmes bien ciblés qui favorisent leur  plein épanouissement.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

Il serait peut être fastidieux d’évoquer longuement les actions au centre de la 4ème République  mais je voudrais simplement noter qu’aucune  résolution  du forum ne sera occultée.

Qu’il s’agisse de l’eau potable, de l’énergie, de l’environnement, tous les secteurs qui  aiguillonnent la croissance économique seront nos priorités de tous les instants.

Sur le terrain politique,  les élections législatives doivent se tenir, comme annoncé, au mois de novembre 2018.

Elles seront suivies des élections locales qui sont bien entendu un challenge de taille à gagner.

J’estime, pour la sérénité du jeu politique, qu’il est nécessaire de restaurer le cadre de dialogue politique.

Cette structure qui  rassemble dans un élan fraternel la majorité présidentielle et l’opposition démocratique fait le charme et la vitalité de notre jeune démocratie.

Je saisis  cette opportunité pour solliciter le concours et le soutien de nos partenaires techniques et financiers pour l’organisation des futurs scrutins.

Car sans leur appui, il nous sera difficile de tenir cet important pari eu égard à la modicité de nos ressources.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.

Me conformant aux recommandations du forum national inclusif, je proclame  solennellement l’amnistie pour tous les frères en exil poursuivis par la justice pour avoir combattu les institutions démocratiques du pays.

Pour finir mon propos, je voudrais rendre un hommage appuyé  à l’actuelle équipe gouvernementale qui  a abattu un excellent travail  durant deux ans.

Vive la République.

Vive la 4ème République.

Vive le Tchad.

Je vous remercie.

 

 

Le Tchad entre dans sa quatrième République

La nouvelle Constitution tchadienne est entrée en vigueur le 04 Mai 2018. Elle accorde des pouvoirs renforcés à Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990.

Le président tchadien Idriss Déby a signé, vendredi 4 mai à N’Djamena, l’ordonnance portant création de la 4e République lors d’une cérémonie solennelle, affirmant qu’elle impliquait « des comportements nouveaux et vertueux ».

« L’entrée en vigueur effective de la nouvelle Constitution consacre la refondation de notre Nation qui se veut plus ambitieuse et plus forte« , a affirmé le chef de l’État qui, avec ce texte et la 4e République qu’il instaure, voit ses pouvoirs renforcés.

Critiquée par l’opposition, « la nouvelle Constitution qui entre dans sa phase matérielle est le parfait condensé des aspirations et attentes du peuple« , a cependant affirmé Idriss Déby. Selon lui, la nouvelle République « est bâtie sur des valeurs fortes qui imposent des attitudes, des pratiques et des comportements nouveaux et vertueux ».

Car « je reconnais volontiers que de nombreuses personnes ont bâti des fortunes importantes sur la base du détournement et de la corruption« , a-t-il dit, ajoutant : « Je vous assure, mes chers compatriotes, que cette machine de l’enrichissement illicite et immoral va cesser de fonctionner quelle que soit sa marque et sa puissance« .

Législatives en novembre 2018

Au pouvoir depuis 1990, le président Déby a par ailleurs demandé « le concours des partenaires financiers » pour organiser les élections législatives repoussées depuis 2015, dont il a confirmé qu’elles devaient bien se tenir en novembre 2018. Une date qu’il sera « difficile de tenir » sans l’aide de la communauté internationale, « étant donné la modicité de nos moyens », a-t-il affirmé.

Le président Déby a en outre décrété une « amnistie générale », invitant tous les Tchadiens, qui « pour une raison ou pour une autre ont quitté leur pays », à « rentrer dignement ».

L’entrée en vigueur de la 4e République a été précédée de la démission, jeudi, du Premier ministre Albert Pahimi Padacké et de son gouvernement, la nouvelle Constitution supprimant le poste de Premier ministre.

« Coup d’État consitutionnel »

Un recours en annulation contre le projet de loi constitutionnelle déposé mercredi par 26 députés de l’opposition tchadienne au Conseil constitutionnel a été rejeté.

