Tchad : le FMI approuve un décaissement de plus de 91 milliards de FCFA

Le conseil d’administration du FMI a conclu le 23 décembre 2022 les première et deuxième revues de l’accord au titre de la FEC en faveur du Tchad et approuve un décaissement de 149,3 millions de dollars.

L’achèvement des deux revues ouvre la voie à un décaissement de 112,16 millions de DTS (environ 149,3 millions de dollars soit plus 91 753 857 300 FCFA) qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 168,24 millions de DTS (environ 224 millions de dollars).

D’une durée de trois ans, l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) a été approuvé le 10 décembre 2021 pour un montant total de 392,56 millions de DTS (environ 570,75 millions de dollars au moment de l’approbation du programme, ou 280 % de la quote-part du Tchad) afin d’aider à répondre aux importants besoins de financement de la balance des paiements et du budget du Tchad, notamment en stimulant le soutien financier des donateurs officiels

Le Tchad est le premier pays à conclure un accord de traitement de la dette avec des créanciers officiels et privés au titre du Cadre Commun du G20.

Cet accord procure au Tchad une protection adéquate contre les risques à la baisse et ramènera le risque de surendettement à un niveau modéré d’ici la fin du programme appuyé par le FMI.

« Le Tchad continue de faire face à des défis considérables. L’augmentation des recettes pétrolières a amélioré la position de trésorerie du gouvernement, mais la pandémie demeure préoccupante tandis que les piètres récoltes de l’an dernier, la guerre que la Russie mène à l’Ukraine et les récentes inondations ont exacerbé l’insécurité alimentaire ».

« La prolongation de transition politique a avivé les tensions sociales et la situation sécuritaire demeure volatile. Dû en partie de ces difficultés, les réalisations au titre du programme sont en demi-teintes d’un point de vue quantitatif, malgré une avancée certaine des réformes structurelles », a observé Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI et président par intérim du conseil d’administration.

Le Tchad et le FMI évaluent la première revue du programme appuyé par l’accord FEC

Le chef de mission du Fonds monétaire international, Édouard Martin et le ministre tchadien des Finances, Tahir Hamid Nguilin ont conjointement animé une conférence de presse, relative à la première revue du programme appuyé par l’accord FEC 2021-2024, approuvé le 10 décembre.

Il en ressort des discussions que, la situation économique et financière du Tchad a été plus faible que prévu en 2021. La production pétrolière a été nettement inférieure aux prévisions, tandis que l’insuffisance des précipitations a entraîné une mauvaise production agricole et des pressions sur les prix des céréales. Ces pressions devraient être amplifiées par la guerre en Ukraine et accroître sensiblement l’insécurité alimentaire.

Les perspectives pour 2022 restent globalement favorables, avec un taux de croissance prévue de 2.3 %, mais sujettes à une forte incertitude. La hausse des prix du pétrole, si elle se maintenait, créerait des opportunités pour reconstituer des réserves et améliorer la composition du financement du déficit non pétrolier, tandis que la montée de l’insécurité alimentaire nécessite une coordination renforcée avec la communauté des donateurs sur des programmes de soutien.

« Les perspectives pour 2022 restent globalement favorables mais soumises à des risques importants. Après s’être contractée au cours des deux dernières années, l’activité économique devrait croître de 2,3 % en 2022, tirée par une reprise des productions pétrolière et non pétrolière. Poussée par les prix alimentaires, l’inflation devrait atteindre environ 4 % en moyenne. Les risques pesant sur les perspectives comprennent : une éventuelle résurgence de la pandémie et de nouveaux retards dans la vaccination ; les problèmes de sécurité; les risques de refinancement de la dette intérieure ; et les retards éventuels dans la mise en œuvre des réformes.»

Pour le ministre des Finances : « l’État tchadien s’est débrouillé lui-même et a emprunté sur les marchés locaux, sans aucun financement extérieur. En 2019, il a remboursé les banques locales à la valeur de 60 milliards Fcfa. Et en 2021, le gouvernement a fait des dépenses supplémentaires dans la masse salariale et dans le cadre militaire ». Tahir Hamid Nguilin ajoute qu’il n y a pas à trop s’inquiéter car l’année dernière, le déficit était de 70.000 tonnes réservées à l’ONASA.

