Tchad : la grâce présidentielle pour 259 condamnés des évènements du 20 octobre

Un décret du 27 mars 2023, accorde la grâce présidentielle à 259 personnes arrêtées et condamnées à l’issue des évènements du 20 octobre 2022.

Ces derniers étaient condamnés pour des faits d’attroupement non autorisés, destruction des biens, incendies volontaires, violences et voies de faits, coups et blessures volontaires et troubles à l’ordre public. C’est suite aux manifestations organisées par certains partis politiques et organisations de la société civile qu’ils avaient été arrêtés. Leur verdict a été prononcé le 02 décembre 2022.

« Le décret a été signé après avis du garde des sceaux, ministre de la Justice et consultation de la Cour suprême. », peut-on lire.

La grâce ne préjudicie pas aux droits des tiers. Elle ne porte pas atteinte aux droits du Trésor public en ce qui concerne le recouvrement des frais de justice qui pourra être poursuivi par les moyens de droit, précise le décret.

En toutes circonstances, les droits des parties civiles demeurent réservés et les voies de recours ainsi que les voies d’exécution leur restent ouvertes en ce qui concerne les intérêts civils.

Le Tchad accepte une enquête internationale sur les événements du 20 octobre

Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Aziz Mahamat Saleh fait savoir que, le Gouvernement du Tchad accepte une enquête internationale sur les événements du 20 octobre 2022.

Le 20 octobre 2022 marque une journée sombre au Tchad. Cette journée est d’ailleurs été surnommée ‘’jeudi noir’’. Plus de 50 personnes ont été tuées à l’issue des manifestations visant à demander le départ du président de transition, Mahamat Idriss Deby.

Le mot d’ordre de manifester avait été par certains partis politiques et des organisations de la société civile. Cette manifestation a violemment été réprimée par les forces de défense et de sécurité. Plusieurs morts et des blessés ont été signalés.

Le bilan du premier ministre de transition, Saleh Kebzabo fait état de 50 morts et 3000 blessés. Des chiffres contestés par le président du parti Les Transformateurs. D’après Succès Masra il y’aurait au moins 70 morts et 500 blessés.

Au lendemain des manifestations, plusieurs jeunes ont été enlevés et seraient gardés dans des prisons de haute sécurité.

Certaines organisations de défense des droits de l’homme, au sujet des manifestations du 20 octobre, signalent des exécutions sommaires.

L’église catholique romaine implantée au Tchad a dénoncé les tueries et demandent qu’une enquête soit ouverte. Les organisations de défense de libertés ont fait des déclarations allant dans le même sens. Ils demandent également la libération des manifestants arrêtés.

C’est suite à tout cela que le porte-parole du gouvernement déclare que : « le Gouvernement du Tchad accepte une enquête internationale sur les événements du 20 octobre 2022. »