Tchad : un autre déversement des produits pétroliers dans la nature

Dans la nuit du 29 au 30 juillet 2023, des produits pétroliers issus des installations du site de Mangara dans la province du Logone Oriental, ont été déversé dans la en plein air.

 

Un phénomène répétitif qui a un impact négatif sur l’environnement. Depuis quelques temps, un déversement des hydrocarbures est constaté dans différents champs pétroliers. Il y’a un mois c’était à Dadila, province du Logone Oriental cette fois un cas similaire est signalé à Mangara, dans la même circonscription administrative. Le site géré par la société pétrolière Perenco.

D’après, le chef de site de Mangara, Paul Moutinho, l’incident fait suite à  une opération de nettoyage de filtre qui a mal tourner. « C’est peut-être le moment choisi par l’opérateur qui ne serait pas bien indiqué», souligne-t-il.

« Ce qui vient de se passer est une erreur humaine, car c’est vers 21h35 qu’un opérateur est venu pour changer un filtre de nettoyage au niveau de la pompe. A la fin de son travail, il n’a pas vérifié si le travail a été bien fait ou pas, il est retourné et quelques temps après, commence ce déversement qui a duré plus de 4 heures. »

Toutefois, il essaye de rassurer quant aux potentiels efffets sur l’environnement : « les techniciens de Perenco déployés sur le site du déversement se battent pour décaper l’endroit touché afin d’éviter une contamination de terre tout autour de ce même lieu. Là aussi, ils font face nom seulement au manque de matériel moderne mais leur effectif pose problème pour décanter rapidement la situation. »

Néanmoins, les représentants du ministère en charge de l’environnement ne décolèrent pas. En guise de réponse de réponse aux responsables de la société pétrolière,Perenco, secrétaire exécutif du Comité technique national de Suivi et de Contrôle des aspects environnementaux des Projets Pétroliers, Hakim Djibril Ahmat fait une déclarations .

  « Il faut trouver définitivement une solution à cette situation. Vous avez l’obligation de recruter un personnel qualifié pour éviter ce genre d’erreur. Il vous faut corriger certaines de vos insuffisances tout en respectant les aspects environnementaux. Vous devez mettre un terme à tout ce désordre, car vous avez enregistré déjà plusieurs cas de déversements et cela ne vous honore pas

Un projet « zéro déchet plastique » au profit d’Abidjan lancé

Financé par une fondation à hauteur de 123,14 millions de Fcfa, ce projet a été lancé ce mercredi 8 février 2023 et vise surtout à empêcher le rejet de déchets plastiques dans les bassins versants.« Ce programme est financé par la Fondation Coca-Cola et a pour but d’assainir le réseau d’évacuation des eaux usées à Abidjan », a déclaré M. Rodrigue Bila, le vice-président de Coca-Cola pour l’Afrique, lors d’une cérémonie à Abidjan.

Il a fait savoir que « ce projet est né d’une volonté de la Fondation et de l’Association ivoirienne pour la valorisation des déchets plastiques (AIVdP) de protéger l’environnement dans le District autonome d’Abidjan », qui concentre près du tiers de la population ivoirienne. 

Selon M. Bila, le programme a également pour objectif de lutter contre la prolifération des déchets plastiques et de désengorger les circuits d’évacuation des eaux usées, permettant à la fois la réduction du risque en temps de saison pluvieuse, la protection de la lagune et de la mer.

Ce fonds, octroyé à l’Association ivoirienne pour la valorisation des déchets plastiques, servira à « renforcer la collecte des déchets plastiques, en général, et plus particulièrement des bouteilles en PET (Polyéthylène Téréphtalate)», a poursuivi M. Bila. 

« Cela se fera par l’entremise des jeunes et des femmes qui vont œuvrer à faire en sorte d’assainir toutes les zones de collecte où les eaux usées sont présentes et faire en sorte que ces endroits soient désengorgés pendant les saisons pluvieuses pour avoir un écoulement facile des eaux », a-t-il expliqué.

Le directeur de cabinet adjoint du ministère ivoirien de l’Hydraulique, de l’assainissement et la salubrité, Gildas Simy, a salué le programme Zéro déchet plastique dans les ouvrages d’assainissement, indiquant qu’il rentre dans la vision de l’Etat de lutter contre la pollution plastique.

« Aujourd’hui, les sachets plastiques sont source d’insalubrité, surtout de désagréments » en saison de pluie, parce que causant des inondations, a relevé M. Gildas Simy, tout en faisant observer qu’à cause des déchets plastiques, les ouvrages d’assainissement ne peuvent pas jouer leur rôle en cas de pluie.

Le directeur exécutif de l’Association ivoirienne pour la valorisation des déchets plastiques (AIVdP), M. Brou Ahoua, a ajouté que « ce projet-ci a la particularité de s’attaquer aux déchets qui sont dans des endroits délicats, notamment dans les bassins versants que nous voulons aller chercher ».

Pour lui, « la solution est de faire en sorte que ces déchets ne soient pas là ». De ce fait, des actions de sensibilisation seront menées dans les quartiers afin d’impliquer les populations pour qu’elles regroupent leurs déchets dans des endroits précis pour être collectés.

Dans cet élan, « on s’organise à pouvoir collecter les déchets plastiques en amont avant qu’ils ne descendent dans les rues », a-t’il ajouté, renseignant que l’Association a installé des points de collecte des déchets plastiques générés pour éviter qu’ils se retrouvent dans les canalisations.

Ensuite, dira-t-il, l’Association s’attèle à les valoriser dans les différentes communes d’Abidjan, où leurs membres ont installé des unités appelées des postes de collecte et dans certaines zones avec l’aide d’une application mobile, permettant de pouvoir signaler la présence de déchets plastiques.

M. Brou a renseigné que l’organisation a installé aussi, dans certaines communes, des unités dans un rayon de 12 à 15 Km, ainsi qu’un conteneur central avec des kiosques qui permettent d’acheter aux populations des déchets plastiques afin de les envoyer à l’usine pour recyclage.

 

Guinée : le colonel Doumbouya à l’intérieur du pays pour la deuxième fois

Depuis qu’il a renversé Alpha Condé en septembre 2021, c’est la deuxième fois que le président de la Transition de la Guinée se déplace à l’intérieur du pays.Arrivé vendredi 03 février à Kindia, ville située à 135 kilomètres de Conakry, le colonel Mamadi Doumbouya y a procédé le lendemain  au lancement des travaux  d’assainissement, en compagnie de plusieurs membres du gouvernement de Transition.

A l’initiative des nouvelles autorités de Guinée, le premier samedi de chaque mois est dédié à l’assainissement. Et c’est le président de la Transition qui a voulu donner l’exemple en donnant lui-même le premier coup de pelle à Kindia. 

« Bain de foule »

Le colonel Mamadi Doumbouya a profité de l’occasion pour parader dans la ville, mobilisant un impressionnant dispositif de sécurité. Il s’est ainsi payé un bain de foule. 

Ce déplacement à l’intérieur du pays est le deuxième du genre effectué par le président de la Transition depuis qu’il a pris le pouvoir le 05 septembre 2021, en déposant Alpha Condé après que ce dernier a été réélu pour un troisième mandat controversé. Le premier remonte au jeudi 16 juin 2022. Le Colonel Mamadi Doumbouya était dans la même ville dans le cadre d’un conseil des ministres décentralisé.

La Côte d’Ivoire va cartographier son fond marin

L’exploration du littoral ivoirien, prévue sur la période de février-mars 2023, se fera avec le Royaume du Maroc pour déterminer la biodiversité des différentes eaux.L’accord, signé depuis novembre 2022 « va s’opérationnaliser à partir du mois de février-mars pour venir nous permettre de connaître un peu le disponible dans nos différentes eaux », a dit ce jeudi à la presse le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré.

La Côte d’Ivoire a « demandé à un navire de recherche marocain de venir faire la cartographie des espèces qui existent dans nos eaux pour nous permettre de mieux connaître nos eaux et ce qui permettrait de savoir quelle est la biodiversité dont nous disposons dans nos différentes eaux », a-t-il ajouté.

Cela devrait, par ailleurs, permettre de « savoir en quantité les espèces dans les différentes eaux et pour lever le doute sur plusieurs spéculations qui parlent de pillage des ressources halieutiques » du pays, a-t-il poursuivi.

La recherche implique également les chercheurs ivoiriens qui se trouvent au Centre de recherche océanographique qui est partie prenante dans la conclusion de cet accord, a fait savoir le ministre Sidi Touré, insistant que « c’est pour les eaux du littoral que le navire va cartographier ».

Cette action vise également « le renouvellement des espèces dans nos différentes eaux aussi bien en continental qu’au niveau des lagunes », a-t-il relevé, avant de renseigner que son département a lancé pour cette année 2023 une procédure de gestion des différents plans d’eau.

La mesure devrait permettre de « donner de la respiration à nos poissons pour se reproduire » grâce au « repos biologique », a-t-il expliqué. La Côte d’Ivoire compte 100.000 tonnes de poissons, alors que le pays exprime un besoin de 500.000 tonnes.

« A partir de cette année 2023, dès le mois de juillet à août, il sera instauré le respect biologique des espèces aquacoles (de façon) obligatoire, ce qui permettrait à nos différentes espèces de pouvoir se reproduire et grandir suffisamment avant d’être pêchées », a laissé entendre le ministre Sidi Touré.

Les importations de poissons et de viandes par la Côte d’Ivoire sont estimées à 450 milliards Fcfa en moyenne par an, des devises trop importantes que le pays veut réduire. Pour le ministre des Ressources animales et halieutiques « c’est quand même inacceptable ».

Sur ce volume de 450 milliards Fcfa, la part des importations en termes de production animale est estimée à 100 à 150 milliards Fcfa. Les productions nationales en viandes, abats et halieutiques ne couvrent que respectivement 44,6% et 13,44% des besoins nationaux avec une contribution du secteur au PIB évaluée à 2%.

 

Sénégal : le lac Rose, un patrimoine en péril

Mondialement connue, cette nappe d’eau hyper salée, située à une trentaine de kilomètres de Dakar, a perdu son attrait au grand dam des milliers d’hommes et de femmes qu’elle fait vivre.Papis Kébé, au pas de charge, expérimente des loisirs autour du lac Rose. Quad, jet ski, balade en pirogue, à cheval…, ce Français d’origine malienne âgé de 30 ans a eu sa dose de sensations fortes. « Il est presque 15 heures », lui chuchote une dame portant un débardeur et un cuissard sombres qui moulent ses courbes généreuses.

