Tchad-Mayo Kebbi Ouest : trois personnes enlevées contre rançon

Ce vendredi 29 mai, une nouvelle prise d’otages a eu lieu dans le village Toukour, sous-préfecture de Lamé dans la province du Mayo Kebbi Ouest.

Trois personnes ont été enlevées au petit matin de ce vendredi 29 mai 2020. Ce nouveau rapt intervient une semaine après la libération de 4 otages du village Zavou dans le canton Lamé contre le versement de 7 millions de francs FCFA. Il faut noter qu’il y a une femme qui reste encore disparue.

Plus de 75 475 000FCFA, c’est le montant qui a déjà été dépensé par les paysans de la sous-préfecture de Lamé pour libérer les otages entre les mains des malfrats.

Tchad : la population dans la psychose des enlèvements contre rançon

Les enlèvements contre rançon persistent à Koutéré, localité située dans la sous-préfecture de Laramanaye, province du Logone Oriental.

Koutéré, située à 110 km de Moundou -chef-lieu de la province du Logone Occidental-, les habitants de Koutéré, cette ville frontière avec le Cameroun vivent dans la peur quotidienne, malgré la présence des forces de l’ordre aux postes frontières.

Dès la tombée de la nuit, chacun s’enferme chez lui de peur d’être kidnappé. Tout devient calme comme dans une ville fantôme. Un habitant nous conseille de n’ouvrir à personne dans la nuit. Même pour se soulager, il faut avoir un pot dans sa chambre.

Il y a moins d’un mois, un taximan de la localité a été abattu par des inconnus chez lui, en présence de sa femme.

Jonas lui, est un ancien otage, la trentaine, visage arrondi, teint noir. Ce jeune homme a été enlevé il y a un mois dans son champ, dans un village du Cameron voisin, par des hommes armés. Il a été conduit par ses ravisseurs dans une forêt en territoire tchadien.

C’est à Bogdibo, village Camerounais faisant frontière au Tchad que nous l’avons rencontré. Discret, regard fuyant comme un fugitif, ce jeune tchadien né au Cameroun a accepté après plusieurs heures de négociations de nous raconter les circonstances de son enlèvement. Il nous conduit discrètement derrière une maison dissimulée derrière des hautes herbes loin des regards.

« Il ne faut faire confiance à personne car ils sont partout », nous confie-t-il.

Il pose ses conditions. « Pas de photos ni d’enregistrement sonore ». Alors il raconte.

« Il était midi environ. J’étais dans mon champs quand quatre hommes armés de kalachnikov m’ont invité à les suivre. Sans résister, je les ai suivi. Il y avait deux autres otages avec eux. Nos ravisseurs portaient des tenues militaires avec des bérets rouges comme celui des militaires tchadiens. Ils parlaient l’arabe tchadien », explique Jonas.

« Nous avons marché jusqu’à tard dans la nuit et sommes arrivés dans leur camp situé en plein coeur d’une forêt. Là, il y avait trois autres brigands habillés comme nos kidnappeurs, mais eux portaient des pistolets au lieu des kalachnikov », poursuit l’ex-otage.

 

« Sur un lit pico était assis leur chef. C’est un homme élancé de teint noir qui donnait des instructions en arabe. On nous a enchaîné côte à côte tous les trois. Nous sommes restés au centre du camp jusqu’au lever du jour. Le matin, nos ravisseurs nous ont demandé les contacts de nos familles respectives. Ils ont appelé nos familles pour leur annoncer que nous étions leurs otages et qu’il fallait payer pour notre libération », explique Jonas.

À chaque famille, les ravisseurs ont exigé la somme de 3 millions de francs CFA. C’est ainsi qu’a débuté une négociation qui a duré près d’un mois.

« Seul l’un de nous parmi les otages était désigné pour échanger avec nos familles pour leur donner de nos nouvelles. J’ignore combien nos familles ont payé ni dans quelle condition. Un matin, les éléments ont demandé à leur chef s’ils pouvaient nous libérer. Le chef s’y opposa et leur demanda d’attendre. Ces derniers ne trouvaient aucune raison de nous garder puisque les rançons étaient versées », selon Jonas.

Les ravisseurs insistèrent auprès de leur chef. Finalement, c’est vers 14h que trois des ravisseurs ont conduit les otages à 2 heures de marche puis ont montré le chemin.

« Nous avons marché quatre heures encore. Épuisés, nous avons passé la nuit sous un arbre en pleine brousse. Nous avons repris la marche au lever du jour. Nous avons marché toute la journée et c’est à la tombée de la nuit que nous avons rejoint un petit village. Nous y avons passé la nuit. Épuisés par la marche, nous avons dormi jusqu’à 10 heures du matin avant de reprendre la route pour arriver plusieurs heures après à Koutéré, avant de regagner nos familles », révèle le jeune homme.

Aujourd’hui, le jeune Jonas dit ne pas avoir envie de traverser la frontière jusqu’au Tchad de peur d’être kidnappé à nouveau.

Lac Tchad : trois agents du ministère de la santé kidnappés par des inconnus

Ils revenaient d’une tournée et ont été interceptés mercredi 31 octobre 2019, par des ravisseurs dont on ignore encore les identités.

Trois agents du ministère tchadien de la santé ont été enlevés, ce mercredi 30 octobre par des inconnus entre la route de Ngouboua et Tchoukoutalia, deux localités de la région du Lac Tchad. Ils revenaient d’une tournée lorsqu’ils ont été interceptés par des ravisseurs dont on ignore les identités.

