Moura : Amadou Koufa remet en cause la version de Bamako

Quatre mois après les accusations d’exactions de l’armée malienne à Moura (centre), le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) donne sa version des faits.Un autre son de cloche a résonné sur les évènements controversés de Moura, un village du centre malien. Du 27 au 31 mars, plusieurs dizaines de personnes présentées comme des jihadistes y ont été tuées dans une opération des Forces armées maliennes (Fama), accompagnées d’éléments de la compagnie militaire privée controversée, Wagner.

Dans une vidéo de 2 minutes 50 secondes diffusée par « Az Zallaqa », l’organe médiatique du GSIM, une fédération d’organisations jihadistes affiliées à Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), Amadou Kouffa, chef de la Katiba du Macina, déclare que, contrairement aux informations fournies par les autorités maliennes, les jihadistes qui étaient présents dans ce village du cercle de Djenné (centre) étaient au nombre de trente.

Au lendemain de cette opération, l’état-major général des armées maliennes (EMGA) avait affirmé avoir neutralisé « 203 combattants des GAT (Groupes armés terroristes) et interpellé 51 personnes ». « A cela, s’ajoute le bilan matériel de 200 motos brûlées et saisies », rapportait l’EMGA.

S’exprimant en arabe, le chef jihadiste, apparu sous un turban noir, accuse l’armée malienne et Wagner d’avoir tué « des centaines de civils musulmans » avec la complicité de certains habitants de Moura.

Des organisations de défense des droits de l’homme comme Human Right Watch avaient réclamé l’ouverture d’une enquête sur des allégations de meurtre de 300 civils ou suspects imputables aux Fama et à Wagner.

Quid de l’enquête de la Minusma ?

En réponse, l’armée malienne a qualifié ces allégations d’exactions sur les populations civiles d’« infondées ». L’État-major est ensuite revenu en détails sur l’opération, précisant que les militaires ont mobilisé des drones de surveillance et des hélicoptères pour d’abord « cerner la zone ».

L’armée soutient que les jihadistes qui tentaient de fuir la localité ont été interceptés et neutralisés par un Mi5, un de ses moyens aériens acquis récemment grâce au renforcement de sa coopération avec la Russie..

« Le contrôle total de la localité a permis de faire le tri, rechercher, identifier des terroristes déguisés et dissimulés parmi les populations civiles », tentait de démontrer l’armée malienne, reconnaissant dans la foulée avoir perdu des soldats sans en préciser le nombre.

La division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) avait décidé de mener une « investigation » pour faire la lumière sur ce qui s’est passé à Moura. Mais à la date de la publication de la note trimestrielle (1er janvier au 31 mars) sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme au Mali, « la Minusma n’avait pas pu conduire une enquête in situ à Moura ».

Évoquant des raisons sécuritaires, les autorités maliennes se sont opposées à ce qu’une mission d’enquête de la Minusma se rende à Moura. Des discussions sont en cours pour lever cette « restriction » qui intervient dans un contexte de tension entre le Mali et ses partenaires internationaux.

Les militaires, qui avaient renversé Ibrahim Boubacar Keita en août 2020 et évincé le président de la transition et son Premier ministre neuf mois plus tard, ont fait appel à la compagnie russe controversée Wagner pour « reprendre l’initiative » dans les zones contrôlées par les jihadistes, même s’ils parlent, jusque-là, d’ « instructeurs russes ». Ce choix est justifié par la recherche d’une alternative au retrait de Barkhane décidé par le président français Emmanuel Macron et qualifié comme « un abandon en plein vol » par Bamako.

Bazoum et Ouattarra « harmonisent leurs points de vue » sur le dossier malien

Le président nigérien, Mohamed Bazoum, en visite officielle à Abidjan, s’est entretenu avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara avant le sommet de la Cedeao du 3 juillet prochain.Après un tête-à–tête avec M. Alassane Ouattara, au palais présidentiel, le chef de l’Etat nigérien a pris part, au premier jour de sa visite, à une signature d’accords bilatéraux entre les deux pays, ce qui devrait permettre de redynamiser les relations de coopération.

Les deux chefs d’Etat ont fait un tour d’horizon sur la situation dans la région et leurs pays respectifs. M. Ouattara a déclaré que « nous avons les mêmes préoccupations, la question de la sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme ».

Ils ont également évoqué des « questions économiques et financières avec la Covid-19, la guerre en Ukraine et le contexte international, dans son ensemble », au niveau de l’espace Uemoa et de la Cedeao.

M. Ouattara a annoncé un Sommet de la Cedeao le 3 juillet 2022, à Accra, avant d’ajouter que « nous avons essayé d’harmoniser nos points de vue sur ce dossier délicat, que ce soit sur le Burkina Faso, le Mali ou la Guinée », des pays voisins de la Côte d’Ivoire.

« Ce sont des pays avec lesquels nous voulons entretenir et développer des relations de confort, de confiance, mais souhaiter surtout que le processus démocratique avance et que les peuples de ces pays ne continuèrent pas de souffrir de l’environnement actuel », a-t-il dit.

Le président du Niger, M. Mohamed Bazoum, s’est dit « très heureux d’être à Abidjan », saluant les relations « singulières » qui lient leurs deux pays, dans le cadre de la coopération au sein de l’Uemoa et de la Cedeao.

Le Niger a une communauté très importante en Côte d’Ivoire. M. Bazoum s’est félicité de ce que ses concitoyens y vivent de « manière confortable » et mènent des activités économiques importantes, et investissent dans leur pays d’origine.

Selon des données officielles, les échanges commerciaux globaux entre la Côte d’Ivoire et le Niger se caractérisent par la prépondérance des exportations ivoiriennes. Ces échanges se sont élevés à 71,11 milliards Fcfa en 2020 contre 61,42 milliards Fcfa en 2019, soit une hausse de 9,69 milliards Fcfa.

Les produits exportés par la Côte d’Ivoire sont le café transformé, l’huile de palme, barres de fer ou en acier non allié, savons ordinaires, produits pétroliers, papiers en carton, huiles essentielles, fruits et légumes frais.

La Côte d’Ivoire importe principalement du Niger, les oignons et échalotes à l’état frais ou réfrigérés, ainsi que des fruits et légumes frais. Vendredi, M. Mohamed Bazoum visitera la compagnie ivoirienne de production d’électricité (CIPREL).

Sécurité alimentaire : 2,3 milliards de dollars de la BM pour l’Afrique

La Banque mondiale a déclaré mercredi avoir approuvé un programme de 2,3 milliards de dollars pour aider les pays d’Afrique orientale et australe à lutter contre l’insécurité alimentaire.Selon la Banque mondiale, ces fonds permettront d’accroître la résilience des systèmes alimentaires de la région et sa capacité à lutter contre l’insécurité alimentaire croissante.

« Assurer la coordination régionale pour relever les défis posés par le changement climatique, la volatilité des marchés et la nécessité de réformer la politique alimentaire constituent des priorités essentielles », a déclaré Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique orientale et australe, dans un communiqué publié à Nairobi, la capitale du Kenya.

Selon la BM, on estime que 66,4 millions de personnes dans la région devraient subir un stress alimentaire ou une crise alimentaire, une urgence ou une famine d’ici juillet.

Les chocs du système alimentaire provoqués par des conditions météorologiques extrêmes, des épidémies de ravageurs et de maladies, l’instabilité politique et des marchés, ainsi que les conflits, sont de plus en plus fréquents et graves, ce qui expose davantage de personnes à l’insécurité alimentaire.

Selon l’institution de Bretton Woods, la crise ukrainienne exacerbe encore ces effets en perturbant les marchés mondiaux des aliments, des carburants et des engrais.

M. Ghanem a déclaré qu’il s’agissait de la première opération régionale et multisectorielle visant à réduire le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire en Afrique orientale et australe en renforçant la résilience des systèmes alimentaires et la préparation à la lutte contre l’insécurité alimentaire croissante.

 Il a déclaré que la première phase du projet visera l’Éthiopie, où 22,7 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire en raison de la sécheresse la plus grave que le pays ait connue, et Madagascar, où 7,8 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en raison de sécheresses historiques dans le sud du pays.

La première phase soutiendra également l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui renforcera le partage d’informations et de données, et le Centre de coordination de la recherche et du développement agricoles pour l’Afrique australe, qui exploitera ses réseaux existants et ses outils de sensibilisation pour les mécanismes de coordination régionale.

Ethiopie : l’exportation de l’or rapporte plus de 500 millions de dollars

L’Ethiopie a fait 513,9 millions de dollars de recettes grâce à l’exportation d’or au cours des onze derniers mois de l’année fiscale qui s’achève le 8 juillet 2022.Le ministre des Mines, Takele Uma, qui s’adressait aux médias, a déclaré que les 513,9 millions de dollars de recettes ont été obtenus grâce aux exportations d’or réalisées par l’intermédiaire de la Banque centrale éthiopienne au cours des 11 derniers mois.

Ce chiffre fait de l’or le deuxième produit de base le plus générateur de devises étrangères, après les exportations de café, qui a généré 1,2 milliard de dollars au cours de la même période.

Le ministère travaille avec la Banque nationale d’Éthiopie pour stimuler les dépôts et les exportations d’or.

En plus de la promulgation d’une nouvelle politique minière et de la révision de la proclamation, « le gouvernement a créé un environnement favorable pour que les entreprises nationales et étrangères puissent investir dans le pays », a déclaré M. Takele.

Il a ajouté que de nombreuses sociétés minières travaillent actuellement de bonne foi pour se conformer à la loi afin de tirer profit de leurs ressources minérales et de celles de l’Éthiopie. Les autorités se montrent également plus strictes à l’égard des entreprises titulaires d’une licence qui ne respectent pas les termes de leur contrat et la loi du pays.

Le ministère des Mines a récemment révoqué les licences de 972 sociétés engagées dans des activités d’extraction et d’exploration pour non-respect des termes de leurs contrats et autres, ont déclaré ses hauts responsables.

Sénégal: un Code d’éthique pour le Trésor public

Cet ensemble de règles de conduite devait à tout moment guider l’exercice des missions de ses agents.Le Trésor public du Sénégal a été secoué, ces derniers mois, par plusieurs cas de détournements de fonds imputés à certains de ses agents. C’est dans ce contexte que la Direction générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT) a lancé, mercredi à Dakar, le Code d’éthique et de déontologie des agents du Trésor.

