Tchad : les enseignants du Mayo-Kebbi Ouest dénoncent les enlèvements contre rançons

Le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) s’indigne de l’ampleur alarmante du phénomène enlèvement de personnes contre rançon, dans la province du Mayo-Kebbi Ouest.

Le 8 avril 2023, la section SET du Mayo Kebbi Ouest a produit un communiqué pour dénoncer l’insécurité. Notamment le phénomène d’enlèvement de personnes pour revendiquer la rançon aux proches. Cette pratique qui prend de l’ampleur a commencé par l’: « enlèvement d’enfants bouviers dans la zone de Gagal. »

Les enseignants regrettent que « ce commerce de la honte perpétré dans la province » se déroule sous le regard impuissant et même complice des autorités administratives, sécuritaires et traditionnelles du Mayo Kebbi Ouest.

Le SET/MKO rappelle quelques faits, le 27/12/2017, l’enseignant Vaïguédé Keda a reçu une balle suite à un enlèvement à Zangati, bien qu’ayant échappé à la mort est resté infirme jusqu’à nos jours. En 2018 dans le village Mabassiackre dans la Sous-préfecture de Torrock, un autre enseignant, le nommé Sahoulba Wel Pazeu fut froidement assassiné par ces malfrats. Dans la nuit du 06 au 07 septembre 2022, l’élève Fanbaibo Lirsi, âgé de 08 ans au cours élémentaire dans le village Zeuhain est depuis ce temps entre les mains des ravisseurs. Dans la nuit du 06 au 07 avril 20023, deux jeunes furent enlevés à Mbatnai dont Naguita Béatrice élève en classe de 1ère au complexe scolaire « Les Disciples de des ACT » de Pala se retrouve dans le filet de ces enleveurs.

Le SET demande de libérer sans condition et sans délai ces enfants dont les place n’est pas dans la forêt mais dans les salles de classe. Et précise que cette communication tient lieu d’un préavis de grève allant de samedi 08 au mardi 12 avril 2023.

Tchad- Mayo Kebbi Ouest: manifestation contre les enlèvements contre rançons

Des jeunes du département d’El-Ouaya ont manifesté ce lundi 27 février 2023 pour dénoncer le phénomène persistant des enlèvements contre rançons dans la province du Mayo Kebbi Ouest.

Suite aux phénomènes d’enlèvement contre rançons qui deviennent un mode de vie, les habitants de Lagon, département d’El-Ouaya montent au créneau. Les jeunes de cette localité sont sorties dans les rues ce jour pour manifester leurs frustrations. Les manifestants sont partis du carrefour du marché de Lagon sur l’axe principal jusqu’à la préfecture.

Le mobile direct de cette manifestation est l’enlèvement dans la nuit du 22 au 23 février dernier du sieur Gongné Wazou. Il s’agit d’un quarantenaire, natif du village Bissou. Ce père de dix enfants a été enlevé chez lui.

Devant les locaux de la préfecture, les manifestants ont exprimé leur ras-le-bol. Sur les papiers et cartons qu’ils brandissent, on peut lire entre autres : « Libérez-le ; Trop c’est trop ; Non aux enlèvements contre rançon. » La province du Mayo Kebbi Ouest subit cette insécurité depuis des lustres sous le regard impuissant des autorités.

Tchad : une organisation de jeunes dans la lutte contre les enlèvements contre rançon

L’association des jeunes pour l’animation et le développement rural, s’engage dans la lutte contre les enlèvements contre rançons dans certaines provinces du pays. Elle a fait l’annonce le 3 novembre.

Une campagne de sensibilisation pour combattre les enlèvements contre rançons dans les provinces des Mayo kebbi Est et Ouest, le Logone oriental, le Mandoul et la Tandjilé a été lancé hier l’association des jeunes pour l’animation et le développement rural. L’annonce a été faite par le président de l’organisation, Rodrigue Deubat Tchoké. Il a précisé que cette caravane vise à sensibiliser et faire des plaidoyers auprès des acteurs de la sécurité afin qu’ils s’impliquent dans la lutte contre le phénomène des enlèvements contre rançons dans les régions suscitées.

Choqué, Rodrigue Deubat Tchoké a déclaré que l’association qu’il préside ne saurait se taire à l’égard de cette pratique qui terrorise les familles : « Nous sommes des jeunes, pour la plupart des diplômés sans emploi, c’est-à-dire sans moyens financiers pour aller en guerre contre des réseaux mafieux, ces hors-la-loi qui narguent et terrorisent nos parents ». Il regrette également les conséquences socioéconomiques et politiques de ce fléau.

Le président de l’association des jeunes pour l’animation et le développement rural, indique qu’à travers cette campagne de sensibilisation, il entend réduire le taux de criminalité dans ces zones en proie au terrorisme et d’autres pratiques : « en l’absence de l’autorité, il faut une autodéfense communautaire pour faire face à ces démons de midi. Nous voulons réduire la criminalité transfrontalière et mettre fin aux prises d’otage contre rançon », annonce-t-il. Il invite la société civile et les organisations humanitaires à se joindre au combat.

Tchad : le Maréchal monte au créneau pour stopper les enlèvements contre rançons

Le président de la République, Idriss Deby Itno ordonne le déploiement des forces de défense et de sécurité dans la province du Mayo-Kebbi Ouest pour mettre fin aux enlèvements contre rançon et traquer bourreaux ses promoteurs

La province du Mayo Kebbi Ouest est en proie au phénomène d’enlèvement contre rançons. Les auteurs de cette pratique agissent sans crainte dans cette partie du pays. Plusieurs cris ont déjà été entendus. Les élus du peuple et certains leaders de partis politique ont plusieurs fois interpellé le gouvernement sur cette question qui crée un climat d’insécurité au sein des populations. Fort de cela, le numéro du Tchad a ordonné aux responsables en charge de la sécurité de se déployer sur les lieux

Les mesures instruites par le chef de l’Etat vise à mettre fin à cette pratique. Il ordonne la traque de tous les commanditaires et auteurs des enlèvements des citoyens contre rançons. Idriss Deby exige également le renforcement du dispositif juridique pénal contre les malfaiteurs appréhendés dans cette province.

Il appelle également au renforcement de la coopération judiciaire avec le Cameroun. Car il faut le noter, les auteurs de ces actes traversent la frontière après leurs forfaits.

Un groupe de députés de la province du Mayo Kebbi Est, via un communiqué, avait également demandé au gouvernement de faire usage des moyens militaires pour résoudre ce problème.