Tchad : crise alimentaire et inflation au cœur de la deuxième semaine du savoir

Dans le but de développer des chaînes de valeur agricoles et d’élevage au Tchad, la Banque mondiale organise du 6 au 8 juin 2022, la deuxième semaine du savoir à N’Djamena.

Placé sous le thème « Nourrir la population Tchadienne : Vers la transformation des chaînes de valeur de l’agriculture et de l’élevage ». Cette semaine du savoir a été choisi pour lancer les débats sur l’état des connaissances et de donner des nouvelles pistes de réflexion afin d’améliorer les conditions de vie et de promouvoir des opportunités pour la population tchadienne.

D’après Rasit Pertev,  représentant de la Banque mondiale pour le Tchad : « la crise alimentaire mondiale et l’inflation généralisée en cours doivent inciter à la réflexion quant aux réponses adéquates à apporter surtout dans un contexte aussi fragile et austère comme le Tchad. », Il ajoute que, « ces études offrent des analyses pointues sur la réalité de la crise alimentaire au Tchad afin de permettre au gouvernement et nos partenaires de définir des approches nécessaires pour accélérer la croissance économique durable et la réduction de la pauvreté tout en mettant l’accent sur les secteurs présentant des avantages stratégiques ».

Quatre diagnostics seront posés.

  • la note sur la situation économique et de la pauvreté au Tchad ;
  • le rapport sur les opportunités de commercialisation du bétail et de leurs produits ;
  • L’analyse des contraintes et opportunités pour le développement du sous-secteur agricole ;
  • Stimuler une prospérité partagée dans un pays enclavé en proie à la fragilité et aux conflits.

Les analyses de l’institution de Bretton Woods concluent que : «pour créer des emplois et stimuler l’économie, les pouvoirs publics devront se focaliser sur les réformes et les investissements visant à améliorer la prestation de services publics, à combler les déficits d’infrastructures et à permettre le développement du secteur privé dont les chaines de valeurs agricoles et de l’élevage.», suggestion faite par Fulbert Tchana Tchana, économiste principal de la Banque mondiale pour le Tchad.

En rappel, L’économie du Tchad s’est contractée depuis 2015, empêchant le pays de réduire la pauvreté et d’améliorer les résultats en matière de développement.

Lac Tchad : le Tchad et l’ONU veulent sauver la zone

Au cours d’un atelier qui a eu lieu le 24 aout dernier, les deux parties ont signé le document du plan de sécurité et de développement pour la province du Lac.

 

Les autorités provinciales avec l’appui des Nations Unies ont élaboré un document qui prend en compte cinq points majeurs. Ce document permettra à la province du Lac de faire face aux nombreux défis sécuritaires, développementaux et environnementaux qui polluent le basin du Lac Tchad. Outre les exactions de la secte Boko Haram, les effets du réchauffement climatique font naître une crise alimentaire dans cette région.

« Ce plan permettra d’intensifier les programmes de résilience et de développement durable. En outre les aspects sécuritaires se focalisent sur le rapprochement des forces de sécurité intérieures et la population ; la lutte contre l’extrémisme violent ; l’amélioration des conditions de vie des plus vulnérables et la sécurisation de l’espace humanitaire en conformité avec les principes de protection, des droits humains et des droits internationaux », décrit le gouverneur de la province du Lac, Mahamat Abali Salah, par ailleurs membre du comité d’élaboration.

D’après le gouverneur du Lac, la crise n’est pas suffisamment prise en compte dans les projets de développement sur le plan international. En plus de cela, l’inaction des institutions internationales est aussi à signaler, car plus les attentes sont long plus les problèmes s’intensifient.  Il encourage les acteurs humanitaires à multiplier d’efforts pour secourir les personnes vulnérables à travers des actions d’urgence et de développement.

Le document examiné et validé sera présenté à la conférence d’Oslo du 3 au 4 septembre prochain. Une rencontre de haut niveau consacrée à la zone du bassin du lac Tchad.

 

 

Afrique : 125 milliards FCFA d’aide humanitaire de l’Union européenne

La commission de l’Union Européenne a décidé de débloquer la somme de 191 millions d’euros envers des pays du continent touchés par une crise humanitaire.

