Tchad : les délestages incessants perturbent le fonctionnement des radios privées

Après les radios  »Dja FM » et  »Kar Uba » à Moundou, la radio  »Vision FM » a cessé d’émettre ce mercredi 02 juin 2021. Ces médias sont confrontés à des problèmes techniques, liés aux délestages incessants

 

Au Tchad, des radios communautaires, associatives et confessionnelles arrêtent la diffusion. Leurs appareils ont subi l’impact de la mauvaise qualité d’électricité et des délestages récurrents. Après la fermeture de porte, de l’une des toutes premières radios privées du pays « Dja FM », la radio Vision FM annonce également qu’elle arrête d’émettre dès ce jour. Les patrons de ces médias expliquent que malgré les challenges, il leur est difficile de continuer à émettre dans des conditions peu favorables.

Suite à la panne technique qui a détruit des composantes de son émetteur, la plus vielle radio privée « Dja FM » a de son côté, cessé d’émettre depuis le 27 mai 2021. La coordonnatrice de ladite radio, Zara Mahamat Yakhoub explique : « cette panne est la résultante de difficultés accumulées, ces dernières années, et aggravées par le Covid-19. D’ailleurs pour y faire face, nous avons même compressé les personnels. Malgré cela, nous n’avons pas pu remonter la pente puisque les coupures intempestives d’électricité nous obligent à utiliser des générateurs». « Entre les pannes incessantes du générateur électrique et les coupures d’électricité, notre émetteur a reçu un choc qui a détruit certains composants », regrette-t-elle.

Le PDG du Groupe Média Visionnaire, Allahondoum Juda a également fait une communication  ce jour pour annoncer la triste nouvelle aux nombreux auditeurs de sa radio : « En raison des délestages récurrents dans le secteur de notre siège, et suite à la panne du générateur de 13 KVA qui alimente la Société Média Visionnaire (SOMEVI), nous vous informons que les productions sont suspendues à compter de ce jour 02 juin 2021 et ce, jusqu’à nouvel ordre. Veuillez nous en excuser du désagrément que cette suspension peut vous causer ».

A Moundou dans la province du Logone occidentale, la radio « Kar Uba » a également cessé d’émettre à cause des problèmes techniques.

Tchad : le ministre de la communication a pris acte des difficultés de l’ATPE

Le ministre de la communication, Chérif MAHAMAT Zene a effectué une visite de travail à l’Agence tchadienne de presse et d’édition (ATPE), le 12 août 2020, il dit être conscient des difficultés que rencontre cette institution

« Je connais vos difficultés », a déclaré le ministre de la communication. Il explique qu’il a commencé sa tournée à l’ATPE parce-qu’ il est conscient des difficultés auxquelles fait face cette structure. « Les plus hautes autorités accordent une attention particulière à la communication », déclare le porte-parole du gouvernement. Il a promis de faire tout ce qui en son pouvoir pour faire bouger les choses. Il a également indiqué qu’il plaidera pour la cause de  l’Agence auprès des institutions publiques afin qu’elles s’y abonnent

Les doléances de l’agence ont été posées au ministre par la directrice de l’ATPE, Secka Isabelle. Elle a profité de la visite pour présenter les difficultés auxquelles la structure dont elle a la charge fait face depuis l’année 2012 sur le plan matériel, financier et humain. « Depuis 7 ans personne n’a bénéficié d’une prime ou d’une indemnité alors que c’est une entité sous tutelle », a fait savoir la directrice de l’Agence. « Le parcours veut que les réalités tristes de l’ATPE sautent à l’œil nu », a déclaré Secka Isabelle. Elle a précisé au ministre de tutelle que les journalistes exercent dans les conditions pénibles. Le manque de moyens de déplacement, les moyens de mobilités sont vétustes. Il manque d’agents dans les provinces pour relayer l’information et l’imprimerie n’est pas utilisée. Elle demande l’implication directe du ministre de tutelle pour améliorer les conditions d travail

Après l’ATPE, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement poursuivra sa tournée à l’Office nationale e l’audiovisuel (ONAMA) et à la coordination nationale de passage de l’analogie au tout numérique (CGTPAAN) et dans les autres structures sous la tutelle de son département.

Tchad : la Société Nationale d’Electricité se retrouve dans une mauvaise passe énergétique

L’énergie au Tchad reste encore dans un état embryonnaire. Le pays manque d’énergie électrique pour son industrialisation. Zoom sur un secteur électrique porteur d’emploi et de richesse.

L’électricité au Tchad demeure toujours un luxe. Le taux de pénétration jusque-là dans le pays est estimé entre 4 et 5% pour l’ensemble du territoire national. La société nationale d’électricité (SNE), de la scission de la société tchadienne des eaux et d’électricité (STEE), qui elle-même tire son origine de la société équatoriale d’énergie électrique (SEEE) de 1949, conçue pour une population à nombre réduit, peine à satisfaire le besoin national. A nos jours, la SNE ne couvre que 13 localités du pays dans 12 provinces sur les 23 que compte le Tchad. Au cours d’une journée porte ouverte qu’elle a organisée la semaine dernière à l’attention des députés, la société a fait état de toutes ses difficultés.

Des centrales électriques dont même le constructeur et la marque ne sont plus sur le marché. La centrale de Djambal-Bahr qui livre jusque-là à peu près 2 mégawatts est en place depuis 1963. Les montants injectés annuellement pour son entretien dépassent même ce qu’elle produit comme rendement. Un autre générateur installé sur le même site en 2000 offre plus de 4 mégawatts. Et un producteur indépendant vend à la SNE 16 mégawatts. La seule centrale qui répond aux normes internationales, construite par la SNE, est installée à Farcha. Elle a la capacité de production de 81 mégawatts, mais ne fournit actuellement que 61 mégawatts. A côté de ces centrales, la raffinerie de Djarmaya et la société Aggreko injectent plus de 60 mégawatts. Malgré tout, la société éprouve d’énormes difficultés.

Des créanciers insolvables. Des installations difficiles d’accès pour faire de prélèvement sur les compteurs qui représentent à peu près 15% de l’ensemble des abonnés. La fraude qui ruine la société l’empêchant ainsi de s’étendre correctement. Un coût de production plus cher que le prix de vente, avec une vente à perte.