Tchad : Oumar Magadji Sambo retourne en prison

L’homme à l’origine du scandale de l’ancien gouverneur du Logone est depuis le 04 octobre détenu à la maison d’arrêt de Moundou, alors qu’il est sorti de la maison d’arrêt de N’Djamena le 02 octobre.

 

A travers un mandat d’arrêt émis par le procureur général près la cour d’appel de Moundou, Mbaïnaïdouba Yokouma, Oumar Magadji Sambo dont l’affaire a défrayé la chronique en mai dernier est retourné en prison pour les mêmes faits. L’un de ses conseils, Me Max Loalngar, se dit surpris de la déportation de son client, cette fois, à la maison d’arrêt de Moundou sans aucun document. « Aucune charge n’est retenue contre notre client depuis sa mise en liberté définitive a été signée le 02 octobre 2018 », précise-t-il.

Pour les avocats Oumar Magadji Sambo, c’est une déception vis-à-vis de la justice et de ceux qui sont censés donner confiance à la justice. « C’est inadmissibles qu’un citoyen reconnu libre retourne en prison sans un titre », dénonce Me Max Loalngar qui exige sa libération immédiate et sans condition.

« Magadji ne devrait pas être détenu à Moundou, car la Cour d’appel de cette ville n’a pris aucune décision le condamnant. Pourquoi le détenir à la prison ? C’est une détention arbitraire et illégale », dénonce Me Doumra Manassé, l’un de ses avocats. A ce titre, « c’est une violation grave des droits de l’homme que nous sommes en train d’assister », déplore Me Doumra Manassé qui s’interroge : « jusqu’à quand cette injustice va s’arrêter » ? Il en appelle à sa libération immédiate.

Justice: les avocats s’insurgent contre l’arrêté interdisant les marches

Les hommes en robe ont annoncé qu’ils allaient attaquer en justice la décision du Ministre de la Sécurité public, le 02 juillet lors de d’une Assemblée générale.

 

L’Ordre national des Avocats du Tchad a organisé une assemblée générale le 2 juillet 2018 au palais de justice de N’Djamena. C’est la première assemblée générale des Avocats après le procès de l’ex gouverneur du Logone oriental. A l’ordre du jour de cette assemblée les agressions et menaces sur les procureurs de Goz Beida et d’Iriba; l’assassinat en pleine salle d’audience d’Iriba de deux mises en cause; la menace en salle d’audience de Maître Doumra Manassé et enfin l’attaque en justice de l’arrêté interdisant les marches pacifiques par le ministre de la Sécurité publique.

Les avocats s’indignent et condamnent ces actions. «Nous condamnons cela et tiendrons pour responsables leurs auteurs de tout ce qui pourra arriver à un seul acteur judiciaire à partir d’aujourd’hui. Nous mettons en garde les auteurs des agressions et des menaces contre tout citoyen dans ce pays et nous disons: « ces attaques, ces menaces contre n’importe quel citoyen ne resteront pas impunies dans ce pays.» nous veillerons à ce que cela cesse. Voilà pourquoi nous nous sommes réunies aujourd’hui », déclare Me Emmanuel Djimadoum Koumtog.

Sur le dernier point à l’ordre de jour, l’assemblée estime que l’interdiction systématiquement des marches pacifiques est une violation des droits de l’homme. « Nous allons attaquer l’arrêté du ministre devant la chambre administrative de la cour suprême pour que le droit soit dit. Maintenant au niveau de la cour suprême si on nous dit qu’on a raison, il n’y a pas de problème mais si on nous dit qu’on a tort, nous porterons cette affaire devant la cour africaine des droits de l’homme et des peuples », affirme le secrétaire de l’Ordre national des avocats.

 

Tchad : la liberté provisoire refusée à Adam Nouki Charfadine

Les avocats de l’ancien gouverneur du Logone Oriental avait fait la demande lors de son procès qui a eu lieu ce 26 juin a Palais de Justice de N’Djamena.

