Tchad : le secrétaire général de la CTDDH en garde à vue

Mahamat Nour Ibedou a été arrêté suite à une plainte déposée par Bokhit Bahar Mahamat Itno, qui l’accuse de l’avoir diffamé.

C’est à la section de la police judiciaire de N’Djamena que Mahamat Nour Ibedou a été mis en garde. L’arrestation du secrétaire général de la convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme fait suite à une plainte de Bokhit Bahar Mahamat Itno. Ce cousin Chef de l’Etat accuse la convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme de l’avoir calomnié. La CTDDH avait déclaré que Bokhit Bahar Mahamat Itno avait torturé trois personnes dans son jardin, à quelque kilomètre d’Abéché.

La CTDDH avait écrit « Se prévalant de son statut de frère cadet du commandant de la force mixte Tchad-Soudan, et de son appartenance à la famille Itno, Bokhit s’est permis sans vergogne d’avoir une prison et de torturer à sa guise des citoyens. »

Mahamat Nour Ibedou attend d’être jugé par le paquet de grande instance de N’Djamena.

Etat d’urgence à Ouaddai : la CTDDH accuse les militaires d’abuser de leur pouvoir

Dans un communiqué, le secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’Homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou, reproche les militaires d’être à l’origine des exactions dans la province d’Ouaddai.

Mahamat Nour Ibedou a informé dans un communiqué que « les exactions des militaires suite à l’état d’urgence décrété par Idriss Déby continuent à se perpétrer à l’Est du pays, plus précisément dans les villages de Chikchika et de Tiré, dans le département de Ouara, la province du Ouaddai. ».

La CTDDH a lancé une « alerte pour une mobilisation générale des associations des droits de l’Homme au niveau international pour que ces atteintes graves des droits de l’Homme soient stoppées d’urgence. Par ailleurs, elle affirme tenir pour responsables les autorités militaires, auteurs de ces exactions, et le Président Idriss Déby pour avoir permis ces exactions en donnant un sauf conduit aux militaires pour « tuer » sans ménagement d’éventuels belligérants. »

Selon elle, « les dernières informations recoupées et confirmées par nos points focaux font état d’une descente des militaires dans ces deux localités : en effet, plus de sept véhicules de militaires armés jusqu’aux dents, (avec) à leur tête le commandant de compagnie Abderrahmane Mahamat ont investi le 3 Septembre 2019 les deux villages et se sont aussitôt mis à arrêter tous les hommes valides sans discernement ne laissant que les femmes et les enfants ; ces hommes arrêtés ont été soumis à d’atroces tortures au point où trois d’entre eux sont dans un état critique ».

Tchad : le SG de l’UNET demande une punition pour les étudiants arrêtés

Pour Raikina Bealoum ces étudiants doivent être jugés et punis par la justice pour avoir fait usage d’armes à feu.

 

Le secrétaire national de l’Union des Etudiants Tchad (UNET), Raikina Bealoum a déclaré que les étudiants de l’Université de N’Djamena détenus à la maison d’arrêt de N’Djamena doivent être jugés et punis par la justice pour avoir fait usage d’armes blanches et d’armes à feu au sein de l’Université. Ils sont accusés d’avoir porté des coups et blessures volontairement contre le president national de l’UNET.

« L’attaque à l’arme blanche et à l’arme à feu qui a été perpétrée par certains étudiants de l’université de N’Djamena se réclamant du bureau exécutif de l’UNET n’aurait pas dû se produire parce que les textes et règlements intérieurs de l’Université de N’Djamena interdisent strictement le port des armes. Nous demandons au rectorat de prendre des mesures académiques pour sanctionner ces étudiants qui ont attaqué le bureau national de l’UNET, conforment aux textes en vigueur », explique le secrétaire national de l’UNET, Raikina Bealoum.

Dans un communiqué de presse, la Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) déplore la détention abusive des membres du Bureau National de l’UNET dans les locaux de la maison d’arrêt d’Amsinéné depuis le 10 octobre dernier, ce que conteste le secrétaire général national de l’UNET.

La CTDDH exige des autorités judiciaires en charge de l’affaire de procéder à leur libération immédiate et sans conditions. Elle affirme qu’elle restera saisie de cette affaire jusqu’à satisfaction totale.

Pour rappel, le 1er septembre 2018, une bagarre avait opposé un premier groupe d’étudiants -favorable à l’initiative de la semaine nationale de salubrité lancée par le couple présidentiel- à un second groupe hostile à cette activité et présumé proche des membres du bureau. Cette bagarre avait provoqué une rixe entrainant la blessure de certains étudiants dont un certain Amos qui s’était autoproclamé président élu de l’UNET.

Tchad : pour la CTDDH les autorités s’ingèrent dans les affaires judiciaires

L’organisme de défense des droits humain a organisé e weekend une conférence de presse a cours de laquelle ses membres ont dits le mécontentement.