Loin du froid glacial, Papis est lui aussi en mode été : lunettes de soleil, chemise courtes manches, short et baskets blanches. « Je suis au Sénégal pour la première fois de ma vie. Je suis là depuis dix jours. Je découvre le lac, mais il n’est malheureusement pas rose », regrette-il dans un accent parisien et avec une voix rauque.

En marchant sur la berge boueuse par endroits, où des oiseaux d’espèces différentes se sont posés, on remarque que des nuances de vert et de bleu ont supplanté le rose écarlate originel. Le lac Retba, son appellation officielle, n’est rose que de nom. Il fait peine à voir en cette fin du mois de janvier.

« La coloration est liée à des algues vivant dans le lac et qui ont un pigment rosâtre. Cependant, il faut du vent pour que ces organismes capables de s’adapter à des milieux extrêmes puissent se déplacer et du soleil pour qu’ils reflètent les rayons afin que l’eau soit rose », souligne Dr Cheikh Ibrahima Youm, enseignant-chercheur en Sédimentologie au département de Géologie de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Seule une barque pavoisée navigue dans cette étendue couvrant maintenant une superficie d’environ 3 km² « à cause des effets globaux du changement climatique » contre « 16 km² au XVe siècle », rappelle M. Youm. À l’aide d’un bâton, touchant le fond, un batelier propulse à force de bras une embarcation ayant à son bord trois autres individus. Mais pas l’ombre d’un saunier en activité. Encore moins de monticules de sel blanchissant sous le soleil. L’extraction est au point mort.

Car le niveau du lac est passé de 3 à 6 mètres durant le dernier hivernage. Une large brèche a laissé ruisseler une quantité impressionnante d’eaux pluviales des localités environnantes comme Keur Massar, Kounoune, Bambilor et Sangalkam.

Écosystème bouleversé

Le lac Rose est alors sorti de son lit pour notamment submerger des cabanes et emporter du sel entreposé le long de la rive. « L’eau est trop profonde pour qu’on puisse y récolter du sel.
Les acteurs de la filière sont tous au chômage », fait savoir Maguette Ndiour, le président des exploitants de sel du lac Rose.

Avec la crue, « le lac n’est plus saturé. La solution est diluée. La concentration de sel devient trop basse (80 à 350 grammes par litre, en temps normal). Le sel ne se dépose plus. Il se dissout même. Dès lors, il vaut mieux laisser la nature faire son œuvre plutôt que d’essayer d’intervenir. La chaleur de la saison sèche entraînera une évaporation du sel.
D’ici le mois d’avril, les conditions peuvent changer pour permettre au lac de retrouver ses caractéristiques initiales », indique le sédimentologue.

En attendant, le village artisanal comptant près de 70 boutiques de souvenirs reçoit peu de clients. « Les eaux ont détruit de nombreuses marchandises. Des artisans n’ont toujours pas rouvert leurs commerces. Certains l’ont fait après avoir effectué des travaux de remblai coûteux. Le lac n’est pas rose et le sel n’y est plus exploité. Il ne présente plus un grand intérêt pour les touristes occidentaux de plus en plus rares », déclare Mor Guèye, le président des artisans du lac Rose.

Le constat est tout aussi amer pour Mor Fall. Ce gérant d’un restaurant proposant des plats locaux a vu son chiffre d’affaires se réduire comme peau de chagrin. « Je sors d’une réunion où il était question de notre avenir. Les habitants de cinq villages traditionnels sur le pourtour du lac, Niangue wolof, Niangue peulh, Wayembam, Dène et Benoba, sont anxieux. L’heure est grave. Il faut agir au plus vite », résume cet homme trapu et à la barbe touffue.

Issaga Diallo n’avait jamais vécu pareille situation. Gagnant sa vie au lac Rose depuis 1990, ce vieux de 63 ans s’occupe en rafistolant un canot abîmé avec des outils de menuiserie. « Dans le passé, il y avait du sel en abondance et tout le temps. Il fallait en moyenne deux heures pour remplir de sel une barque. Par jour, je pouvais faire cette opération deux fois. Ces dernières années, on ne peut pas en dire autant. Ce sera pire avec la montée des eaux », se désole ce forçat du sel qui, pour la circonstance, a troqué sa tenue de travail contre un bonnet noir et blanc, un pull-over gris, un pantalon kaki beige et des sandales bleues.

Grâce aux petites mains, une partie de la production a été sauvée in extremis. Un jour de septembre, malgré la chaleur d’étuve, un gamin racle avec une pelle le sel pour remplir des sacs de 25 kilogrammes. Mamadou Dieng, sans protection particulière, pulvérise un liquide sur le sel pour qu’il soit iodé. « Les intrants que l’on utilise proviennent de l’Inde », avance-t-il.

Au même moment, des hommes et surtout des femmes portent des bassines pour remonter le sel non encore conditionné. « Ce travail me rapporte entre 2000 et 7000 F CFA par jour. Nous percevons 50 F CFA pour chaque bassine. On multiplie les allers-retours jusqu’à ce que l’on ressente de la fatigue. C’est un boulot harassant. Mais je n’ai pas le choix. J’ai de petits enfants à nourrir et la vie est devenue chère au Sénégal. Quand j’arrive à obtenir assez d’argent pour
assurer la dépense quotidienne, je peux m’octroyer un ou deux jours de repos afin de régénérer mon corps éprouvé », détaille stoïquement Sawratou Barry.

Une source de vie

La population active du lac Rose peut être estimée à 3000 personnes. « Rien que pour le sel,  40 à 50.000 tonnes sont récoltées par an par des Sénégalais, Béninois, Guinéens, Maliens, Burkinabè, Togolais… Le prix de la tonne est compris entre 20 et 30.000 F CFA en fonction de l’offre et de la demande », précise M. Ndiour.

David Mendy, 19 ans, a quitté il y a un an la Guinée Bissau pour tenter l’aventure. « Je m’en sors plutôt bien en remplissant des sacs de sel et en chargeant des camions », dit-il dans un wolof, la principale langue au Sénégal, approximatif.

Sur un périmètre accidenté et délimité avec des moyens rudimentaires, un jeune de bonne humeur puise de l’eau douce d’un puits pour arroser le sol plein de coquillages. « C’est mon père qui m’a remis ce lopin de terre pour que j’y cultive
du persil. J’ai commencé l’année écoulée. Faute d’expérience dans le domaine, les premiers semis n’ont pas donné grand-chose. Mais ça va beaucoup mieux », raconte Cheikh Dia, un des nombreux maraîchers du lac Rose. Ici, les petites exploitations comme la sienne se comptent par dizaines. « Le maraîchage constitue une menace pour le lac. Les gens utilisent beaucoup de pesticides qui sont parfois drainés vers le lac par les eaux pluviales. Cela engendre une pollution chimique », déplore Dr Cheikh Ibrahima Youm.

En allant vers la mer, autrefois reliée au lac, des dunes modelées par le vent donnent l’impression d’être dans le désert. C’est là que l’on trouve des dromadaires. Abdoulaye Sow, la trentaine révolue, en possède six. Il faut débourser 15.000 F CFA pour une balade de 60 minutes, 8000 F CFA pour 30 minutes et 5000 F CFA pour 15 minutes. Pour le tournage d’un clip, une heure est facturée à 50.000 F CFA, 30 minutes à 30.000 F CFA et 15 minutes à 25.000 F CFA.

« J’ai pris le relais de mon père à l’âge adulte. Ces temps-ci, le business tourne au ralenti. C’est très difficile d’avoir 60.000 F CFA après une journée de travail. Auparavant, je pouvais amasser 100 à 150.000 F CFA par jour », affirme-t-il à l’instant où un quad roule à vive allure sur la piste en latérite qui serpente le sable fin. Une voie empruntée par les conducteurs de quadricycles tout-terrain monoplace ou biplace et de voitures de randonnée.

« C’était super. J’ai fait 45 minutes en quad. Ça m’a permis de voir le lac sous toutes ses coutures et de prendre des photos. La balade était géniale », se réjouit une demoiselle énergique. Mamadou Dieng, qui il y a 23 ans a mis toutes ses économies dans ce business, assure que sans le tourisme local, il ne s’en sortirait pas. « J’ai quatre quads. Le prix de la location varie entre 15 et 25.000 F CFA. Un moniteur accompagne le client sur le parcours. En réalité, on ne se frotte les mains que lors des grandes vacances et à l’occasion des fêtes », ajoute-t-il.

Cette tendance baissière, Dieynaba Thiaw, marchande ambulante d’objets d’arts, la vit péniblement. « Nous tirons le diable par la queue. Le coronavirus nous avait beaucoup affectés. Puisque le lac n’est plus ce qu’il était, c’est encore compliqué. Je rends quand même grâce à Dieu dans la mesure où j’arrive à avoir un peu d’argent pour aider mon mari dans la gestion de la famille », relate-t-elle dans un abri au confort spartiate. L’ambiance est bon enfant. On discute, on se chambre et on rigole.

La plupart des guides touristiques y ont leurs habitudes. Le doyen Amadou Wone, en retrait, narre en anglais l’histoire du lac Rose devant un groupe de Blancs attentifs. Avant de remonter dans leur minibus, certains d’entre eux prennent un bain flottant dans les eaux salées. Une scène, banale à une époque, qui n’est plus si fréquente. « Le tourisme international se meurt au lac Rose. Nous sommes parfois là de 8 à 19 heures pour rien », admet Boubou Gaye ayant placé tous ses espoirs dans ce métier « après deux échecs au baccalauréat » en 2012 et 2013.

La menace du béton

À environ une heure de route de Dakar, la zone a pendant longtemps été la dernière étape du rallye Paris-Dakar et plus récemment d’Eco Race. Le contraste avec la capitale prise d’une frénésie est saisissant. Les alentours du lac présentent, à bien des égards, un visage rustique : herbes sauvages, cultures florissantes, ânes et bœufs en divagation ou en pâturage. Bref, la nature en met plein la vue. Un cadre bucolique, propice au farniente, qui attise les convoitises.

Conséquence, en bordure du lac Rose, il y a des chantiers çà et là. Et des hôtels, des maisons vastes, pied dans l’eau, pour les plus nantis. Pour mettre fin aux constructions en dur anarchiques, des agents assermentés de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) sont aux aguets. Leurs inscriptions en rouge « Arrêt Dscos », en guise de sommation, sont lisibles sur des murs de clôture de parcelles.

« La pression démographique et le poids des activités humaines perturbent le fonctionnement naturel de l’espace littoral du lac Retba qui ne possède pas une capacité de charge suffisante pour s’ajuster à la demande », ont signalé six chercheurs dans une étude intitulée « Le géosite du lac Rose (NE Dakar, Sénégal) : enjeux de la préservation d’un géopatrimoine exceptionnel menacé de disparition ».