Le FMI décaisse 115 millions de dollars pour soutenir le Tchad

Le pays qui dépend quasi totalement de la manne pétrolière fait déjà face à des difficultés budgétaires à cause des prix du pétrole qui ont diminué.

Le FMI vient de décaisser une enveloppe de 115,1 millions de dollars pour aider le Tchad à faire face aux besoins en investissements urgents découlant de la détérioration des conditions du marché pétrolier et du déclenchement de la pandémie de Covid-19. Le pays qui dépend quasi totalement de la manne pétrolière fait déjà face à des difficultés budgétaires à cause des prix du pétrole qui ont diminué de plus de 60 % depuis le début de l’année.

En raison d’une détérioration significative des perspectives macroéconomiques et de l’affaiblissement de la situation budgétaire des besoins urgents de financement externe et budgétaire sont apparus.

« La chute des prix internationaux du pétrole a eu un impact économique et social grave sur le Tchad. Le gouvernement a pris des mesures énergiques pour stopper la propagation du virus et prépare un plan économique pour atténuer l’impact de la pandémie », a indiqué un communiqué de l’institution financière.

L’apparition du Covid-19 qui affecte la demande et les prix du pétrole, pourrait mettre en péril les efforts fournis depuis 2014 pour redresser une économie en proie à la volatilité du marché pétrolier.

Tchad : une aide budgétaire de 25 milliards FCFA attendue

Le ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin et le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI), Edouard Gemayel ont tenu lundi une conférence de presse à N’Djamena, axée sur les résultats de la 5ème revue du FMI au Tchad.

Le Tchad dispose d’un programme avec le FMI, organisé autour de six revues qui permettent de discuter des politiques économiques du pays.

« Chaque revue, on vient à N’Djamena, on discute puis nous retournons, on fait un rapport que nous présentons à notre conseil d’administration qui éventuellement décide de dépenser un certain montant. Là on est à la 5ème revue. Après cela, nous repartons à Washington où nous présenterons le rapport à notre conseil d’administration qui va le discuter à la mi-décembre. Si tout va bien, et je pense que tout sera bien, le déboursement aura lieu avant la fin de l’année », a expliqué Edouard Gemayel.

Selon le chef de mission du FMI, « en ce qui concerne les conditions macroéconomiques, nous voyons qu’il y a une relance de l’économie. La croissance l’année dernière était aux alentours de 2%. Cette année, elle est de 3%. Le secteur pétrolier va croitre à plus de 7% alors que le secteur pétrolier, la croissance sera autour de 2%. La croissance est entrain de graduellement augmenter et nous pensons qu’elle sera encore plus haute l’année prochaine ».

Une restructuration progressive

D’après lui, « aujourd’hui, nous avons une croissance économique qui revient doucement mais surement, une position extérieure raffermie, une liquidité bancaire renforcée et une dette extérieure soutenable ». Le ministre a assuré que « la situation s’améliore. »

« Les progrès sont encore réversibles mais ils sont là. La maladie est passée. Maintenant nous gérons la phase de convalescence, qui est une phase délicate mais qui est bien meilleure et est porteuse de toutes les espérances », a-t-il ajouté.

« Alors que depuis 2004, notre pays enregistrait des performances exceptionnelles en matière de croissance économique, en étant dans le trio de tête des pays africains sur la décennie 2003-2013, ce qui a favorisé des investissements infrastructurels importants dans tous les secteurs, notamment en termes de construction de routes, de ponts, d’écoles, de voiries urbaines, d’hôpitaux, de mécanisation et de soutien à l’agriculture. Nous avons subi de façon inattendue la chute des cours du pétrole dès la mi-2014. Avec comme conséquence, une récession économique, une contraction de la liquidité bancaire, un amenuisement des investissements, une dégradation de nos équilibres extérieures. »

La revue budgétaire avec le FMI prendra fin à la mi-décembre avec le déblocage d’un appui budgétaire d’environ 25 milliards FCFA, tandis que le programme actuel du FMI se terminera à la mi-2020. Il vise à stabiliser l’économie, à gérer au mieux les urgences et à rétablir les équilibres extérieures. En cas de succès, l’objectif est de préparer un autre programme plus fécond, axé sur le soutien à l’économie locale, à la production locale, à la croissance, à l’investissement, au développement et à la réduction de la pauvreté.

