La BM signale le ralentissement de la croissance économique dans les pays en développement

D’après les Perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale, la croissance a nettement ralenti et le risque de tensions financières dans les économies de marché émergentes et en développement s’intensifie dans un contexte de taux d’intérêt élevés.

 

« La croissance mondiale devrait marquer le pas en 2023, pour tomber à 2,1 %, contre 3,1 % en 2022», alerte l’institution de Bretton Woods. La Chine exclue, les économies émergentes et en développement devraient voir leur croissance ralentir à 2,9 % cette année, contre 4,1 % l’année dernière. Ces anticipations font état d’une révision à la baisse généralisée.

« Le moyen le plus sûr de faire reculer la pauvreté et de favoriser la prospérité est l’emploi, et le ralentissement de la croissance rend la création d’emplois beaucoup plus difficile, » souligne le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay BangaPour lui, Il est important de garder à l’esprit que les prévisions de croissance ne sont pas une fatalité. « Nous avons la possibilité d’inverser la tendance, à condition d’y œuvrer tous ensemble. »

Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, les chocs simultanés causés par la pandémie, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le ralentissement économique brutal dans un contexte de resserrement des conditions financières mondiales constituent un sérieux revers pour le développement, qui persistera dans un avenir prévisible.

« Quatorze pays à faible revenu sont déjà surendettés ou fortement menacés de l’être », souligne le rapport.  

JIF : 2,4 milliards de femmes en âge de travailler ne jouissent pas des mêmes droits que les hommes

Selon la Banque mondiale, cette situation entrave la croissance économique dans un moment critique.

Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, le rythme des réformes en faveur de l’égalité de traitement des femmes devant la loi a atteint son niveau le plus bas depuis 20 ans, ce qui risque d’entraver la croissance économique à un moment critique pour l’économie mondiale.

En 2022, le score moyen mondial de l’indice produit par le rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit » n’a augmenté que d’un demi-point pour atteindre 77,1 sur 100, cela signifie que les femmes ne jouissent en moyenne que d’à peine 77 % des droits juridiques reconnus aux hommes. Le rapport note qu’au rythme actuel des réformes, dans de nombreux pays, une jeune femme qui entre aujourd’hui dans la vie active prendra sa retraite avant d’avoir pu obtenir les mêmes droits que les hommes.

Le rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2023 » passe au crible les lois et règlements de 190 pays au regard de huit domaines qui influent sur la participation des femmes à la vie économique : mobilité, travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, actifs et retraite. Les données, arrêtées au 1er octobre 2022, fournissent des repères objectifs qui permettent de mesurer les progrès réalisés à travers le monde en matière d’égalité juridique entre les sexes. Aujourd’hui, seuls 14 pays tous des économies à revenu élevé ont atteint une parité juridique totale.

Selon la BM près de 2,4 milliards de femmes en âge de travailler dans le monde ne jouissent toujours pas des mêmes droits que les hommes. Or, en comblant l’écart entre les sexes en matière d’emploi, le PIB par habitant pourrait augmenter à long terme de près de 20 % en moyenne. En outre, des études estiment entre 5 000 et 6 000 milliards de dollars les gains économiques mondiaux qui pourraient être obtenus si les femmes créaient et développaient de nouvelles entreprises au même rythme que les hommes.

« À l’heure où la croissance économique mondiale ralentit, tous les pays doivent mobiliser l’intégralité de leur capacité de production pour faire face à la confluence des crises auxquelles ils sont confrontés », souligne Indermit Gill, économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale et premier vice-président en charge de l’Économie du développement.

« Les États ne peuvent pas se permettre de mettre à l’écart près de la moitié de leur population. Le fait qu’une grande partie du monde n’accorde pas aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes constitue non seulement une injustice à l’égard de celles-ci, mais aussi un obstacle à la capacité de ces pays à promouvoir un développement vert, résilient et inclusif ».

Tchad : le pays se remet de la crise économique

C’est ce qui ressort d’un rapport de la Banque mondiale, présenté le 20 juin dernier.

 

Pour sortir de la récession et soutenir une relance économique progressive, le Tchad doit accroître fortement sa production agricole et améliorer les conditions sécuritaires, tout en comptant sur une stabilité des prix du pétrole, a proposé mercredi la Banque mondiale dans son rapport semestriel.

Le Tchad se remet lentement d’une profonde récession et l’économie s’est contractée d’environ 3% en 2017 après avoir chuté de 6,3 % de 2016, selon la Banque mondiale dans ce rapport portant sur des questions de développement clés au Tchad et dans la sous-région du Sahel, présenté mercredi par vidéoconférence.

Suite à la chute drastique des prix du pétrole en 2014, la croissance est plus lente et elle a diminué plus vite que son potentiel, créant un écart de production négatif considérable.

« En 2017, le secteur primaire a contribué à la croissance à hauteur de 1,3 point de pourcentage, stimulé principalement par l’agriculture et le secteur pétrolier. Les contributions des secteurs secondaire et tertiaire ont reculé de -0,2 et -3,9 points de pourcentage respectivement, freinées par un manque d’investissement en capital ainsi que d’importants arriérés intérieurs », a expliqué Mme Soukeyna Kane, directrice régionale des opérations de la Banque mondiale pour le Tchad, le Mali, le Niger et la Guinée Conakry.

Le déficit du compte courant extérieur a baissé de 13 % du PIB en 2016 à 5,2 % en 2017. Les importations se sont contractées de 1,3 % en 2017 en raison d’une consommation privée morose et des mauvaises conditions sécuritaires le long de la frontière Nigeria-Tchad. Cependant, la hausse légère des prix du pétrole a stimulé les exportations de pétrole.

« Le gouvernement est resté déterminé à poursuivre l’assainissement budgétaire en 2017 », a affirmé Jose Lopez-Calix, responsable régional des programmes macroéconomiques de la Banque mondiale.

« Même si les taux de pauvreté ont diminué depuis 2003, la croissance démographique a fait croître le nombre absolu de personnes pauvres et vulnérables », relève le rapport.

Pour la Banque mondiale, la reprise progressive de l’activité économique au Tchad dans les deux prochaines années dépendra des prix du pétrole relativement forts et soutenus, ainsi que d’une aide budgétaire extérieure constante. La croissance du PIB réel devrait atteindre environ 2,6 % en 2018, justifiée par deux facteurs clés: la croissance des exportations, pour laquelle une accélération de 3,6 points de pourcentage est prévue alors que le prix du pétrole reste élevé, et une reprise progressive de la formation brute de capital fixe. « Etant donné la poursuite de politiques budgétaires et monétaires strictes, il est peu probable que l’écart de production se comble à moyen terme », tempère le document.

« La reprise économique du Tchad reste fragile et pourrait être moins bonne que prévu », prévient la Banque mondiale.

« Face à ces risques, il est important de diversifier l’économie tchadienne afin de favoriser la résilience et la croissance durable, soutenues par des investissements dans des secteurs prioritaires tels que l’agriculture ou les télécommunications/TIC », conclut le rapport.