Baba Ladé entame une grève de la faim

L’ancien rebelle tchadien a entamé une grève de la faim pour exiger sa libération de prison.

L’ancien rebelle tchadien, Mahamat Abdelkader alias Baba Ladé, condamné par la justice en décembre 2018 à huit ans de prison, a entamé jeudi une grève de la faim pour exiger sa libération, affirmant que sa peine a pris fin depuis le 5 janvier 2020.Dans une lettre adressée au régisseur de la maison d’arrêt de Moussoro, à environ 300 kilomètres de la capitale N’Djaména, Abdelkader Baba Ladé, condamné pour assassinat, viol, vol à main armée, incendie volontaire et association de malfaiteurs, informe qu’« il va se priver de manger et de boire pour protester contre sa détention ».

« Mahamat Abdelkader devrait bénéficier d’une remise de peine collective. Et sur ce, il devrait être libéré le 5 janvier 2020 », a relevé son avocat, Alain Kagonbé.

L’ancien rebelle Baba Ladé, tout en qualifiant sa condamnation à la base illégale, estime qu’elle a expiré depuis un mois, faisant ainsi allusion à la remise de peine collective accordée chaque année par le chef de l’Etat à l’occasion du nouvel an.

A N’Djaména, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont aussi appelé les autorités judiciaires à libérer Bada Ladé qui, selon elles, a déjà purgé sa peine.

La lutte contre la faim préoccupe au Tchad

Le 16 octobre se célèbre la journée mondiale de l’alimentation, à cet effet, un café de presse a été organisé le 10 octobre 2018 dernier au Cefod par le comité national d’organisation de la journée.

 

Le thème retenu cette année pour la célébration de la mondiale de l’alimentation est : « Agir pour l’avenir, la faim Zéro en 2030, c’est possible ». Pour le représentant de la Fao au Tchad, Mansour N’Diaye, ce thème interpelle tout le monde surtout que les chiffres sur la situation alimentaire au monde sont alarmants. Surtout que « Pour la troisième année consécutive, la faim a augmenté de par le monde.  815 millions de personnes sont sous-alimentées.  Ces chiffres sont très inquiétants puisqu’ils ressemblent aux données des années 1990 », révèle le fonctionnaire des Nations Unies.

Une action ardue et soutenue pour changer la donne est donc préconisée. En effet, la situation actuelle est « un renversement des progrès accomplis dans le monde et particulièrement en Afrique ». Et il ne faut pas oublier que « la faim zéro est fondamentale pour réaliser l’ensemble de l’agenda 2030 pour le développement durable », explique-t-il.

« Au Tchad, 4 millions de personnes sont victimes de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire », renchérit Issa Sanogo, représentant adjoint du Programme alimentaire au Tchad. « Le dérèglement climatique, les inondations qui agissent sur les performances de la production agricole, les crises dans la sous-région sont entre autres les causes de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire », révèle Mansour Ndiaye, représentant de la Fao au Tchad.  En plus de cela, indique-t-il, la situation économique vulnérable que le pays connait réduit aussi la capacité de l’Etat à répondre efficacement à la demande sociale.

Face à ces facteurs aggravants, le  représentant adjoint du Pam Issa Sanogo croit au changement. Selon lui,  « c’est en travaillant ensemble que la faim sera éliminée au Tchad ». Pour ce faire, le Pam réaffirme son engagement à soutenir le Tchad pour l’atteinte de cet objectif.

Pour le ministre de l’élevage et des productions animales, Gayang Souaré, il  faut sensibiliser la population à travers les médias afin de transformer  radicalement  l’économie rurale. « Les politiques agricoles ont montré leur limites. Donc, il faut investir dans l’agriculture et dans l’élevage tout en renforçant le programme de protection sociale », lance-t-il.

Famine au Sahel : l’ONU débloque 30 millions de dollars

Cette somme a été mise à disposition, par le Fonds d’urgence des Nations Unies afin de prévenir la faim et la malnutrition dans le Sahel

 

Le Coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, a débloqué aujourd’hui 30 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations unies (CERF) pour intensifier les opérations de secours dans le Sahel, en Afrique de l’ouest, où une sécheresse aiguë, combinée à des prix exceptionnellement élevés des denrées alimentaires et à une aggravation de l’insécurité, ont augmenté les besoins humanitaires. Des milliers de familles ont épuisé leurs réserves alimentaires et réduisent leurs repas quotidiens. Jusqu’à 1,6 million d’enfants risquent de souffrir de malnutrition sévère et cinq millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire ou de moyens de subsistance pour traverser la pire période de soudure connue depuis des années, quand les stocks de nourriture s’épuisent avant la prochaine récolte.

“Pour éviter une catastrophe, nous devons agir vite pour assister les personnes les plus vulnérables. La fenêtre d’opportunité pour aider ces communautés pendant la période de soudure et les mois difficiles à venir se fermera bientôt “, a déclaré M. Lowcock. “Le CERF est sans aucun doute l’un des moyens les plus efficaces pour apporter une aide d’urgence aux personnes qui en ont le plus besoin.”

Les financements du CERF permettront aux partenaires humanitaires d’atteindre les populations touchées dans les communautés les plus durement affectées, en particulier dans les zones pastorales et agropastorales, au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et en Mauritanie. Au Tchad, où le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère a plus que doublé ces derniers mois, une allocation de 10 millions de dollars assurera une sécurité alimentaire et une assistance nutritionnelle à près d’un demi-million de personnes. Le Burkina Faso est confronté à une recrudescence de l’insécurité et à la pire insécurité alimentaire depuis des années. Une allocation de 9 millions de dollars permettra la fourniture d’une assistance alimentaire et le traitement de la malnutrition aiguë dans les zones les plus touchées. En Mauritanie, le CERF a alloué 4 millions de dollars pour commencer à fournir une aide alimentaire, nutritionnelle et d’élevage ainsi que de services aériens humanitaires. Les 7 millions restants soutiendront des activités vitales dans les zones les plus touchées du Mali, où l’insécurité alimentaire a également augmenté de 50%, aggravée par l’impact du conflit en cours.

Des fonds supplémentaires sont nécessaires d’urgence pour soutenir les communautés affectées. “Je remercie tous les donateurs pour leurs généreuses contributions au CERF sans lesquelles nous n’aurions pas été en mesure de fournir ce soutien urgent”, a déclaré M. Lowcock. “Mais les financements du CERF seuls sont insuffisants pour faire face à cette crise. J’en appelle donc à tous les donateurs pour en faire encore plus et aider à prévenir une nouvelle détérioration de cette situation. Alors que nous répondons aux besoins immédiats des femmes, des enfants et des hommes en termes de survie, nous devons en même temps veiller à ce que notre réponse soutienne des solutions à plus long terme et la résilience des populations du Sahel.”

Un total de 1,37 milliard de dollars est nécessaire pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables dans les régions du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal touchées par la sécheresse. En cette fin du mois de mai, les appels conjoints dans ces pays n’ont encore recueilli que moins de 20% de financement. L’insécurité croissante, y compris les conflits de longue durée autour du bassin du lac Tchad et au Mali, ont déraciné des centaines de milliers de familles dans le Sahel, en faisant le théâtre de crises humanitaires parmi les plus graves au monde. Environ une personne sur cinq ayant besoin d’aide humanitaire à travers le monde réside dans le Sahel.

Depuis 2017, le CERF a alloué plus de 100 millions de dollars pour une intervention humanitaire vitale dans la région.