Tchad: bien que les recettes pétrolières sont en hausse, l’économie reste vulnérable

L’économie tchadienne reste vulnérable malgré une embellie du secteur pétrolier en 2018. C’est ce qu’a annoncé le FMI, à la fin d’une mission effectuée dans le pays d’Afrique centrale au cours du mois dernier.

D’après l’institution, l’économie du pays reste exposée à de nombreuses pressions, malgré les réformes mises en place par les autorités. En effet, malgré une reprise de la production pétrolière en 2018, le secteur non pétrolier n’a crû que de 0,5%, exposant encore plus le pays aux fluctuations des cours du pétrole. Ainsi, les recettes non pétrolières ont diminué en 2018, par rapport à 2017.

« La reprise économique continue d’être freinée par une importante dette intérieure et des fragilités structurelles sous-jacentes » souligne Said Bakhache, qui a dirigé la mission du FMI à N’Djaména.

L’augmentation de 90% des tarifs sur l’eau a par exemple entraîné une hausse de 4% du taux d’inflation moyen du Tchad en 2018, ce qui est au-dessus de la norme communautaire de la zone CEMAC (3%).

Cependant, pour 2019, l’institution table sur une croissance forte, tout en invitant les autorités à mieux développer le secteur non pétrolier. Pour cette année, l’économie devrait croître de 3,6%, contre une estimation de 3,5% en 2018.

 

CEMAC : la situation économique de la sous-région inquiète les dirigeants

Ils se sont rencontrés le 25 octobre dernier au tour d’un sommet extraordinaire. Le seul sujet à l’ordre du jour portait sur la situation économique dans l’espace sous régionale.

 

La sonnette d’alarme est tirée. Il devient urgent d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, préconisées notamment par le FMI, pour relancer la croissance dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). C’est d’ailleurs la raison d’être du sommet extraordinaire des pays de la sous-région qui s’est tenu hier dans la capitale tchadienne.

Au cours de cette rencontre, les représentants des différents pays de la communauté ont pris de nouveaux engagements pour accélérer la sortie de crise. D’autant que le FMI commence à s’impatienter sur les faibles résultats enregistrés.

Les effets de la crise sont en effet toujours ambiants, et les efforts pour sortir de la difficile conjoncture dans laquelle les pays de la CEMAC pataugent depuis 2014, restent loin des attentes ainsi que des engagements pris, en décembre 2016 à Yaoundé.

Le président tchadien, Idriss Deby, en sa qualité de président en exercice de l’organisation sous régionale, invite ses pairs à accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes structurelles convenues notamment avec le FMI.

Les dirigeants des pays d’Afrique centrale se sont donc à nouveau engagés à poursuivre les efforts de réformes afin de relancer la machine économique régionale et ainsi de permettre à la sous-région de sortir véritablement de la conjoncture.

«Notre stratégie commune pour sortir la CEMAC de la crise exige d’être urgemment relancée par la mise en œuvre, sans faille et dans un esprit véritablement collectif et solidaire, de mesures appropriées de redressement économique et financier. Nous n’avons pas le droit de trahir les espoirs que suscite légitimement ce rendez-vous de N’Djamena. Cette rencontre doit donner le ton d’un nouvel élan à imprimer à l’ensemble de notre communauté », a déclaré le président tchadien Idriss Déby Itno.

Stratégie d’ensemble de sortie de crise

Dans son allocution d’ouverture, le chef d’Etat tchadien, a insisté sur la nécessité de la mise en œuvre des mesures appropriées de redressement économique et financier, faisant échos à l’appel insistant du président de la commission de la CEMAC, Daniel Ona Ondo, sur «l’impérieuse nécessité de renforcer la solidarité communautaire pour avancer ensemble dans un même rythme ».

