Tchad : le ministre de la Jeunesse demande les excuses au PCMT

Après avoir déclaré que le président du Conseil militaire de transition est le représentant de Dieu sur terre, le ministre de la Jeunesse, Mahmoud Ali Seid demande les excuses.

Le chef de la junte au Tchad, Mahamat Idriss Deby a recadré son ministre de la Jeunesse dans la soirée du 14 septembre 2022. En effet, le jour d’avant, Mahmoud Ali Seid, ministre tchadien de la Jeunesse a déclaré dans une vidéo que : « le président de la transition est le représentant de Dieu sur terre. » Le jeune ministre a ajouté que les tchadiens ont l’obligation de le suivre pour ne pas s’opposer à la volonté divine.

Alerté de cette sortie polémique, le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby invite le ministre à éviter de faire usage de certains propos. « Je demande à mon frère Mahmoud Seid, le jeune Ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Entreprenariat de bien vouloir éviter les termes qui heurtent la sensibilité religieuse ou qui sont de nature à donner libre cours à des interprétations inopportunes en matière religieuse. » pour lui, l’usage de l’argument religieux doit être destiné à promouvoir tout ce qui fortifie la paix, l’unité, la fraternité, l’égalité, la justice et l’humilité.

Ainsi, le ministre à travers une autre publication fait son mea culpa et demande les excuses au PCMT et au peuple tchadien. « Je voudrais vous présenter très humblement mes excuses les plus sincères quant à ma vidéo postée sur ma page Facebook, partagée et circulant sur les réseaux sociaux qui, à l’évidence, a choqué plus d’un. Je mesure ce désaveu, votre indignation et comprends votre colère face à cette situation dont je prends acte. Malheureusement que mes propos y ont été sortis de leur contexte et ne traduisent assurément pas mon intention, moi qui respire la religion. Puisse Dieu pardonner cette sortie fâcheuse et malencontreuse.» écrit Mahmoud Ali Seïd.

Il entend prendre le recul : «Vos réactions légitimes que je comprends et respecte par-dessus tout sont la suite logique de vos multiples autres réactions consécutives à mes nombreuses apparitions médiatiques. Il est évident que je doive prendre le recul nécessaire en défendant mes convictions en faveur de notre cher et beau pays que j’aime plus que tout et je réitère mon soutien au Conseil militaire de transition.»

Tchad : l’union des journalistes exige les excuses du président du présidium

A travers un communiqué de presse, l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) demande au président du présidium du DNIS, de présenter des excuses suite à sa maladresse du 3 septembre dernier.

« Le Bureau Exécutif de l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) relève avec grande amertume le mépris dont fait l’objet la presse de la part du Président du Présidium du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) M. Gali Gatta Ngothé lors d’une retransmission en direct de la séance du samedi, 3 septembre 2022.

En effet, au cours de cette séance, le Président du Présidium a, sans ambages et sans aucune élégance, hurlé sur les journalistes reporters dans la salle, les sommant de sortir comme des malpropres. Même si la séance devrait être à huis clos, l’intelligence primaire aurait commandé à M. Gali Gatta Ngothé de le signifier, comme tout homme de son rang, à la presse de se retirer aisément et dignement. Fort malheureusement, tel un homme qui a pété le plomb, le Président du Présidium s’est illustré par un comportement digne d’un cleptomane.

Le mépris de M. Gali Gatta Ngothé pour la presse reflète un grand déni du rôle des journalistes et de la presse tchadienne, dont les pages et les antennes lui ont été consacrées durant toute sa vie politique et plus particulièrement lors de son déboire judiciaire en 2011-2012, relatif à son arrestation en flagrant délit dans l’affaire de braconnage. C’est aussi un double déni du rôle de la presse, notamment écrite, à laquelle il fait constamment recours afin d’avoir une voix et une tribune dans ses batailles politiques, chaque fois que toutes les voies lui sont barrées. Pire, venant d’un homme qui est lui-même promoteur d’un journal qui a servi longtemps de référence dans le paysage médiatique, ce comportement frise même une grave insulte aux journalistes.

L’UJT rappelle à M. Gali Gatta Ngothé que sans les médias, ce dialogue n’aurait aucune résonance, aucun écho et aucune appropriation de la part des Tchadiens.

Tout en condamnant avec la plus grande fermeté ce mépris du Président du Présidium envers la presse tchadienne, l’Union des Journalistes Tchadiens exige de Gali Gatta Ngothé des excuses aux journalistes pour ses propos imprudent, sans quoi, l’UJT serait dans l’obligation d’entreprendre des actions pour faire restaurer la dignité de la presse tchadienne. »