Tchad : préparatif du référendum, l’église catholique craint des manipulations des consciences

Les leaders de l’église catholique en activité au Tchad craignent des manipulations des consciences dans le processus du référendum constitutionnel en préparation.

 

A travers un communiqué de presse rendu public le 28 mai 2023, la Conférence des évêques du Tchad du Tchad laissent entrevoir qu’ils se méfient du processus du référendum constitutionnel en cours. Les évêques disent « craindre » les « manipulations des consciences » comme lors du Dialogue national inclusif et souverain. Ainsi, ils invitent les fidèles à « sortir de leur silence » et à « œuvrer avec courage » pour que le futur référendum « se déroule dans la transparence et la justice pour garantir une paix véritable et durable ».

En effet, les évêques ont porté un regard critique sur le mode de gouvernance global. « Nous avons eu à faire l’amère constat », a déclaré le président de la Conférence des évêques du Tchad, Mgr Edmond, Djitangar. Il pointe également du doigt la deuxième transition au cours de laquelle : « les maux que vivent nos populations tendent à se multiplier, à s’étendre dans l’espace, à durer dans le temps.» bref à devenir structurels.

Pour la conférence des évêques le gouvernement est responsable des : « tueries et les pénuries des denrées de première nécessité sont révélatrices d’un mode de gouverner et de courants de pensées qui doivent changer pour ne pas donner une mauvaise réputation à notre pays. Ces situations créées volontairement ou par ignorance constituent des défis, et doivent nous interpeller tous, mais en tout premier lieu les gouvernants qui se sont donné comme seule raison d’être, de garantir la sécurité et le bien-être de leur peuple. »

Religion: le 28 novembre l’église catholique va prier pour la paix au Tchad

Le président de la Conférence épiscopale du Tchad (CET), Mgr Edmond Djitangar Goedbe, demande de prier pour la ‘’ PAIX AU TCHAD’’ le 28 novembre 2022.

« De commun accord avec les autres évêques de la CET, nous avons décidé d’observer la journée du 28 novembre 2022 comme une journée de réflexion et de prière dans toutes nos paroisses et vicariats. » Une annonce de l’archevêque métropolitain de N’Djaména Mgr Edmond Djitangar, par ailleurs président de la Conférence épiscopale du Tchad.

Il exhorte toutes les paroisses de célébrer l’Eucharistie le 28 novembre pour la Paix au Tchad. L’évêque explique que ce sera l’occasion de réfléchir devant Dieu sur « les souffrances actuelles du Tchad et leurs causes » et de supplier le Seigneur de : « nous prendre en pitié pour notre incapacité de nous accepter et de gérer ensemble notre pays. Je demande à tous les curés de soigner cette liturgie et de lui donner la forme et la durée convenables puisque la journée est fériée. »

« Je ne recommande aucun rassemblement, mouvement de groupes ou organisations en dehors des espaces paroissiaux. Que le désir de la paix dans nos cœurs, dans nos familles, dans la société et dans le pays soit au centre de nos prières et de nos initiatives. », insiste l’archevêque de N’Djamena.

Tchad : Des fidèles catholique menacent quitter les assises

Ils l’ont laissé entendre à l’issue d’un point de presse organisé ce lundi 29 août 2022, à la Conférence épiscopales du Tchad. Les leaders catholiques dénoncent des incongruités au cours des assises.

Les laïcs catholiques ont fait une communication relative à l’inconformité constatée au cours des travaux du dialogue national inclusif et souverain (DNIS). Pour avoir accueilli les activités avec, espérance et sérénité, l’union est désagréablement surprise de l’avancée de pourparlers au Palais de la culture de N’Djamena. L’Union des mouvements et associations des Laïcs du Tchad (UMALEC), critiquent les comportements de certains groupes qui tendent à : « imposer leur hégémonie d’une part, et à dénaturer la souveraineté des assises».

Le porte-parole de l’UMALEC, Djimhodoum Edmond exige ainsi, la suspension du dialogue national inclusif et souverain. Et dénonce, l’adoption au forceps par la présidence du Codni des projets du règlement intérieur, la publication du présidium non consensuel violant la souveraineté et la sincérité du dialogue. « A ces jours, l’inclusivité prônée tarde à se concrétiser », a déclaré le porte-parole de l’union.

Tchad : dialogue national inclusif et souverain, le présidium contesté

D’autres parts, les chrétiens  catholiques décrient l’absence des mouvements sociaux politiques du front intérieur et d’une partie des politico-militaires aux assises. Egalement, la célérité avec laquelle le Codni conduit les travaux. Pour l’UMALECT, ça ne tient pas compte de nombreuses démarches menées par les religieux visant à obtenir la participation de tous les acteurs dans le cadre de l’inclusivité.

C’est pourquoi l’Union exhorte vivement la Présidence du CODNI à suspendre les travaux afin de favoriser la réussite des efforts de médiations en cours. Faute de quoi, elle se réserve le droit, d’adopter une position des laïcs catholiques respectant la justice, l’équité, l’égalité citoyenne et la sincérité. « Au pire des cas, nous serons dans l’obligation de nous retirer du
processus. »

L’UMALECT est composée de l’Union des cadres chrétiens du Tchad ; du RAJA-Tchad Réseau des anciens jecistes d’Afrique, section du Tchad; et de l’UFCCT, Union des femmes chrétiennes catholiques du Tchad.