« Au niveau de la réserve de changes, la situation n’est pas très bonne, le taux de croissance n’est pas le meilleur, au niveau de rapatriement de recettes d’exportation, ce n’est pas dans la bonne direction. Donc, nous avons déblayé le chemin et avons mis à la disposition des chefs d’Etat les différentes réflexions que nous avons à notre niveau et qui vont permettre de nourrir la conférence des chefs d’Etat», avait expliqué Daniel Ona Ondo à Idriss Deby lors de leur rencontre la veille du sommet.

Le chef de l’Etat tchadien a présenté les prévisions actualisées pour la sous-région qui devrait renouer, en 2018 avec, une relative reprise de sa croissance estimée à 1,7%. Une sortie de la récession des deux dernières années qui a été portée par une amélioration des déficits budgétaires et extérieurs courants, grâce notamment aux mesures de redressement économique et financier adoptées par la Banque des états de l’Afrique centrale (BEAC).

Sonnette d’alarme du FMI

Avant ce sommet de N’Djaména, le FMI a été le premier à tirer la sonnette d’alarme sur les risques auxquels s’exposent les pays de la CEMAC si les réformes prévues tardent encore à être mises en œuvre. En marge des dernières Assemblées générales annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui se sont tenues du 8 au 14 octobre à Bali en Indonésie, une équipe de l’institution a rencontré les ministres des finances de la CEMAC, en présence du président en exercice de la Communauté ainsi que de AbassToli Mahamat, le gouverneur de la BEAC. C’est à la suite de cette réunion au cours de laquelle le FMI a de nouveau insisté sur l’urgence de la situation qu’a été décidée la tenue du sommet extraordinaire.

Comme en décembre 2016, au plus fort de la crise, plusieurs analystes s’inquiétaient même d’une probable dévaluation du FCFA, comme seule alternative pour que les pays de la CEMAC puissent sortir de la crise. Le même scénario a aussi plané sur le dernier sommet des chefs d’Etat qui tiennent jusqu’à présent à écarter toute idée de dévaluation.

Ils ont en ce sens réitéré leurs engagements à poursuivre les réformes notamment l’amélioration du climat des affaires dans la sous-région, la diversification économique, l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que la réalisation de projets d’intégration en préservant la sécurité, et la conduite de politiques budgétaires ciblées en matière de dépenses publiques afin de préserver les acquis sociaux et rééquilibre des finances publiques.

Le sommet de N’Djaména a enregistré la présence des présidents équato-guinéen, Theodoro Obiang Nguema, et congolais, Denis Sassou Nguesso ainsi que le Premier ministre Cameroun, Philémon Yang, alors que le Gabon et la Centrafrique, se sont fait représentés par leurs ministres des Finances.

Sommet de la CEMAC : la situation économique de la zone en discussion à N’Djamena

C’est ce 25 octobre que se sont ouverts les travaux du sommet extraordinaire des Chefs d’Etat des pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale.

 

L’avenir des économies de l’Afrique centrale est en débat ce jeudi à N’Djamena, à l’occasion du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale. Les dirigeants de la CEMAC se réunissent, en effet, dans des circonstances particulières marquées par une crise économique sévère, comme l’a concédé le président de la commission de la CEMAC à l’ouverture solennelle de la conférence. Pour Pr. Daniel Ona ONDO, les résultats des 21 mesures, prises en 2016 en réponse à la crise, sont en deçà des attentes. A la croissance économique très faible et contrastée, Pr. Daniel Ona ONDO ajoute une autre menace, celle de la faiblesse dans les efforts de redressement contenus dans les engagements avec le Fonds Monétaire International (FMI).

Pour le patron de l’organe exécutif de la CEMAC, l’urgence est signalée pour maintenir le cap des reformes économiques. Face à cela, il faut agir urgemment, a laissé entendre le Président de la République Idriss Deby Itno, Président en exercice de la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement. « Nous n’avons pas le droit de trahir les espoirs que suscite légitimement ce rendez-vous de N’Djamena », a déclaré le Chef de l’Etat, qui a aussi invité ses pairs à s’investir pour restaurer les grands équilibres macroéconomiques, doper la croissance et renforcer la soutenabilité extérieure de la sous-région.