 

Placée sous le thème: ‘’détention illégale et immixtion des autorités administratives dans le pouvoir judiciaire’’,  cette conférence vise à dénoncer ce que le secrétaire général de la convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (Ctddh), Mahamat Nour Ahmat Ibedou qualifie de rejet des décisions de justice par ces autorités, surtout en provinces. « C’est un phénomène d’autant plus grave que son existence au Tchad est unique. La récurrence des violations posées par les administrateurs entre autre des gouverneurs sur des décisions et arrêts des tribunaux est inquiétante à plus d’un titre, car il est évident que ce phénomène n’aurait pas atteint cette ampleur s’il n’était pas encouragé et soutenu par le pouvoir politique », précise Mahamat Nour Ahmat Ibedou. Il cite le cas de l’ex-gouverneur du Logone oriental Adam Noucki Charfadine. Il  estime  que  son action  constitue le  mépris envers la  justice tchadienne.

« Il existe une fin à tout et le gouverneur l’a appris à ses dépens. Nous avons pensé naïvement, au regard des sanctions que les choses vont changer. Malheureusement, nous avons déchanté et le gouverneur de la région du Lac Ali Abbali Salah nous a démontré que les habitudes sont tenaces », ajoute-t-il.  Selon le secrétaire général, le gouverneur du Lac, de son statut de beau-frère d’Idriss Deby, s’est permis d’arrêter et d’incarcérer des citoyens qui n’ont pas participé au conflit foncier ayant causé mort d’hommes dans la région et libérées par la chambre d’accusation de la cour d’appel de N’Djamena.

« Nous avons rappelé au gouverneur qu’un arrêt est opposable à tous sans exception aucune. Mais il a eu recours au service du procureur de Bol pour mettre ces malheureux à la disposition d’un juge d’instruction, tout en ignorant ce principe élémentaire qui dit : « nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits », renchérit-il. Pour lui, priver arbitrairement un citoyen d’un de ses droits fondamentaux à savoir le droit à la liberté est un acte grave. « La violation d’une décision de justice sape à n’en pas douter le fondement d’un Etat de droit. Même la mauvaise qualité des décisions ne peut justifier de tels actes, car d’autres voies légales de recours s’imposent », complète-t-il.

Tchad: la CTDDH préoccupé par le conflit de Soro

L’organe des droits de l’homme réclame la libération de quatre personnes retenu par la justice dans le cadre de ce conflit.

 

La Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) s’emploie depuis quelques jours pour demander la libération immédiate, des 4 présumés auteurs sur les 15 détenus, du conflit de Soro, dans la sous-préfecture de Doum-Doum, région du Lac.

Une dispute sanglante entre deux communautés autour d’un polder agricole au Lac a occasionné en juillet 2017, 8 morts et 16 blessés. La CTDDH dénonce une « détention illégale » des nommés : Cheikh Abakar Issa, Kala Ali Mbodou, Hassan Adam et Alhadj Moussa Mbodou. Elle accuse les autorités locales, en l’occurrence, le Gouverneur de la région du Lac, M. Mahamat Abali Salah, de s’opposer à une décision de justice.

L’association des droits de l’Homme justifie que, ces personnes ont été remises en liberté par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de N’Djaména, par un arrêté n°013/2018. Or, le Gouverneur du Lac, informe que c’est une mise en liberté provisoire. Le retour de ces personnes dans leur communauté pendant que d’autres sont prison constitue une menace pour la paix sociale.

Le procureur de la République près le Tribunal de grande Instance de Bol, M. Brahim Djiddi, contacté par les confrères du journal Le Progrès, confirme que ces personnes dont la CTDDH demande la libération ont été bel et bien arrêtées suite au conflit de Soro.

Il confie que l’affaire est sur la table du juge d’instruction de Bol qui bouclera ses enquêtes cette semaine. Il indique que les autorités régionales ont agi conformément à leur prérogative.  « Quand l’ordre public est menacé, une autorité locale peut descendre sur le terrain, et c’est nécessaire de procéder à des arrestations » défend le magistrat.

D’après le procureur ces personnes ont obtenu effectivement une libération provisoire, mais après une descente sur le terrain le Gouverneur a constaté que leur présence est une menace. « Le juge d’instruction nous dira clairement s’ils sont impliqués ou non. Une des parties en conflit avait exigé qu’ils soient arrêtés avant tout dénouement au conflit » dit-il.

Le procureur de la République près le tribunal de Bol dit qu’il a été saisi par le procureur de N’Djaména, faisant état d’arrestation des personnes par le Gouverneur. Il a répondu que : « le gouverneur a arrêté les auteurs du conflit de Soro ayant obtenu une liberté provisoire, pour mener une enquête afin de déterminer leurs responsabilités dans cet évènement ».