Tchad : les Ordres nationaux professionnels entendent se retirer du dialogue en cours

Tchad : la gestion de la transition inquiète les évêques de l’église catholique

A l’issue du Conseil permanent de la Conférence Episcopale du Tchad (CPCET) qui s’est déroulée du 28 au 30 juin 2021, les évêques de l’église catholique romaine ont laissé entendre que la gestion de la transition inquiète

 

Dans une communication faite le 3 juillet 2021, le Secrétaire général, par ailleurs porte-parole de la Conférence Episcopale du Tchad,  Abbé Xavier Kouldjim Omer fait savoir que : « Il existe de nombreuses difficultés et bien des obstacles qui risquent de compromettre la réalisation effective de cette transition annoncée en tenant compte des vœux exprimés par la majorité des citoyens ». Il fait allusion à l’accompagnement du processus de la transition au Tchad par des partenaires, la mise en place du comité ad hoc chargé de désigner les membres du futur Conseil national de transition (CNT) et enfin la gestion du pays par le Conseil militaire de transition entre autre.

Ainsi, les évêques invitent les autorités en charge de la transition à tirer toutes les leçons des échecs des fora de 2018 et 2020 et regrette que le comité ad hoc chargé de désigner les membres du futur Conseil national de transition ne semble pas représentatif de toutes les sensibilités du peuple tchadien et est déjà la cible de nombreuses critiques dans sa forme inédite.

Les évêques estiment que la mise en place du CNT ne peut se faire qu’après un dialogue national, sincère et inclusif. Ils pensent également que la mise en place dudit comité est inopportune à cette phase et ne fait qu’augmenter les suspicions. L’urgence de l’heure est de laisser les mains libres au ministère chargé du dialogue de la réconciliation et de lui donner tous les moyens pour organiser ce dialogue national, inclusif et de réconciliation en vue de la mise sur pied d’un CNT conséquent et consensuel.
« La révision de la charte par le CNRT sera un gage de la bonne volonté du CMT et une réponse positive à l’espérance du peuple tchadien dans son aspiration à une vie nouvelle. » Les prises de position de soutien au CMT par certains partis politiques ou associations comme si le “CMT et le gouvernement actuel étaient appelés à durer au-delà des délais déclarés”. La révision de la charte par le CNT sera un gage de la bonne volonté du CMT et une réponse positive à l’espérance du peuple tchadien dans son aspiration à une vie nouvelle, souligne le SG dans son intervention.

“Toujours soucieuse de voir tous les Tchadiens vivre dans la quiétude et le bien-être, respectueux des valeurs républicaines”, l’Eglise catholique exprime sa disponibilité à apporter sa contribution dans les différentes phases de cette transition pour servir la cause de l’unité, de la justice et de la paix.

 

Tchad : l’église catholique s’oppose à une transition militaire et demande un cessez-le-feu

Dans une communication faite ce jeudi 22 avril 2021, le président de la Conférence épiscopale du Tchad, Edmond Djitangar invite les tchadiens de tout bord à, un dialogue national inclusif, au cessez-le-feu et au respect strict de l’ordre constitutionnel

« Nous partageons l’angoisse et les espérances du peuple tchadien qui écrit actuellement, une page délicate et déterminée de son histoire, inquiet au sujet du présent et de l’avenir », a déclaré l’archevêque métropolitain de N’Djamena, dans son allocution de ce jour.

Quant à la transition en cours, le président de la conférence épiscopale note que les évêques du Tchad joignent leur voix à tous les tchadiens qui appellent à : « un dialogue national inclusif ». Pour l’église catholique ce dialogue doit être conduit : « par une instance politiquement indépendante, crédible et neutre », pour permettre à toutes les filles et fils du Tchad de jeter les bases d’un nouvel ordre politique consensuel fondé sur : « le respect des personnes, le souci du bien commun et la promotion de la justice sociale. »

Le président de la Conférence épiscopale note que ce : « dialogue national inclusif et de réconciliation s’impose aujourd’hui comme une nécessité pour une paix durable dans notre pays mais il faut en créer des conditions favorables pour sa réussite ».