 

Après deux heures d’attente, Adam Nouki Charfadine a fait son entrée dans la salle d’audience sous le murmure des magistrats et des dizaines de curieux venus assistés à son procès. Et pour la première fois, l’ancien gouverneur s’est exprimé devant les juges. Il ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés : atteinte à la liberté, empiétée à la justice, outrage aux magistrats…

Il dit être à N’Djamena pour des raisons personnelles le jour de l’incident le 22 mai 2018 à Doba, mais des informations lui sont parvenues : des victimes d’Oumarou Magadji veulent s’en prendre à sa personne. Elles trouvent la décision de la justice de Doba « pas normale ». « Ce n’est pas pour s’opposer à la décision de justice, mais pour mettre Oumarou Magadji et son avocat en sécurité que j’ai donné l’ordre pour qu’on appréhende son véhicule », dit l’ancien gouverneur, détendu dans son djalabia blanc.

L’ex-gouverneur dit avoir mis en sécurité Oumarou Magadji pour « éviter des troubles à l’ordre public ». Selon lui, des victimes se préparent à lyncher Oumarou Magadji et son avocat soit à la sortie de Bebidjia ou à l’entrée de Moundou. Des affirmations insuffisantes pour la partie civile qui lui a demandé plus de précisions : où se trouve Oumarou Magadji ? Est-il en vie ?

La réponse du prévenu est cinglante : « J’ai remis Oumarou Magadji aux services des renseignements, il détient des armes et il constitue une menace pour la paix sociale du Tchad », avant d’affirmer détenir une décharge des services de renseignements. Le camp Manassé exige du parquet la présence physique de Oumarou Magadji.

Autre point d’accroche lors de cette journée d’audience : le procureur a quitté subitement la salle. En cause : les propos de Me Doumra Manassé qui a évoqué « un traitement avec célérité du dossier ». Cet incident d’audience verra la démission du procureur Nedeou Tebdeou Gerard de l’affaire, remplacé par Mahamat Saleh Bréma. Ce dernier a calmé la salle à la reprise : « Il faut éviter de passionner les débats pour éviter ces incidents. Personne n’est au-dessus des lois ».

Finalement, les avocats de l’ancien gouverneur ont demandé la mise en liberté provisoire du prévenu. Selon eux, leur client est malade, qui d’après un certificat médical, doit de se reposer. « Une demande fantaisiste », rétorque la partie civile. Elle trouve que l’ancien gouverneur est entrain déjà de se soigner dans une clinique à N’Djamena.

Après délibération, le tribunal rejette la demande de mise en liberté provisoire des avocats d’Adam Nouki Charfadine, et renvois le procès pour le jeudi 28 juin 2018. Ce jour-là, les plaidoiries des deux parties seront faites au tribunal et le procureur de la République en charge de l’affaire fera ses réquisitions.

 

Cour suprême : les magistrats observent une grève de 3 jours

Ces derniers en protestation contre l’agression de l’un des leurs dans la ville de Doba, avaient décidé la semaine dernière de fermer leur tribunal

Les magistrats tchadiens ont entamé le 28 Mai dernier une grève de trois jours. Cette grève intervient après l’agression la semaine dernière d’un avocat dans une ville au Sud du pays  (Doba) par les forces de l’ordre. Cette agression était portée sur le véhicule de Me Doumra Manassé, qui après ce forfait a quitté son lieu de service à Doba pour N’Djamena. S’exprimant au micro de nos confrères de l’Afp il déclare, « nous avons décidé de protester contre le tir effectué sur mon véhicule alors que je transportais des prisonniers libérés »

D’après Me Doumra Manassé, cette attaque a été perpétrée au moment où il transportait ces trois clients relaxés. Ces derniers ont d’ailleurs été bastonnés et emmenés dans les locaux de la gendarmerie de Doba. « Nous exigeons que le commandant de la légion de la gendarmerie (de Doba) et que le gouverneur (de Doba) puissent être destitués et mis à la disposition de la justice », a déclaré Me Manassé.