Le leader de l’opposition, Saleh Kebzabo, a dénoncé vendredi dans un communiqué l’adoption de ce texte comme « un coup d’État constitutionnel contre la démocratie et le peuple tchadien », affirmant que « tous les pouvoirs [sont] désormais concentrés aux mains d’un seul homme ». Il a exhorté « la communauté internationale à sortir de son silence qui pourrait être considéré comme de la complicité » avec le président Déby.

L’opposition, des organisations de la société civile et l’Église catholique avaient demandé que la nouvelle Constitution soit adoptée par référendum et non par voie parlementaire. La plupart des députés de l’opposition avaient boycotté le vote du texte lundi à l’Assemblée.

 

Tchad: démission du Premier ministre, conformément à la nouvelle Constitution

Le Premier ministre et son gouvernement ont démissionné hier 03 mai, conformément à la nouvelle Constitution tchadienne qui supprime le poste de Premier ministre et devrait être promulguée ce 04 Mai.

Le Premier ministre Albert Pahimi Padacké et son gouvernement ont remis leur démission le 03 Mai, selon un communiqué de la présidence lu à la télévision nationale.

La nouvelle Constitution annonçant la 4e République tchadienne, adoptée 30 Avril 2018, par le Parlement, devrait être promulguée ce 04 Mai par le chef de l’État Idriss Déby Itno au cours d’une cérémonie officielle.

Le texte renforce les pouvoirs du président tchadien avec la mise en place d’un régime présidentiel intégral, sans Premier ministre ni vice-président.

Un recours en annulation contre le projet de loi constitutionnelle déposé mercredi par 26 députés de l’opposition tchadienne au Conseil constitutionnel a été rejeté le 03 Mai à l’issue de la plénière de cette institution.

L’opposition, des organisations de la société civile et l’Église catholique avaient demandé que la nouvelle Constitution soit adoptée par référendum et non par voie parlementaire.

La plupart des députés de l’opposition ont boycotté le vote de la nouvelle Constitution  à l’Assemblée.

Le texte est issu des résolutions d’un forum rassemblant les forces politiques, religieuses et sociales du pays, tenu en mars mais boycotté par l’opposition et une partie de la société civile.

Au Tchad, dirigé depuis 1990 par le président Déby, des élections législatives, repoussées depuis 2015, devraient avoir lieu avant la fin de l’année.

 

« Étranglé économiquement, le Tchad a opéré un revirement complet vis-à-vis du Qatar »

Depuis le début de la crise entre les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, l’Egypte, Bahreïn et le Qatar, en juin 2017, certains pays africains se sont positionnés pour l’une ou l’autre partie. Le Tchad s’est alors démarqué par son activisme contre le Qatar en affichant une proximité à toute épreuve avec les Emirats. Cette relation vient encore de prendre de l’ampleur avec l’arrivée du premier ambassadeur tchadien à Abou Dhabi.
Depuis plusieurs mois, son nom était évoqué avec de plus en plus d’insistance dans les couloirs de la présidence, à N’Djamena. Le propre fils du président Idriss Déby, Zakaria Idriss Déby, a été confirmé, le 4 avril, comme le premier titulaire du poste d’ambassadeur tchadien à Abou Dhabi. Jusqu’à présent, N’Djamena n’était représenté dans les Emirats que par un simple consul à Dubaï.

Bouée de sauvetage

Ancien directeur de la compagnie Toumaï Air Tchad, qu’il n’a pas réussi à sauver de la faillite, puis directeur adjoint du cabinet civil de son père, Zakaria Idriss Déby, 33 ans, n’a encore jamais été associé aux activités du ministère des affaires étrangères. Cependant il a, dès le début de la crise avec le Qatar, été dépêché par son père à Abou Dhabi. Durant plusieurs semaines, Zakaria Idriss Déby a fait valoir avec succès auprès du prince héritier, Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, combien l’influence de son père pouvait s’avérer déterminante pour ramener plusieurs pays africains dans le giron saoudo-émirati.

En parallèle, Idriss Déby a mis tout son poids pour que ses voisins du Sahel rappellent leurs ambassadeurs basés au Qatar, faisant ainsi basculer en juin 2017 le Niger, la Mauritanie et même le Sénégal – jusqu’au retour à Doha de l’ambassadeur de ce dernier, en septembre. Le Tchad a même été plus loin en rompant toutes relations diplomatiques avec le Qatar fin août.