 

La commission de l’Union européenne a annoncé qu’elle va mettre à la disposition des pays du Sahel en Afrique, 191 millions d’euros, soit plus de 125,2 milliards FCFA  pour appuyer l’action humanitaire dans ces pays.

Ce soutien financier est une mesure prise par l’institution pour aider la région du Sahel qui selon elle, est confrontée à la plus grave crise alimentaire et nutritionnelle de ces cinq dernières années ainsi qu’à une insécurité persistante.

« Vu les nombreuses personnes touchées par la crise alimentaire qui s’aggrave au Sahel, il n’y a pas de temps à perdre. L’aide de l’UE consistera en une assistance vitale pour les personnes les plus vulnérables.», a déclaré dans un communiqué, Christos Stylianides, commissaire à l’aide humanitaire et la gestion des crises. Et « les nouveaux montants débloqués visent à porter secours à plus de 1,1 million de personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence, tout en finançant le traitement de plus de 650 000 enfants souffrant de malnutrition sévère», poursuit-il.

Ces fonds soutiendront également des initiatives de réduction des risques de catastrophes pouvant aider les populations à mieux se préparer aux catastrophes naturelles.

Cet appui va bénéficier à huit pays des sous-régions Afrique centrale et Afrique de l’Ouest. Notamment, le Niger (32,2 millions d’euro), le Burkina Faso (11,1 millions d’euro), le Mali (35,3 millions d’euro), la Mauritanie (11,4 millions d’euro), le Nigéria (35,3 millions d’euro), le Sénégal (1 million d’euro), le Tchad (40,2 millions d’euro), et le Cameroun (13,9 millions d’euro). En outre, des fonds régionaux d’un montant de 10,8 millions € seront débloqués.

L’UE est l’un des partenaires financiers majeurs des pays du Sahel. En 2017, elle a alloué 240,8 millions d’euro d’aide humanitaire aux populations de cette région.

 

Tchad: 2 millions d’euros pour la lutte contre l’insécurité alimentaire

Avec cette somme, la France a apporté son soutien à trois nouveaux projets portés par le PAM, les ONG ACTED et ALIMA dans le pays.

 

La situation dans la région sahélienne est de plus en plus préoccupante. D’ailleurs le Programme Alimentaire Mondial (PAM) vient d’annoncer une hausse du niveau d’alerte. En effet, alors que l’alerte était jusqu’ici de niveau trois, elle est passée directement au niveau cinq. De quoi tirer la sonnette d’alarme.

Ce 27 juin donc,  la France par le biais de son ambassade au Tchad a fait un don de 2.250.000 euros (environ 1 milliard 650 millions FCFA) en soutien à la lutte contre la mal nutrition dans le Sahel. Ce don a été fait à l’adresse des projets du PAM et les ONG ACTED et ALIMA au Tchad.

L’argent profitera aux localités suivantes : la région du Lac Tchad, N’Djamena, le Batha, le Guéra et le Barh El Gazal. Ainsi, le projet du PAM qui concernant essentiellement les régions de Batha, de Guéra et de Barh El Gazal a pour objectif de renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés vulnérables.

Le programme de l’ONG ALIMA quant à lui vise à « consolider les activités de prise en charge de la malnutrition aigüe sévère des enfants âgés de 0 à 59 mois au sein de l’hôpital de l’Amitié Tchad-Chine de N’Djamena, ainsi que l’ouverture d’une nouvelle unité de prise en charge à l’hôpital Gozator », selon Tchadinfo.

L’ONG ACTED s’est donnée, elle comme mission de « répondre à la crise alimentaire et nutritionnelle dans le département du Wayi, situé dans la région du Lac Tchad, par l’organisation d’activités de transferts monétaires et des formations aux techniques de maraîchage ».

Selon l’ambassadeur de France au Tchad, Philippe Lacoste, par ce don « la France poursuit son soutien en faveur de la lutte contre l’insécurité alimentaire dans un contexte d’aggravation de l’insécurité nutritionnelle au Tchad pendant la période de soudure 2018 qui requière l’attention de toute la communauté  internationale et une assistance humanitaire d’urgence pour les 990 000 Tchadiens dont les conditions de vie se sont détériorées. »