« Le Code d’éthique et de déontologie de la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor doit être compris comme un document de rappel des principes et règles qui doivent guider à tout moment et en tout lieu l’exercice de nos missions », a déclaré le Directeur général de la DGCPT, Cheikh Tidiane Diop.

S’exprimant à l’ouverture de l’atelier de présentation dudit code, M. Diop a assuré que le document allait jouer un rôle d’accélérateur dans l’opérationnalisation de la réforme comptable, notamment les programmes d’audit internes après le basculement en comptabilité patrimoniale.

L’adoption de ce code, une première pour l’administration du Trésor, selon Cheikh Tidiane Diop, s’inscrit en droite ligne et au-delà du Code de transparence de la gestion des finances publiques.

« L’objectif premier de ce code est d’accompagner chaque agent dans sa volonté d’agir en droite ligne de nos valeurs, de nos convictions et de nos principes. Il permettra, entre autres, la diffusion et le partage des règles de comportement et des valeurs cardinales au sein de la DGCPT », a expliqué le DG de la DGCPT.

Cet instrument de régulation complète le référentiel de contrôle interne comptable et rend plus efficace les programmes d’audit. Il participe aussi à la vision de la Direction de la comptabilité publique et du trésor, a fait savoir son directeur.

Le document « devrait faciliter le respect des valeurs, de rigueur, de performances, d’objectivité, de neutralité, de disponibilité et de solidarité qui sous-tendent la vision de la DGCPT, à savoir une administration moderne et performante », a dit M. Diop.

De son côté, Tahibou Mbaye, le Président directeur général du cabinet Mazars, co-rédacteur dudit code, a estimé qu’il constituait un document que toute organisation doit avoir pour « soigner sa réputation et sa crédibilité ».

Il a ainsi invité les agents de la DGCPT à prendre ce code comme une boussole qui va les aider à « avancer, à se protéger, mais aussi à bien se comporter ».

Il a précisé qu’une organisation moderne comme la Comptabilité publique et le trésor, avec un enjeu stratégique et des risques significatifs, il est essentiel d’avoir un code d’éthique et de déontologie pour « rappeler aux gens les éléments essentiels d’un bon comportement ».

« Il faut le prendre de façon positive, avoir un état d’esprit positif et avoir, dans la mesure du possible une culture et l’ADN axés sur un code d’éthique et de déontologie », a-t-il soutenu.

Le Conseiller technique du ministre des Finances et du Budget, Mor Diouf a salué une initiative qui s’inscrit, d’après lui, dans la dynamique de consolidation de la trajectoire prise par la DGCPT dans le souci de se hisser aux meilleurs standards.

Decryptage: « L’Afrique a besoin d’Etats de droit »

28 ans après le dernier sénégalais élu au comité des droits de l’homme de l’ONU, Bacre Wally Ndiaye vient d’être désigné membre de cette instance. Pour Apa News, ce juriste expérimenté explique le rôle de ce comité et son utilité pour les Africains.Quel est le rôle du comité des droits de l’homme des Nations Unies au sein duquel vous venez d’être élu ? 
Après avoir adopté la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, c’est en 1966, sous la présidence africaine, que l’ONU a adopté le Pacte international sur les droits civils et politiques. Ce Pacte a permis de définir de façon plus précise des droits comme la liberté d’association, la liberté de croyance, le droit à la vie, le droit de ne pas être détenu dans des conditions arbitraires ou inhumaines, le droit à être protégé dans sa vie privée, le droit de participer aux affaires publiques… En somme, tous les droits qui font l’essence de l’être humain dans sa communauté et dans la société, ainsi que les limites dans lesquelles l’Etat peut traiter ce dernier. Un Comité de 18 experts est chargé de faire un rapport sur la manière dont les 173 pays membres du comité exécutent ce Pacte et comment ils font pour mettre ces droits à la portée de leurs citoyens. Ce comité leur fait des observations et suit avec eux les recommandations.

Parmi les Etats membres, 117 dont 34 Africains ont autorisé le citoyen à saisir le comité quand il estime que le droit a été individuellement violé. Dans ce cas de figure, le citoyen fait une pétition individuelle et le comité juge si ses droits ont été respectés ou pas.
Enfin, il y a un deuxième protocole qui concerne la peine de mort et qui rend définitive l’abolition de cette pratique. Le Comité est chargé de veiller sur tout cela. De temps en temps, il émet une interprétation des articles du code. Le Comité a donc un rôle très important d’interprétation et d’orientation  pour les jurisprudences et les pratiques nationales.

Quels sont les critères de désignation des membres du comité ? 
Le Comité est normalement élu par l’Assemblée générale des Etats partis. Lors de leur dernière réunion du 17 juin 2021 à New York, 168 pays sur 173 présents à cette rencontre ont valablement voté. Mais pour être élu, le candidat doit avoir une connaissance profonde des normes internationales particulièrement des droits de l’homme et les droits civils et politiques. Le postulant doit aussi être moralement intègre. Ce qui est extrêmement important. Enfin, il doit pouvoir assurer une certaine diversité dans les systèmes juridiques et avoir un certain équilibre géographique.

Quel est le nombre de sièges réservés aux Africains ? 
Il n’y a pas de sièges réservés à l’Afrique. Il y a des candidats africains qui peuvent être élus ou non. Actuellement, il y a cinq ou six membres du Comité qui sont Africains. D’habitude, la composition du comité est dominée par l’Europe de l’Ouest. Les autres régions sont moins bien représentées.
Dans le cadre de la compétition qui a eu le 17 juin, il y avait 4 candidats africains et je suis le seul à avoir été élu.
Dans la prochaine composition qui sera effective à partir de janvier 2023, il y aura donc moins de ressortissants du continent noir.

Quelle est l’utilité pour les Africains d’une présence au sein de ce comité ? 
Ce Comité met les normes internationales à la portée des citoyens. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faut comprendre le contexte dans lequel ils vivent et en même temps pouvoir donner des recommandations pratiques et applicables en cas de failles. Cela permettrait aux Etats d’avancer dans le sens d’une meilleure protection de leurs citoyens.
S’il n’y a pas d’Africains au sein de ce comité, des difficultés peuvent apparaître dans un certain numéro de situation où, par exemple, un déficit de vécu pourrait se poser. Et je pense que c’est pour cela que les experts africains ne se prononcent pas seulement sur l’Afrique, mais sur tous les pays du monde. Ils ont avec eux le bagage de leur vécu et l’expérience de leur continent qui vit dans des conditions particulières. Nous n’avons pas vécu, tous, de la même manière l’épidémie de la pandémie de Covid-19 ou la lutte contre le terrorisme de même que les déplacements massifs de population que nous observons en ce moment. Tout cela a un impact sur nos droits. En rappelant les normes, en énonçant les conditions dans lesquelles les pratiques, que ça soit les décisions de l’administration ou les codes de loi, les constitutions peuvent être en conformité avec les normes internationales. Ces normes doivent être sauvegardées. Quelles que soient les difficultés, le comité joue un rôle de phare vers l’Etat de droit. Et nous avons besoin de l’Etat de droit en Afrique. Plus nos difficultés sont grandes, plus l’Etat de droit doit être respecté, plus l’accès au droit doit être aménagé. D’où l’importance de siéger dans ce comité.
Le dernier sénégalais qui y a siégé remonte à 28 ans. Mon élection est quant à elle le fruit d’une longue expérience que j’aie de la pratique des normes internationales sur le terrain. J’ai été rapporteur spécial sur les exécutions sommaires donc le droit à la vie, directeur à New York et à Genève du Haut-commissariat aux droits… J’ai une vue globale des droits de l’homme depuis plusieurs décennies notamment au sein des ONG nationales et internationales.

Les BRICS veulent bousculer l’ordre international

Le président Cyril Ramaphosa participera au 14ème Sommet virtuel de deux jours des dirigeants des BRICS, qui sera accueilli par le président chinois XI Jinping à partir de jeudi.La Chine va accueillir ce rendez-vous des BRICS dans un contexte de guerre en Ukraine. Les BRICS, regroupement de quelques pays aux taux de croissance économique importants, sont décidés à se rassembler pour former ce qu’on appelle aujourd’hui une communauté de destin.

L’organisation regroupe cinq pays aux économies émergentes comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Xi Jinping profitera de ce sommet pour défendre son projet d’élargissement des BRICS à d’autres pays émergents afin de de concurrencer l’ordre occidental.

Les BRICS représentent 41% de la population mondiale, 26% de la masse terrestre de la planète sur quatre continents, 25% du produit intérieur brut mondial et 20% du commerce mondial, selon des chiffres de la présidence sud-africaine.

L’organisation s’engage à restructurer l’architecture politique, économique et financière mondiale pour qu’elle soit plus inclusive, équitable, représentative et démocratique, avec une participation significative et accrue des pays en développement.

« Les dirigeants se concentreront sur le renforcement des relations intra-BRICS et sur une coopération mutuellement bénéfique entre les piliers de coopération des BRICS, à savoir la politique et la sécurité, l’économie et les finances, le social et le partenariat entre les peuples », a déclaré la présidence dans un communiqué.

Le Sommet recevra également les rapports des conseillers à la sécurité nationale des BRICS, du président du Conseil des affaires des BRICS, de la présidente de l’Alliance des femmes d’affaires des BRICS et du président de la Nouvelle banque de développement, précise le communiqué.

Les dirigeants des BRICS devront discuter également de l’adoption de la Déclaration de Pékin 2022, qui va définir les priorités de l’organisation. La Chine va assurer désormais la Présidence des BRICS, selon le communiqué de la présidence sud-africaine.

Malawi : le président Chakwera retire les pouvoirs à son vice-président

Cette décision exceptionnelle intervient après les révélations d’une vaste affaire de corruption et de blanchiment mêlant le vice-président et plusieurs autorités du pays.« J’ai décidé de retirer toute fonction déléguée au vice-président Saulos Chilima », a déclaré Chakwera lors d’une allocution télévisée.

Le président du Malawi, élu en juin 2020 sur la promesse de lutter contre la corruption, doit faire face à une vaste affaire de corruption et blanchiment qui éclabousse son régime.