Après Diamniadio, le gouvernement a créé le Pôle urbain du lac Rose. Quatre arrondissements sur une superficie de 400 à 500 hectares devraient accueillir entre 60 et 75.000 habitants à terme. « Ça peut être une très mauvaise décision. On va augmenter la pression foncière sur le lac », estime l’enseignant-chercheur en Sédimentologie. Parmi les objectifs spécifiques poursuivis par le projet, il y a « la préservation, la valorisation du lac Rose et la promotion d’une urbanisation durable de la zone », promet la Délégation Générale à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU).

Fin novembre 2022, en Conseil des ministres, « le chef de l’État Macky Sall a demandé au ministre en charge de l’Environnement d’envisager un Comité Régional de Développement spécial (consacré à la sauvegarde de l’écosystème du lac Rose) en présence des ministres concernés, des acteurs économiques, des autorités territoriales et des chefs de villages polarisés ». Il faut aussi impliquer dans la réflexion, conseille Dr Cheikh Ibrahima Youm, « les géologues, hydrogéologues, sédimentologues, environnementalistes… ».

Pour l’heure, le lac Rose, dont le Sénégal a soumis la candidature au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco, sigle en anglais) en 2005, est un joyau qui ne brille plus. Le scénario catastrophe est à craindre.

« Les dunes séparent le lac de la mer. Quand l’eau quitte l’océan, elle s’y infiltre pour finir dans le lac. Sans ce processus, il n’y aura plus de salinité dans le lac. Mais les filaos qui fixent les dunes sont en train d’être éliminés. Ce qui fait que le vent va transporter le sable vers les points les plus bas où il y a le lac. Si tel est le cas, il n’y aura plus d’espace disponible pour le sel et l’eau. Le lac disparaîtra tout simplement. Pire, si on ne fait pas attention, la mer étant à 6 mètres au-dessus du lac aura tendance à regagner le continent pour occuper l’emplacement actuel du lac », avertit l’universitaire.

Le président de la COP28 appelle à lutter contre le réchauffement « sans ralentir » l’économie

La lutte contre le réchauffement de la planète ne doit pas se faire au détriment de la croissance économique, a déclaré lundi Sultan al-Jaber, président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis. »Nous devons limiter la hausse mondiale des températures à 1,5 degré sans ralentir la croissance économique », a affirmé Sultan al-Jaber, qui est également ministre émirati de l’Industrie et envoyé spécial de son pays pour le climat.

« Nous devons rendre notre planète plus riche et plus saine en même temps », a-t-il estimé lors de la cérémonie d’inauguration de l’université Mohamed ben Zayed d’intelligence artificielle à Abou Dhabi.

Avant même sa tenue fin novembre 2023 à Dubaï, la COP28 suscite le scepticisme des militants écologistes.

Ils estiment en particulier que la nomination à la tête de la prochaine conférence de l’ONU sur le climat d’un patron issu de l’industrie pétrolière « menace la légitimité et l’efficacité de la COP28. »

Sultan al-Jaber est le PDG du géant pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company), mais il est aussi à la tête de Masdar, l’entreprise émiratie d’énergies renouvelables. Sa nomination a été saluée par l’envoyé américain pour le climat, John Kerry.

Après des négociations difficiles, la COP27 de novembre en Égypte avait abouti à un texte très disputé sur l’aide aux pays pauvres affectés par le changement climatique. Mais, elle n’est pas parvenue à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète. Et la question d’une moindre utilisation des énergies fossiles a été à peine mentionnée dans les textes.

Les Emirats arabes unis, l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, affirment que le pétrole brut reste indispensable à l’économie mondiale et qu’il est nécessaire pour financer la transition énergétique.

La monarchie du Golfe débourse également des milliards de dollars pour développer suffisamment d’énergies renouvelables pour couvrir la moitié de ses besoins d’ici à 2050.

Simon Stiell, le secrétaire exécutif de l’ONU-Climat, a estimé toutefois que la tenue de la COP28 aux Emirats arabes unis sera l’occasion d’aborder les « questions difficiles » des énergies fossiles.

Pour rappel, l’Etat des Emirats Arabes Unis s’est lancé dans le financement et la mise en place d’un certain nombre de projets d’énergie propre en Afrique à travers la société Masdar, dont le conseil d’administration est présidé par Sultan Al-Jaber. Aussi, les EAU, en partenariat avec les Etats-Unis, ont annoncé un investissement de 100 milliards de dollars dans le domaine de l’énergie propre.

Rwanda : le Fmi salue les efforts contre le changement climatique

La directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi), Kristalina Georgieva, actuellement au Rwanda pour une visite de travail de trois jours, a salué la contribution du pays d’Afrique de l’Est à la lutte contre le changement climatique.La patronne du Fmi cherche à approfondir les programmes de financement climatique pour les pays en développement de la région par le biais de son nouveau Fonds pour la résilience et la durabilité (RST), indique-t-on à Kigali.

Cette initiative vise à aider les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire vulnérables à renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs et à assurer une croissance durable, contribuant ainsi à la stabilité de leur balance des paiements à long terme.

Mme Georgieva a décrit le Rwanda comme le premier pays africain à accéder à la facilité de financement du FMI pour renforcer la résilience au changement climatique.

Elle a déclaré que, grâce à cette facilité qui vise à fournir un financement à long terme et à faible coût aux pays en développement, le Rwanda a obtenu 319 millions de dollars pour soutenir les initiatives de lutte contre le changement climatique.

Le coût total estimé pour les mesures d’atténuation des contributions déterminées au niveau national par le Rwanda jusqu’en 2030 est estimé à environ 5,7 milliards USD, et à plus de 5,3 milliards USD pour les priorités d’adaptation, ce qui représente un besoin de financement combiné d’environ 11 milliards USD.

Climat : le Sénégal promeut des parcs industriels durables

Le projet « Initiative Villes Durables pour le Sénégal » a permis d’éviter l’émission de plus de 35 000 tonnes équivalent CO2 dans le parc industriel de Diamniadio (Ouest).Diamniadio, la nouvelle ville en construction à la périphérie de la capitale sénégalaise, veut assumer son statut de ville du futur. Le Bureau de Mise à Niveau (BMN) en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel accompagne les entreprises installées dans le parc industriel de la cité à promouvoir les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la gestion intégrée des déchets grâce à l’« Initiative Villes Durablespour le Sénégal ».

« Pour exécuter ce projet déroulé depuis 2018, le Bureau de Mise à Niveau (BMN) a approuvé des investissements de l’ordre de 1,7 milliards de FCFA dont 700 millions ont été déjà octroyés à 16 entreprises. Ces fonds leur ont permis d’acquérir des systèmes de production d’énergie solaire, mais également à mettre en place des systèmes d’efficacité énergétique », a déclaré la Directrice générale du BMN, Fatou Dyana Ba.

Mme Ba s’exprimait ce jeudi à l’occasion de l’atelier de restitution et de partage des résultats de ce plan dénommé : « Initiative Villes durables pour le Sénégal :Promotion des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et la gestion intégrée des déchets dans les parcs industriels durables ».

Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (Fem), ce programme a favorisé l’installation de 1 974 KWC d’énergie renouvelable, l’économie de 56 524 Mégawatt heure d’énergie, le renforcement des capacités de quelque 200 personnes, la création de vingt-quatre emplois vert et la certification de 5 entreprises en ISO 50 001 et ISO 14 001, a indiqué Mme Ba.

Cette assistance fournie par la BMN a également aidé à éviter le rejet dans l’atmosphère de 35 156,44 tonnes équivalent CO2 et 5,499 mg Tec de polluants organiques persistants (POPs), a poursuivi Fatou Dyana Ba.

Selon le Conseiller technique du ministre du Commerce, Boubacar Sambe, ces importantes initiatives prises par les entreprises contribueront à réduire leurs coûts de production et leur impact écologique, répondant ainsi aux exigences du développement durable.

« Cette phase pilote du projet que nous clôturons ce matin, a donné des résultats très satisfaisants, nous encourageant à aller vers une mise à l’échelle », a-t-il plaidé, appelant à l’engagement de toutes les parties prenantes pour la mise en place d’un programme de grande envergure visant à accompagner les entreprises pour l’adoption des procédés de production propre. Cela, afin de répondre au défi crucial de la préservation de l’environnement.

« Soutenir l’intégration des énergies renouvelables, des ressources économes en énergie et promouvoir des solutions de gestion des déchets écologiquement rationnelles sont des objectifs prioritaires pour accompagner le développement durable du parc industriel de Diamniadio », a relevé, de son côté, le directeur de l’Environnement et des établissements classés, Baba Dramé.

Selon ce dernier, c’est dans cette perspective que le projet « Initiative Villes durables pour le Sénégal » a été développé avec comme objectif d’améliorer la capacité de planification et de mise en œuvre de pratiques de gestion durable au niveau des zones urbaines.

Financement climat : le Sénégal peine à mobiliser des fonds

Depuis 2015, Dakar n’a pu récolter que 149,56 millions de dollars, soit 1,15 % du coût global nécessaire à la mise en œuvre de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN).Les CDN convenues dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat représentent les engagements de chaque pays à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et à s’adapter au changement climatique. Conformément aux directives de la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le Sénégal a élaboré et soumis sa CDN en Décembre 2020. La valeur globale de sa mise en œuvre d’ici 2030 est estimée à 13 milliards de dollars, dont 8,7 milliards de dollars sont consacrés à l’atténuation et 4,3 milliards de dollars à l’adaptation.

Malgré des efforts considérables, Dakar a du mal à obtenir les ressources nécessaires pour exécuter sa CDN. Les fonds approuvés pour le Sénégal à travers les principaux canaux financiers existants restent très faibles par rapport aux besoins des CDN. Selon une étude de l’Initiative prospective agricole et rural (Ipar) diffusée ce mardi, « entre 2015 et 2021, seulement 149,56 millions de dollars ont été reçus, et 1,5 million d’USD a été approuvé, représentant 1.15% du coût global de la CDN ».

Selon l’auteur de l’étude, le chercheur Dr Ahmadou Ly, cela se justifie « par la complexité des mécanismes de financement », précisant que « l’accès aux ressources du Fonds vert climat fait l’objet de plusieurs validations et cela peut prendre des années ». Il s’y ajoute, d’après lui, le contexte de la pandémie qui a contribué à un ralentissement des activités.

Par ailleurs, souligne la recherche, d’importants goulots d’étranglement entravent la mise en œuvre effective des engagements de la CDN. Outre un accès très limité aux fonds climat, les différentes politiques sectorielles n’intègrent pas pleinement la CDN du pays. Cela empêche le gouvernement de mesurer avec précision les progrès accomplis.

