G5 Sahel : La France rappelle leur engagement aux donateurs

C’est lors du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s’ouvre ce lundi 05 novembre à Dakar au Sénégal.

 

Moins d’un quart des quelque 400 millions d’euros promis pour équiper la force conjointe du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Burkina Faso) ont effectivement été déboursés, a regretté dimanche soir 4 octobre la ministre française des armées Florence Parly, qui compte rappeler les pays donateurs à leurs engagements lors du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s’ouvre ce lundi à Dakar.

Pour lutter contre les groupes djihadistes qui se jouent des frontières dans la bande saharo-sahélienne, ce groupe de cinq pays a réactivé en 2017 son projet de force conjointe, initialement lancée en 2015 avec l’appui de la France. Mais les 414 millions d’euros promis lors d’une conférence internationale en février afin d’équiper cette force de près de 5 000 hommes qui manque cruellement de moyens arrivent au compte-gouttes.

Les engagements « pour l’instant, se matérialisent très lentement », à hauteur de seulement « 10 à 25 % des fonds », a déploré Florence Parly devant la presse, dans l’avion qui la menait vers la capitale sénégalaise.

L’Arabie saoudite, l’un des plus gros contributeurs avec 100 millions d’euros promis, n’a notamment toujours pas livré les équipements prévus. « L’enjeu » du Forum de Dakar, « c’est d’abord de maintenir la priorité sur les opérations de la force conjointe du G5 Sahel » qui « n’est pas équipée comme elle doit l’être », a insisté la ministre française.

La cinquième édition de ce forum international, lancé après le sommet Afrique-France de 2013, accueillera pendant deux jours quelque 500 participants – responsables politiques, chercheurs, représentants d’institutions internationales ou d’organisations non gouvernementales. Il doit s’ouvrir ce lundi matin par le président sénégalais Macky Sall et le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, y est attendu mardi.

Florence Parly a parallèlement appelé les pays du G5 Sahel à reprendre leurs opérations conjointes, suspendues depuis juillet en raison de la saison des pluies. « La saison des pluies est en train de se terminer, donc il est important de relancer ces opérations. Certaines sont déjà planifiées », a déclaré la ministre française.

La force conjointe du G5 Sahel a mené six opérations depuis la fin 2017, qui n’ont pas donné lieu à des affrontements avec les groupes djihadistes. Interrogée sur la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso, frappé ces derniers mois par de multiples attaques, Florence Parly a reconnu qu’elle suscitait « beaucoup d’inquiétude ». « On prend très au sérieux cette situation », qui a conduit les autorités burkinabées à solliciter à deux reprises en octobre l’intervention de la force française « Barkhane » déployée au Sahel, a rappelé la ministre. La France et le Burkina « travaillent en ce moment à formaliser un cadre » de collaboration entre les deux pays, a-t-elle ajouté.

Tchad : Boko Haram attaque l’armée au Lac Tchad

C’était dans la matinée du 10 octobre dernier. Huit militaires tchadiens ont perdu la vie lors de cette attaque. Et presqu’une cinquantaine de morts du côté des djihadistes.

 

L’armée a été attaquée par des éléments de Boko Haram dans la région du lac Tchad. Une incursion qui a fait près d’une dizaine de morts dans les rangs de l’armée et plus d’une quarantaine de personnes tuées dans les rangs djihadistes. Les islamistes de Boko Haram semblent avoir retrouvé des capacités opérationnelles après leur défaite militaire deux jours auparavant.

C’est au lever du jour que la colonne légère venant du Nigeria a traversé une petite clairière bordant un bras du lac pour attaquer les positions de l’armée tchadienne à Kaiga-Kindjiria. Nous sommes ici sur la rive nord du lac Tchad.

Les soldats tchadiens ripostent à l’attaque qui va durer quelques heures. Bilan : 48 djihadistes ont été tués ainsi que huit éléments des forces de défense et de sécurité. On dénombre aussi onze blessés qui ont été transportés mercredi après-midi à N’Djamena.

Cette attaque est la troisième en deux mois. Début octobre, Boko Haram avait lancé une attaque au mortier contre un camp militaire à Litri, localité située à 4 km de la frontière avec le Nigeria, dans la région du Lac Tchad. Un militaire tchadien avait été tué. Fin septembre, six personnes, dont deux militaires, ont été tuées dans une attaque sur les rives tchadiennes du lac Tchad par Boko Haram, qui a perdu 17 djihadistes abattus par l’armée

Mardi encore, Florence Parly, la ministre française des Armées en visite à N’Djamena, insistait sur la nécessité de soutenir les forces africaines qui combattent le terrorisme avec des moyens limités.