Une équipe d’instruction dont les magistrats, et le Directeur des renseignements de la gendarmerie, a été envoyé par le ministre de la justice Djimet Arabi, afin de tirer au clair cette histoire. Joint au téléphone, il dit : « Il faudra attendre la fin de la mission pour tirer les responsabilités de cet incident et que les sanctions tombent ».

Les magistrats avaient prévu ce 29 Mai une marche pacifique qui ne se tiendra finalement plus car le ministre de la Sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir déclare : « Il n’y aura pas de marche, je n’ai pas été saisi d’une demande quelconque des avocats ».

Ces derniers en protestation contre l’agression de l’un des leurs dans la ville de Doba, avaient décidé la semaine dernière de fermer leur tribunal

Les magistrats tchadiens ont entamé le 28 Mai dernier une grève de trois jours. Cette grève intervient après l’agression la semaine dernière d’un avocat dans une ville au Sud du pays  (Doba) par les forces de l’ordre. Cette agression était portée sur le véhicule de Me Doumra Manassé, qui après ce forfait a quitté son lieu de service à Doba pour N’Djamena. S’exprimant au micro de nos confrères de l’Afp il déclare, « nous avons décidé de protester contre le tir effectué sur mon véhicule alors que je transportais des prisonniers libérés »

D’après Me Doumra Manassé, cette attaque a été perpétrée au moment où il transportait ces trois clients relaxés. Ces derniers ont d’ailleurs été bastonnés et emmenés dans les locaux de la gendarmerie de Doba. « Nous exigeons que le commandant de la légion de la gendarmerie (de Doba) et que le gouverneur (de Doba) puissent être destitués et mis à la disposition de la justice », a déclaré Me Manassé.

Une équipe d’instruction dont les magistrats, et le Directeur des renseignements de la gendarmerie, a été envoyé par le ministre de la justice Djimet Arabi, afin de tirer au clair cette histoire. Joint au téléphone, il dit : « Il faudra attendre la fin de la mission pour tirer les responsabilités de cet incident et que les sanctions tombent ».

Les magistrats avaient prévu ce 29 Mai une marche pacifique qui ne se tiendra finalement plus car le ministre de la Sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir déclare : « Il n’y aura pas de marche, je n’ai pas été saisi d’une demande quelconque des avocats ».

Par contre les syndicats de magistrats ont prévu une conférence de presse comme plan B « si le ministre nous refuse la marche », a ajouté Me Manassé.

Par contre les syndicats de magistrats ont prévu une conférence de presse comme plan B « si le ministre nous refuse la marche », a ajouté Me Manassé.

 

 

Palais de Justice: les tirs sur le véhicule d’un avocat suscitent la colère des magistrats

Le Syndicat des Magistrats du Tchad (SMT) exige toute la lumière sur la perturbation des audiences au Palais de Justice de Doba.

Le Syndicat des Magistrats du Tchad (SMT), lors d’une assemblée tenue, mercredi 23 mai, accorde un délai de 72 heures aux autorités compétentes pour limoger les autorités civiles et militaires impliquées dans les tirs opérés sur le véhicule d’un avocat, Maitre Doumra Manasse, qui était avec ses trois clients à Doba.

Les tirs auraient été effectués par les forces de l’ordre, dans la journée du mardi 22 mai 2018, selon le SMT.

Cet incident intervient après la relaxe par la justice de trois personnes accusées par les autorités locales d’être en connivence avec des associations de malfaiteurs, ayant croupies en prison pendant une année, ce qui a suscité la colère du commandant de légion adjoint de la gendarmerie. Celui-ci a perturbé le déroulement des audiences au palais de justice de Doba et a procédé de nouveau à l’interpellation de ces prévenus relaxés.

Les magistrats locaux ont suspendu toutes les activités au niveau de palais de justice de Doba pour plusieurs jours en vue d’exiger que toute la lumière puisse être faite sur cet incident. Les magistrats exigent que les autorités déterminent la responsabilité des auteurs et complices de ce tir, pour les mettre à la disposition de la justice.