En outre, l’étude note que certaines priorités économiques pourraient aller à l’encontre des objectifs de réduction des émissions de carbone du pays. De même, relève la recherche, les découvertes de pétrole et de gaz menacent de diluer les engagements précédents en faveur d’une économie à faible émission de carbone, car celles-ci prennent le pas sur les actions gouvernementales visant à promouvoir davantage les options d’énergies renouvelables.

Néanmoins, relativise le document, il y a encore de l’espoir pour des engagements et des actions plus respectueux du climat grâce au Plan Sénégal Emergent Vert (PSE vert), actuellement en cours de formulation. Ce plan devrait développer une voie vers une économie à faible émission de carbone et résiliente au changement climatique, alignée sur les objectifs de la CDN du pays et d’autres objectifs climatiques.

Parallèlement, un système national opérationnel de mesure, de notification et de vérification ainsi que de suivi et d’évaluation pourrait accroître la transparence et renforcer les efforts déployés en matière d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets.

Intitulée « Le Sénégal est-il sur la bonne voie pour réaliser ses engagements en matière de CDN ? », cette étude a été menée dans le cadre du projet Covid-19 Macroeconomic Policy Response in Africa (COMPRA) développé suite à un appel à la recherche sur les politiques de réponse rapide à la pandémie par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI).

Son objectif général est d’éclairer l’élaboration de politiques macroéconomiques en réponse à la pandémie du coronavirus par les pays à revenu faible et moyen (PRFM) et les partenaires du développement. Cela, afin d’aboutir à des mesures plus inclusives, résilientes au climat, efficaces et sensibles au genre, grâce à une recherche fondée sur des preuves.

Les résultats de ce travail conduit dans six pays (Bénin, Sénégal, Tanzanie, Ouganda, Nigeria et Afrique du Sud) devraient permettre d’atténuer l’impact social et économique de la Covid-19, à promouvoir le rétablissement de la pandémie à court terme et positionner les PRFM à plus long terme pour un avenir plus résilient au climat, plus durable et plus stable.

Au Sénégal, le gouvernement a lancé des réponses socio-économiques pour un montant total de 2 milliards de dollars par le biais du Plan de résilience socio- économique (PRES) afin de soutenir les secteurs et les ménages touchés. A en croire M. Ly, aucune action en faveur du climat n’a cependant bénéficié de ces fonds.

Une plainte contre l’usine de farine de poisson « Barna Sénégal » en gestation

Le collectif Taxawu Cayar a obtenu de la municipalité une interdiction de déverser des eaux issues des industries et des fosses septiques dans la décharge municipale, dans lac de Mbawane et ses environnants.Le Collectif « Taxawu Cayar » (se tenir debout pour Cayar (Ouest) en langue wolof) vient d’obtenir une première victoire dans le bras de fer qui l’oppose à l’usine de fabrication de farine et d’huile de poisson, Touba protéine marine (ex-Barna Sénégal). Dans un arrêté pris le mercredi 18 janvier, les autorités municipales ont interdit le déversement des eaux issues des industries et des fosses septiques dans la décharge municipale, dans le lac de Mbawane et ses environnants.

Dans un communiqué parvenu ce vendredi à APA, l’ONG « Greenpeace Afrique se joint au collectif Taxawu Cayar pour magnifier une décision courageuse et utile pour la préservation du bien-être des populations et la biodiversité du lac en question ». 

Pour Dr Aliou Ba, responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique, cette décision « est une grande victoire des communautés de Cayar dans cette lutte qu’elles mènent contre l’usine de farine de poisson Barna Sénégal ». A l’en croire, cette industrie déversait depuis des années ses déchets liquides dans ce lac Mbawane qui est directement relié à la nappe phréatique de toute la localité. « Il était vraiment temps de stopper cette forfaiture », a-t-il dit. 

Au mois de novembre dernier, un procès avait opposé les propriétaires de l’usine au collectif Taxawu Cayar. Celui-ci avait été remporté par les promoteurs de Touba protéine marine (ex-Barna Sénégal) malgré « des documents vidéo montrant le camion de l’usine déversant illégalement des déchets dans le lac, ainsi qu’une analyse indépendante effectuée par le laboratoire d’hydrologie et de toxicologie de la Faculté de médecine de l’Université de Dakar révélant des niveaux de chrome et de sélénium dépassant les limites légales dans l’eau de robinet de Cayar ».

Ragaillardi par cet arrêté de la mairie, le collectif entend déposer une nouvelle plainte contre l’usine de farine et d’huile de poisson.

« Cette décision nous conforte car elle vient confirmer tout ce que nous disions depuis le début. Barna Sénégal nous prive de nos ressources et pollue notre air, nos terres et notre eau. Nous ne cesserons de dénoncer cette injustice que nous vivons car notre survie en dépend. D’ailleurs, une autre plainte sera déposée par nos conseillers juridiques pour un jugement sur le fond du dossier. Ce n’est qu’une bataille gagnée, la victoire finale est proche », a annoncé, le porte-parole du collectif, Mor Mbengue. 

La Côte d’Ivoire vise 6,5 millions d’ha de forêts en 2030

Le ministre des Eaux et forêts, Laurent Tchagba, engage le corps préfectoral en vue de la restauration du couvert forestier estimé à 2,97 millions d’hectares, à travers le reboisement et la lutte contre les feux de brousse.« De 16 millions d’hectares en 1900, nous sommes aujourd’hui à environ 2,97 millions d’hectares de forêts », a déclaré vendredi M. Laurent Tchagba, lors d’une rencontre avec les préfets à Yamoussoukro, la capitale économique ivoirienne.

C’est pourquoi, dira-t-il, « nous devons tous nous mobiliser pour la restauration du couvert forestier national en le faisant passer de 2,97 millions d’hectares de forêt à 6,5 millions d’hectares de forêts d’ici à 2030 ».

Cette situation est due à la pression sur la forêt ivoirienne qui est de plus en plus forte du fait de la croissance démographique, de l’urbanisation accélérée et incontrôlée, ainsi que la création de zones industrielles, des exploitations agricoles, de l’orpaillage clandestin et surtout des feux de brousse.

Le ministre des Eaux et forêts, Laurent Tchagba a fait observer qu’à cette allure, les forêts ivoiriennes disparaîtront dans une dizaine d’années si rien n’est fait. En outre, sans forêt, il n’y a pas de gîte pour les animaux.

C’est la première rencontre du genre depuis sa nomination le 22 avril 2022 à la tête du département ministériel des Eaux et Forêts avec le corps préfectoral sur sa politique reboisement et la lutte contre les feux de brousse, un phénomène nocif avec son corollaire de dégâts notamment la destruction des forêts.

La Côte d’Ivoire a connu un fort recul de son couvert forestier et pour inverser la courbe, dont la tendance haussière préoccupe extrêmement, a décidé d’impliquer toute la population et les entités morales pour la restauration des forêts.

M. Laurent Tchagba qui préside le Comité national de défense de la forêt et de la lutte contre les feux de brousse, a procédé ce samedi 14 janvier 2023 au lancement officiel de la campagne nationale de lutte contre les feux de brousse à Kangrassou, dans le Département de Dimbokro (centre).

Ce comité, créé par décret en 1986 puis modifié en 2012 avait mis en place plusieurs comités villageois qui ont mené des activités. Mais, pour diverses raisons, ce comité n’a pu fonctionner correctement depuis six ans. Cette campagne vient relancer les activités de cette structure.  

La réactivation de ce comité vise surtout la redynamisation des comités locaux villageois de lutte contre les feux de brousse. Et ce, pour permettre aux paysans et aux producteurs des cultures de rente de pratiquer une agriculture responsable.

Maroc: Lancement de la 14-ème édition du Prix Hassan II pour l’Environnement

La nouvelle édition du Prix Hassan II pour l’Environnement visant à encourager la protection de l’environnement est lancée ce mardi.Ce prix vise à encourager toute initiative pouvant contribuer à la protection de l’Environnement et au Développement Durable dans 6 domaines : Recherche Scientifique et Technique, Médias, Action Associative, Initiatives des Entreprises, Initiatives des Collectivités Territoriales, et enfin Exemplarité de l’Administration en matière de Développement Durable, indique le ministère dans un communiqué.

Les dossiers de candidature doivent être envoyés par courrier recommandé ou déposés au bureau d’ordre du Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable – Département du Développement Durable, et ce avant 31 mars 2023, selon le communiqué

Sénégal : alerte aux pluies hors saison

L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) prévoit « des pluies faibles à modérées » sur tout le pays.En cette fin d’année, le froid s’installe progressivement au Sénégal. Dans cette dynamique, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) annonce qu’ « une descente d’air froid provenant du bassin atlantique Nord, près des côtes marocaines, intéressera la quasi-totalité du territoire sénégalais du 28 au 30 décembre 2022 ».

Un phénomène, souligne le bulletin météo spécial de l’Anacim publié mardi, qui entraînera des coups de fraîcheur ainsi que des pluies faibles à modérées sur toute l’étendue du territoire national. « Les pluies accompagnées d’orages dans certaines localités seront particulièrement notées en Casamance (Sud), sur les régions Centre et Nord-Est à partir de la matinée du mercredi 28 décembre jusqu’en fin de soirée du vendredi 30 décembre 2022 », ajoute la source.

Par contre, dans le reste du pays, notamment Dakar (Ouest), Saint-Louis (Nord), Louga (Nord-Ouest) et Kédougou (Sud-Est), les probabilités de pluies seront très faibles. « Ces conditions météorologiques pourraient présenter un risque de pertes pour le bétail et les récoltes exposées à l’air libre », conclut la note de l’Anacim qui exhume un mauvais souvenir.

Les 8, 9 et 10 janvier 2002, des pluies hors saison, combinées à la chute importante de la température dans les régions de Saint-Louis et Louga, avaient causé la mort de 500 à 600.000 têtes de bétail.

Afrique : 88 % de la population ressentent les effets du changement climatique (enquête)

L’étude de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) sur le climat, réalisée dans neuf pays du continent noir, révèle que « les changements climatiques ont déjà des répercussions sur le quotidien » d’au moins 6000 personnes âgées de 15 ans et plus interrogées.Maroc, Tunisie, Égypte, Kenya, Afrique du Sud, Angola, Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal, ce sont les pays où la première édition africaine de l’enquête de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) sur le climat a eu lieu entre le 1er et le 25 août 2022. Cette initiative de l’institution financière vise d’après elle « à nourrir le débat général sur les comportements et les attentes en matière d’action en faveur du climat ».

« 61 % des Africains interrogés soutiennent que les changements climatiques et les atteintes à l’environnement ont affecté leurs revenus ou leurs moyens de subsistance », lit-on dans un communiqué reçu mardi à APA. Les pertes de revenus, rapporte la source, sont généralement liées à des sécheresses intenses, à l’élévation du niveau des mers ou à l’érosion côtière, ainsi qu’à des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des inondations ou des ouragans.