L’activisme du président tchadien dans le Golfe lui a permis de récolter d’importantes promesses d’aide. Lors d’une conférence organisée à Paris du 6 au 8 septembre 2017, les Emirats arabes unis ont largement contribué à ce que la Banque islamique de développement, le fonds de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) se mobilisent massivement en faveur du Tchad.

Un autre forum économique sur les investissements au Tchad a même été organisé le 13 septembre à Abou Dhabi. Le président Déby perçoit les Emirats comme une possible bouée de sauvetage de son économie, plombée par une production pétrolière en constante diminution et des cours très bas depuis 2014.

Virage à 180 degrés

Si Idriss Déby a souhaité personnaliser sa relation avec les Emirats arabes unis via la nomination de son fils, il a depuis quelques semaines fait faire un virage à 180 degrés à sa politique envers le Qatar. Le président tchadien a soudainement dépêché en jet privé, le 20 février, son ministre des affaires étrangères, Mahamat Zene Cherif, à Doha, afin de signer un accord prévoyant la reprise des relations diplomatiques et la réouverture prochaine de son ambassade dans ce pays du Golfe.

Etranglé économiquement, le Tchad a été contraint à ce revirement complet du fait de la nécessité de rediscuter un prêt de 1,4 milliard de dollars (près de 1,2 milliard d’euros) qu’il avait contracté en 2014 avec le trader Glencore.

Or l’un des principaux actionnaires de Glencore n’est autre que le fonds d’investissement qatari, la Qatar Investment Authority. Celle-ci a été particulièrement précieuse pour que Glencore accepte enfin une renégociation des termes du prêt dont les résultats, favorables pour N’Djamena, ont été annoncés quelques heures avant la reprise des relations bilatérales entre les deux pays. Ces discussions, totalement bloquées depuis plusieurs mois, ont alors été menées à leur terme, comme par magie, à la vitesse de la lumière.

Malgré la reprise des relations diplomatiques, aucun ambassadeur n’a encore été nommé par Idriss Déby au Qatar. Il vient tout juste de décharger officiellement de ses fonctions celui qui avait été rappelé en juin 2017, Aboubakar Siddick Tchoroma. Le profil du futur impétrant sera particulièrement intéressant à scruter afin de comprendre quel type de relation le président tchadien souhaite entretenir dans l’avenir avec l’émirat gazier.

En attendant, le Qatar vient d’envoyer une équipe pour trouver un terrain afin de construire une ambassade à N’Djamena. Jusqu’à la rupture des relations diplomatiques l’année dernière, Doha logeait son ambassadeur dans un hôtel.

Le Tchad adopte une nouvelle Constitution renforçant les pouvoirs du président

L’opposition a boycotté le vote à l’Assemblée, dénonçant un texte permettant à Idriss Déby de rester au pouvoir jusqu’en 2033.

 

Les députés tchadiens ont adopté, lundi 30 avril, une nouvelle Constitution instaurant un régime présidentiel et renforçant les pouvoirs du président Idriss Déby, lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, qui a tenté de manifester devant le Parlement.

L’Assemblée nationale a voté le projet de Constitution par 132 voix pour, 2 contre. Une forte présence policière était visible aux abords de l’Assemblée nationale à N’Djamena, l’opposition et plusieurs organisations de la société civile ayant appelé à manifester dans la matinée. La route menant au Parlement était quadrillée par les forces de l’ordre.

Un mandat de six ans, renouvelable une fois

La majorité des 33 députés de l’opposition, sur les 170 que compte l’Assemblée, a boycotté le scrutin pour protester contre l’adoption du projet de révision constitutionnelle par voie parlementaire. L’opposition, des organisations de la société civile et l’Eglise catholique avaient demandé qu’il soit adopté par référendum. Pour la conférence épiscopale, l’adoption du texte par l’Assemblée « risque de fausser gravement les règles du jeu démocratique », dans la mesure où le pouvoir y dispose d’une écrasante majorité.