Pour cela il souhaite que tous les belligérants déclarent unilatéralement : « un cessez-le-feu sans condition, déposent les armes et se concertent ». Et que : «  la transition soit conduite dans le strict respect de l’ordre constitutionnel »

L’autorité religieuse rassure que, l’église famille de Dieu ne manquera pas d’apporter sa contribution à la réussite de ce dialogue national inclusif et de réconciliation.  Il invite dès lors, les fidèles catholiques ainsi que tous les croyants à intensifier les demandes de prières et de supplications

Religion : l’église catholique du Tchad renoue avec les cultes la semaine prochaine

L’annonce a été faite le 9 juillet par Mgr Edmond Djitangar, archevêque de N’Djamena. Suite à la rencontre avec le ministre de l’administration territoriale, Mahamat Ismale Chaibo et son collègue de la communication, Oumar Yaya Hissein

« Les dispositions sont prises pour le démarrage des cultes dans les prochains jours », a déclaré l’archevêque de N’Djamena. Il a fait savoir que les évêques du Tchad se sont retrouvés à Moundou, chef-lieu de la province du Logone occidental pour essayer de faire l’état de la situation, évaluer les mesures et la capacité des évêques à mettre en application les mesures de lutte contre la maladie. « Donc ce n’est que dimanche prochain que nous allons ouvrir les lieux de cultes », informe le président de la conférence des évêques du Tchad, M. Edmond Djitangar. Il estime que les chapelles paroisses, cathédrales et cellules de prières sont prêtes positivement. Les dispositions sont prises pour éviter que les fidèles en non-conformité avec les mesures barrières soient mis à l’écart.

« Nous commençons par N’Djamena », précise le prélat. Il a assuré qu’un service de sécurité interne et un service d’hygiène et de sécurité sanitaire ont été créés.

Rappelons que l’église catholique avait décidé de prolonger la fermeture des chapelles après l’assouplissement des mesures par le Comité de gestion de la crise sanitaire. Elle a estimé que la situation est complexe.

Monseigneur Bani : « L’agriculture est le domaine qui fournit le plus d’emplois dans notre pays »

Monseigneur Bani, l’évêque de Doba, au Tchad, revient sur la place des jeunes dans la société, l’agriculture et évidemment la place de l’Eglise au Tchad.

Doba est le chef-lieu de la région du Logone Oriental, dans l’extrême sud du Tchad, et c’est une région d’exploitation pétrolière. Qu’est-ce que l’ouverture des puits de pétrole en 2003 a changé à Doba et dans sa région?

Evidemment il y a eu des investissements pour la région, il y a quelques années. Pour construire des écoles, même si ces écoles ne sont pas destinées à rester. Et puis dans le domaine de l’eau et de la santé. Mais depuis quelque temps, il y en a moins, à cause de la crise du pétrole. Mais l’impact le plus négatif est aussi l’inquiétude par rapport à l’environnement. Et surtout par rapport aux gens qui vivent sur ce territoire où on exploite le pétrole, où beaucoup ont perdu leurs terres. Ils ont été dédommagés mais comme les gens n’étaient pas préparés à la gestion de l’argent, ils sont retombés dans la pauvreté et ont eu ensuite des difficultés pour retrouver des terres et y travailler.

Coopération avec l’Allemagne

De quoi est-ce que vous vous êtes entretenu avec les députés du Bundestag, les députés allemands, que vous avez rencontrés à Berlin?

C’était dans le cadre d’un échange, pour parler de problèmes en lien avec l’accaparement des terres dans notre pays. L’agriculture est le domaine qui fournit le plus d’emplois dans notre pays, mais beaucoup de jeunes ne trouvent pas de terre et c’est difficile pour eux.

Que peut faire l’Allemagne pour inciter les autorités tchadiennes à modifier le droit foncier?

Peut-être à travers l’ambassade ou dans le cadre de la coopération peut-on réfléchir sur la politique foncière dans le sud, comme ça avait été fait dans la déclaration du G7 par exemple. Au moins pour faire connaître un peu la situation.

Rôle de l’Eglise dans le pays

Vous parlez d’impartialité de la justice, de lutte contre l’impunité, de problèmes d’accaparement des terres… Pourtant, on a l’impression qu’on entend un petit peu moins l’Eglise catholique tchadienne intervenir dans les questions politiques du Tchad que celle de RDC par exemple, ou de Centrafrique.

La situation au Congo est tout à fait différente. L’Eglise catholique y est majoritaire et elle a sa manière de réagir. Ça ne signifie pas qu’on n’a pas d’intérêt pour les problèmes que vit la population. On en parle quand on a la possibilité de rencontrer le président, les méthodes sont peut-être différentes, mais on en parle, nous faisons quelque chose.

Scandales sexuels

Comment est-ce qu’on discute au sein de l’Eglise tchadienne des scandales qui ont entaché ces dernières années l’Eglise catholique. Je pense notamment bien sûr aux affaires de prêtres pédophiles mais aussi aux difficultés que rencontre le pape François à réformer l’institution de l’Eglise catholique romaine. Souvent l’Eglise en Afrique est réputée être un peu plus conservatrice. Comment est-ce que ça se passe au Tchad?

L’Église est réputée être conservatrice ? Ça, je ne peux pas l’affirmer. Les orientations que l’Église donne actuellement par la voix du pape François, dans le domaine de la lutte contre les abus sexuels, nous les partageons tout-à-fait. C’est important pour la crédibilité de l’Église. D’autant que ça touche aussi à ce qui est particulièrement important : les vocations. Nous partageons tout à fait cette préoccupation et nous faisons de notre mieux pour sortir un document qui puisse aider les uns et les autres dans le sens de la transparence et de la conversion dans les rapports, dans les relations avec les personnes.