Tchad : accord pour le retour de Masra, le président de transition salue les efforts du facilitateur de la CEEAC

A travers des publications sur ses réseaux sociaux, le président de transition, Mahamat Idriss Deby salue les efforts du facilitateur de la CEEAC, en vue du retour de l’opposant Succès Masra au Tchad. Ci-dessous, l’intégralité.

« Je voudrais saluer les efforts louables fournis par le Facilitateur de la CEEAC pour la transition politique au Tchad, le Président Felix Tshisekedi et ses éminents émissaires.

Des efforts inlassables qui ont conduit à l’Accord de Kinshasa entre le Gouvernement du Tchad et le Parti les Transformateurs. C’est le lieu de féliciter et de remercier toutes les parties de l’Accord.

Cet accord de principe est en parfaite adéquation avec notre politique d’ouverture, d’inclusion, de dialogue, de réconciliation, de paix et d’unité, prônée dans la constance depuis l’avènement de la transition.

Fidèle et constant dans sa sincère volonté de résolution des différends par le dialogue, le Tchad mettra tout en œuvre pour aider le Facilitateur dans l’accomplissement plein et entier de sa mission, qui participe à la réussite de la transition tchadienne.

Aussi, je saisis cette nouvelle occasion pour appeler, une fois de plus, tous les compatriotes encore sceptiques à rejoindre la dynamique de dialogue et de réconciliation pour participer pleinement et pacifiquement à la refondation du Tchad. »

Visite du facilitateur de la Ceeac au Tchad : Que Faut-il en attendre ?

L’imposture est en marche au Tchad. Nous en avons confirmation avec la première journée de la visite du facilitateur de la CEEAC, le président Félix Tchishekedi.

 

La rencontre avec la société civile a été une véritable farce. La salle de réunion avait été remplie d’organisations fictives. En dehors de WAKIT TAMMA, la salle était entièrement noyautée par les affidés de la junte militaire ; aucune des organisations de la société civile classique n’était conviée.

Et comme on devait s’y attendre, la parole a été distribuée à des individus identifiés d’avance. Dès épuisement de cette liste, la fin de l’entrevue a été sonnée. Les représentants de la Coordination des Actions Citoyennes WAKIT TAMMA ont dû manifester bruyamment leur désaccord, répétant à tue-tête : Vous ne pouvez inviter WAKIT TAMMA et lui refuser la parole. Cette opiniâtreté a décidé le président Tchishekedi à les recevoir en aparté, après ses autres rencontres. Ce qui fut fait et ce n’est qu’aux environs de 22 h qu’ils ont regagné leurs domiciles.

Nous savions que cette visite n’apportera rien car obéissant aux desiderata des lobbies étrangers, mais nous étions décidés à nous faire entendre.

Le moins que l’on puisse dire, cette visite procède d’un agenda qui ne sert pas la cause du Tchad éternel. Il apparaît que la réconciliation annoncée par certaines personnes avant cette visite ne servait que de paravent à un projet bien mûri : amener l’opposition à entrer dans les rangs. Le facilitateur n’a eu de cesse de le répéter à souhait. Il faut intégrer le processus et se garder de toute exigence qui constituerait un point de blocage inutile. Que l’opposition ne devrait pas courir le risque de se priver des alliés à sa cause.

En clair, le but inavoué de cette balade est d’apaiser le climat politique intérieur afin d’amoindrir la réticence des partenaires internationaux à soutenir le processus devenu morbide et répulsif depuis la répression sanglante du 20 octobre 22 et l’expulsion de l’ambassadeur d’Allemagne au Tchad.

Malheureusement certaines structures n’ont pas compris cela. Il faut s’attendre à ce que quelques personnes par ignorance ou par naïveté politique se prêtent à ce jeu. La junte sous prétexte d’ouverture politique, procédera à un remaniement du gouvernement pour permettre leurs entrées. Les jours du gouvernement SK sont donc comptés. Un autre gouvernement piloté par une autre figure de l’opposition sera mis en place avec pour conséquence immédiat le sacrifice des aspirations du peuple sur l’autel de la cupidité et des intérêts obscurs, néo-colonialistes.

Quoiqu’il en soit, les forces vives plus aguerries doivent se tenir à la brèche et refuser d’accompagner cette macabre machination, à moins que les cartes ne soient rabattues dans le sens de redonner au peuple sa souveraineté. Il est logiquement permis d’en douter si l’on en juge aux considérations réelles qui sous-tendent les multiples élévations des militaires du clan aux grades de généraux, ces derniers temps. Surtout, avec des institutions complètement travesties ; un CNT, un gouvernement et une Conorec aux ordres.

Accepteront-ils une relecture de la fameuse charte de la transition pour remettre en cause les pouvoirs du PT, recomposer le CNT et le Conorec sur une base qui tienne compte du poids démographique des régions et des différentes forces sociales en présence ? Nous diraient-ils enfin combien des fils du Tchad ont été sacrifiés le 20 octobre 22 et quels en sont les auteurs ? Cela n’est pourtant pas impossible, si l’on voudrait engager de véritables négociations de paix et donner au Tchad une chance de sortir de l’impasse.

En effet, ce n’est pas par une opération cosmétique que l’on pourrait sauver la République. Oui, une dictature ne se reforme pas. Aussi, est-il temps que cette transition prenne fin, les militaires devant passer la main à un régime civil pour engager des réformes institutionnelles salutaires, faire la paix avec les politico-militaires et organiser des élections libres et transparentes permettant aux populations de choisir la forme de l’Etat de leurs vœux et de mettre en place un nouveau régime légitime.

Il va de soi que l’inéligibilité des membres de cette transition ainsi que la non prolongation de celle-ci, aujourd’hui mises en avant par la Conseil Paix et Sécurité de l’Union Africaine soient scrupuleusement observées.

En définitive, la lutte Citoyenne doit se poursuivre. Le régime n’admettant aucune concession que l’achat des consciences, il n’y a pas d’autre choix que celui de son boycotte et du boycotte de tout le processus en cours. Nos populations doivent être sensibilisées à cela. Et, nous devons nous préparer à combattre le système et ceux qui iront à la soupe. Il n’y a d’opposition que le peuple. Peuple tchadien, ta liberté naîtra de ton courage !

En qualité de facilitateur de la CEEAC, Tshisekedi rencontre Succès Masra

Le président congolais, Félix Antoine Tshisekedi a accordé une audience le 2 mai 2023, à l’opposant tchadien, Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs.

Facilitateur désigné par la CEEAC pour une réconciliation au Tchad, Félix Antoine Tshisekedi a échangé, Succès Masra, opposant tchadien. Les deux hommes ont abordé les questions relatives à un rapprochement entre le « Pouvoir et l’Opposition au Tchad », rapporte la présidence de la RDC. Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale et le président de la, Commission de la CEEAC, ont également pris part aux échanges.

« Nous avons échangé sur les piliers d’un mécanisme consensuel en vue d’un accord de réconciliation nationale au Tchad sur la base de la justice, l’égalité et l’inclusion, avec l’implication des différents acteurs soucieux d’un Tchad réconcilié et à nouveau sur les rails de la démocratie. », fait savoir, Succès Masra.

Pour le leader des Transformateurs ceci s’inscrit dans la droite ligne de : « notre engagement commun et constant pour un processus inclusif et sincère tel que plaidé depuis des mois et notamment suite aux massacres du 20 Octobre 2022. »