CEMAC: Idriss Deby reçoit Daniel Ona Ondo en audience

Le président de la commission de la CEMAC a soumis à la signature du président en exercice de la communauté des projets de textes examinés lors de la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etats.

 

Les projets de textes relatifs à la résolution n°5 de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat, tenue le 25 Octobre dernier, à N’Djamena, viennent d’être soumis à la signature d’Idriss Deby Itno, président en exercice de la Cemac, par le président de la commission de la Cemac, le Pr Daniel Ona Ondo.

C’était à la faveur d’une audience, à lui accordée, ce 3 décembre 2018, par le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby Itno, à N’Djamena, au Tchad.

Il s’agit des décisions portant séparation des fonctions de président de la BDEAC et celles de président du Conseil d’administration ; de la création du comité de rémunération et du comité de crédit.

Autres sujets évoqués au cours de cette audience, le point relatif à l’installation des deux Cours de Justice. Sur son accord de principe, Idriss Deby, après consultation de son agenda, a retenu la date du 10 décembre prochain, pour cet événement.

Par ailleurs, le président de la Commission a également tenu à communiquer au président en exercice de la CEMAC, la tenue au mois de février prochain, du Conseil des ministres de L’UEAC.

Ce sont des questions relatives au PREF-CEMAC et celles concernant la bonne gouvernance au sein des différentes institutions de la communauté qui ont mis fin à cette séance de travail.

 

 

CEMAC : la situation économique de la sous-région inquiète les dirigeants

Ils se sont rencontrés le 25 octobre dernier au tour d’un sommet extraordinaire. Le seul sujet à l’ordre du jour portait sur la situation économique dans l’espace sous régionale.

 

La sonnette d’alarme est tirée. Il devient urgent d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, préconisées notamment par le FMI, pour relancer la croissance dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). C’est d’ailleurs la raison d’être du sommet extraordinaire des pays de la sous-région qui s’est tenu hier dans la capitale tchadienne.

Au cours de cette rencontre, les représentants des différents pays de la communauté ont pris de nouveaux engagements pour accélérer la sortie de crise. D’autant que le FMI commence à s’impatienter sur les faibles résultats enregistrés.

Les effets de la crise sont en effet toujours ambiants, et les efforts pour sortir de la difficile conjoncture dans laquelle les pays de la CEMAC pataugent depuis 2014, restent loin des attentes ainsi que des engagements pris, en décembre 2016 à Yaoundé.

Le président tchadien, Idriss Deby, en sa qualité de président en exercice de l’organisation sous régionale, invite ses pairs à accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes structurelles convenues notamment avec le FMI.

Les dirigeants des pays d’Afrique centrale se sont donc à nouveau engagés à poursuivre les efforts de réformes afin de relancer la machine économique régionale et ainsi de permettre à la sous-région de sortir véritablement de la conjoncture.

«Notre stratégie commune pour sortir la CEMAC de la crise exige d’être urgemment relancée par la mise en œuvre, sans faille et dans un esprit véritablement collectif et solidaire, de mesures appropriées de redressement économique et financier. Nous n’avons pas le droit de trahir les espoirs que suscite légitimement ce rendez-vous de N’Djamena. Cette rencontre doit donner le ton d’un nouvel élan à imprimer à l’ensemble de notre communauté », a déclaré le président tchadien Idriss Déby Itno.

Stratégie d’ensemble de sortie de crise

Dans son allocution d’ouverture, le chef d’Etat tchadien, a insisté sur la nécessité de la mise en œuvre des mesures appropriées de redressement économique et financier, faisant échos à l’appel insistant du président de la commission de la CEMAC, Daniel Ona Ondo, sur «l’impérieuse nécessité de renforcer la solidarité communautaire pour avancer ensemble dans un même rythme ».

« Au niveau de la réserve de changes, la situation n’est pas très bonne, le taux de croissance n’est pas le meilleur, au niveau de rapatriement de recettes d’exportation, ce n’est pas dans la bonne direction. Donc, nous avons déblayé le chemin et avons mis à la disposition des chefs d’Etat les différentes réflexions que nous avons à notre niveau et qui vont permettre de nourrir la conférence des chefs d’Etat», avait expliqué Daniel Ona Ondo à Idriss Deby lors de leur rencontre la veille du sommet.

Le chef de l’Etat tchadien a présenté les prévisions actualisées pour la sous-région qui devrait renouer, en 2018 avec, une relative reprise de sa croissance estimée à 1,7%. Une sortie de la récession des deux dernières années qui a été portée par une amélioration des déficits budgétaires et extérieurs courants, grâce notamment aux mesures de redressement économique et financier adoptées par la Banque des états de l’Afrique centrale (BEAC).