Début juin, Chakwera ordonne au Bureau de lutte contre la corruption (ACB) du Malawi d’enquêter sur des allégations de corruption et de blanchiment d’argent impliquant plusieurs hauts fonctionnaires et l’homme d’affaires britannique Zuneth Sattar.

Le vice-président du pays Chilima était le plus haut responsable du gouvernement mis en cause dans cette affaire judiciaire très médiatisée au Royaume-Uni, dans laquelle M. Sattar aurait versé des millions de dollars pour influencer les décisions de passation de marchés dans certains ministères et agences du Malawi.

Plusieurs ministres et anciens ministres sont déjà arrêtés dans ce scandale de corruption. Dans son allocution faite à la Nation mardi soir, M. Chakwera a déclaré qu’il avait aussi décidé de limoger l’Inspecteur général des services de police du Malawi, George Kainja, sur la base des preuves fournies par l’ACB dans un rapport contenant des enregistrements audio du chef de la police discutant de marchés publics et de pots-de-vin avec Sattar.

Le chef de la police limogé

« La description de la façon dont l’Inspecteur général semble compromis est claire dans le rapport, et j’ai donc décidé de le démettre de ses fonctions sur cette base », a déclaré Chakwera, ajoutant toutefois que le rapport de l’ACB ne contenait pas de preuves concrètes liant Chilima aux allégations de corruption.

« Quant au vice-président, sa fonction est unique en ce sens que la Constitution ne prévoit pas sa suspension ou sa révocation par le président, car il occupe cette fonction par la volonté des électeurs malawites, que je respecte », a déclaré M. Chakwera.

Et d’ajouter : « En tant que tel, le mieux que je puisse faire pour l’instant, c’est de le priver de toute fonction déléguée en attendant que le bureau justifie ses allégations à son encontre et fasse connaître sa ligne de conduite à cet égard ».

Le dirigeant malawite a également suspendu le chef de cabinet des résidences d’Etat, Prince Kapondamgaga, et le président du conseil d’administration de l’Autorité des marchés publics et de la cession des actifs, John Banda, qui ont été mis en cause dans le même scandale de corruption

« La Zlecaf aura un effet positif sur le commerce » (étude)

Pour plusieurs chefs d’entreprises sur le continent, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) aura des conséquences positives sur le commerce intra-africain d’ici l’année prochaine.Le Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (Paftrac) a présenté les conclusions du sondage annuel sur le commerce intra-africain auprès de plusieurs chefs d’entreprises africains. Elles mettent en évidence les opportunités et les défis auxquels sont confrontées les entreprises qui commercent en Afrique.

« L’enquête montre clairement que la grande majorité des PDG africains pensent que la mise en œuvre de la Zlecaf aura un effet positif sur les niveaux du commerce intra-africain dès 2022-2023. Parmi les dirigeants interrogés, 93 % sont confiants que la ZLECAf aura un impact positif. 26 % d’entre eux se déclarent très confiants. Seulement 4% des participants pensent que la Zlecaf aura, ou a déjà eu, un impact négatif sur leurs entreprises », a indiqué le professeur Pat Utomi, président du Paftrac, réunissant les dirigeants africains du secteur privé.

Plus de 800 dirigeants de 46 pays africains ont participé à l’enquête menée avec le magazine African Business, précise un communiqué parvenu à APA. Le sondage donne un aperçu unique des défis et des opportunités qui existent dans le commerce en Afrique. Il constitue un excellent baromètre pour mesurer les sentiments du secteur privé vis-à-vis du commerce africain et de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), ajoute le rapport qui met également en évidence la manière dont les entreprises africaines voient les opportunités sur les marchés étrangers.

« Les entreprises africaines ne semblent pas privilégier l’exportation vers une région du monde plutôt qu’une autre. Néanmoins, l’enquête a montré que si l’Europe semble être la destination préférée des exportateurs, le Moyen-Orient est une destination de plus en plus populaire en raison des liens croissants avec l’Afrique en matière de commerce et d’investissement », note le président du Paftrac.

Entrée en vigueur en janvier 2021, la Zlecaf peine encore à prendre son envol. Son secrétaire général, le Sud-africain Wamkele Mene, avait déjà exprimé des craintes sur la mise en œuvre rapide de ce traité de commerce intra-africain, car de nombreux États ne disposent pas d’installations frontalières.

« Cela va nous prendre beaucoup de temps. Si vous n’avez pas les routes, si vous n’avez pas l’équipement adéquat pour que les autorités douanières à la frontière puissent faciliter le transit rapide et efficace des marchandises… si vous n’avez pas l’infrastructure, souple comme matérielle, cela réduit la portée de cet accord », a affirmé M. Mene, expert en commerce élu par l’Union africaine en février 2020.

L’Arabie Saoudite veut renforcer sa coopération avec la Cedeao

Le Conseiller de la Cour royale du Royaume d’Arabie Saoudite, S.E. M. Ahmadu Bin Abdul-Aziz Kattan, a effectué une visite à la Commission de la Cedeao à Abuja.Cette visite a pour objectif de renforcer afin de renforcer la coopération entre l’Arabie Saoudite et l’organisation régionale. C’est pour cela, que le Président de la Cedeao, Jean Claude Kassi Brou, a exprimé sa joie et son honneur de le recevoir, pour évoquer le partenariat entre Royaume et les pays de la Cedeao.

Le président de la Commission de la Cedeao a exprimé sa reconnaissance personnelle à son Altesse Royale le Roi Salman bin Abdulaziz Al Saud et au Gouvernement du Royaume Royal d’Arabie Saoudite pour cette visite, qui vise à favoriser la coopération avec la Cedeao.

Expliquant à ses invités l’histoire et les réalisations de la Cedeao depuis sa création en 1975, M. Brou a déclaré que « ces réalisations n’auraient pu être atteintes sans la coopération et les alliances stratégiques forgées par la Cedeao et ses partenaires internationaux. »

Il a ajouté que les dirigeants de la Cedeao saluent les efforts diplomatiques du Royaume sur le continent et le rôle important qu’il joue dans le domaine de la consolidation de la paix. Il a salué la coopération internationale et régionale du Royaume avec les agences de sécurité en Afrique et qui permet de s’attaquer  aux causes profondes du terrorisme, notamment par l’échange d’informations, d’expertise et de formation.

En appelant le Royaume à jouer un rôle plus actif dans l’intégration régionale, le Président Brou a demandé l’aide du Fonds saoudien pour le développement (SFD) et de la Banque islamique de développement. Il a exprimé la volonté du bloc de soutenir les investisseurs saoudiens dans le développement des secteurs critiques de la région.

Dans son allocution, le Conseiller de la Cour Royale, S.E. M. Ahmadu Bin Abdul-Aziz Kattan, a transmis les salutations les plus chaleureuses du Gardien des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman bin Abdulaziz Al Saud et Son Altesse Royale le Prince Héritier Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Al Saud, qui l’ont mandaté pour discuter de l’intérêt du Royaume à communiquer et coopérer avec la Cedeao en vue de servir les intérêts mutuels.

Il a informé le Président Brou que le Royaume a soumis une demande pour accueillir l’EXPO 2030 à Riyad et a sollicité le soutien ouvert de la Cedeao pour en faire une réalité.

Tout en expliquant les différentes raisons pour lesquelles le Royaume est en bonne position pour accueillir l’événement, il a énuméré les différentes réformes économiques, financières et structurelles entreprises pour réduire la dépendance au pétrole, promouvoir la diversité économique et développer les infrastructures publiques. Il a fait état de plusieurs interventions du Royaume dans la promotion du développement économique et la lutte contre les crises sanitaires, notamment lors de la pandémie de Covid-19.

Il a ajouté que « l’exemple le plus clair de l’intérêt du Royaume pour les pays du continent africain est qu’il s’est engagé à fournir un milliard de dollars sous forme d’un ensemble de projets d’investissement pour le développement lors de la Conférence de Paris 2021. Cela nous donne une impression positive d’un avenir prometteur, et nous travaillerons avec vous en tant qu’allié, ami et partenaires pour renforcer les capacités de l’économie africaine loin des slogans attrayants qui ne serviront pas le citoyen africain moyen. »

Il a mentionné quatre piliers de coopération avec l’Afrique, à savoir l’économie, la politique, la sécurité et l’environnement.

Le conseiller royal a exhorté la Cedeao à déclarer son soutien à la candidature de l’Arabie saoudite pour accueillir l’EXPO 2030 ainsi que le premier sommet saoudo-africain et le cinquième sommet arabo-africain.

Le communiqué ajoute que le président Brou a assuré son invité spécial que la demande serait transmise au président de l’Autorité de la Cedeao pour décision.

Sénégal : le Japon soutient trois projets de développement

Tokyo a débloqué plus de 52 milliards F CFA pour le projet de bourses de développement des ressources humaines, la phase 2 du programme de soutien à la Couverture Maladie Universelle (CMU) et le programme d’assistance alimentaire pour l’année fiscale 2022.Le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, et l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Osamu Izawa, ont signé, jeudi à Dakar, les échanges de notes et les accords correspondants d’un montant total de 10,474 milliards de yens, soit 52,370 milliards F CFA.

Le Projet de bourses pour le développement des ressources humaines est un don financé à hauteur de 224 millions de yens, soit 1, 120 milliards F CFA. Son objectif, après des formations au Japon, est d’appuyer le développement des ressources humaines, notamment des jeunes fonctionnaires sénégalais, dans la conception et la mise en œuvre des politiques de développement économique et social.

Le Programme de soutien à la Couverture Maladie Universelle (phase 2), d’un montant 10 milliards de yens, soit 50 milliards F CFA, vise à améliorer la qualité des services et à lever les barrières financières à l’accès aux services de santé.

Le Programme d’assistance alimentaire constitue aussi un don d’un montant de 250 millions de yens, environ 1,250 milliard F CFA, pour l’année fiscale 2022. Le Japon entend soutenir les efforts du gouvernement sénégalais pour le renforcement de la sécurité alimentaire, en particulier, dans le contexte actuel marqué par un risque de crise alimentaire un peu partout dans le monde.

« Ces appuis importants entrent en droite ligne des priorités du gouvernement déclinées à travers notamment le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A) pour atteindre les objectifs de renforcement de capacités des agents de la fonction publique, le développement du capital humain et relèvement du plateau médical et les souverainetés alimentaire et sanitaire », a expliqué Amadou Hott.

Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a également signé avec le Représentant Résident de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica, sigle anglais), Morishita Hiromichi, deux avenants prolongeant la durée de validité de projets importants en cours d’exécution dans les secteurs de la formation professionnelle et de la santé.

Le premier avenant porte sur l’accord de don pour le projet d’amélioration des équipements du Centre de Formation Professionnelle et Technique (CFPT) pour le renforcement du développement des ressources humaines dans le domaine industriel. Cet accord doit permettre de renforcer les capacités de formation de cet établissement pour le développement des ressources humaines du secteur industriel du Sénégal et de la sous-région.

Le second avenant, qui est aussi un don, a trait à la construction et à l’équipement du Centre d’Application pour la Santé de la Mère et de l’Enfant de l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS). Ses étudiants, ceux d’autres écoles, ainsi que des sages-femmes et infirmiers en poste pourront renforcer leurs compétences en consultations prénatales, accouchements normaux, consultations post-natales et en soins du nouveau-né, y compris la vaccination.

« Tous ces projets traduisent en actes l’engagement du Japon auprès du Sénégal dans sa démarche vers l’émergence en 2035. Il s’agit de consolider les acquis et de maintenir le cap des bonnes performances malgré l’impact de la pandémie », a déclaré l’ambassadeur japonais.

Dakar et Tokyo ont construit une solide relation d’amitié et de coopération vieille de plus de 60 ans. « Cette coopération dynamique et exemplaire peut être offerte en modèle aux autres partenaires africains », a affirmé le diplomate nippon. Ces fonds japonais devraient aussi aider le Sénégal à tendre davantage vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) dont l’atelier de validation politique du rapport national volontaire sur leur mise en œuvre s’est tenu aujourd’hui dans la capitale sénégalaise.

Côte d’Ivoire : renforcement de capacités d’inspecteurs généraux d’Etat

Entre le 31 mai et le 7 juin 2022, des sessions de formation en contrôle et audit ont eu lieu à Assinie, dans le Sud-Est du pays.Une centaine d’inspecteurs généraux d’Etat de Côte d’Ivoire ont participé à l’activité organisée par l’Inspection Générale d’Etat (IGE) en liaison avec le Projet d’appui à la gestion économique et financière (Pagef).

Une première session s’est tenue du 31 mai au 4 juin et une seconde du 7 au 11 juin. L’objectif était de permettre à ces agents de s’approprier des guides et manuels de contrôle, mais aussi d’audit interne et externe élaborés dans le cadre d’un processus.

Dans les discussions, il a été rappelé que la nouvelle loi organique relative aux lois de finances vise la transparence, l’efficacité et la redevabilité dans la gestion des affaires de l’Etat. C’est pourquoi, le format du cadre budgétaire a été modifié avec la notion de programme définie comme unité de spécialité du budget. Cette approche comprend l’institution de la pluri-annualité dans la gestion et de nouvelles règles de gestion publique empruntées du secteur privé.

A cet effet, Bamba Ngaladjo, Coordonnateur du Pagef, s’est félicité de la mise en place  d’un nouveau cadre comptable de gestion publique avec la juxtaposition de plusieurs cadres comptables (budgétaire, général et analyse des coûts). Pour plus de célérité dans le travail, il a expliqué que la déconcentration de la fonction d’ordonnateur des dépenses en confère désormais les prérogatives à chaque ministre.

Cela a conduit à l’évolution des modes de contrôle réalisés dans les administrations publiques avec l’abandon progressif des contrôles a priori jugés lourds et redondants au profit de l’audit interne et d’autres formes d’évaluation.

Le Pagef est doté d’un budget de 15,96 milliards F CFA dont 13,45 milliards F CFA financés par la Banque africaine de développement (Bad) et 2,51 milliards F CFA par l’Etat ivoirien. Ce projet soutient essentiellement la mise en œuvre du schéma directeur de réformes des finances publiques et le suivi-évaluation du Plan National de Développement (PND).

RDC : des manifestants se dressent contre l’« agression rwandaise »

Plusieurs milliers de manifestants congolais ont tenté, mercredi 15 juin à Goma, de traverser la frontière avec le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).Les manifestations contre Kigali et de soutien à l’armée congolaise ne faiblissent pas en RDC. Hier dans la matinée, plusieurs personnes à Goma se sont dirigées vers la frontière rwandaise. Elles ont cherché à franchir les barrières qui séparent les deux pays pour exprimer leur colère face à l’« agression rwandaise ».

 « La population congolaise voulait traverser la frontière avec le Rwanda voisin afin de montrer au régime de Kigali qu’elle n’a pas peur de l’affronter et en a marre de l’hypocrisie du Rwanda dans les relations diplomatiques avec la RDC. Elle l’accuse de soutenir les terroristes du M23, un mouvement rebelle qui avait été défait en 2013 par les forces armées de la République démocratique du Congo », explique à APA Victor Muhindo, journaliste basé à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

 « La situation est calme depuis le début de l’après-midi. Mais à cause de cette marche initiée par la société civile pour soutenir les forces armées de la RDC, au front contre le M23 soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, selon le gouvernement congolais, l’atmosphère ressemblait à une ville morte vu que les activités socio-économiques sont restées paralysées toute la journée », a-t-il ajouté.

 Scènes de pillages

 Dans la journée du mercredi en effet, des scènes de pillages de magasins appartenant à des ressortissants rwandais ont été observées dans un quartier commercial, selon plusieurs témoignages. Dans la ville, les banques, stations-service, écoles, boutiques et autres commerces étaient fermés, à l’exception de quelques pharmacies. Dans la panique, des ressortissants rwandais qui se trouvaient dans la ville fuyaient pour traverser la frontière vers le Rwanda, tandis que des Congolais qui se trouvaient du côté rwandais faisaient le mouvement contraire.

Sur certaines artères, des manifestants arrêtaient des véhicules, les fouillaient, en exigeant de connaître l’identité de leurs occupants. Des menaces verbales envers des personnes considérées comme « rwandophones » de par leur apparence ont également été rapportées par l’AFP. « Nous ne voulons plus des Rwandais, laissez-nous aller affronter (le président Paul) Kagame chez lui », criaient des manifestants. Mais ils ont été dispersés par la police anti-émeute alors qu’ils tentaient de forcer le passage vers le Rwanda. Une personne au moins a été blessée, selon l’AFP.

 Depuis plus de deux décennies, le Rwanda est pointé du doigt pour son « implication dans la déstabilisation de la partie est de la RDC », particulièrement la province du Nord-Kivu, où s’étaient réfugiés les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR (FDLR). Ils sont pour la plupart des Hutu rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsi lors du génocide rwandais de 1994. Kigali les considère comme une menace même s’il dément, à son tour, les accusations de soutien aux rebelles congolais du M23.

 Bunagana, dans l’escarcelle des rebelles

 Rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 ou « Mouvement du 23 mars » a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Si le président angolais Joao Lourenco a été récemment désigné par l’Union africaine (UA) pour mener la médiation dans cette crise impliquant le Rwanda, la tension est plus vive à l’est de la RDC.

 Ainsi lundi, la localité congolaise de Bunagana, un important centre d’échanges commerciaux situé à la frontière ougandaise, est tombée entre les mains de ces rebelles. L’armée congolaise a accusé le Rwanda d’« invasion » de son territoire.

Dans un communiqué publié mardi soir, le gouvernement congolais a durci le ton en condamnant « la participation des autorités rwandaises dans le soutien, le financement et l’armement » de la rébellion du M23. « Nous défendrons chaque centimètre de notre territoire », ajoute le texte diffusé par le ministère de la Communication, au lendemain de la prise par les rebelles du M23 de la localité de Bunagana.

 Pour le moment, le président Félix Tshisekedi est encore silencieux alors que plusieurs de ses compatriotes continuent de manifester en demandant une rupture diplomatique avec Kigali. L’ambassadeur rwandais Vincent Karega avait déjà été convoqué début juin pour recevoir une mise en garde « sévère » du gouvernement congolais.

Côte d’Ivoire : 15.706 milliards mobilisés pour les projets publics

La Côte d’Ivoire a mobilisé mercredi 15.706 milliards Fcfa auprès de ses partenaires techniques pour financer ses projets et réformes publiques lors d’un Groupe Consultatif tenu à Abidjan.Ce Groupe consultatif qui a réuni notamment les partenaires bilatéraux et multilatéraux vise à financer les projets publics du Programme national de développement (PND, 2021-2025).

« Les annonces recueillies auprès de nos partenaires se chiffrent à 26.178 milliards de dollars US, soit environ 15.706 milliards Fcfa pour la période 2021-2025 », a déclaré le Premier ministre ivoirien Patrick Achi.

Le chef du gouvernement ivoirien a relevé que cela représente « un taux de mobilisation de 168,25%, soit 70% au-dessus des montants attendus ».

Les projets publics et les réformes restant à financer au niveau du PND 2021-2025 étaient estimés à 9.335 milliards Fcfa (17,4 milliards de dollars USD).

Selon M. Patrick Achi, les montants de cette « mobilisation exceptionnelle » sont à « minima », assurant qu’un certain nombre de bailleurs de fonds dévoileront ultérieurement leurs apports.

Ensuite, dit-il, des partenaires bilatéraux indiquent avoir des annonces groupées pour le continent africain qui seraient déclinées de pays à pays avec une précision des fonds alloués à la Côte d’Ivoire.

La Banque mondiale, elle, s’est engagée à mobiliser 8,7 milliards de dollars soit 5 480 milliards Fcfa pour le financement du Programme national de développement (PND, 2021-2025) de la Côte d’Ivoire.

Sur ces 8,7 milliards de dollars, la banque prévoit 1,9 milliard de dollars (1196 milliards Fcfa) de financement pour les investissements privés et 6,8 milliards de dollars (4 282 milliards Fcfa) de financement public ».

A l’ouverture du Groupe Consultatif, le vice-président ivoirien, Meyliet Koné, représentant le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, a dit que la Côte d’Ivoire recherchait environ 10. 000 milliards Fcfa auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux.

La Côte d’Ivoire qui ambitionne d’être un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030, veut transformer son économie à l’horizon 2030.