« Nous appuyons depuis de nombreuses années les investissements dans les énergies propres en Afrique, comme l’énergie éolienne, l’hydroélectricité et les solutions hors réseau. Nous sommes prêts à déployer toute notre panoplie de services de conseil et d’instruments financiers et appuyer nos partenaires sur le terrain afin d’atténuer les changements climatiques, de nous adapter à leurs effets négatifs déjà palpables et de garantir une transition juste », affirme Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI.

À en croire le bras financier de l’Union Européenne (UE), les résultats de cette enquête arrivent à un moment critique pour l’Afrique, après la COP 27 où la mobilisation des ressources pour l’atténuation du réchauffement climatique et l’adaptation aux effets de celui-ci ont été au cœur des débats avec la conclusion d’un accord décisif sur un nouveau fonds « pertes et préjudices » pour les pays vulnérables durement touchés par les catastrophes climatiques.

L’Afrique, rappelle M. Fayolle, est la partie du monde la plus touchée par les changements climatiques, bien que ce soit celle qui contribue le moins au problème. Le continent fait face à une menace accrue de phénomènes météorologiques extrêmes et de changements climatiques chroniques, qui influencent les rendements agricoles, la sécurité alimentaire et hydrique, les écosystèmes, les moyens de subsistance, la santé, les infrastructures et les migrations.

Poursuivant son propos, il souligne que « les changements climatiques, par leurs effets néfastes sur les ressources vitales et la concurrence qu’ils entraînent pour les ressources naturelles, risquent d’accroître la pauvreté, les inégalités et le chômage ».

Ainsi, 76 % des Africains sondés ont déclaré que la priorité devrait donc être donnée dans leur pays aux énergies renouvelables, loin devant les combustibles fossiles (13 %).

Congo: près de 35 000 enfants sensibilises a l’environnement par Congo Terminal et Renatura

Cette sensibilisation s’adresse aux élèves d’établissements scolaires de Pointe-Noire et des environs ainsi qu’aux familles des collaborateurs.Le 13 décembre 2022, lors du bilan sur le partenariat Congo Terminal et Renatura, les deux acteurs ont noté avec satisfaction la sensibilisation à l’environnement de 35 000 enfants durant l’année 2022. Ils sont plus de 300 000 depuis le début de l’opération en 2005.
Congo Terminal accompagne Renatura dans la sensibilisation sur l’environnement ; l’apprentissage des gestes éco-responsables et la connaissance des espèces menacées, plus particulièrement les tortues marines. Cette sensibilisation s’adresse aux élèves d’établissements scolaires de Pointe-Noire et des environs ainsi qu’aux familles des collaborateurs. Depuis le début de l’année, les actions de sensibilisation ont été accentuées par la diffusion de messages et documentaires télévisés mettant en
avant les bonnes pratiques des entreprises pour la préservation de la biodiversité.

« Plus les personnes sont au fait des dangers que peuvent provoquer la pollution et des gestes pour y remédier, plus nous avons de chance de préserver notre écosystème » déclare Anthony SAMZUN, Directeur Général Congo Terminal.

« Pour une ville qui compte environ 1 million d’habitants, nous sommes heureux d’avoir sensibilisé environ une personne sur trois. Au début nos efforts n’étaient pas significatifs, mais l’accompagnement de Congo Terminal a été un accélérateur. Nous pensons poursuivre dans cette lancée pour que chaque famille accroît son engagement à préserver l’environnement » soutient Nathalie Mianseko, Directrice
Renatura Congo.

Renatura est une ONG dont l’objectif est de promouvoir le développement durable par la conservation de la biodiversité, l’étude et la protection des tortues marines au Congo. L’ONG travaille également depuis plusieurs années à la sensibilisation sur l’environnement, l’accompagnement de l’Etat dans la mise en place d’une aire marine protégée ; la vulgarisation des gestes clés et la formation des
associations œuvrant dans le même secteur d’activité ou activité assimilée telle que la pêche.

À propos de Congo Terminal

Congo Terminal, concession de Bolloré Ports, est l’opérateur du terminal à conteneurs de Pointe Noire. L’entreprise est engagée dans un partenariat public-privé qui lui permet de répondre aux exigences de ses clients armateurs, importateurs ou exportateurs. Grâce à ses nombreux investissements, Congo Terminal participe à l’amélioration du pouvoir d’achat et contribue activement à la lutte contre la vie
chère. Certifiée ISO 9001/2015, ISPS (sûreté) et Pedestrian Free Yard (HSE), l’entreprise dispose d’équipements et de technologies de pointe dont le système d’exploitation Navis 4 et bénéficie de la forte expérience portuaire du réseau Bolloré Ports. Congo Terminal emploie près de 900 collaborateurs congolais et mène des actions solidaires en faveur de la jeunesse, de la protection de l’environnement et de l’éducation.

www.congo-terminal.net

Contact presse :
Ghislain Maginot, Chef section Médias – Congo Terminal
T +242 05 775 02 10 – ghislain.maginot@congo-terminal.com

Abidjan abrite les assises de l’eau et de l’assainissement en 2023

La Côte d’Ivoire, désignée pour abriter cet évènement d’envergure internationale, sera le centre des réflexions sur les questions liées à l’eau et à l’assainissement.A la clôture de la 90e session du Conseil scientifique et technique de l’Association africaine de l’eau (Aae), une convention a été signée ce jeudi 24 octobre à Abidjan entre ladite organisation, la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci) et l’Alliance pour la gestion des boues de vidanges (FSMA).

Celle-ci répond à l’organisation du 21e congrès de l’Association africaine de l’eau (AAE) couplée à la 7e conférence de l’Alliance pour la gestion des boues de vidanges (FSMA) qui se déroulera à Abidjan du 19 au 23 février 2023.  

Le directeur général de la SODECI, Ahmadou Bakayoko qui a pris part à cette cérémonie de signature s’est réjoui de ce que la Côte d’Ivoire ait été désignée pour abriter ces assises et être le centre des réflexions sur l’eau pendant cette période.  

« Cette signature est une étape de plus de notre ambition à travers ce congrès », a-t-il dit, marquant son engagement, tout en rassurant que la Côte d’Ivoire fera sa part pour la réussite de l’évènement qui mobilisera quelque 3.000 participants.  

Il a par ailleurs salué la productivité des travaux de la 90e session de l’eau qui permet de faire des propositions concrètes quant à la réussite du congrès et à l’adressage des problématiques majeures sur la gestion de l’eau et de l’assainissement.

La directrice exécutive de FSMA, Jennifer Williams, elle, ne manque pas de relever l’intérêt de son organisation à être associée à travers ce congrès à l’Aae en vue d’entreprendre des actions communes pour le bonheur des populations.

« Notre collaboration avec l’Aae se verra renforcer sur le domaine de l’assainissement qui est notre domaine de couverture », dira-t-elle.

M. Pape Diop, président du Comité scientifique de la 90e session du Cst s’est dit satisfait de cette rencontre qui a lieu en prélude au congrès de février, compte tenu des réformes suggérées en vue de rendre l’Aae encore plus performante en raison de ces défis actuels.

Il a fait savoir que cela passe par le réaménagement des différentes structures de l’organisation et de son comité scientifique, appelant par ailleurs à un soutien institutionnel fort et l’accompagnement des différents bailleurs de fonds.

Le directeur exécutif de l’Aae, Sylvain Usher, lui demeure optimiste sur la portée des échanges entre les différents membres de l’association parce qu’ils enrichiront. Il a assuré que les réflexions adresseront les cas pratiques pour chaque pays sur la question de l’eau et de l’assainissement.

Côte d’Ivoire : la FAO sensibilise contre la pêche illicite

La cité balnéaire de Sassandra, dans le Sud-ouest ivoirien, a accueilli la Journée mondiale des pécheurs artisans et travailleurs de la mer.La FAO, à travers le projet Initiative Pêches Côtières en Afrique de l’Ouest (IPC-AO), a organisé 21 novembre 2022 la célébration de cette journée, en collaboration avec le ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH) à Sassandra.

« La Journée mondiale des pécheurs artisans et des travailleurs de la mer vise à défendre et à promouvoir les intérêts des hommes et des femmes qui vivent de la pêche artisanale », a déclaré la chargée des programmes de la FAO en Côte d’Ivoire, Mme Anne Marie N’Da Kouassi.   

Mme Anne Marie N’Da Kouassi a fait savoir que pour soutenir les efforts du gouvernement ivoirien dans ce secteur, la FAO a engagé une évaluation juridique des règlementations et politiques nationales des pêches à travers son projet IPC-AO.

L’organisation onusienne a d’ailleurs apporté un appui technique et financier à la validation des textes d’application de la Loi n° 2016-556 du 26 juillet 2016 relative à la pêche et l’aquaculture pour une amélioration de la gouvernance et de la gestion des pêches.

La FAO, rappellera-t-elle, a en outre renforcé les capacités des organisations de pêcheurs et travailleurs de la pêche artisanale sur les compétences financières, organisationnelles et de leadership, en particulier concernant des femmes, sur les sites des débarcadères de Sassandra et de Locodjro (Abidjan).  

« Sassandra va bénéficier dans le premier trimestre de l’année 2023, d’une plateforme moderne de fumage du poisson composée de cinq fours FTT, d’un hangar dallé et d’un dispositif complet de panneaux solaires comme source d’énergie », a-t-elle annoncé.

Mme Gnené Oulou Monique Debora, vice-présidente de la Fenascoop-ci et présidente de l’Union des Sociétés Coopératives des Mareyeuses et Actrices de la Filière Halieutique de Côte d’Ivoire (Unscomafha-ci) s’est félicité de l’écoute des acteurs et actrices de la filière via cet évènement.

« La Côte d’Ivoire, c’est aujourd’hui plus de 70.000 emplois directs dont près de 30.000 femmes qui travaillent directement dans le secteur de la pêche artisanale pour apporter du poisson frais et fumé évalué à plus de 300.000 tonnes par an », a indiqué Mme Gnené Oulou Monique Debora.

« C’est pourquoi, il est important de reconnaitre l’impact de notre contribution dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la lutte contre le chômage et la pauvreté dans les zones rurales », a-t-elle poursuivi.

Quant à Kassoum Koné, vice-président de la FENASCOOP-CI et représentant de la CAOPA en Côte d’Ivoire, il a demandé à la FAO, « en tant que chef de file des partenaires au développement, d’accompagner et de renforcer la reconnaissance de nos efforts auprès des décideurs publics et privés ».