Le véhicule 4×4 qui transportait ces trois hommes a été retrouvé abandonné sur le tronçon Ngouboua-Tchouktalia. Les premières informations révèlent que le médecin-chef de district de Baga Sola, un infirmier et le chauffeur, ont été emportés sur des pirogues au large du Lac Tchad.

Les avis sont partagés en ce qui concerne cet enlèvement. Pour d’aucuns, Boko Haram dispose de camps d’entrainement sur les nombreuses îles du Lac Tchad où les otages auraient pu être emportés.

Pour plusieurs analystes, c’est la première fois que les islamistes de Boko Haram effectuent ce qui ressemble à une prise d’otage du personnel civil de santé. D’habitude, ils enlèvent des filles et des femmes après leurs opérations.

Tchad : le chargé des relations publiques de l’entreprise « Cop Gard » enlevé par des militaires de la garde républicaine

Selon la CCTDH, cet enlèvement s’est effectué dans les locaux de la Brigade PSIC par des éléments de la garde présidentielle DGSSIE, après que la victime ait été pourchassée en voiture pendant plus de 10 minutes.

Le secrétaire général de la Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH), Mahamat Nour Ahmed Ibedou informe dans un communiqué datant de samedi soir, que M. Brahim Ali Brahim, le chargé des relations publiques du directeur général de l’entreprise de sécurité privée « Cop Gard », a été victime d’un enlèvement le 7 mars dernier à 17h30.

Le secrétaire général de la CTDDH, Mahamat Nour Ahmed Ibedou affirme que ces éléments du détachement de la DGSSIE ont vendu antérieurement des véhicules à un acheteur qui a pris la fuite. La victime n’était qu’un simple témoin de cette vente.

D’après lui, les ravisseurs se sont ainsi rabattus sur Brahim Ali Brahim à qui, ils réclament 49 millions Francs CFA que devait payer l’acheteur en fuite. Il ajoute que « le détachement de la DGSSIE commandé par un certain Colonel Oumar, a ainsi enlevé et menotté la victime au nez et à la barbe des gendarmes du Peleton PSIC impuissants ».

« Les ravisseurs ont conduit Brahim Ali dans leur camp établi dans les locaux des anciennes villas OCAM situées derrière le Lycée Sacré Coeur où depuis ce jour, il est séquestré, torturé, et menacé de mort s’il ne s’engage pas à vendre ses biens pour payer à la place de l’acheteur », explique-t-il.

La CTDDH exige sa libération immédiate, l’arrestation des coupables de ce forfait et rendra responsables les autorités de la haute hiérarchie de la garde prétorienne. Par ailleurs, la CTDDH estime que « la passivité des gendarmes du Peleton PSIC relève de la non-assistance à personne en danger, eux qui étaient censés assurer la sécurité des citoyens mais qui en fait ne savent que terroriser la population civile. »

 

Tchad : dernières révélations apportées sur le présumé enlèvement d’une fille au Chari Baguirmi

Une famille a indiqué ce lundi au média en ligne Tchadinfos, que le sultan de Baguirmi aurait « enlevé » sa fille le 15 février. De  « fausses accusations » auquel répond l’entourage de Mbang Hadji Woli Mahamat.

En effet, pour la famille, il n’y a pas de doute possible. Aïcha Ali, âgée de 14 ans, a été « enlevée » par des hommes du sultan Mbang Hadji, à Moilé. Localité située dans la province du Chari-Baguirmi, selon un communiqué diffusé par ses proches sur les réseaux sociaux.

Ainsi contacté, Abakar Ali, cousin d’Aïcha Ali, confirme les faits et espère que « la justice va s’occuper de tous ». Selon lui, sa cousine a été séquestrée au domicile du sultan à Gassi, dans le 7e  arrondissement de N’Djamena. Donc, à l’en croire, Aïcha a été « enlevée devant le domicile familial alors qu’elle tenait son petit commerce»… « Cela fait aujourd’hui 40 jours depuis sa disparition (…) », ajoute-il à Tchad Infos.

Avis du sultan du Baguirmi

De son côté, son chargé des relations publiques (CRP), Tahir Patcha, rejette tout en bloc. « Les publications faites sur les réseaux sociaux ne sont que fausses accusations ». Selon lui, la fille n’a jamais été enlevée. « Elle a fui sa famille à Moilé pour venir se réfugier chez le sultan à Gassi… Elle y a passé un mois », déclare-t-il.

Ainsi, le CRP du sultan ajoute que “la fille a été trop souvent maltraitée par sa mère : c’est ce qui a causé sa fuite”.  Selon Tahir Patcha : “Aïcha Ali a 21 ans et souhaitait quitter la maison familiale pour rejoindre son conjoint.” La jeune fille aurait alors demandé de l’aide au sultan pour officialiser son union avec son amoureux.

Mais, ne pouvant donner son accord sans celui du père d’Aïcha Ali, Mbang Hadji Woli a contacté l’oncle paternel de la fille. Son appel reste sans réponse, selon le CRP du sultan.

Où se trouve la fille recherchée ?

Le 15 février, une délégation de la famille maternelle d’Aïcha Ali est arrivée à N’Djamena. Mais elle n’a pas fait la même lecture de la situation. Elle a ainsi déposé une plainte. Elle a été auditionnée le lundi 25 février à la Coordination de la police. Un membre de la cour du sultan a représenté Mbang Hadji Woli. Les deux parties ont été entendues sur procès-verbal.

La famille réclame sa fille et des dommages et intérêts. « Nous voulons la revoir en pleine forme, en chair et en os. On veillera bien à ça ! », clame Abakar Ali. En attendant, Aïcha Ali a été conduite à Massenya, dans le palais du sultan de Baguirmi.