Tchad : un commerçant accusé de vol, décède en garde à vue (Police)

Le directeur général de la police nationale, dans un communiqué du 09 mai 2022 annonce la mort d’un détenu placé en garde à vue au commissariat de sécurité publique N° 8 de N’Djamena.

D’après le DG de la police, Moussa Haroun Tirgo, la victime a été interpellée par : « les services de la Police pour vol aggravé et recel puis placé en garde à vue au commissariat de sécurité publique N° 8, a été victime d’un malaise. Transporté d’urgence à l’hôpital de l’Amitié Tchad-Chine, il y décède au cours de soins.»

« Selon le rapport du Médecin, la victime est morte de suite de maladie. En cette circonstance douloureuse, le Directeur Général de la Police Nationale présente ses condoléances les plus attristées à la famille éplorée. », Poursuit le communiqué.

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Le cadet du défunt relate une version différente. «Mon frère ne savait même pas de quoi il est accusé, on lui dit juste qu’il est en garde à vue. Le lendemain on nous a refusé la visite. On nous a dit que la décision vient d’en haut, c’est tout », rapporte Abakar Mahamat Oumar, petit- frère du défunt. Il ajoute que par le passé, son frère ainé a été arrêté de façon arbitraire. « Avant aussi mon frère a été arrêté arbitrairement pendant presque 40 jours au commissariat central et on l’a transféré à la prison de Koro-toro par la suite. Il a fait 6 mois et 15 jours. « La même personne qui l’a arrêté avant est venu encore l’arrêter en lui disant “qu’il s’est évadé de la prison”, pourtant il a son papier du juge. »

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Tchad : la CTDDH dénonce la détention arbitraire d’un citoyen aux Renseignements généraux

Pour la CTDDH, la détention de Dorkemnodji Didier est illégale. Il est arrêté deux semaines après avoir filmé une scène de torture devant l’Hôpital Général de références Nationale. Il est dans les locaux des renseignements généraux depuis le 26 octobre 2021.

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’homme (CTDDH), estime que c’est une arrestation arbitraire. Elle relate les faits. « De passage devant l’Hôpital Général de références Nationale de Ndjamena, et ne pouvant pas être indifférent face à la scène de tortures inhumaines et cruelles dont a été victime un compatriote ligoté par les agents de sécurité en faction devant cet établissement hospitalier, Mr Dorkemnodji Didier, avait filmé et publié sur son compte Facebook des agents de l’État qui torturaient un paisible Citoyen. »

La  CTDDH regrette que, l’arrestation de ce dernier ne respecte pas, « les règles élémentaires de procédure ».

« La CTDDH, estime que la photographie effectuée dans des lieux publics et qui n’ayant pas été cadrée sur une seule personne afin de lui nuire ne constitue en aucune façon une infraction tant à la loi pénale Tchadienne, moins aux normes internationales protégeant les Droits de l’homme. » Pour la convention, cette arrestation arbitraire consiste à intimider tous les citoyens qui vaudraient dénoncer ce genre d’injustice. Le secrétaire général de la CTDDH, Ibrahim Mahamat Ibrahim exige la : « libération immédiate et sans conditions. »