Au nombre des facteurs qui plombent les efforts de redressement, le Président en exercice de la CEMAC a évoqué le relâchement de la discipline budgétaire, les délais importants enregistrés dans la conclusion des accords avec le FMI, le rapatriement insuffisant des recettes d’exportation, ainsi que les écueils constatés dans la réforme de certaines institutions communautaires. C’est à quoi doit se pencher le sommet. Un sommet qui d’après lui, doit donner le ton d’un nouvel élan à imprimer à l’ensemble de la communauté.

 

 

Zone francs : réunion des experts à Bercy

Les institutions des 14 pays de la zone Franc CFA se réuniront à Bercy en France pour plancher sur les mesures de convergence.

 

 

En prélude à la tenue à Paris du 5 au 8 octobre prochain de la réunion des experts et ministres des Finances des 14 Etats ayant en partage le Franc Cfa, les responsables et experts de l’espace monétaire se sont retrouvés à Bercy le 7 septembre 2018 pour plancher sur le rapport de convergence nominale et le projet de résolution sur la convergence.

Les représentants du ministère français des Finances et de la Banque de France, le commissaire de l’UEMOA, les experts de la BEAC, de la BCEAO et le président de la Commission de  la Cemac, Daniel Ona Ondo, ont passé en revue  l’évolution « satisfaisante, bien que fragile », des indicateurs économiques.

Pour la Commission de la Cemac, l’analyse des critères de convergence que sont le solde budgétaire de référence, le taux d’inflation, le taux d’endettement public et l’accumulation d’arriérés de paiement, démontre que les programmes avec le FMI et surtout les mesures d’ajustement prises au niveau du Programme économique et financier de l’espace communautaire (Pref-Cemac), sont de nature à relancer les économies d’Afrique centrale.

Parmi les thématiques prévues pour la réunion des ministres de la zone Franc du mois d’octobre, figurent l’examen des perspectives macroéconomiques ou encore la mobilisation des ressources propres et la lutte contre le blanchiment de capitaux.

CEMAC : La BEAC réfléchit a comment gérer ses réserves de change

La Banque sous-régionale serait en train d’examiner la possibilité d’options complémentaires à la gestion actuelle de ses réserves de change.

 

Aujourd’hui, dans le cadre des accords monétaires qui lient cette sous-région à la zone Euro, et donc la France, l’institution doit recevoir tous les revenus en devises générés par les activités de ses Etats membres, et en déposer une partie (50% actuellement) dans un compte des opérations (rémunéré) qui est logé au trésor public français, afin de garantir la convertibilité illimitée de sa monnaie.

Mais dans la pratique, certains Etats, notamment les gros producteurs de pétrole, n’ont pas toujours effectué un rapatriement de tous leurs revenus extérieurs, créant ainsi une distorsion dans la gestion de la politique monétaire. Les raisons avancées par ce non-respect des Etats sont nombreuses.

Selon le Fonds Monétaire International qui les suit de près, on relève le fait de vouloir satisfaire à l’exigence de constituer de fonds de contrepartie pour la réalisation, par des partenaires au développement, de certains travaux d’infrastructure (un cas observé surtout avec la République du Congo). D’autres souhaitent avoir plus de flexibilité en cherchant à échapper à la rigidité de la BEAC. Il y a aussi les échecs passés de l’institution et la volonté de gagner plus de ses réserves.

La BEAC veut diversifier ses partenaires dans la gestion des réserves de change. Elle pourrait ainsi travailler avec d’autres banques centrales et commerciales, susceptibles de générer de meilleurs rendements et permettre une gestion plus souple des avoirs en devises.

Mais convaincre les dirigeants à la tête des pays de la CEMAC n’est pas une mince affaire. Dans le cadre du programme des réformes économiques actuellement en cours de mise en oeuvre, l’institution d’émission de la monnaie a souhaité que soit mis à sa disposition, les contrats miniers et pétroliers qui génèrent le gros (70%) des revenus en devises de la sous-région.

Elle n’a reçu aucun refus officiel jusqu’à maintenant, mais n’a pas obtenu non plus de réponses positives. Les Etats de la CEMAC semblent s’être disciplinés avec la crise des devises qui n’est toujours pas partie de leur porte. De près de 36% en 2009, les réserves de change non rapatriées par les Etats de la CEMAC étaient estimées à environ de 22% seulement à la fin 2016. Mais ce chiffre peut être plus important si on prend en compte la faible publication des données.