Cette journée mondiale des pécheurs artisans et travailleurs de la mer célébrée collaboration avec le ministère des Ressources animales et halieutiques, a permis d’organiser à Sassandra une réunion avec le Comité d’organisation locale.  

La célébration de cette édition se fait dans un contexte particulier, celui de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales (AIPAA 2022) qui offre une occasion de promouvoir l’utilisation durable des ressources halieutiques et aquacoles.

Les acteurs et actrices de la pêche artisanale ainsi que les populations de Sassandra ont été sensibilisés sur les dangers de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR) pour le secteur de la pêche artisanale. Ils ont été aussi instruits sur les enjeux de la protection sociale.

Depuis mai 2019, la FAO à travers son projet Initiative Pêches Côtières composante Afrique de l’Ouest, financé par le Fonds pour l’Environnement mondial, accompagne le gouvernement ivoirien à l’amélioration des conditions de travail et de vie des acteurs et actrices de la pêche artisanale.

Le projet IPC-AO vise à préserver les ressources marines et à garantir que la pêche côtière pour qu’elle puisse continuer à jouer son rôle crucial dans la société, en contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi qu’au développement économique et social.

Les experts africains de l’eau en réunion à Abidjan

Cette session qui se déroule du 21 au 24 novembre 2022, a lieu dans le cadre des préparatifs du 21e Congrès international de l’Association africaine de l’eau (AAE), prévu en février 2023.Le ministre ivoirien de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité M. Bouaké Fofana, a ouvert lundi les travaux, marquant la 90e session du Conseil scientifique et technique de l’Association africaine de l’eau (AAE).

M. Bouaké Fofana s’est réjoui de la tenue de cette rencontre qui permettra à la Côte d’Ivoire, en particulier et à l’Afrique en général, de disposer d’outils nécessaires afin d’adresser les questions de l’eau et de l’assainissement.

Evoquant ses attentes vis-à-vis de ces assises, il a appelé à « la mise en place d’écoles spécialisées dans la maintenance et la formation des techniciens aguerris pour une gestion quotidienne des services publics d’eau et d’assainissement ».

Le directeur général de la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (SODECI), Ahmadou Bakayoko, a également salué la tenue de ces assises qui viennent apporter des pistes de solutions au niveau scientifique afin d’aborder les questions liées à la fourniture d’eau.

« Parmi les difficultés que nous devons gérer, il y a l’équipement de nos régions pour l’accès à l’eau, mais malheureusement la ressource est dans des périodes parfois difficiles d’accès pour les populations, en raison de l’orpaillage qui est un vrai sujet », a-t-il dit.  

M. Ahmadou Bakayoko a en outre fait état du changement climatique qui peut impacter négativement les ressources en eau, soutenant qu’« il faut donc trouver des solutions scientifiques et les experts africains se mobilisent à cet effet avec l’appui d’internationaux ».

Le directeur exécutif de l’AAE, M. Sylvain Usher, a quant à lui donné quelques orientations concernant les travaux à mener pendant ces assises du Conseil scientifique et technique, la cheville ouvrière de l’organisation.

L’AAE, dira-t-il, « doit d’être beaucoup plus proactive et devenir beaucoup plus attractive pour l’ensemble des praticiens du continent », c’est pourquoi « le Comité de direction a proposé la création d’un Conseil stratégique qui remplacerait le bureau actuel du Cst et dont les prérogatives seraient plus étendues ».  

Il a suggéré un comité de spécialistes qui « jouirait d’une autonomie avec pour objectifs de renforcer les opportunités de rassemblement des compétences diverses, de rendre plus efficace une collaboration plus étroite entre le monde de la recherche et le monde opérationnel, entre autres ».  

Dr Papa Diop, désigné comme le président de ce Comité scientifique, s’est dit confiant des attentes pour le futur congrès et pour les problématiques liées à la gestion durable et l’eau et de l’assainissement sur le continent.  

« Tant qu’il existera un seul humain en Afrique dépourvu d’eau ou de système d’assainissement adéquat nous n’aurons pas droit au repos. A plus forte raison de ne pas réfléchir sur les stratégies, innovations et approches », a-t-il déclaré.  

Le thème retenu pour la 90e session du Conseil scientifique et technique de l’AAE est : « Systèmes, approches et outils innovants pour accélérer l’accès à un service durable d’eau et d’assainissement pour tous ».

 

COP27: création d’un fonds sur les pertes et dommages pour le climat

La création de ce fonds était le principal d’achoppement du sommet tenu du 6 au 20 novembre 2022.Les deux semaines de la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27) se sont terminées, dimanche dans la ville portuaire égyptienne de Charm el-Cheik, avec un accord sur la création d’un « Fonds pour les pertes et dommages » pour aider les pays en développement à répondre à l’impact négatif du changement climatique.

La conférence, qui devait se terminer vendredi dernier, a été prolongée jusqu’à dimanche afin de permettre aux délégués de démêler les détails du fonds au cours de négociations difficiles mais délicates.

La solution recherchée est intervenue après que les négociateurs africains et autres n’ont exprimé aucune objection au texte final, alors que le président de la COP27, l’Égyptien Sameh Shoukry, examinait le dernier point de l’ordre du jour.

« J’invite maintenant la COP à adopter la décision intitulée +Dispositions de financement+ pour répondre aux pertes et dommages associés aux effets néfastes du changement climatique », a déclaré Shoukry.

Cette décision marque un tournant dans l’histoire de la COP27, puisque les parties ont convenu de la création du fonds tant attendu pour aider les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes du changement climatique.

Cependant, l’approbation rapide d’un fonds dédié a laissé à l’année prochaine la plupart des décisions les plus controversées sur le fonds, y compris qui devrait y contribuer.

Le Maroc élu au comité permanent RAMSAR pour 2022-2025

Le Maroc a été élu au sein du comité permanent de la convention sur les zones humides « RAMSAR » en tant que représentant de la sous-région Afrique du Nord, au titre de la période 2022-2025, en marge de la 14ème session de la Conférence des Parties (COP14), qui s’est tenue en mode hybride à Wuhan (Chine) et Genève (Suisse) du 5 au 13 novembre.Cette élection  »permettra au Maroc de faire partie des représentants régionaux pour l’Afrique au sein de cet organe subsidiaire et faire entendre la voix de la région pour relever les défis en matière de conservation et de restauration des zones humides africaines », indique l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) dans un communiqué.

Ainsi, et à l’occasion de cette COP, la ville d’Ifrane a reçu le label « ville des zones humides » accrédité par la Convention RAMSAR. Grâce à ce label, Ifrane est devenue la deuxième ville arabe et nord-africaine sur la liste de RAMSAR des villes accréditées, ce qui constitue une reconnaissance de l’engagement de la ville pour la sauvegarde de ses zones humides urbaines en faveur des populations et de la nature, selon la même source.

La cérémonie de remise des certificats en plénière a été suivie d’un événement parallèle où les villes nouvellement accréditées ont partagé leurs expériences avec les Parties contractantes, relève l’ANEF, notant que la COP14 a été aussi marquée par une participation active de la délégation marocaine lors des discussions des différents projets de résolutions au sein de la plénière et aux réunions régionales d’Afrique.

Le Directeur général de l’ANEF, Abderrahim Houmy, qui participait à cet événement, a indiqué que depuis la ratification de la Convention RAMSAR en 1980, le Maroc s’est engagé dans la voie de l’élaboration d’outils nécessaires à la mise en œuvre d’une politique de conservation et de développement durable de ses ressources naturelles, en vue de concilier les exigences du développement économique et humain avec le souci permanent de protéger sa biodiversité, en tenant compte des équilibres écologiques des espaces naturels.

Ainsi, le Royaume a adopté une politique intégrée fondée sur une approche responsable, inclusive et participative, en harmonie avec les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030, a poursuivi M. Houmy.

Et de rappeler que la Stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », lancée par le Roi Mohammed VI, le 13 février 2020, est porteuse de réponses appropriées et nécessaires pour préserver et restaurer les zones humides, améliorer les conditions de vie des populations locales et réconcilier le citoyen avec ces espaces.

Ladite stratégie prévoit à cet effet d’inscrire 10 nouveaux sites RAMSAR à l’horizon 2025, en vue de porter le nombre de sites classés à 48 zones humides d’importance internationale réparties sur tout le territoire national.

En marge des travaux de la plénière de la COP14, l’ANEF a organisé, le 9 novembre, un évènement parallèle sur les zones humides au Maroc qui a connu une large participation des pays africains et méditerranéens, ainsi que des organisations internationales partenaires, notamment Expertise France, le Conservatoire du Littoral et le Centre Méditerranéen des Zones Humides.

Cet évènement a été l’occasion de présenter les grandes lignes de la Stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 » ainsi que de discuter des bonnes pratiques et des solutions innovantes pour la restauration des zones humides, pouvant servir de cadre de collaboration entre les pays africains et méditerranéens.

Au titre de cette conférence, la déclaration de Wuhan a été adoptée et a permis de rappeler l’importance des zones humides comme l’un des principaux écosystèmes mondiaux, et que leur conservation, leur restauration, leur gestion, leur utilisation rationnelle et durable sont essentielles pour relever les défis environnementaux, sociaux et économiques urgents, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité, tout en garantissant la santé et le bien-être de l’humanité et de la planète entière.

Les entreprises italiennes favorables à la transition écologique

Beaucoup d’entreprises italiennes estiment que la transition écologique peut favoriser les investissements pour les innovations.En Italie, la transition écologique trouve un écho favorable chez les entreprises. « 76% des entreprises italiennes sont convaincues que notre pays doit favoriser la transition écologique, un choix qui nous placerait dans le groupe avancé des économies mondiales », selon une étude présentée, hier mercredi, au deuxième jour d’Ecomondo, un événement dédié à l’économie circulaire organisé à la Foire de Rimini du 8 au 11 novembre 2022.

La présentation a été faite lors de la session plénière internationale des états généraux de l’économie verte 2022 d’Ecomondo. Selon les chercheurs, l’un des principaux obstacles pour les entreprises italiennes confrontées au défi de la transition écologique est la bureaucratie (indiquée par 50% de l’échantillon).

Les données sur les attentes des entrepreneurs sur les effets des mesures de transition durable sont intéressantes car, 51% estiment qu’ils contribueront à améliorer le positionnement de l’entreprise et 60% soutiennent qu’ils favoriseront les investissements pour les innovations.

« L’un des principaux défis pour le futur proche est le réchauffement climatique et le l’utilisation des énergies fossiles », a réagi le ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, Gilberto Pichetto Fratin, réitérant l’engagement du gouvernement à promouvoir les politiques environnementales au niveau national et international, avec des investissements dans la recherche et l’innovation pour l’approvisionnement en matériaux premières.