Sonnette d’alarme du FMI

Avant ce sommet de N’Djaména, le FMI a été le premier à tirer la sonnette d’alarme sur les risques auxquels s’exposent les pays de la CEMAC si les réformes prévues tardent encore à être mises en œuvre. En marge des dernières Assemblées générales annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui se sont tenues du 8 au 14 octobre à Bali en Indonésie, une équipe de l’institution a rencontré les ministres des finances de la CEMAC, en présence du président en exercice de la Communauté ainsi que de AbassToli Mahamat, le gouverneur de la BEAC. C’est à la suite de cette réunion au cours de laquelle le FMI a de nouveau insisté sur l’urgence de la situation qu’a été décidée la tenue du sommet extraordinaire.

Comme en décembre 2016, au plus fort de la crise, plusieurs analystes s’inquiétaient même d’une probable dévaluation du FCFA, comme seule alternative pour que les pays de la CEMAC puissent sortir de la crise. Le même scénario a aussi plané sur le dernier sommet des chefs d’Etat qui tiennent jusqu’à présent à écarter toute idée de dévaluation.

Ils ont en ce sens réitéré leurs engagements à poursuivre les réformes notamment l’amélioration du climat des affaires dans la sous-région, la diversification économique, l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que la réalisation de projets d’intégration en préservant la sécurité, et la conduite de politiques budgétaires ciblées en matière de dépenses publiques afin de préserver les acquis sociaux et rééquilibre des finances publiques.

Le sommet de N’Djaména a enregistré la présence des présidents équato-guinéen, Theodoro Obiang Nguema, et congolais, Denis Sassou Nguesso ainsi que le Premier ministre Cameroun, Philémon Yang, alors que le Gabon et la Centrafrique, se sont fait représentés par leurs ministres des Finances.

CEMAC : bientôt une politique minière commune

Ceci a pour but d’attirer les investisseurs étrangers dans les pays de la communauté.

 

La Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) dirigée par le Gabonais Daniel Ona Ondo, a lancé le 30 août, un appel d’offre en vue du recrutement d’un bureau d’études pour l’élaboration de la politique minière commune en zone CEMAC.

Selon Daniel Ona Ondo, la définition d’une politique minière commune repose sur l’intérêt de disposer, à terme, d’un cadre législatif et réglementaire sans grandes disparités entre les Etats membres de la Communauté (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), de manière à attirer les investisseurs étrangers directs. Les manifestations d’intérêt doivent être déposées sous pli fermé au siège provisoire de la Commission à Malabo, en Guinée équatoriale, ou par mail au plus tard le 27 septembre 2018 à 10 heures.

Le sous-sol de la zone, selon la Commission de la CEMAC est riche en ressources minières : manganèse, fer, bauxite, cobalt, nickel, potasse, uranium, or, argent, diamant, cuivre, etc. Le Cameroun, par exemple, possède la 6è réserve mondiale de bauxite (non encore exploité) et le Gabon est le deuxième producteur mondial de manganèse avec 30% des réserves mondiales. Cependant, note la Commission, la sous-région ne tire pas assez profit de ces importantes ressources encore faiblement exploitées et surtout exportées à l’état de matières premières non transformées.

 

CEMAC : la libre circulation pas vraiment effective

Il persiste plusieurs éléments qui empêchent l’effectivité de cette décision entre les pays membres de la CEMAC.

 

Contrairement à l’objectif attendu, la décision des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Centrafrique, Congo, Guinée équatoriale, Gabon et Tchad) d’ouvrir intégralement leurs frontières n’est pas effective à 100%.

Il y encore des tracasseries policières qui limitent la libre-circulation des personnes, en violation de l’Acte additionnel du 25 juin 2013 portant « suppression du visa pour tout ressortissant de la Cemac circulant dans l’espace communautaire ».

En effet, lors de la 5ème session du Comité de pilotage (Copil) du Programme des réformes économiques et financières de la sous-région, tenue à Douala le 22 juin, Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac, a confirmé ces tracasseries en déclarant : « Effectivement, il y a encore des scories, il y a encore des petits problèmes. Quand vous allez sur la route vous allez encore trouver ce que vous appelez ici les ‘mange-mil’ [policiers] qui continuent à harceler les commerçants. Là aussi, il faut éduquer les gens. Qu’un camerounais ne soit pas mal vu au Gabon, qu’un Gabonais ne soit pas mal vu en RCA, qu’on s’accepte mutuellement ».

Daniel Ona Ondo a ajouté : « On a mis de l’argent auprès d’Interpol, pour faire des passeports sécurisés. Nous allons faire en sorte que les points de passage soient sécurisés. C’est un travail à faire, ça ne se fera pas du jour au lendemain. Il faut qu’on travaille nos mentalités. Qu’on accepte de vivre ensemble. Ça s’est fait en Afrique de l’Ouest, il n’y a pas de raison que ça ne se fasse pas en Afrique centrale ». Pour rappel, selon une décision communautaire, tout ressortissant de l’un des Etats ci-après : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad, détenteur d’une pièce d’identité sécurisée (passeport ou carte nationale d’identité) en cours de validité, n’est plus soumis à l’obligation de visa d’entrée ou d’autorisation de sortie. Ceci pour tout séjour ne dépassant pas trois mois dans l’un des territoires sus-cités.