Agir est d’autant plus urgent pour la banque centrale, que les résolutions prises lors de la rencontre urgente de décembre 2016 à Yaoundé au Cameroun, sont mise en oeuvre à des dégrés divers. Si le Gabon, le Cameroun et le Tchad sont parvenus à un accord avec le FMI, le Congo tarde à avancer. Or, le flou qui entoure la situation de la dette extérieure de ce pays constitue un défi pour la sous-région.

Dans le même sens, la crise n’est toujours pas passée. Malgré de gros efforts, le Cameroun qui concentre le plus gros des réserves de change, bien que n’étant que le quatrième exportateur de la CEMAC, a débuté l’année 2018 sur un creusement de sa balance commerciale.

A la fin du mois d’avril 2018 (date à laquelle les données sont disponibles), les avoirs extérieurs nets de la CEMAC se situaient à 3096 milliards de FCFA (5,43 milliards $). Ils ne représentaient que 2,5 mois des importations de la sous-région. Un niveau en dessous de la moyenne standard fixée à 3 mois par ses dirigeants, et plus faible que le niveau de référence de 6 mois requis pour les pays qui partagent le même statut monétaire.

 

 

CEMAC : les règles du FMI baissent les réserves internationales communes

Le Fonds monétaire international a publié, le 3 août dernier, une étude portant sur la gestion des réserves internationales de la zone Cemac.

 

De prime abord, le FMI relève que dans l’idéal, chaque pays membre de la Cemac contribue de façon équitable aux réserves internationales communes correspondant à cinq mois d’importations. « Mais que se passe-t-il si un pays tombe en dessous de son objectif ? », interroge le Fonds monétaire international. La réponse à cette question, indique le FMI, dépend de la cause de l’opportunisme : elle peut être temporaire ou prolongée, volontaire (par exemple, une politique budgétaire non soutenable) ou involontaire (choc extérieur). Dans tous les cas, la question doit être traitée afin d’éviter un abus du principe de solidarité.

Pour remédier à l’opportunisme dont parle le FMI, « des règles contraignantes sur le partage du fardeau sont nécessaires ». Pour mieux comprendre de quoi parle cet organisme, il faut se rappeler des données fournies par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). En 2017, le Cameroun détienait près de 61% du total d’un montant de 2 551,8 milliards FCFA des avoirs extérieurs de la Cemac.

Ces avoirs extérieurs se répartissent comme suit entre les Etats membres de la Cemac et la Banque centrale : la Beac dispose de 441,609 milliards FCFA. Le Cameroun, 1 579,571 milliards FCFA. Le Congo, 138,338 milliards FCFA. Le Gabon, 383,667 milliards FCFA. La Guinée équatoriale, -50,809 milliards de FCFA et le Tchad, aussi un solde négatif de -118,421 milliards FCFA. Ces deux derniers Etats contribuent à faire baisser les réserves internationales de la Cemac mais, bénéficient du principe de solidarité.

Pour atténuer le risque d’opportunisme, le FMI propose que le principe de solidarité ne soit invoqué que pendant une période limitée (par exemple, pendant une « période de grâce » à préciser) et pour des montants limités (par exemple, à concurrence de « n » mois d’importations). La période de grâce est nécessaire pour que le pays membre en infraction soit en mesure de mobiliser les moyens financiers nécessaires pour régler ses obligations de manière ordonnée (par exemple, par le biais de la liquidation d’une partie de son Fonds national de stabilisation).

Le FMI poursuit : « si la défaillance d’un pays membre dépasse la période de grâce ou l’équivalent autorisé de mois d’importations (« n »), le membre en infraction devra prendre des mesures correctives pour assurer le rétablissement de sa juste contribution aux réserves communes ». Pour garantir que les politiques d’ajustement envisagées sont appropriées, les règles pourraient prévoir que les politiques soient menées dans le cadre d’un processus de surveillance multilatérale, revu par les pairs.

Un gradualisme dans le temps pourrait être ajouté à ce cadre pour permettre aux différents mécanismes de fonctionner sans heurts et au membre en infraction de s’adapter aux contraintes.