L’impact économique et environnemental du textile européen mis en exergue

Des participants à un panel sur l’économie circulaire ont magnifié la contribution du secteur du textile dans l’économie européenne.L’industrie de la mode, en plus d’être l’un des piliers de l’économie européenne, est l’un des secteurs ayant le plus fort impact environnemental. Selon Eleonora Rizzuto, directrice du développement durable de la filiale italienne de la marque LVMH, la « chaîne d’approvisionnement du textile (en Europe) est composée de 400.000 entreprises et génère 55 milliards d’euros de chiffre d’affaires ».

« Cela représente 31% du chiffre d’affaires total en Europe », a expliqué Mme Rizzuto.

Elle prenait part à un panel sur « Le textile comme opportunité : défis et implication des acteurs du secteur », organisé au deuxième jour d’Ecomondo (8-11 novembre 2022), un événement dédié à l’économie circulaire. L’édition de cette année se tient à Rimini, une ville située sur la côte adriatique de la région italienne d’Émilie-Romagne.

De leur côté, Roberta De Carolis, chercheure et Paola Migliorini, chef d’unité adjoint de la Commission européenne, ont dressé un portrait du secteur textile européen et salué ses efforts de préservation de l’environnement. Selon eux, l’industrie textile « a dans de nombreux cas anticipé les interventions que la Communauté européenne met en œuvre pour réduire l’impact environnemental et social de l’industrie de la mode ».

« Les maîtres mots de la reconversion verte de la mode sont la recyclabilité du vêtement (aujourd’hui seulement 1% des déchets textiles sont réutilisés, et 85% de la production finit en décharge), l’éco-conception (et une réglementation partagée pour en tracer les paramètres), la transparence et la maîtrise de la production », ont-ils dit.

Af’Sud : 600 millions d’euros pour la transition énergétique

Le financement est octroyé par la France et l’Allemagne.Les efforts de l’Afrique du Sud pour réduire sa dépendance au charbon dans la production d’électricité ont reçu un coup de pouce de 600 millions d’euros pour explorer des sources d’énergie renouvelables.

L’accord de ce prêt concessionnel accordé par la France et l’Allemagne à la nation arc-en-ciel a été signé cette semaine en marge de la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27) qui se tient du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte, en présence du président Cyril Ramaphosa.

Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont également assisté à la cérémonie de signature.

Selon le ministère sud-africain des Finances, ce prêt est une étape importante dans la mise en œuvre du Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP, sigle anglais) annoncé pour la première fois lors de la COP26 tenu en 2021 à Glasgow, en Écosse.

« Le JETP est un partenariat à long terme entre l’Afrique du Sud, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Union européenne », a expliqué le ministère.

Il a ajouté : « Première initiative de ce type, le JETP aspire à aider l’Afrique du Sud à accélérer son cheminement vers une économie à faible émission de carbone et une société résiliente au changement climatique ».

L’année dernière, les partenaires fondateurs du JETP se sont engagés à mobiliser un montant initial de 8,5 milliards de dollars US au cours des cinq prochaines années pour faire progresser le partenariat avec l’Afrique du Sud.

COP27 : Signature de la plus grande transaction de crédits carbone pour la mobilité électrique en Afrique

Le géant du deux-roues en Afrique, Mauto vient de réaliser une prouesse en finalisant une transaction de plusieurs millions de dollars sur le marché de la compensation carbone volontaire.C’est inédit. MAUTO, la firme leader du deux-roues électrique en Afrique, annonce la clôture d’une transaction d’un montant de 5 millions de dollars sur le marché de la compensation carbone volontaire. « Il existe des moyens efficaces pour financer la transition écologique en Afrique et pour la rendre abordable et viable. Aucune population n’acceptera celle-ci sans avoir un accompagnement fort. C’est tout le sens de cette opération », indique Shegun Adjadi Bakari,  Président directeur-général de MAUTO. 

Le financement conclu avec Aera, premier négociant de crédits carbone africains et la fondation myclimate, organisation à but non lucratif suisse engagée dans la transparence en matière de mesure d’empreinte carbone, s’étalera sur les trois prochaines années.

Alors que la COP27 vient de débuter en Égypte, la signature de cette transaction de 5 millions de dollars, la plus importante en Afrique s’agissant de crédits carbone à destination de la mobilité électrique, va contribuer à répondre immédiatement aux engagements du continent en faveur d’une transition énergétique durable.

« Cet accord est la preuve que l’Afrique est dans une position offensive sur la transition énergétique et que les acteurs industriels sont prêts pour des partenariats innovants », explique le dirigeant.

Le contrat couvre la réduction des émissions générées par MAUTO qui prévoit le déploiement de plus de 2 millions de motos électriques en Afrique d’ici 2030.

Présente depuis quatre mois au Bénin et au Togo avec 2 700 motos électriques, la marque va se déployer avant la fin de l’année au Rwanda. En 2030, l’objectif est de couvrir une dizaine de pays en Afrique.

La finalisation de cette transaction, d’un montant de 5 millions de dollars, tout en accélérant le déploiement en Afrique des deux-roues électriques, permettra également de répondre au défi de l’électrification.

Environ 80 % de l’électricité qui sera utilisée pour recharger les véhicules électriques proviendra de stations de recharge photovoltaïques qui seront installées à mesure du déploiement.

Depuis son lancement, MAUTO s’engage pour une mobilité urbaine, écologique et abordable et travaille à la construction de ses propres usines d’assemblages neutres en carbone pour 2024. Afin de certifier la réalisation de ses engagements environnementaux et sociaux, MAUTO entend obtenir le label Sustainable Development Verified Impact Standard (SD VISta) délivré par Verra.

La Côte d’Ivoire adhère à la Grande muraille verte

Le gouvernement ivoirien veut, à travers cette initiative, lutter davantage contre les changements climatiques et s’approprier les meilleures pratiques de gestion durable des terres.Le Conseil des ministres a adopté mercredi une communication relative à l’adhésion du pays à la Convention portant création de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte, a dit le porte-parole du gouvernement, M. Amadou Coulibaly.

Cette convention, initiée par la Communauté des états sahélo-sahariens (CEN-SAD) et soutenue par l’Union africaine (UA), vise à freiner l’avancée du désert et à transformer les paysages dégradés de la région sahélo-saharienne.

La grande « Grande Muraille Verte » s’étendent sur toute la largeur de l’Afrique, du Sénégal, à l’Ouest, à Djibouti, à l’Est du continent. Elle prévoit aussi la création d’une ceinture verte de 100 millions d’ha à travers des reboisements.

Le projet devrait permettre, par ailleurs, la séquestration de 250 millions de tonnes de carbone et la création de 10 millions d’emplois dans les zones rurales.

COP27: Macky Sall pour une prise de conscience collective de l’urgence climatique

Le président sénégalais a plaidé pour une solidarité internationale devant permettre de faire face aux effets du changement climatique.« Soit, nous sauvons la planète, soit, elle disparaît avec nous (parce que) tout a été dit sur l’état d’urgence climatique qui nous réunit ici », a lancé, lundi, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall depuis Charm el-Cheikh (Egypte) où s’est ouverte, la veille, la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27).

« Plus que jamais, il faut agir pour sauver la planète par la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat », a-t-il insisté, tout en invitant ceux qui polluent le plus à payer plus « pour aider à sortir la planète de son état d’urgence climatique ». Pour Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, le temps ne doit plus être aux promesses, mais à l’action pour sauver la planète.

Pour ce faire, « les pays qui sont, depuis plus d’un siècle, les responsables de ce réchauffement doivent prendre conscience qu’ils doivent aussi apporter leur contribution pour que toute la planète ne suive pas le même chemin. Ce qui nous précipiterait vers une destruction certaine de la planète », a indiqué Macky Sall.

Il a prévenu que « si l’argent n’est pas là, nous allons recourir aux mêmes sources énergétiques pour les aspirations du développement de l’Afrique. Nous avons plus de 600 millions d’Africains qui n’ont pas encore accès à l’électricité. Allez dire à ces populations : +attendez que la transition énergétique soit faite+ ».

Dénonçant le non-respect des engagements pris par les pays développés envers ceux sous-développés, le dirigeant sénégalais a estimé que « le moment est venu de mettre sur la table la responsabilité de chacun. Soit, nous sauvons la planète, soit elle disparaît avec nous ».

« Nous sommes disposés à travailler avec tous les partenaires pour que la COP de Charm el-Cheikh ne soit pas un constat de plus sur le péril climatique, mais une action de plus en faveur du climat dans l’intérêt des générations actuelles et futures », a-t-il dit.

Lors d’un point de presse tenu le 3 novembre dernier au siège de l’Onu, à New York, le Secrétaire général António Guterres a appelé les pays à reconstruire la confiance entre le Nord et le Sud à la COP27 pour éviter une catastrophe climatique.

Cela devrait notamment passer par la tenue de l’engagement pris par les pays développés à la COP15 en 2009 (au Danemark) de verser 100 milliards de dollars par an aux pays dits en développement à l’horizon 2020. Dénommé « Fonds vert climat », il doit financer des projets de lutte contre le réchauffement climatique et d’adaptation.

Mais selon Macky Sall, les premiers 100 milliards n’ont toujours pas été atteints.

Egypte: Ouverture de la COP27 pour relancer le combat contre le réchauffement climatique

La 27è Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) a démarré ses travaux, dimanche à Sharm El-Sheikh (Égypte), pour tenter de donner un nouveau souffle à la lutte contre le réchauffement climatique et ses impacts,La Conférence, qui se poursuivra jusqu’au 18 novembre, comprend trois événements principaux : la session inaugurale, le Sommet des dirigeants des pays qui se tiendra lundi, avant l’ouverture du volet de haut niveau de la Conférence, prévue le 15 novembre. 

Le président de la COP26, Alok Sharma a pris la parole peu avant la cérémonie de passation de la présidence de la Conférence qui a été suivie d’une déclaration lue par le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, en sa qualité de président de la Conférence. 

Ont également pris la parole lors de cette cérémonie, le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Simon Steele, et le président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, Hoesung Lee. 

Cet événement intervient dans un contexte international marqué par les répercussions de la guerre russo-ukrainienne, les relations tendues entre les USA et la Chine à propos de Taïwan, la reprise économique après la pandémie de Covid-19, et les retombées de la crise économique mondiale sur l’inflation et les prix. Sur fond de ces évolutions, les décideurs devraient discuter des moyens d’accélérer la transition énergétique, d’augmenter les investissements dans les énergies alternatives et de passer à une économie verte de l’hydrogène. 

Tout au long de 11 jours de séances officielles, de conférences-débats et de forums, les participants examineront aussi les moyens d’aller des négociations et de la planification vers la mise en œuvre effective de tous les engagements et promesses tenus lors des précédents sommets climatiques. La COP27 abordera notamment les questions du financement, de l’eau, de l’énergie, des jeunes, des femmes, de l’agriculture, de la neutralité carbone, de la biodiversité et de la sécurité alimentaire. 