Le PND (2021-2025) projette une croissance économique moyenne de 7,65% contre 5,9% sur la période 2016-2020, en portant le taux d’investissement de 23,1% du PIB en 2021 à 27,1 du PIB en 2025.

Le portefeuille global des investissements du PND 2021-2025 est estimé à 59.000 milliards Fcfa dont 43.646 milliards Fcfa pour le secteur privé, soit 74% et 15 353 milliards Fcfa pour le secteur public, soit 26%.

Sur la part du secteur public, de 15.353 milliards Fcfa, l’Etat ivoirien recherchait précisément 9 335 milliards Fcfa auprès des partenaires techniques au développement pour combler sa part de financement dans le PND 2021-2025.

Côte d’Ivoire : 5.480 milliards Fcfa de la Banque mondiale pour le PND

La Banque mondiale (BM) s’engage à mobiliser 8,7 milliards de dollars soit 5 480 milliards Fcfa pour le financement du Programme national de développement (PND, 2021-2025) de la Côte d’Ivoire.« Nous nous engageons, mes collègues de la SFI et de la Banque mondiale, à mobiliser un total de 8,7 milliards de dollars », a annoncé mercredi à Abidjan la directrice des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Mme Coralie Gevers, à l’ouverture du Groupe Consultatif dédié aux partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Sur ces 8,7 milliards de dollars, la Banque mondiale, selon Mme Coralie Gevers, prévoit 1,9 milliard de dollars (1 196 milliards Fcfa) de financement pour les investissements privés et 6,8 milliards de dollars (4 282 milliards Fcfa) de financement public.

« Ces engagements démontrent notre confiance dans la capacité du secteur privé à identifier et développer des opportunités d’investissements porteuses d’innovations en Côte d’Ivoire », a-t-elle dit.

Pour la Banque mondiale, cette mobilisation de ressources dénote aussi de la confiance de l’institution dans la capacité des autorités à améliorer leur politique publique et à renforcer leur capacité de mise en œuvre à la hauteur de leur ambition.

A l’ouverture du Groupe Consultatif, le vice-président ivoirien, Meyliet Koné, représentant le chef de l’Etat ivoirien a indiqué que la Côte d’Ivoire recherche environ 10 000 milliards Fcfa auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux.

La Côte d’Ivoire qui ambitionne d’être un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030, veut transformer son économie à l’horizon 2030.

Le PND 2021-2025 projette une croissance économique moyenne de 7,65% contre 5,9% sur la période 2016-2020, en portant le taux d’investissement de 23,1% du PIB en 2021 à 27,1 du PIB en 2025.

Le portefeuille des investissements du PND 2021-2025 est estimé à 59 000 milliards Fcfa dont 43 646 milliards Fcfa pour le secteur privé, soit 74% et 15 353 milliards de Fcfa pour le secteur public, soit 26%.

Sur la part du secteur public, de 15 353 milliards Fcfa, l’Etat ivoirien recherche 9 335 milliards Fcfa auprès des partenaires techniques au développement pour combler sa part de financement dans le PND 2021-2025.

Burkina Faso : bilan macabre après l’attaque de Seytenga

Le dernier bilan fait état de soixante-dix-neuf civils tués dans la sanglante attaque de Seytenga, au Burkina Faso.Ça fait froid dans le dos. A Seytenga, dans la province de Séno, à 276 kilomètres au nord-est de Ouagadougou, l’attaque contre des civils dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 juin a occasionné la mort de 79 personnes. C’est le bilan communiqué par le gouvernement vingt-quatre heures après un premier décompte de 50 décès parmi les civils.

Dans la soirée de lundi, le président de la transition, le Colonel-Lieutenant Paul Henri Sandaogo Damiba a décrété un deuil de trois jours à compter du mardi 14 juin.

A lire aussi : Burkina : la confusion règne après l’attaque contre des civils au nord

Symptomatique de la détérioration continue de la sécurité dans le nord du Burkina Faso, cette attaque attribuée aux jihadistes de l’Etat islamique au Sahel (EIS) est la plus meurtrière après la tragédie de Solhan, dans la province de Yagha (région du Sahel) où 160 civils avaient perdu la vie.

Arrivés au pouvoir en janvier par un coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré, les militaires avaient pris le pari de renverser la tendance.

Suivant cette logique, le président de la transition, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba s’est ouvert au dialogue avec les jihadistes locaux. Une position qu’il a réaffirmée lors d’une visite samedi 11 janvier à Barani, dans le centre-nord, pour décorer des gendarmes au lendemain d’une attaque qui a fait 4 morts parmi le Groupe d’action rapide, de surveillance et d’intervention (GARSI).

Mozambique : la force de la SADC enregistre un mort et six blessés

La force d’intervention de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) au Mozambique a enregistré une nouvelle perte après la mort d’un de ses soldats dans des combats avec les insurgés.La Mission de la SADC au Mozambique (SAMIM) a déclaré dans un communiqué que le soldat avait été tué et six autres blessés lors d’un raid conjoint mené le 9 juin par la force régionale et les troupes mozambicaines sur une base des insurgés dans la province mozambicaine troublée de Cabo Delgado.

« Les forces de la SAMIM, ainsi que les forces amies, ont subi sept pertes – un décès et six blessures », a indiqué la SAMIM, ajoutant que les blessés de troupes régionales se rétablissaient « et sont en voie de guérison ».

Les affrontements ont eu lieu dans la forêt de Namambo, à Macomia, et le raid a impliqué la SAMIM, la police spéciale du Mozambique et les forces armées de défense du pays.

Les forces conjointes ont récupéré des fusils d’assaut AK-47, des munitions et des chargeurs. « Des terroristes ont été tués et d’autres ont été gravement blessés », indique le communiqué.

La force de la SADC est composée de troupes d’Angola, du Botswana, de la République démocratique du Congo, du Lesotho, du Malawi, d’Afrique du Sud, de Tanzanie et de Zambie.

Elles aident le Mozambique à repousser les insurgés liés à l’Etat islamique qui font des ravages dans la province de Cabo Delgado, riche en pétrole, depuis 2017.

Burkina : la confusion règne après l’attaque contre des civils au nord

Que s’est-il passé à Seytenga ? Depuis plus de vingt-quatre heures, des informations font état de la mort de plusieurs dizaines de civils après le passage dans cette ville du nord-est du Burkina, proche de la frontière avec le Niger, dans la nuit du samedi 11 au 12 juin.Après une première attaque ayant coûté la vie à onze gendarmes dans cette ville de la province de Séno, à 276 km au nord-est de Ouagadougou, les assaillants seraient revenus pour cette fois-ci, s’en prendre aux civils. Le gouvernement confirme que des « individus armés ont fait irruption dans la commune de Seytenga pour s’en prendre aux populations ».

Selon les autorités, cette situation a provoqué un déplacement des populations de cette localité vers la commune de Dori, située à 47 kilomètres. Cependant, au regard de la « complexité de la situation », le gouvernement assure qu’« à l’heure actuelle, un bilan officiel ne peut pas être établi ».

Invitant les burkinabè à se démarquer des bilans hâtifs et des chiffres diffusés sans vérifications préalable, les autorités assurent que « des unités d’intervention ont été déployées dans la zone en vue d’évaluer la situation et de procéder aux opérations de sécurisation ».

Depuis 2015, le Burkina Faso tente désespérément de contenir une insurrection jihadiste dans sa partie septentrionale, proche de la frontière avec le Mali et le Niger. Pour changer la donne, le lieutenant-colonel-Paul Henri Sandaogo Damiba à la tête du MPSR (Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration) a renversé Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier 2022.

Dans sa volonté de rétablir la sécurité, le président de la transition a manifesté son ouverture au dialogue avec les jihadistes locaux. Une nouvelle orientation de la lutte contre les groupes jihadistes qui reste pour l’heure inefficace. En cinq jours, des localités du nord ont enregistré au total six attaques contre des forces de défense et de sécurité et des civils, occasionnant au moins 27 morts.

Malawi : trafic d’êtres humains dans un camp de réfugiés (Onudc)

Une enquête de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), met en lumière un vaste réseau de trafic d’êtres humains au Malawi.Selon l’Onudc et le service de police du Malawi, une exploitation généralisée d’hommes de femmes et d’enfants est notée dans le camp de réfugiés de Dzaleka de ce pays d’Afrique australe.

Selon Maxwell Matewere de l’Onudc, l’exploitation est généralisée au camp de réfugiés de Dzaleka, avec plus de 90 victimes de la traite des êtres humains identifiées et secourues depuis octobre 2020.

« J’ai même été témoin d’une sorte de marché dominical, où les gens viennent acheter des enfants qui étaient ensuite exploités dans des situations de travail forcé et de prostitution », a déclaré Matewere dans un rapport publié par l’Organisation des Nations unies (Onu) lundi.

Les femmes et les filles sont exploitées sexuellement à l’intérieur de Dzaleka, dans d’autres régions du Malawi ou transportées vers d’autres pays d’Afrique australe à des fins d’exploitation sexuelle, a indiqué le fonctionnaire.

Les hommes réfugiés sont soumis au travail forcé à l’intérieur du camp ou dans des fermes au Malawi et dans d’autres pays de la région.

La plupart des victimes secourues sont des hommes originaires d’Ethiopie, âgés de 18 à 30 ans. Il y a aussi des filles et des femmes, âgées de 12 à 24 ans, originaires d’Ethiopie, du Burundi et de la République démocratique du Congo (RDC), selon le rapport.

Certaines des victimes ont reçu de l’aide pour retourner dans leur pays d’origine, tandis que d’autres sont prises en charge dans des maisons sécurisées. Cependant, plusieurs victimes ont demandé à être renvoyées dans le camp pour demander l’asile.

Selon Matewere, le camp de Dzaleka est utilisé par un racket international comme plaque tournante pour le traitement des victimes de la traite des êtres humains.

Les trafiquants recrutent les victimes dans leur pays d’origine sous de faux prétextes et s’arrangent pour leur faire traverser la frontière vers le Malawi où elles sont ensuite exploitées.

« Il est prouvé que les victimes sont recrutées en Ethiopie, en RDC et au Burundi par des agents du réseau de trafiquants qui leur proposent des opportunités de travail en Afrique du Sud, la puissance économique du continent », a déclaré M. Matewere.