Tchad: 49 millions de dollars du FMI pour les reformes gouvernementales

Selon l’institution ce financement s’inscrit dans une facilité élargie de crédit de 312,1 millions de dollars.

 

Le Tchad bénéficiera de 49 millions $ de la part du Fonds monétaire international (FMI) pour financer les réformes économiques, a indiqué un communiqué de l’institution, publié ce vendredi.

Selon l’institution de Bretton Woods, ce financement s’inscrit dans le cadre d’une facilité élargie de crédit (FEC) de 312,1 millions $, accordée au pays en 2017. Celle-ci vise à aider l’Etat tchadien à rétablir sa stabilité macroéconomique et à développer une croissance économique robuste et inclusive.

« Les résultats obtenus dans le cadre du programme soutenu par la FEC ont été satisfaisants, ce qui témoigne d’un engagement ferme des autorités à l’égard des objectifs du programme », a indiqué David Lipton (photo), premier Directeur général adjoint du FMI, soulignant néanmoins que l’objectif du solde primaire hors-pétrole (fixé comme critère de performance) n’a pas été atteint.

Saluant la détermination du gouvernement, l’institution a encouragé Ndjamena à accentuer les réformes pour alléger le fardeau de la dette.

Pour rappel, le pays qui vient d’adopter une nouvelle constitution renforçant considérablement les pouvoirs du président, s’était empêtré dans une affaire de dette de plus d’un milliard de dollars avec la société Glencore. En avril dernier, après un accord passé entre le gouvernement et l’entreprise pour la restructuration de cette dette, le FMI avait annoncé la reprise de son programme de financement.

Notons que ce nouveau décaissement porte à plus de 147 millions $, le montant total des décaissements accordés au titre de la FEC.

 

 

CEMAC : la BEAC et le FMI pour une sortie de crise dans la zone

Le gouverneur de la BEAC et la directrice du FMI ont eu une rencontre le 15 juin dernier à Washington aux Etats Unis

 

Christine Lagarde et Abbas Mahamat Tolli ont évalué les progrès réalisés par la BEAC et la COBAC pour accompagner la stratégie sous régionale de sortie de crise adossée aux programmes économiques et financiers soutenus par le FMI. C’était au cours d’une séance de travail qui s’est tenue le 15 juin à Washington aux Etats-Unis.

Au cours des échanges, la Directrice Générale du FMI s’est félicitée du chemin parcouru, tout en invitant toutes les parties prenantes à savoir les Etats, les institutions communautaires et les bailleurs de fonds à maintenir le cap. Christine Lagarde estime que les réformes conduites par la BEAC et la COBAC sont « essentielles » pour la réussite du programme du FMI.

Au rang de ces mesures, la direction de la BEAC indique que des modifications ont été apportées au niveau du cadre juridique et statutaire de la Banque avec pour objectif principal l’amélioration de l’indépendance et de la gouvernance de la BEAC, ainsi qu’au niveau de la conduite de la politique monétaire afin de faire face aux difficultés économiques et financières auxquelles les économies de ses Etats membres sont confrontées depuis 2014, et pour renforcer les réserves extérieures de la Sous-région, la BEAC a procédé depuis mars 2017 à une réorientation de sa politique monétaire.

En outre, la BEAC a lancé un Plan Stratégique de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (PSB), horizon 2017-2020 visant à « porter l’Institut d’Emission au « niveau des meilleurs standards internationaux », et enfin un Programme des Réformes Economiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), en réponse à la dégradation du cadre macroéconomique de la CEMAC à compter du second semestre 2014.

Dans le même temps, la COBAC, elle, a adopté un train de réformes visant à  «renforcer la stabilité du secteur financier» dans les six pays de la CEMAC, contribuant ainsi «à stopper la baisse des réserves officielles de la BEAC en 2017», a précisé Christine Lagarde. A terme, ces reformes devraient également poursuivre la mise en place de la supervision basée sur les risques, le renforcement de la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la modernisation de certains dispositifs légaux permettant de protéger les épargnants contre les risques excessifs lors de leurs placements encore appelés règles prudentielles.