La discussion des moyens de mobilisation de l’action, l’examen des effets du changement climatique en Afrique, la mise en place de visions pour faire face à ces défis à travers la science et le financement figurent également parmi les axes de cette Conférence. 

Selon l’ONU, les négociations porteront aussi sur des discussions techniques, afin de déterminer une méthode opérationnelle de mesure des émissions de gaz à effet de serre, de manière à garantir l’égalité de tous. Il sera question de jeter les bases de la première évaluation mondiale prévue lors de la COP28, qui se tiendra l’année prochaine aux Émirats Arabes Unis dans le but de faire le point de l’avancée collective sur les plans de l’atténuation et de l’adaptation ainsi que dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

La COP27 démarre ses travaux dimanche à Sharm El-Sheikh en Egypte

La 27ème Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP 27) va démarrer ses travaux dimanche à Sharm El-Sheikh, en Egypte, dans un contexte marqué par les catastrophes climatiques et menacé par un réchauffement catastrophique.Plus de 120 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus lundi et mardi pour ce sommet, selon les organisateurs, dans un contexte de crises multiples et liées: guerre en Ukraine, tensions inflationnistes et spectre de récession mondiale, crises énergétique, alimentaire et de la biodiversité…

Cet événement intervient également à un moment où les conflits politiques et sécuritaires et les crises sanitaires et économiques secouent le monde, ce qui fait perdre du terrain au changement climatique sur l’échelle des priorités et réduit l’inquiétude internationale sur cette question ainsi que l’intérêt pour les questions environnementales en général.

En effet, une étude de l’institut américain Gallup, dont les résultats ont été publiés la semaine dernière, montre un recul des inquiétudes internationales quant au changement climatique, tout en mettant en garde contre l’aggravation de la facture environnementale de ce phénomène à l’échelle mondiale.

Selon cette étude, qui porte sur 228 Etats, quelque 750 millions de personnes à travers le monde sont affectées actuellement par le manque en denrées alimentaires et la hausse des taux d’inflation, des problèmes qui devancent les changements climatiques.

Le sommet de Sharm El-Sheikh constitue une autre occasion pour les pays en développement de faire pression afin que les grandes puissances tiennent leurs engagements pris lors des précédentes éditions de la COP, notamment l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015 et l’Accord de Copenhague en 2009, lorsque les signataires se sont engagés à débourser des milliards de dollars pour aider les pays pauvres à faire face aux effets du changement climatique.

Les rapports alarmants se sont multipliés depuis la COP26 à Glasgow, quand près de 200 pays s’étaient solennellement engagés à « maintenir en vie » l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, traité fondamental conclu en 2015. A savoir contenir le réchauffement à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, période où les humains ont commencé à brûler à grande échelle les énergies fossiles (charbon, pétrole ou gaz) qui émettent les gaz à effet de serre responsables du réchauffement.

Mais depuis, 24 pays seulement ont relevé leurs engagements et l’ONU ne voit « aucune piste crédible » pour tenir cet objectif.

Même si tous les pays tenaient leurs promesses, ce qui n’est jamais arrivé, le monde serait sur une trajectoire de réchauffement de 2,4°C d’ici la fin du siècle.

Dans un communiqué de presse précédant le coup d’envoi de la COP 27, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres a indiqué que les dirigeants du monde entier ont l’occasion de prouver, à travers leur présence et participation efficiente à ce rendez-vous mondial, que l’action climatique constitue bel et bien une priorité mondiale de premier ordre.

La COP 27 est le lieu adéquat pour tous les pays, sous la direction du groupe des Vingt, afin de montrer leur adhésion et leur solidarité dans cette bataille, a-t-il ajouté, notant qu’un grand travail reste à faire, à la hauteur des impacts du climat à travers le monde.

« Il s’agit pour nous d’une question de vie ou de mort, pour notre sécurité aujourd’hui et pour notre survie demain », a insisté le SG de l’ONU, estimant que ce n’est pas le moment d’échanger les accusations ou de rester les bras croisés.

Tout au long de 11 jours de séances officielles, de conférences-débats et de forums, les participants examineront les moyens d’aller des négociations et de la planification vers la mise en œuvre effective de tous les engagements et promesses tenus lors des précédents sommets climatiques.

La COP 27 abordera notamment les questions du financement, de l’eau, de l’énergie, des jeunes, des femmes, de l’agriculture, de la neutralité carbone, de la biodiversité et de la sécurité alimentaire.

La discussion des moyens de mobilisation de l’action, l’examen des effets du changement climatique en Afrique, la mise en place de visions pour faire face à ces défis à travers la science et le financement figurent également parmi les axes de cette Conférence.

Selon l’ONU, les négociations porteront aussi sur des discussions techniques, afin de déterminer une méthode opérationnelle de mesure des émissions de gaz à effet de serre, de manière à garantir l’égalité de tous, en plus de jeter les bases de la première évaluation mondiale prévue lors de la COP 28, qui se tiendra l’année prochaine aux Emirats Arabes Unis dans le but de faire le point de l’avancée collective sur les plans de l’atténuation et de l’adaptation ainsi que dans la mise en oeuvre de l’Accord de Paris.

L’Afrique face aux chocs pandémique, climatique et géopolitique (rapport)

Ces dernières années, le continent noir subit les conséquences de crises qu’il n’a pourtant pas provoquées.« L’Afrique sous le triple choc pandémique, climatique et géopolitique ». C’est le thème du 3e rapport économique de l’influent Think tank marocain Policy Center for the New South (PCNS) dont la présentation a eu lieu vendredi 4 novembre à Rabat.

À l’ouverture des travaux par visioconférence, Fathallah Oualalou, chercheur senior au PCNS, a déclaré que « ce rapport met en évidence les trois chocs qui ont traversé le monde ces dernières années, mais qui ont affecté l’Afrique ».

« Le premier, c’est le choc pandémique 2020/2021. Le deuxième est géopolitique avec la guerre en Ukraine et ses conséquences pour l’Afrique dans le domaine énergétique aussi bien pour les pays producteurs que pour les pays importateurs, mais aussi alimentaire et économique. Le troisième choc est climatique », explique M. Oualalou.

Coordinateur du rapport annuel du PCNS sur l’économie en Afrique, Larabi Jaidi soutient que l’activité économique sur le continent a été perturbée par les restrictions mises en place pour lutter contre la Covid-19, malgré le faible taux de prévalence. Pour amortir le choc, l’Afrique croyait pouvoir compter sur son secteur informel qui, selon le chercheur Akram Zaoui, « a toujours joué un rôle d’amortisseur dans des moments de récession en permettant à une certaine catégorie de travailleurs de basculer dans le secteur informel ».

« Avec le coronavirus, c’est le secteur informel qui a été le plus impacté et au lieu de jouer le rôle de stabilisateur économique, l’informel a joué un rôle de déstabilisateur », fait noter M. Zaoui lors du premier panel consacré aux performances, vulnérabilités et transformations en Afrique

Au sujet du choc climatique, le constat n’est pas non plus reluisant, selon les conclusions du rapport présentées à un public trié sur le volet ce vendredi. « L’Afrique représente l’une des régions les plus touchées par le réchauffement climatique », rapporte Larabi Jaidi, relevant qu’elle « fait face en 2021 à un nombre élevé de chocs naturels liés au climat : la diminution des précipitations montre une augmentation du stress hydrique dans diverses régions du continent, particulièrement en Afrique du Nord, de l’Ouest et en Afrique australe ».

À l’en croire, « les caractéristiques économiques de la plupart des pays d’Afrique, notamment dans les régions subsahariennes, ont amplifié les effets du changement climatique sur l’état social des populations ». Ce qui fait du changement climatique une réelle menace pour la stabilité des prix et la stabilité financière des pays d’Afrique.

Le continent noir doit aussi faire face à un troisième choc lié à la guerre russo-ukrainienne. En février dernier, la Russie a lancé une opération de « dénazification » en Ukraine voisine, entraînant des conséquences sans précédent sur le commerce international. « L’Afrique a connu la récession la plus grave de son histoire », souligne le rapport du PCNS, précisant que « le choc a pesé à travers un certain nombre de canaux ».

« Le premier concerne le prix des matières premières. La guerre en Ukraine n’affecte pas seulement le prix de l’énergie, mais aussi ceux d’un ensemble de matières premières, notamment les produits alimentaires », explique M. Jaidi. Selon ce dernier, « le deuxième canal est celui des tensions financières et plus globalement de l’incertitude qui affectent négativement l’investissement et la consommation ».

Enfin, « le troisième est celui du commerce extérieur. Au-delà du canal de la demande externe, il est probable que les économies soient aussi affectées par des perturbations sur les chaînes de production », détaille-t-il, prédisant « un risque croissant d’insécurité alimentaire et de troubles sociaux » pour « les pays fortement dépendants des importations de céréales en provenances d’Ukraine et de Russie tels que l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et la Tanzanie ».

Le malheur, c’est que « tant qu’il n’y a pas de possibilités de sortie de crise, il y aura toujours cette incertitude dans l’avenir ». En revanche, tout ne semble pas perdu. Face à ces chocs, « l’Afrique est porteuse d’espoir », soupire Fathallah Oualalou, préconisant « la nécessité de transformer les tissus productifs des pays africains, de diversifier leur économie pour qu’ils puissent sortir progressivement de leur dépendance par rapport aux matières premières ».

Rwanda : moins de précipitations attendues en novembre

Le Rwanda enregistrera moins de précipitations et des températures plus élevées en novembre, a déclaré mercredi l’Agence météorologique nationale.Ce mois, il y aura moins de pluies au Rwanda. C’est la prévision de l’Agence météorologique nationale. Dans plusieurs régions de l’Est et du Sud du pays, les précipitations moyennes se situeront entre 50 et 250 millimètres et marqueront le deuxième plus faible niveau de cette année, a déclaré l’organisme de surveillance météorologique.

Dans le même temps, les prévisions annoncent des précipitations plus importantes, entre 200 et 250 millimètres, dans plusieurs régions des provinces de l’Ouest et du Nord.

Cette alerte météorologique intervient suite aux dégâts causés par les intempéries ces derniers jours.

La semaine dernière, de fortes pluies ont détruit 126 maisons résidentielles dans les 30 districts du Rwanda.

Selon les prévisions du mois d’avril, l’ouest du Rwanda recevra davantage de précipitations que les autres régions du pays.

Les inondations, les tempêtes de pluie, la foudre et les glissements de terrain sont les principales causes des dommages et des décès au Rwanda.