Le texte est issu des résolutions d’un forum rassemblant les forces politiques, religieuses et sociales du pays, tenu en mars mais boycotté par l’opposition et une partie de la société civile. Le texte prévoit que le mandat du président passera à six ans, renouvelable une fois, contre cinq ans renouvelable indéfiniment actuellement. Idriss Déby, 65 ans, en est à son cinquième mandat, qui doit s’achever en août 2021. Cette limitation ne convainc pas l’opposition, qui relève qu’Idriss Déby pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2033.

Les ministres, nommés par le président, prêteront serment devant celui-ci, qui pourra aussi « déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres ». « Déby seul sera aux commandes, plus qu’il ne l’était déjà », estime l’un des principaux partis d’opposition, l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR). Le texte prévoit aussi que le gouvernement sera responsable devant l’Assemblée nationale et que les députés seront élus au suffrage universel direct.

Dénonçant un « vote quasi mécanique » au Parlement, l’UNDR avait appelé samedi les Tchadiens à protester. « L’ensemble des partis politiques de l’opposition a voulu manifester ce [lundi] matin devant l’Assemblée nationale, pour protester contre le vote à l’Assemblée, mais les forces armées étaient présentes tout autour du Parlement », a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’UNDR, Tchindebbé Patalle.

Deux militants de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH) qui « voulaient faire un sit-in à l’Assemblée » ont été arrêtés, a déclaré son président, Mahamat Nour Ibedou, à l’AFP. Ils ont été libérés en fin de journée.

Des élections législatives avant la fin de l’année ?

Au Tchad, les manifestations de rue sont rares. N’Djamena, qui a connu plusieurs coups d’Etat et lutte contre les djihadistes du groupe nigérian Boko Haram sur les abords du lac Tchad, estime que les rassemblements de foule représentent un risque sécuritaire. Des élections législatives, repoussées depuis 2015, devraient avoir lieu avant la fin de l’année.

Pays d’environ 1,3 million de km2 en partie désertique, le Tchad est frappé par une crise économique consécutive à la chute des cours du baril en 2014. Des tentatives de diversification économique sont en cours. Le pays, qui compte environ 14 millions d’habitants, est classé parmi les plus pauvres du monde, selon l’Indice de développement humain (IDH) onusien. La mise en place de nouvelles mesures d’austérité début 2018 a provoqué deux mois de grève dans la fonction publique.

Allié de l’Occident dans la lutte contre les djihadistes, le Tchad fournit des soldats et des appuis financiers à des forces internationales, comme le G5 Sahel et la Force multinationale mixte (FMM) au lac Tchad, et se bat aux côtés des Français de l’opération « Barkhane », dont le siège est à N’Djamena.

 

 

Le Soudan et le Tchad conviennent de renforcer leurs forces conjointes à leurs frontières

Les deux pays sont arrivés à cette entente mercredi dernier.

Le Soudan et le Tchad sont convenus mercredi de renforcer les forces communes à leurs frontières, de fournir le soutien logistique et de développer les activités le long de la frontière commune.

Mercredi, le président soudanais, Omar El-Béchir, et son homologue tchadien, Idriss Deby, ont participé à la session de clôture de la première conférence sur le développement des activités à la frontière entre le Soudan et le Tchad, qui se tient à El Geneina, la capitale de l’État du Darfour, dans l’ouest du Soudan.

Les deux présidents ont signé le communiqué final de la conférence et ont convenu de renforcer la coopération en matière de justice, de police et de douane à la frontière commune afin de combattre le terrorisme, le crime organisé et toutes les formes de commerce illégal.

Les deux pays ont également réitéré leur volonté d’examiner et d’achever leurs travaux de démarcation de la frontière, notamment en installant des panneaux indiquant clairement où se trouve la frontière.

Dans le domaine économique, les deux parties sont convenues de faciliter la circulation des marchandises, de renforcer le protocole du commerce frontalier, de créer des évaluations communes, d’ouvrir des agences bancaires pour faciliter les échanges, les financements et les transferts de fonds dans les états frontaliers.

La première conférence sur le développement des activités à la frontière soudano-tchadienne a eu lieu à El Geneina les 24 et 25 avril.