Au camp, on leur dit qu’elles doivent rembourser les dettes contractées lors de leur arrivée clandestine au Malawi. « Ils y sont exploités ou transportés vers d’autres pays de la région pour y effectuer du travail forcé ». Jusqu’à présent, cinq trafiquants présumés originaires du Malawi, d’Ethiopie, du Burundi, du Rwanda et de la RDC ont été arrêtés.

Dzaleka est le plus grand camp de réfugiés du Malawi. Créé en 1994, il accueille plus de 50.000 réfugiés et demandeurs d’asile de différents pays.

Mali : les prémices d’une nouvelle Constitution

Après une prorogation de deux ans de la durée de la transition à partir de mars 2022, la junte veut rédiger une autre loi fondamentale pour un nouveau Mali. C’est une décision majeure.

S’appuyant sur une loi du 25 février 2022 portant révision de la charte de la transition, le colonel Assimi Goïta a décrété la création d’une commission de rédaction d’un avant-projet de Constitution dans le cadre de la refondation de l’Etat.

Ladite commission, qui comprend un président, un rapporteur général, un rapporteur général adjoint, des experts et un personnel d’appui, doit remettre « un rapport de fin de mission ». Laquelle n’excédant pas deux mois.

Dans son travail, la commission peut solliciter « l’ensemble des forces vives de la nation » et doit faire « un point tous les 15 jours ou en cas de besoin au président de la transition ». Mais à peine publié, le décret suscite un débat dans l’opinion publique malienne.

Sur Twitter, le journaliste Séga Diarrah met déjà en garde contre une « modification » portant les germes « d’une partition du Mali », notant que « la Constitution de 1992 a été rédigée avec le sang des Maliens ».

Pour cet homme public très suivi, « la transition doit juste se concentrer sur l’organisation des élections ». Dès les premières heures de la transition, un projet de rédaction d’une nouvelle Constitution, à laquelle était associé Tony Blair Institute for Global Change (TBI), du nom de l’ancien Premier ministre britannique, a fait son bonhomme de chemin.

Cependant, le deuxième coup d’Etat du 24 mai 2021, ayant propulsé sur le devant de la scène Choguel Maïga, a donné un coup d’arrêt à ce processus. Nommé chef du nouveau gouvernement par le Colonel Assimi Goïta, le président du comité stratégique du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5 – RFP) s’est prononcé contre l’implication d’étrangers dans la rédaction de la Constitution malienne.

Si on suit la logique du remplaçant de Moctar Ouane à la primature, l’expertise nationale doit être privilégiée pour ce qu’il considère comme une question de souveraineté. Un argument auquel la junte tient à cœur.

Une chose est sûre, ce projet de rédaction d’une nouvelle Constitution risque de provoquer des grincements de dents au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’organisation régionale doit se réunir le 3 juillet prochain pour discuter de la situation politique au Mali.

À Abidjan, la Covid-19 a ralenti l’exécution de travaux routiers (Pm)

Selon le Premier ministre, Patrick Achi, la pandémie a allongé de 15 à 18 mois les délais de livraison d’infrastructures routières dont les travaux ont démarré en 2018-2019 dans la capitale économique ivoirienne.Hier vendredi, Patrick Achi a effectué une visite de terrain dans les différents chantiers à Abidjan. Faisant le point de l’évolution des travaux, le chef du gouvernement a constaté que le nouveau coronavirus a perturbé les prévisions.

Malgré les retards dans l’exécution des chantiers allant de 15 à 18 mois, M. Achi a assuré qu’ils « s’achèveront » dans des délais raisonnables, mais en attendant les populations rencontreront « quelques difficultés résiduelles » pour se déplacer.

Entamées entre 2018 et 2019, a déclaré le Premier ministre, les nouvelles routes abidjanaises seront finalement ouvertes à la circulation en fin 2022 pour les unes et en fin 2023 pour les autres.  

La Côte d’Ivoire est censée accueillir, pour la seconde fois de son histoire, la Coupe d’Afrique des nations de football. De bonnes infrastructures de transport font partie du cahier de charges de la compétition prévue du 23 juin au 23 juillet 2023.

C’est pourquoi, Patrick Achi a reconnu qu’il y a « une pression sur les délais » avec notamment les travaux de la sortie Est d’Abidjan qui devraient permettre d’accéder facilement au stade d’Ebimpé.

Inscrites dans le Projet de Transport Urbain d’Abidjan (PTUA), ces infrastructures se construisent grâce au concours financier de la Banque africaine de développement (Bad).

L’institution financière apporte 76 % du budget de 42,57 milliards F CFA Hors Taxe contre 24 % pour l’État de Côte d’Ivoire. Le taux d’avancement des travaux est estimé à 52 % par rapport au planning général pour un délai consommé de 73,8 %.

Guinée : le FNDC annonce une marche le 23 juin prochain

La manifestation du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), qui se veut « citoyenne et pacifique », vise à exiger de la junte un retour rapide à l’ordre constitutionnel.C’est la fin de l’accalmie consécutive au coup d’Etat contre Alpha Condé. Dans une déclaration, publiée ce vendredi, « le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) informe qu’il organisera une manifestation le jeudi 23 juin 2022 dans le grand Conakry ».

A travers la marche, cette coalition de partis politiques et de mouvements citoyens veut entre autres pousser les militaires au pouvoir à créer un cadre de dialogue pour discuter de l’avenir de la Guinée comme en dispose l’article 77 de la charte de la transition.

Le FNDC souhaite également qu’un délai raisonnable et consensuel de la transition soit fixé au lieu des 36 mois « qui ne reposent sur aucune base objective », mais « imposés » par le colonel Mamady Doumbouya, le nouvel homme fort du pays.

Pour se conformer aux procédures administratives, les initiateurs de la marche vont adresser une lettre d’information aux autorités en y précisant l’itinéraire et les dispositions pratiques à prendre pour sa réussite.

Enfin, le FNDC appelle les citoyens militant pour la démocratie et épris de justice à la mobilisation générale pour faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel dans la paix.

Cédéao : l’indécision n’est pas synonyme de scission (expert)

Un consensus aurait pu être trouvé par les dirigeants ouest-africains réunis en sommet le 4 juin dernier à Accra, au Ghana, d’après Gilles Yabi, fondateur et directeur exécutif du think tank Wathi, interrogé par APA.Faute de consensus, les chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont renvoyé au 3 juillet leurs décisions sur les juntes. Comment analysez-vous cela ?

Il faudrait peut-être leur demander l’explication de cette non-décision. Je note cependant que cela n’améliore pas l’image très dégradée de l’organisation régionale au sein des opinions publiques ouest-africaines.

Comme un sommet a été annoncé, nous nous attendions donc à ce que des décisions soient prises, en particulier la levée des sanctions infligées au Mali. C’est regrettable qu’il n’y ait pas eu un travail technique et diplomatique qui aurait permis d’avoir un consensus avant la rencontre des présidents.

Les diplomates, ayant l’expérience de ce type de réunions, expliquent qu’il y a généralement un travail préalable qui permet de faire en sorte que les chefs d’Etats viennent simplement valider des orientations ou décisions quasiment prises. Mais là, nous avons l’impression qu’à chaque sommet il y a beaucoup de discussions et une absence de consensus qui auraient pu être anticipées.

Cette situation pointe les problèmes dans la manière dont les gouvernants au plus haut niveau de l’organisation régionale décident. Cela étant dit, le sommet ne devait pas se pencher seulement sur le Mali, mais aussi sur le Burkina et la Guinée. De ce fait, il est aussi dit que le sommet du 3 juillet permettrait d’avoir des décisions plus cohérentes sur les trois dossiers chauds de la région au plan politique.

Mais il y a un sentiment de gâchis, de mauvaise organisation de la Cédéao. En l’absence de l’assurance d’un consensus et d’une prise de décisions, il aurait fallu prendre le temps de lever tous les obstacles pour être sûr d’avoir un accord avec le Mali et les autres pays avant de convoquer un sommet.

A Accra,
deux camps se sont opposés sur le maintien ou non des sanctions. Peut-on parler de scission au sein de l’organisation régionale ?

Il y a effectivement des sources selon lesquelles des pays n’étaient pas d’accord avec les autres. Pour autant, je ne pense pas qu’il faille parler de scission. On n’en est pas là même s’il y a des divergences et des points de vue probablement tranchés de quelques chefs d’Etat.

En Afrique de l’Ouest, on note des problèmes de fond, des divergences dans l’interprétation des différents évènements politiques notamment les coups d’Etat (ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, dans quelle mesure doit-on prendre en compte la situation spécifique de chaque pays…).

C’est beaucoup d’éléments qui entrent en ligne de compte. Malgré tout, je ne pense pas que cela induise nécessairement une forme de scission au sein de la Cédéao.

Il faut aussi savoir qu’il y a, au niveau des chefs d’Etat, des calculs justifiés par leurs propres positions : ceux qui sont en fin de second mandat et ceux qui dirigent des pays où il y a une tradition d’alternance assez bien établie et où les partis sont beaucoup plus organisés. Des différences de configuration et de pratique politiques dans les pays de la région expliquent les décisions ou les prises de positions antagonistes.

Bamako a fixé à deux ans la période transitoire. A quoi peut-on s’attendre de la Cédéao suite à cette décision unilatérale ?

Le décret du président Assimi Goïta a fait le tour du monde et des réseaux sociaux. Il est arrivé juste après le sommet de la Cédéao. Est-ce que cela va influer sur le prochain sommet ? Probablement pas.

Jusque-là, il y avait des discussions sur le délai de la transition qui paraissait comme l’élément central du désaccord entre la Cédéao et le Mali. Avec ce décret, Bamako met clairement tout le monde devant le fait accompli.

Dans le cas de la Guinée et du Burkina, il est bon de rappeler que nous avons des institutions de transition qui ont annoncé des durées de transition ne correspondant pas à ce qui était souhaité par l’organisation régionale.

Quoi qu’il en soit, lors du prochain sommet de la Cédéao, la stabilité politique et sécuritaire de la région est à placer au cœur des décisions. On doit privilégier l’intérêt supérieur des populations.

