Tchad : l’OMS fait un don de matériels pour cinq hôpitaux

Pour renforcer la santé maternelle et infantile au Tchad, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a procédé à une remise de matériels pour les hôpitaux le 31 juillet 2019.

D’une valeur d’environ 358 millions F CFA, ce matériel permettra d’influer sur les indicateurs de ce secteur au Tchad. Ce sont les hôpitaux des provinces du Batha, du Guéra, du Logone Oriental, de la Tandjilé et du Mandoul qui bénéficieront de cet appui. Le don est constitué des équipements biomédicaux pour les blocs opératoires, des kits d’aspiration manuelle intra-utérine pour les salles d’accouchement, des outils de gestion de programme de la santé de la reproduction et autres matériels d’accouchement.

La cérémonie de remise de ces équipements a eu lieu au ministère de la santé publique, en présence du ministre, Aziz Mahamat Saleh. Celui s’inscrit dans le cadre du programme de la coopération entre l’Organisation de la santé et le Tchad.

« La santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant demeure un problème majeur de santé publique pour deux raisons. D’une part les taux de mortalité maternelle et infantile sont particulièrement élevés, d’autre part la couverture géographique des interventions clés pour la mère et l’enfant reste encore faible » rappelle le représentant de l’OMS, Dr Amadou Mouctar Diallo.

Le ministre de la Santé publique, Aziz Mahamat Saleh qui a réceptionné ce don, a exprimé sa gratitude à l’endroit de l’OMS.  « Nous envisageons d’aller vers la couverture santé universelle. La situation que nous faisons à travers les missions de terrain démontre qu’il y a des difficultés au niveau de la prise en charge notamment de la femme enceinte et nous devons donc mettre le paquet et nos centres de santé où qu’ils soient doivent pouvoir en bénéficier » a déclaré le ministre Aziz Mahamat Saleh.

Tchad : les hôpitaux continuent de grever

Voilà déjà deux semaines que le personnel soignant des différents hôpitaux et centres médicaux publics du Tchad exerce le service minimum. Ils réclament le payement totale de leurs salaires.

 

Au Tchad, se soigner est un véritable parcours du combattant. Les fonctionnaires ont repris leur grève illimitée dans les hôpitaux publics. Ils ne reçoivent toujours pas l’intégralité de leur salaire comme s’y était engagé le gouvernement. Un bras de fer qui dure et les malades en pâtissent.

Depuis quinze jours, l’hôpital central de N’Djamena tourne au ralenti. Sur les cinq cent membres du personnel, trois cents sont en grève, alors forcément la prise en charge des patients est très limitée.

« Nous sommes en période de grève, et nous assurons le service minimum. Les malades, si on ne les assiste pas, peuvent décompenser ou même perdre la vie », explique Frédéric Djerabye, Médecin à l’hôpital central de N’Djamena.

Et le personnel qui assure les missions d’urgences se dit « épuisé ». Conséquence également de ce mouvement, les usagers se tournent vers les hôpitaux confessionnels, moins chers que les privés. Mais l’attente est longue, parfois jusqu’à huit heures.

« Je suis venu très tôt ce matin pour faire examiner ma plaie qui s’est infectée. Il fait très chaud, je me suis installé ici, sous cet arbre, pour patienter. Un médecin est venu me voir dans l’après-midi et m’a délivré une ordonnance pour les médicaments », raconte Nesta Roboaye Mamadjimbaye, patient de l’hôpital des Apôtres.

Ces grèves des fonctionnaires ont débuté en janvier. Ils protestaient contre des retenues sur salaire par un Etat en difficultés financières. Un accord avait été trouvé le 14 mars dernier, mais il n’aurait pas été respecté par l’Etat. Et aujourd’hui encore les salaires ne sont pas payés intégralement.

« C’est difficile pour eux parce qu’il n’y a pas de salaire, ça ne leur permet pas de vivre comme il se doit », explique Montanan Nainaromtan, du Syndicat des Travailleurs des Affaires sociales et de la Santé.

Du côté de l’Etat, le problème c’est que les caisses sont vides. « Ce n’est un secret pour personne que la situation actuelle ne permet pas de pouvoir payer sur la base des différents avancements une masse salariale qui prend 100 % des recettes de l’Etat (…) Le dialogue est ouvert pour trouver des solutions alternatives », rappelle Aziz Mahamat Saleh, ministre tchadien de la Santé

Des solutions qui pourraient être par exemple propose le ministre, l’attribution de terrains en guise de salaires.