Mais cela suppose que nous sortions d’une logique de confrontation et que nous réussissions à restaurer une culture de la discussion, de la présence sur le terrain qui permet d’orienter les transitions dans la bonne direction.

Mali : une levée de l’embargo est-elle possible avant juillet ?

Les autorités maliennes ont décidé de prolonger de 24 mois la durée de la transition, une décision unilatérale que « regrette » la Cedeao.Le samedi 4 juin dernier à Accra, au Ghana, les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale n’ont pas trouvé d’accord sur le dossier malien. Après de longues heures de discussions, le consensus n’était pas obtenu pour la levée de l’embargo qui fait autant mal à Bamako que dans les pays voisins, tel que le Sénégal. Le statu quo est maintenu en attendant la tenue du prochain sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), prévu le 3 juillet dans la capitale ghanéenne.

Mais depuis le 4 juin, les lignes semblent bouger de part et d’autre, donnant espoir à certains acteurs que la communauté économique des Etats ouest-africains pourrait reconsidérer sa position. Lundi dernier, soit deux jours après le sommet d’Accra, le colonel Assimi Goïta a signé un décret où il fixe la durée de la transition malienne « à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022 ». C’est une avancée dans la crise politique car, en début d’année, les militaires maliens projetaient de diriger le pays jusqu’à cinq ans. En réaction, le 9 janvier, la Cedeao a adopté des sanctions très dures contre Bamako comme la fermeture des frontières et le gel des avoirs financiers au sein de la Bceao.

En dépit de ce pas en avant, la Cedeao n’applaudit pas pour autant les autorités maliennes. Dans un communiqué publié mardi soir, elle déclare avoir « pris acte » du décret fixant le nouveau calendrier de transition. Toutefois, « elle regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus ».

Les moutons maliens vont-ils traverser les frontières ?

Pour l’organisation sous-régionale, son médiateur de la Cedeao pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, « poursuivra les échanges avec les autorités du Mali, en vue de parvenir à un chronogramme mutuellement acceptable de transition, permettant d’assurer un soutien de la Cedeao ». Ainsi, elle montre clairement sa désapprobation quant au nouveau calendrier présenté par la junte malienne.

Lors du sommet d’Accra, certains dirigeants de la région campaient toujours sur une transition de 16 à 18 mois, à compter de mars 2022. En outre, le médiateur Goodluck Jonathan continue de rapprocher les positions en allant rencontrer les acteurs clés, parmi les chefs d’États de pays membres de l’institution ainsi que les autorités maliennes. Avec le président en exercice de la Cedeao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo et le président sénégalais Macky Sall, leur visite était d’ailleurs annoncée à Bamako après la tenue du dernier sommet d’Accra. Sont-ils toujours dans les délais ?

Dans tous les cas, Goodluck Jonathan a proposé plusieurs solutions de sortie de crise, telle qu’une transition d’une durée tournant autour de 24 mois. Par conséquent, le texte méritait d’être peaufiné. Mais la manière « cavalière » qu’a eue Bamako d’annoncer la durée de la transition a irrité plusieurs chefs d’État, selon une source citée par RFI. Que va donc décider la Cedeao après avoir « regretté » la décision unilatérale des autorités maliennes ? Va-t-elle annoncer une levée partielle des sanctions qui empêchent aux éleveurs maliens, par exemple, de convoyer leurs moutons au Sénégal à l’approche de la Tabaski, la fête de l’Eid el Kébir qui sera célébrée dans un mois ?

En effet, le pays de Macky Sall compte beaucoup sur les moutons de ce pays voisin, plus accessibles parfois, pour approvisionner normalement son marché. Récemment, après une visite d’inspection, le ministère sénégalais de l’Elevage et des Productions animales a tenté de rassurer les ménages même si plusieurs d’entre eux demeurent inquiets.

Intransigeance

En revanche, Pr Abdoulaye Sounaye, spécialiste nigérien des questions sahéliennes et de l’Afrique de l’ouest, note que la Cedeao ne se prononcera sur une levée partielle ou définitive des sanctions sur le Mali avant le 3 juillet, date du prochain sommet extraordinaire de sa conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. « Je pense que la Cedeao va attendre jusqu’à son sommet. Elle a déjà décidé d’une mission que son président va conduire. Je crois que la conférence des chefs d’Etat ne fait pas trop confiance aux autorités de la transition au Mali », indique à APA l’enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey.

De plus, signale ce chercheur affilié au Leibniz ZentrumModerner Orient de Berlin, en Allemagne, la tâche est très difficile en ce moment pour les dirigeants de cette organisation. Ils veulent sortir de cette situation sans perdre la face, en parvenant surtout à décourager les éventuelles prises de pouvoir par les armes devenues récurrentes dans la région.

« De toutes les façons, on voit bien que la Cedeao cherche une voie de sortie de crise pour redorer son blason de la même façon que les autorités maliennes cherchent une sortie pour au moins avoir accès à certaines ressources financières. En fait, les sanctions sont devenues un véritable conundrum (casse-tête) pour les deux parties », explique Pr Sounaye.

RDC : le roi des Belges «s’excuse» pour le passé colonial

Le roi Philippe a encore réaffirmé de vive voix ses «sincères regrets» et ses « excuses » à la République démocratique du Congo, ancienne colonie de la Belgique.« Le régime colonial comme tel, était basé sur l’exploitation et la domination. Ce régime était celui d’une relation inégale et injustifiable, marqué par le paternalisme, les discriminations et le racisme ». Le discours du roi Philippe est à la hauteur des « atrocités » commises par son ancêtre Léopold II au Congo belge, qu’il avait transformé en « propriété personnelle » entre 1885 et 1908, avant d’en faire une colonie belge, jusqu’à l’indépendance en 1960

Cette visite officielle de six jours du roi des Belges en République démocratique du Congo (RDC), deuxième pays le vaste du continent (2,35 millions de km²), intervient deux ans après sa lettre d’excuse adressée au président congolais Félix Tshisekedi, lors des 60 ans d’indépendance de la RDC, pour exprimer ses « profonds regrets » et les « blessures du passé. »

«Bien que de nombreux Belges se soient sincèrement investis, aimant profondément le Congo et ses habitants, le régime colonial (…) a donné lieu à des exactions et des humiliations», a reconnu le roi dans un premier discours prononcé mardi lors de son arrivée à Kinshasa.

Cette visite royale est la première depuis celle en 2010 d’Albert II, père de Philippe. Elle a été deux fois reportée, en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 puis au début de cette année en raison de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine.

Le souverain espère par ce voyage symbolique, clore un chapitre douloureux entre les deux pays et sceller la réconciliation entre la Belgique et son ancienne colonie.

Une grande partie de l’opinion publique congolaise a exprimé sa « colère » et son « amertume » pour les « douleurs du passé ». Certains réclament des réparations pour les souffrances endurées et les « pillages » des richesses de la RD Congo.

Le roi Philippe qui règne sur le Belgique depuis 2013, a reconnu les «actes de violence et de cruauté», commis à l’époque où son ancêtre Léopold II. D’après les historiens, la domination coloniale belge se serait soldée par la mort de plusieurs millions de personnes. «Nous n’oublions pas le passé, nous regardons l’avenir», a exprimé le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya.

Le roi Philippe et son épouse Mathilde ont visité ce mercredi le musée national où il prononcera un discours sur l’esplanade de l’Assemblée nationale. Ils se déplaceront ensuite à Lubumbashi dans le Sud-Est minier, vendredi à la rencontre des étudiants de l’université, avant de rallier Bukavu, dans l’Est, région en proie depuis près de trois décennies aux violences de groupes armés.

Sur le plan économique, la Belgique veut proposer un nouveau type de partenariat gagnant-gagnant. Le gouvernement belge compte ainsi restituer « des œuvres d’art à l’ancienne colonie » belge.

L’aide au développement sera aussi au cœur de cette visite entre le roi Philippe et Félix Tshisekedi puisque la Belgique est le quatrième bailleur de fonds de la RDC après les Etats-Unis, le Royaume Uni et l’Allemagne.

Mali – Cedeao : Faure Gnassingbé en passe de réussir son pari

Le président togolais était sollicité par les autorités de transition malienne pour jouer un rôle de médiateur avec les chefs d’Etat ouest-africains.

Plus d’un mois après avoir accepté un rôle de médiateur dans la crise malienne, le président togolais, Faure Gnassingbé, a réussi à rapprocher les positions entre les militaires au pouvoir à Bamako et l’organisation régionale.

En effet, selon le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop,  les dirigeants ouest-africains ont accepté la transition 24 mois décrétée par la junte avant l’organisation des élections qui doivent permettre le retour des civils au pouvoir en mars 2024.

Si les sanctions sont toujours maintenues, souligne-t-il, c’est qu’il reste « certains détails » à finaliser comme la présentation d’un chronogramme détaillé et la mise en place d’un comité conjoint de suivi. Deux préalables qui seront réglés selon le dirigeant malien avant le sommet de la Cedeao du 3 juillet prochain.

Si les sanctions venaient à être levées, Faure Gnassingbé, doyen des chefs d’Etat de la sous-région (17 ans au pouvoir), en tirerait à coup sûr « un succès diplomatique éclatant. »

Le président togolais; a toujours milité pour une levée des sanctions contre le Mali s’attirant la sympathie des dirigeants maliens. « Nous avons, au nom du président de la transition, sollicité le président Faure Gnassingbé (…) pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », avait déclaré M. Diop, en visite à Lomé.

Selon lui, la situation dans laquelle se trouve le Mali, « nécessite qu’on fasse preuve de génie politique », avait-il indiqué lors de sa rencontre avec le président togolais.

Un mois plus tard, un dénouement heureux est sur le point d’être trouvé dans cette crise malienne, au grand bonheur des populations.

Côte d’Ivoire : Adama Bictogo élu président de l’Assemblée nationale

Le Secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, parti au pouvoir) a récolté 237 voix sur 248 lors d’un vote organisé ce mardi.Adama Bictogo succède à Amadou Soumahoro à la tête de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Le Secrétaire exécutif du parti d’Alassane Ouattara a battu à plate couture le député Jean-Michel Amankou crédité de 6 voix seulement. Deux bulletins nuls et trois bulletins blancs ont été dénombrés.

La victoire nette d’Adama Bictogo s’explique notamment par le soutien des groupes parlementaires de l’opposition à l’hémicycle. En leur nom, Simon Doh a souhaité que cette élection apporte au pays la paix et la stabilité.

Dans son discours, le nouveau président de l’Assemblée nationale a remercié ses pairs avant de s’engager à présider aux destinées de l’institution en recherchant « le
consensus » pour « le
rassemblement ».

La semaine dernière, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) avait porté son choix sur Adama Bictogo, député d’Agboville (Sud), à l’occasion d’une réunion de son groupe parlementaire.

Depuis le décès d’Amadou Soumahoro, survenu le 7 mai 2022 des suites d’une longue maladie, Amy Toungara, la doyenne d’âge de l’Assemblée nationale, assurait l’intérim.

Mali : adoption d’un nouveau calendrier de transition (officiel)

Les autorités maliennes ont officialisé ce lundi 6 juin 2022, l’adoption d’un nouveau calendrier de transition de deux ans à compter du 26 mars 2022.Ce nouveau chronogramme de vingt-quatre (24 mois) doit préparer le pays à l’organisation d’élections libres et transparentes, a annoncé le ministre porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga.

Après le coup d’Etat du 18 août 2020, contre le défunt président Ibrahim Boubacar Keïta, une transition politique de 18 mois avait été mise en place le 15 septembre 2020, dans le cadre de la charte de la transition. Une transition qui devait s’achever le 27 février 2022 avec la tenue des scrutins présidentiel et législatif .

Mais les autorités de la transition avaient invoqué l’insécurité qui règne dans certaines parties du pays, pour justifier le report des élections générales. Réunie en sommet extraordinaire le 9 janvier 2022, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avait prononcé l’embargo contre le Mali pour sanctionner le maintien des militaires au pouvoir.

Lors de son dernier sommet extraordinaire du 4 juin à Accra (Ghana), la Cedeao avait annoncé le maintien des sanctions contre le Mali avant d’annoncer la tenue d’un nouveau sommet le 3 juillet prochain.

Ce nouveau calendrier qui vient d’être officialisé par la junte, sera-t-il accepté par les chefs ouest-africains ? L’organisation régionale préconisait une transition de 16 à 18 mois à compter de mars 2022.

D’ici là, le président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo-Addo, le président sénégalais Macky Sall et le médiateur de la Cedeao dans le dossier malien, Goodluck Jonathan, sont attendus à Bamako dans les prochains jours. Cette visite a pour but de trouver un consensus sur la durée de transition, pomme de discorde, entre la junte au pouvoir et les chefs d’Etat ouest-africains.

Mali : colère et déception à Bamako contre la Cedeao

Colère et amertume sont les sentiments les mieux partagés à Bamako, la capitale malienne, après le maintien de l’embargo de la Cedeao.« C’était vraiment le sommet de l’espoir. Ce fut vraiment une surprise générale », lance un confrère malien, déçu de la tournure des évènements. Beaucoup de Maliens se disent déçus de l’issue du sommet de la Cedeao du 4 juin dernier, alors qu’ils attendaient une levée des sanctions.

A Bamako, le maintien de l’embargo et le report du sommet au 3 juillet prochain, sonnent comme un coup de semonce. « On sait que le président sénégalais (Macky Sall) a mis tout son poids pour que les sanctions soient levées, mais on apprend aussi que Nana Akufo-Addo du Ghana, Muhammadu Buhari du Nigeria et Mohamed Bazoum du Niger se sont opposés à la levée de l’embargo. Les Maliens sont évidemment très déçus de la tournure du sommet, parce que la situation se tend chaque jour», ajoute notre confrère.

Dans le Grand marché de Bamako, l’embargo de la Cedeao commence à se faire ressentir au niveau des commerces. « Ici, les gens font semblant, mais la situation est devenue intenable. Le kilogramme de sucre est passé de 450 francs à 600 francs, le kilogramme de lait est passé de 2300 à 2800 francs, le riz est passé de 450 à 650 francs, pour ne citer que ces exemples »  indique Moustapha, un Sénégalais, qui vit à Bamako, depuis plus de 30 ans.

Depuis l’entrée en vigueur des sanctions le 9 janvier dernier, le Mali navigue entre inflation et pénurie. « Il faut reconnaître que les Maliens ont une capacité de résilience incroyable motivée en cela par le sens patriotique mis en avant par les militaires » souligne un confère. Mais, « il faut se demander jusqu’à quand, ils vont pouvoir tenir, parce que la situation est devenue difficile pour tout le monde. Il y a des hausses et des pénuries depuis quelques semaines dans le pays », ajoute-t-il. 

Une « colère grandissante » commence même à gagner Bamako et certaines villes du pays pour dénoncer la vie chère. Une marche est même prévue vendredi prochain dans le pays pour fustiger la « hausse des prix », selon une source locale.

Plusieurs secteurs sont paralysés et le pays marche au ralenti. Les banques, l’agriculture, l’élevage et les commerces sont les secteurs les plus impactés par les sanctions. « Les banques sont asphyxiées par les sanctions de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Les transactions ne peuvent plus se faire correctement, et dans un pays, quand le système financier est dérégulé, tout est paralysé », reconnaît, ce cadre, chargé de communication d’une grande banque installée à Bamako.

Les fonctionnaires payés en liquide

Le paiement des salaires par virement bancaire est pour le moment « impossible » selon un fonctionnaire qui s’est confié à APA. Le pays vit de « la mobilisation interne des ressources », selon Moussa (nom d’emprunt) fonctionnaire malien. « Tous les agents de l’Etat sont payés en liquide par le bureau de comptabilité de leur service respectif à la fin du mois », indique-t-il.

« Évidemment, la conséquence est que les banques qui avaient prêté de l’argent à des fonctionnaires sont pénalisées parce qu’elles ne peuvent plus opérer des retenues à la source. Les sanctions financières de l’Uemoa ont sérieusement touché le système bancaire. Aujourd’hui le monde est interconnecté », indique ce fonctionnaire.

La tension monte à Bamako et les prix s’envolent. A un mois de la fête musulmane du sacrifice (l’Aïd el-Kébir), les prix des ovins se sont envolés à cause de l’embargo et surtout de l’insécurité dans la région du Sahel. « Le prix des moutons a doublé au Mali en un an. Tout est devenu subitement cher à cause de la guerre et de l’embargo », explique Moustapha, qui opère au Grand marché de Bamako.

Le commerce du mouton est en péril au Mali surtout si les frontières restent fermées au-delà du sommet du 3 juillet. « Beaucoup d’éleveurs maliens sont inquiets. Le Mali ravitaille beaucoup de pays de la sous-région durant la fête de Tabaski. Actuellement, si les sanctions ne sont pas levées, les moutons maliens ne sortiront pas. Il n’y aura pas de dérogation. Pour le secteur de l’élevage, ce serait un coup terrible, puisque c’est plusieurs milliards chaque année » indique un interlocuteur.

Face à « l’orgueil » de la communauté internationale et « l’arrogance » des militaires, le peuple malien est en train de « mourir », selon l’Imam Mahmoud Dicko, personnalité incontournable du paysage politique malien. Le charismatique prêcheur, appelle les autorités de la transition et les chefs d’Etat ouest-africains à trouver un terrain d’entente pour mettre fin à l’embargo.

Dans ce contexte de crise, le prochain sommet du 3 juillet s’annonce crucial pour le Mali et la Cedeao, dont certains des chefs d’Etat adoptent des positions divergentes sur le dossier malien. 

Pour tenter de rapprocher les positions, le président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo Addo, le président sénégalais Macky Sall et le médiateur de la Cedeao dans le dossier malien, Goodluck Jonathan, sont attendus à Bamako dans les prochains jours. Cette visite a pour mission de rechercher un consensus sur la durée de la transition, pomme de discorde, entre la junte au pouvoir et les chefs d’Etat ouest-africains.

 

 

Mali : l’Uemoa en sommet extraordinaire à Accra, ce samedi

Le dossier malien sera probablement au cœur du sommet extraordinaire de l’Uemoa qui se tient ce samedi 4 juin à Accra (Ghana).Dans un communiqué parvenu à APA, l’Union économique monétaire ouest-africaine a annoncé la « tenue d’une session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement », ce samedi 4 juin à Accra, la capitale ghanéenne. L’organisation précise que la « session sera consacrée, notamment, à la situation sociopolitique dans l’espace. »

Cette rencontre interviendra à la suite de la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao sur la situation au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, prévue le même jour à Accra, souligne l’organisme monétaire.

La concomitance des deux sommets peut être un bon signe pour le Mali. En effet, l’Uemoa, dans la foulée des sanctions politiques de la Cedeao portant notamment sur la fermeture des frontières terrestres et aériennes, avait prononcé, pour sa part, des sanctions financières contre Bamako.

Parmi ces mesures, il y avait « le gel des avoirs du Mali à la banque centrale commune aux huit États membres, celui des entreprises publiques et des organismes parapublics maliens ainsi que la suspension du pays de toute assistance financière des institutions internationales ».

La tenue de ces deux sommets pourrait sonner la décrispation entre ces deux organisations régionales et les autorités de la transition malienne. La junte est prête à accepter un calendrier de transition de vingt-quatre mois avant la tenue des prochaines élections qui devraient permettre le retour des civils au pouvoir.

Si la Cedeao qui proposait seize mois de transition, sans compter les deux ans écoulés, acceptait cette proposition, elle pourrait prononcer la levée de l’embargo. Dans ce sillage, l’Uemoa pourrait aussi desserrer l’étau en levant les sanctions financières sur le Mali.

La médiation pilotée par le président togolais Faure Gnassingbé et la dernière sortie de Macky Sall, le président sénégalais et président en exercice de l’Union africaine (UA), peuvent inciter à l’optimisme.

Dans une  récente sortie médiatique, le dirigeant sénégalais a laissé entendre qu’un accord était envisageable. « Les putschistes sont au pouvoir depuis vingt mois. Nous acceptons de leur laisser 16 mois de plus. La junte, elle a parlé de rester encore vingt-quatre mois, j’estime que, en prenant surtout en considération les souffrances du peuple malien, nous pouvons nous mettre d’accord sur une échéance qui serait comprise entre seize et vingt-quatre mois », avait indiqué Macky Sall.